« Barrez-vous ! » Non, mais je n’ai pas envie moi !
44Sans doute avez-vous vu passer cette tribune polémique lancée sur Libération et relayé dans divers médias. C’est ce qui s’appelle un buz. Un site, une page Facebook de plusieurs milliers de membres déjà, des interventions ici et là. Tapez sur Google « barrez-vous » pour avoir une idée…
Rien de plus normal, car leurs trois auteurs ont leurs entrées dans les médias. Il s’agit en effet de MOULOUD ACHOUR, bien connu des habitués du Grand Journal sur Canal+, de FÉLIX MARQUARDT, fondateur des Dîners de l’Atlantique et des Submerging Times Dinners , MOKLESS, rappeur, auteur interprète.
Pourquoi j’en parle sur ce blog voyage me direz-vous ? Et bien, tout simplement, car l’essentiel du message rejoint celui d’Instinct Voyageur. Enfin, en partie.
Le texte que je vous invite à lire ici a été conçu pour susciter la polémique. Pari plutôt gagné vu les diverses réactions. Le texte est intéressant et le message incite à la réflexion. En gros, les trois acolytes, après avoir critiqué une France immobile et déprimante, incitent à aller voir ce qui se passe ailleurs, à voyager, voir à s’installer ailleurs qu’en Europe. Car la croissance et l’avenir sont désormais dans les pays du « Sud ».
L’herbe est-elle plus verte ailleurs ?
Les traits sont certes grossis et un peu clichés. De ce fait, la lecture du texte peut appeler un certain nombre de critiques.
Tout d’abord, qui sont ces trois-là pour donner des leçons ? Sont-ils vraiment bien placés pour cela ? Après tout, ce sont plutôt des privilégiés qui font un travail qu’ils aiment avec un certain succès. On imagine mal Mouloud quitter le Grand Journal pour faire un tour du monde en backpack. Non ? Enfin, pourquoi pas …Bref, facile de hausser la voix à leur place. Ont-ils déjà franchi le pas ? Sont-ils déjà partis dans l’inconnu à l’autre bout de la terre ? D’un autre côté, est-il vraiment nécessaire d’être parmi les concernés pour faire passer un message ?
D’autre part, leur message pousse à la fuite, à partir de France, loin de ce pays qui ne va pas très bien. Si tout le monde fait cela, le pays ne va pas s’arranger. N’est-ce pas une attitude égoïste ?
Mais pour moi, la principale critique porte sur le fait que le texte donne trop dans l’idée que oui, ailleurs, tout est mieux, l’herbe y est plus verte. Or, c’est faux. Comme tout dans la vie, il y a du bien et du moins bien.
Allez dans les pays du Sud, certes, c’est en général assez facile quand on est un blanc-occidental-avec un minimum- d’argent. On est en général assez bien accueilli, pas de problèmes pour cela. À tel point que l’on oublie la véritable face de beaucoup de ces sociétés : des sociétés où le libéralisme a crée bien souvent d’immenses inégalités. Point d’État providence, c’est chacun pour sa pomme. Se soigner et s’éduquer est hors de prix et il n’y a pas d’ascenseur social. Ceux qui ont le pouvoir, les milieux financiers et économiques, pressent encore plus la population.
Les auteurs parlent d’une élite de quelques milliers d’hommes qui décident de tout en France. Soit, c’est un fait. Ce sont ceux qui ont le pouvoir financier et économique qui ont le dernier mot. Pour autant, c’est bien pire ailleurs et ne pas en tenir compte frise l’omission volontaire. Si en France, c’est quelques milliers de personnes qui décident, dans bien des pays du monde, ce sont parfois juste quelques familles. Lors de mon voyage au Guatemala, j’ai assisté en partie aux élections présidentielles dans ce pays. C’était vraiment intéressant de voir comment la population est instrumentalisée aux mains des quelques familles qui ont le pouvoir économique.
Et que dire de la corruption ailleurs. En France, on est au pays des bisounours en comparaison. Et puis, en France, nous avons vraiment des contre-pouvoirs venant de la société civile. Ce qui permet de contrebalancer et de limiter les dégâts. Ailleurs, il n’y a parfois rien.
En Colombie, il est rare que la population manifeste, pourtant il pourrait y avoir de quoi. Juste un exemple, les Colombiens payent leur essence très chère alors que c’est un exportateur. Pourquoi ? Et bien, car ils n’ont pas de raffinerie à eux. Tout appartient aux multinationales étrangères qui font ainsi encore plus d’argent sur le dos du pays. Les politiques ne vont rien changer, car ils sont achetés par les pétrodollars. La population ne sait rien de cela (pas d’éducation de culture et de liberté de presse). Et quand bien même, quand on leur en parle, ils sont fatalistes et l’acceptent. C’est d’ailleurs un trait qui me parait assez contradictoire avec l’optimisme naturel de la population.
Dans ce même pays, les banques pressent encore plus le citron, c’est à dire la population. Laisser votre argent dans une banque en Colombie, vous allez carrément perdre de l’argent entre les taxes, l’inflation et le faible taux d’intérêt. Pire qu’en France. Et que dire du crédit immobilier qui est presque à 10%.
On trouve parfois, dans ce genre de discours, une espèce d’admiration envers les États-Unis. Surtout de la part des entrepreneurs. Je n’ai jamais compris pourquoi. Là, aussi, la vision est souvent manichéenne et les discours ne tiennent pas compte de tous les aspects. Certes, la société américaine favorise la liberté d’entreprise et c’est une bonne chose assurément.
Mais quid de tous les autres aspects ? Il y a de plus en plus de pauvreté aux USA, déjà bien plus qu’en France. La société y est plus inégalitaire. Les étudiants sont déjà enchainés au système en raison des gros prêts contractés pour leurs études et qu’ils doivent rembourser pendant des années. Société de l’hyper consommation, les États-Unis vivent au-dessus de leurs moyens, accumulant une dette énorme. Tout cela avec une politique étrangère agressive, multipliant les guerres, ce qui dans l’histoire est le signe de la fin des Empires.
Les richesses d’un voyage autour du monde
Là, où je suis vraiment d’accord avec eux, c’est que l’on se doit d’aller voir ailleurs. Oui et trois fois oui. Je suis tout à fait d’accord quand ils disent que « rien ne vaut l’ivresse qui vient avec la conscience du monde et de l’autre du voyageur : partir, c’est découvrir qu’on ne pense pas, ne travaille pas, ne communique pas de la même manière à Paris, à Guangzhou ou au Cap. » N’est ce pas d’ailleurs le message de ce blog voyage et du Manifeste du Voyageur ?
Je suis aussi d’accord quand ils disent que passer du temps à l’étranger favorise la créativité. C’est ce que j’ai toujours ressenti. Et c’est somme tout logique. Être dans un autre environnement, évoluer dans une autre culture permet de mettre en relief la sienne, c’est stimulant. La créativité favorisée, c’est encore plus vrai lorsque vous avez peu de biens matériels avec vous. Votre esprit est plus léger…
Voyager, c’est s’enrichir assurément. J’en parlais d’ailleurs dans un article du blog sur « pourquoi voyager ». Et puis, un voyage peut changer une vie.
Il est clair que la France et une bonne partie de l’Europe ne vont pas très bien. Et que l’avenir n’est pas très rose. L’avenir, c’est de pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, la Turquie ou la Colombie. Il faudrait que la France embrasse une troisième révolution industrielle reposant sur les énergies vertes et le partage de l’énergie. Mais rien ne change, et pour cause la démocratie n’est axée que sur le court terme et le lobby pétrolier est puissant.
Et puis, tout le monde ne parle que de croissance, de production, de PIB etc. Tout le monde fait l’autruche sur l’essentiel : quel est le sens de produire toujours plus ? L’augmentation du PIB n’est pas liée à la courbe du bonheur. Sans parler du coût pour la planète.
Et puis, n’est-ce pas normal que la croissance soit partagée ? Que le dynamisme change de place pour que les moins avancés en profitent ? La moitié de la planète a suffisamment exploité l’autre moitié.
En France, c’est vrai que les gens sont plutôt pessimistes, et parfois trop critiques. Si vous voyagez en Colombie, vous vous rendrez peut-être compte que c’est presque l’opposé. Dans une récente étude, les Colombiens étaient parmi les 10 pays les plus optimistes. La France était numéro un il me semble. Aux antipodes de l’optimisme donc.
Il y a d’ailleurs une expression bien française qui est révélatrice. Vous savez le fameux « pas mal ! » que beaucoup de Français emploient pour signifier « ah génial, tu as réussi ! ». Je sais que ce n’est qu’une expression, du même genre que dire « ca va ? » en guise de salutation (alors que vous ne le pensez pas). Mais tout de même, il y a là un truc. Les Colombiens n’emploieront jamais cette expression, et ceux qui ont passé du temps en France trouvent cela bizarre et révélateur. Ils n’ont sans doute pas tort…
Les Français sont aussi parfois trop critiques, on est souvent plus dans la réflexion que dans l’action. C’est vrai. Pourtant, c’est grâce à cela qu’il y a eu des révolutions et des avancés sociales en France. Il y a cette culture de la critique en France, et c’est plutôt une bonne chose.
France, je t’aime
Perso, je ne voyage pas pour fuir la France. J’aime ce pays et je suis vraiment heureux d’être né en France. C’est pour moi l’un des plus beaux pays au monde. Et pourtant, on ne peut pas dire que je n’ai pas voyagé. La France, c’est aussi la meilleure cuisine au monde. La France, c’est une puissance culturelle, une belle langue, un excellent système de santé et une des meilleures éducations au monde. C’est un certain art de vivre où tout n’a pas été sacrifié au productivisme. C’est une société où la culture a sa place. N’êtes-vous pas d’accord ?
Je n’ai pas l’intention de me barrer complètement. Du moins pas pour l’instant. Et même si je suis peu en France, cela ne me dérange pas de payer mes impôts en France. L’idéal est pour moi de prendre le meilleur des deux mondes. Et d’en faire son cocktail perso ! Il est vrai que c’est plus facile pour moi, étant un digital nomade.
L’impression que le texte peut donner je trouve, c’est que les auteurs semblent jeter le bébé avec l’eau du bain.
Mis à part cela et les critiques ci-dessus, ce « barrez-vous » n’est pas mal. Pardon, c’est bien ! Et malgré le trait grossier, un tel appel ne peut pas faire de mal !
Un avis ? Une envie de vous barrer ?
Un message intéressant Fabrice. Pour le reste, tu as raison: en France, on a beaucoup de chance, l’Etat regule bien des choses, evident des abus qu’on retrouve dans de nombreux pays. En Chine par exemple, les allocations chômage sont simples à calculer: 0 euros. D’ou un besoin de croissance fort (pour maintenir le plein emploi) et un fort taux d’épargne des Chinois (pour survivre si on est au chomage).
Mais le modèle Français est à bout de souffle, comme on peut le voir avec les déficits,, la scléros lié à une protection parfois trop forte des salariés ou des locataires. En Chine ou aux USA, certes le locataire peut dégager facilement. Il le sait et le prévoit. Mais la contrepartie, il est extrêmement facile de trouver un logement.
Le système doit donc être réinventé. Pas forcément vers un modèle ultra-libéral, mais simplement réinventé, comme il l’avait été après la seconde guerre mondiale. Pour le reste, je partage ton point de vue: je paie mes impots en france, j’aime la culture française, mais j’ai envie de parcourir le monde et vivre des aventures 🙂
A bientôt
Martin
Tiens, et pour la retraite en Chine, comme cela se passe?
La couverture est faible non?
Sur certains côtés, il faudrait que cela soit plus souple en France en effet. Pour le logement, c’est too much par exemple…
300 % d’accord avec toi!! ;-))
Il faut voir aussi la partie positive de cette expatriation pour de jeunes français:
-1- Décrocher plus rapidement un emploi
-2- Grimper en responsabilité plus rapidement
-3- Avoir un profil expérimenté et attrayant pour les entreprises françaises à son retour!
Il faut voir les bons cotés de l’expatriation que ce soit par son ouverture au monde ou tout simplement pour mieux apprécier son pays d’origine à son retour et dire « tout compte fait, on est bien chez soi!!! ».
Il y a en effet plein de choses positives:-)
L’important, c’est d’avoir je pense une vision globale et équilibrée des choses non?
Salut Fabrice,
Ton article est très intéressant et je l’ai lu avec beaucoup d’attention.
Loin de moi l’idée de défendre les 3 auteurs, je tiens juste à souligner que dans l’article un passage tout de même important confirme qu’ils n’incitent pas les jeunes à quitter la France pour de bon mais pour un certain temps, histoire d’aller voir ailleurs ce qu’il se passe et de revenir en France pour la rendre plus forte (entre autre) :
« Jeunes de France, barrez-vous, sinon pour vous du moins pour vos enfants . Votre salut est, littéralement, ailleurs. Non pas dans la fuite, en quittant un pays dont les perspectives économiques sont moroses, mais en vue de vous désaltérer et de vous réinventer pour revenir riches d’expériences nouvelles, imprégnés de la créativité et de l’enthousiasme qui fleurissent aujourd’hui aux quatre coins du monde, ayant fait les rencontres qui vous changeront avant que vous n’en fassiez profiter la France. […] Partez, revenez, repartez encore, revenez de nouveau. Une vertu centrale de vos pérégrinations sera d’enfin réconcilier la France, forte de vos lumières, avec la réalité du monde qui nous entoure. »
En tous cas, c’est vrai que la France ne va pas très bien mais je pense que chacun est libre de décider d’y rester ou non et puis effectivement, les voyages permettent de prendre du recul et de faire la part des choses parce que comme tu le dis si bien, il y a du bon et du mauvais dans TOUT les pays.
En tous cas, c’est un sujet très intéressant sur lequel il y a beaucoup de choses à dire et à partager, tout comme ton article 😉 !
A bientôt !
Cyn
Oui, c’est vrai, ils parlent aussi de revenir en effet:-)
Ah, c’est le genre de thème dont on pourrait débattre toute une nuit, au moins:-)
Là, je suis à Cali avec un copain qui s’est installé ici pour monter un hôtel. On a justement ce genre de discussions…
D’accord avec toi Fabrice.
Il ne faut pas oublier que nous somme chanceux d’être français et que beaucoup de monde aimeraient avoir nos libertés. Après comme on dit, « les voyages forment la jeunesse »
Bien d’accord avec ton article ! Voyager ce n’est pas fuir.
Mais quand on est jeune (et même plus tard) c’est indispensable de parcourir le monde pour le comprendre. Et il y a maintenant tellement de facilités pour aller étudier à l’étranger… Et vivre à l’étranger, c’est une excellente expérience (peut-être même pour mieux apprécier la France).
Je pense qu’il est important de « voir le monde » afin de mieux le connaître et de savoir que ce qui nous semble évident ne l’est pas partout. Partir vivre à l’étranger ne me paraît pas indispensable par contre, il y effectivement largement pire que le France comme pays en terme de conditions de vie.
Oui, il faut etre conscient des facettes des pays dans lesquels on s’exporte. La Pologne a elle aussi des problemes de corruption, de collusion des milieux financiers voir mafieux avec la politique…
p.s relis-toi Frabrice
les milliers financiers et économiques
ont acheté par les pétrodollars. La population ne set rien
…
Oui, en général, les pays de l’Est, c’est pas tout rose, il y a des « restes ».
Enfin, la situation s’améliore d’une façon générale en Pologne, non?
L’article « Barrez-vous » est de la pourriture en concentré. Tout ce que je déteste.
Ils prennent des faits réels mais les éclairent sous un angle incomplet, voir faux… tout est fait pour que le lecteur, bien que ému et touché ne puisse pas arriver aux bonnes conclusions. C’est une manipulation classique.
Ce qu’ils veulent faire passer, c’est:
1) Horizontalité du combat en faisant s’opposer les vieux aux jeunes, c’est tout aussi ridicule et faux que d’opposer les femmes aux hommes. C’est pas des catégories sociales.
2) Ensuite, ils essaient de nous faire croire que la mondialisation est un phénomène inéluctable qu’il ne faut pas chercher à contrer mais qu’il faut épouser sans chercher à discuter.
Et puis le dernière phrase est juste ridicule: « Jeunes de l’Hexagone, ce n’est pas uniquement votre pays de naissance qui est vôtre mais le monde tout entier. » Ba oui , évidemment.
Je trouve ton opinion trop tranché Ryan:-)
On est d’accord, c’est incomplet et ils utilisent les grosses ficelles.
C’est aussi trop centré sur les jeunes, c’est vrai, mais tu sais, ils ne font qu’épouser le jeunisme de notre société…
Regardes autour de toi, il n’y en a que pour les jeunes….
Pour la mondialisation, c’est presque un autre débat. Tu sais, on fait partie de cette mondialisation.
Pour la dernière phrase, elle peut sembler naïf à quelqu’un comme toi ou moi, car nous avons l’habitude de voyager.
Pour autant, je peux te dire qu’elle n’est pas aussi évidente pour beaucoup de personnes qui ne sont jamais sortis de leur village.
C’est un message qui a le mérite d’exister et que l’on ne voit pas souvent dans les médias. J’imagine qu’il a été simplifié afin de toucher le plus grand nombre…
Pour de pas faire dans la dentelle, j’ai trouvé le discours lamentable aussi bien sur le fond que la forme. Peut être aussi comme tu le soulignes Fabrice, est-ce le fait de savoir qui sont les auteurs…. Rien de plus horripilant que des bobos parisiens donneurs de leçons qui ne se les appliquent même pas à eux mêmes.
Merci de ton article qui offre une prise de recul un peu plus intelligente…
Pour le côté donneur de leçon, cela se discute je trouve, car tu n’est pas obligé d’être dans la situation pour dénoncer quelque chose.
Par exemple, pas la peine d’habiter une banlieue en France pour dire qu’il faut faire quelque chose pour ces zones….
Je pense que le fond du problème, c’est que l’on ne réalise la beauté de la France que si l’on accepte d’aller voir ailleurs. Je voulais revenir sur ton point sur les états unis. Pour les entrepreneurs, l’aubaine vient dans un premier temps du gain financier (impôts moins élevés, couverture médicale autogérée). Quand je gagne 10 000 euros avec mon entreprise en France, il me reste environ 40 000 euros. Mais je te concède que les états unis ne sont pas les seuls à offrir des conditions plus avantageuses que la France. D’autant qu’aux états unis, beaucoup de choses ont déjà été faites !
Je n’ai pas compris Julien l’histoire de la couverture médicale autogérée?
J’ai lu il y a peu un livre où l’auteur disait que lorsque tu es indépendant aux USA, la couverture santé, c’est encore plus galère.
« il me reste environ 40 000 euros. », tu as dû oublier un zéro:-). Tu sais, si tu as des enfants surtout, ce que tu gagnes d’un côté avec des impôts moindres, tu le perds de l’autre avec l’éducation et la santé…
Bel article Fabrice!
C’est vrai qu’il est parfois tentant d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Et par expérience, je peux aussi te dire que pour avoir discuté avec des gens vivant dans des pays que l’on considère « bas de gamme » disons au niveau qualité de vie en générale, je peux t’assurer que rien au monde ne leur ferait quitter ce même pays. Il existe toujours un lien profond avec l’endroit d’où l’on vient, et ce peu importe l’endroit.
Et oui Yves, c’est ce que l’on appelle des racines:-) Et c’est bon!
Et toi, es-tu très attachés à ta région? Je ne me rappelle plus le nom d’ailleurs?
Attaché à certaines de nos traditions, oui, mais pas du tout à ma région. Le problème ici, au Québec, c’est que les Québecois sont en bonne partie en « guerre » avec le reste du Canada. Et je suis Canadien avant tout. Alors ça complique les choses et je n’ai pas vraiment le sentiment d’appartenance…
Je pensais que les Québécois étaient en général assez attachés à leurs coins.
Enfin, c’est l’idée que j’en avais:-)
Je ne suis plus (si) jeune et ça fait depuis 4 ans que je le dis (juste avant que la crise n’éclate): la « vieille » Europe est en train de pourrir sur pied, de s’enfermer, de se scléroser, de se rigidifier et de s’enfermer derrière un mur d’égoïsme et de peur… sauf que maintenant, ça se passe même entre frères (quand certains considèrent les pays de l’Union en crise profonde, ça rend pessimiste). Mais pour me rendre compte justement du contraste, il aura fallu que justement, je m’éloigne! De ce point de vue là, oui… allez voir le monde! Allez vous raffraichir les idées, échanger avec les autres, revenir avec le meilleur et le mélanger au meilleur de ce que l’on a chez soi!
Quand au fait que le message s’addresse aux jeunes, ça me semble logique: c’est une question de disponibilité, non? Il est plus facile de quitter son pays, ne fut-ce que momentanément, avant que la vie nous y fixe (travail, constructon d’une famille). Et au plus tôt on se confronte à ce vaste monde, au mieux c’est. 😉
C’est vrai Mélissa que c’est assez logique, c’est en effet plus souvent les jeunes qui peuvent faire ce genre de démarche.
Une chose est sûr, comme tu dis, il n’est jamais trop tôt pour découvrir notre monde:-)
Salut Fabrice. Je me suis barré au Japon pour deux ans;) C’est vrai qu’avant notre départ on a profité de visiter le plus possible la France. C’est vraiment un pays magnifique. Il faut voir les pubs pour la France ici au Japon. Les japonais rêvent d’un fois pouvoir y aller. Donc pour la tourisme la France est encore premier, mais pour y vivre il manque l’optimisme. C’est dommage que les français eux mêmes ne rêvent pas de leur propre pays. Apres le tsunami et fukushima personne a penser de se barrer du Japon (sauf les étrangers…) La France et l’Europe ont encore un avenir, il faut commencer par y croire.
Perso, je rêve parfois de la France:-)
Au fait, les Japonais sont plus optimistes tu trouves? La situation là-bas est pas toute rose…
La France a besoin plus de gens comme toi Fabrice! La France me manque aussi, mais j’adore decouvrir des nouveaux pays et leur culture. Je ne dis pas que les Japonais sont optimistes vu leur situation, mais il n’y a pas le pessimisme on sent en France. Ils sont fiers de leur pays et ils sont unifies contre les crises. C’est limite nationaliste, mais il y a peu des etrangers ici…
Il y a aussi sans doute du côté Japonais le rôle de la religion: bouddhisme et autres, enfin j’imagine?
je decouvre ton blog et cet article grace à Sylvie, et je suis tout a fait d’accord avec toi. J’avais d’ailleurs parlé de ce « barrez-vous » dans mon blog. Moi qui suis partie, je ne me reconnais pas dans cette tribune, je me retrouve beaucoup plus dans ton article, a se demander effectivement si les personnes qui ont lancé cet appel sont eux meme un jour parti à l’aventure 🙂
Bonjour Mariel,
Où es-tu partis de ton côté?
J’aurais bien aimé aussi en effet savoir si ces personnes sont déjà partis à l’aventure….
je suis en Nouvelle-Zelande, et je rentre en France bientot.
Je suis partie de France il y a presque un an, avec mari et enfants, ce qui prouve bien que le voyage et la decouverte ne sont pas reserves aux « jeunes » 😉
Non, le voyage n’a pas d’âge! On veut nous faire croire le contraire, mais trois fois non:-)
Bonjour Fabrice,
J’apprécie beaucoup ton article, principalement pour le questionnement que tu partages au début.
On peut vouloir fuir son pays, quel qu’il soit.
Mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’on ne peut pas se fuir soi-même.
Alors si ces jeunes Français prennent la route pour aller voir ailleurs si c’est mieux et qu’ils amènent dans leurs bagages leurs préjugés sur les vieux, les femmes, la politique, les retraités, les entrepreneurs qui ont réussi, les bobos, la politique, le capitalisme, etc, ils ne retireront pas grand-chose de leurs pérégrinations.
Comment sauront-ils apprécier les subtilités d’une autre culture s’ils passent leur temps à râler contre la leur sans être capables d’en percevoir les nuances ?
Parcourir la planète exige une certaine souplesse (et une souplesse certaine) et voyager léger suppose non seulement de ne pas s’encombrer de bagages inutiles mais aussi de partir avec un esprit ouvert à ce qui n’est pas « franco-français ».
Il y a une espèce de rage stérile dans ce « Barrez-vous » et heureusement, ton article remet les choses en perspective avec ce talent qui t’es coutumier.
Bin oui, je suis toujours fan d’Instinct Voyageur !!! 😉
Bonjour Marie,
Merci:-)
J’essaye toujours oui de remettre les choses en perspective, et pas que dans les voyages. Je trouve vraiment cela important!
As-tu vu le même genre d’article au Canada? Y-a-t-il aussi un sentiment comme cela?
J’ai lu avec attention ce bon article, je partage complètement. Partir se rafraîchir les idées puis revenir apprécier ce que l’on a ici… Par contre c’est le 1er ministre portugais qui a carrément « invité » les jeunes de son pays a chercher ailleurs un avenir plus radieux ! d’ailleurs c’est incroyable mais ils sont très nombreux à partir au Brésil, en Angola (oui ! l’Angola) ou encore le Mozambique, pays anciennement colonisés par eux.
En 2008 j’ai passé à nouveau un mois à Hong Konk, que je n’avais pas vu depuis 17 ans, j’adore toujours le dynamisme de ces chinois « libres » et vraiment différents de ceux du continent (un état , deux systèmes) et regrette de ne pas y avoir trouvé de débouché professionnel …
Allez, prenons le meilleur de chaque situation et enrichissons nos esprits, J.Luc
Il est gonflé le 1er ministre portugais:-)
Je sais en effet que pas mal de Portugais viennent au Brésil, c’est un pays d’avenir, c’est certain!
Pour l’Angola, c’est plus étonnant pas contre!
Tu cherchais à HK dans quel domaine à l’époque?
Tout dépend du contexte de ton voyage. Soit c’est du pur tourisme, et le contexte politico-économico-social reste à l’arrière plan, soit c’est une véritable expatriation professionnelle. Beaucoup de gens qui partent le font en gardant un pied en France : congé parental, congé sabbatique, … OK pour aller chercher un avenir radieux en Argentine, au Japon ou au Sénagal mais je garde ma carte vitale et je reviens dare-dare me faire soigner en France dès que j’ai besoin. Un peu cliché mais tellement vrai.
J’ai vécu 2 ans aux USA, c’est beau la liberté, mais elle a un prix. Le second sucre dans le café est payant, tout est payant aux USA. L’herbe est toujours plus verte ailleurs mais beaucoup reviennent toujours au port…
En effet Philippe!
Je pense que pour ne pas revenir, il faut s’être expatrié très tôt dans sa vie.
Après 30 ans, c’est bien plus difficile de s’expatrier déjà, mais surtout de couper tous les ponts avec la France.
Pour la carte vitale, je l’ai toujours, pas envie de la perdre!
Tu avais quel statut aux USA? Tu y as fait quoi?
Ces mecs sont des libéraux, c’est-à-dire qu’ils sont dans cette croyance que chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut avec le moins de limites possibles. Ils ne pensent pas à la société (Nous), mais au fait que chacun (Je) s’il le veut, peut (mythe du self made man). C’est évidemment commode quand on est un fils de bourgeois, plus difficile quand on est fils de prolos sans héritage ni capital.
C’est un symptôme typique qu’ils exposent : celui de l’ingratitude, qui ressemble à celle des gosses de riches pourris gâtés. Le plus grave est que la culture ouvrière, le sentiment d’appartenir une classe prolétaire avec son histoire, ses valeurs, a été totalement détruit avec les années 80, ce qui avait déjà commencé avec l’acceptation du réformisme après le 14-18, puis le pourrissement du mouvement ouvrier par le stalinisme, puis le triomphe de la consommation de masse… Si bien qu’aujd c’est un mouvement de fond, qui englobe la société entière où l’on encourage à l’oubli, à l’ingratitude historique : on oublie les luttes sociales et les sacrifices de ceux qui avant nous sont venus et qui nous ont permis d’avoir un haut niveau d’éducation, de protection sociale, d’infrastructures, de sécurité, etc. On préfère consommer et mendier du « pouvoir d’achat » plutôt qu’honorer l’héritage dont nous bénéficions et qui nous semble naturel, ça nous est dû, basta, normal. Sauf que l’oligarchie et le néolibéralisme qui ont relancé la guerre contre les peuples depuis les années 80, ce qui s’accélère depuis 2010 (plans d’austérité en Grèce pour commencer, puis toute l’Europe suit), ne l’entendent pas de la même oreille… et que la casse des services publics va très vite précipiter un tas de cons-sots-mateurs dans une merde noire qu’ils n’auront même plus les outils critiques pour interpréter. Résultat : le désemparement et la violence, le fascisme et la violence… ou des solutions néosocialistes ou néoanarchistes : communautaires (le cas de la petite ville communiste de Marinaleda en Espagne montre que le socialisme, le partage de la propriété, la répartition raisonnée du travail, le contrôle de l’économie, mettent à l’abri de la rapacité et de la loi de la jungle du capitalisme sans règle… et donc de la crise), ou parlementaires (Syriza en Grèce, Front de Gauche en France…). On risque vraiment de revenir aux années 30 avec un choix – et j’emprunte la formule à la revue de Castoriadis – : Socialisme ou Barbarie.
Maintenant je me contente de coller ici ce que j’avais exposé dans une intervioù récente pour la Terre sur son 31, qui rejoins je crois tes propos :
« Ayant pu bénéficier, par la grâce d’une certaine histoire et d’un héritage de luttes sociales, d’un haut niveau d’éducation, nous sommes, en tant qu’Européens des privilégiés, eu égard au reste du monde. Or, il me semble que tout privilège oblige. Socialiste de conviction, au sens historique et non au sens du Parti prétendument socialiste, je reste aussi attaché à des valeurs de fraternité et d’internationalisme. Enfin, il y a le fait que je n’aime pas beaucoup un voyage consistant à passer de ville en ville sans prendre le temps de s’arrêter. C’est, personnellement, l’immersion dans un lieu, qui permet de se familiariser avec ses habitants et d’y tisser des relations, que j’aime. Cela favorise une approche que ma curiosité intellectuelle (pour des questions sociales, politiques, anthropologiques, historiques) recherche.
Il me semblait donc que nous pouvions saisir l’opportunité de voyager non pas tant pour « consommer du paysage », mais bien pour chercher à être bousculé… et à échanger, à faire profiter de nos compétences, à éveiller peut-être à des interrogations nouvelles. Que pouvions-nous enseigner ? Le journalisme, l’informatique, le blogging… et tenter de réfléchir ensemble sur les problématiques liées à l’industrie du tourisme et à la pratique du voyage. Ainsi est né le projet, à la confluence de nos passions et de nos compétences. »
Jeune Française, j’ai eu le plaisir (et peut être le bon sens) de m’expatrier tôt ! J’aime beaucoup ce message du collectif Barrez-vous car il motive les jeunes à ne pas se contenter de ce que la France peut leur offrir. Il y a tout un monde ! En Chine, à peine diplômée j’étais responsable de 4 villes à travers le pays et d’une petite équipe. En France, on ne me propose que des stages. Vous sous-entendez que par esprit de patriotisme je dois me contenter d’un stage à 418€ (pour payer mon loyer 700€ à Paris d’une chambre de bonne de 7m²).
Et puis après, je vais attendre 1 an pour passer de stage à CDI. et après j’attendrai encore 5 ans pour peut être avoir une évolution de carrière. Et peut être si je suis une gentille fifille alors à 40 ans on me permettra de gérer une équipe et d’être cadre. Et à 65 ans, j’aurai droit à ma p’tite retraire à laquelle j’aurai cotisé toute ma vie….
C’est pas très folichon ….
Ce que propose Barrez-vous, c’est comme son nom l’indique, de se barrer et d’ouvrir les yeux. Que ceci n’est pas notre seul destin, qu’on peut rêver de plus dans la vie. On est la génération zappette, la génération Y. On veut pas attendre 20 ans de carrière pour avoir des responsabilités. Je crois qu’il faut partir, pour voir comment ca marche ailleurs, pourquoi ca marche ailleurs alors que ca ne marche plus en France, et puis revenir et secouer le mammouth !
Et oui, le jeunisme, c’est les jeunes sont l’avenir de la France, alors cest à eux qu’il faut s’adresser. Et enfin on nous parle !
Je m’arrête là car mon commentaire devient bien long, mais voici tout un article sur Pourquoi le mouvement barrez-vous est nécessaire : http://estunart.fr/jeunes-de-france-barrez-vous/
Il faut certes ouvrir les yeux, mais les ouvrir entièrement. Ce qui ne me semble pas être le cas pour les auteurs de cet article…
Je me demandais si celui qui a écrit ce topic était fonctionnaire ou bien lycéen étudiant, bref pas encore dans la vie active.
Parce que franchement, c’est les Bisounours cet article ! Déjà dire qu’il n’y a pas de corruption en France, alors que la France est parmi les pays les plus mal classés au niveau mondial à ce sujet, c’est se moquer du monde ! Il suffit de voir tous les scandales qui éclaboussent des membres du PS et de l’ancien RPR ! Non mais franchement… allez dans les pays Scandinaves ou d’autres, ils le sont bien moins que la France !
Ensuite vous dites l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, pourquoi, vous avez déjà travaillé à l’étranger ? Je pourrais m’amuser à vous citer tous ses exemples ( des centaines ) de jeunes gens diplômés BAC+4 BAC+5 y compris ceux sortant de grandes écoles ( Science Po ) ou Ecole Supérieure de Commerce et à qui on propose rien de moins en France que… serveur chez Mc Do ou Quick payé 750 euros par mois et encore, pour ceux qui ont de la chance d’être embauché, sans parler des stagiaires gratuits, de ceux sous payés etc…
Alors oui, l’herbe est bien plus verte ailleurs et vous seriez bien inspiré d’aller voir comment ça se passe… tiens un jeune d’origine étrangère, qui a fait un MBA vous voyez le niveau ? En France on lui a proposé vendeur d’aspirateurs, en Suède directeur de projet… Un autre partit au Viet Nam, directeur général d’un complexe hotelier à 29 ans ! Et vous dites que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs ? Mais qu’est-ce que vous y connaissez ? Rien visiblement !
Quant au fait que vous comprenez pas pourquoi les entrepreneurs partent ailleurs, oh mais je vais vous l’expliquer : en France, les charges sociales et patronales = 60 % contre 40 % en Allemagne, 20 % en Angleterre ! Alors oui, les patrons comme vous dites, savent faire la différence ! Par ailleurs dans ces pays, on ne fait pas grève comme en France et on passe pas son temps à se plaindre ! Et puis il y a aussi les business angels, 500 000 aux USA, qui aident les jeunes à créer leur business, alors qu’en France nada ou si peu ! Et aussi beaucoup moins d’impôts en Belgique zéro impôt sur les plus values !
Vous me faites rire avec votre apologie du gauchisme, genre oh les méchants libéraux, mais tous les pays sont libéraux, même Cuba qui va virer plus d’1 million de fonctionnaires, même la Corée du Nord qui a signé un accord économique avec la Chine tout récemment en vue de se libéraliser et de se développer. Que croyez vous ? Tous les pays le sont ! Et en plus ils se protègent vis à vis des produits occidentaux, vous savez le protectionnisme, tant décrié en France !
Et je sais moi de quoi je parle, je voyage figurez vous, je vois ce que je vois et quand je reviens de Chine ou de certains autres pays, j’ai bien l’impression que le tiers monde, c’est plutôt la France, voyez vous ! Parce qu’ils sont bien plus riches que nous ( du moins ceux des villes, je parle pas des campagnes ) en terme de pouvoir d’achat, coût de la vie, etc… et il y a toujours plus de millionnaires, de riches, comme au Brésil d’ailleurs, au Chili, y’a pas de secret hein !
Quant à votre raisonnement sur les pays » bas de gamme » vous me faites marrer, les retraités bien français y vont parce que chez eux, le coût de la vie les impôts, ils ne peuvent plus vivre, ils sont obligés de vivre ailleurs ! Alors oui eux aussi se barrent, pas seulement les jeunes !
Ouvrez les yeux et sortez de vos stéréotypes, sinon vous finirez à poil au profit des pays émergents qui eux, seront riches ! Car ces pays n’en ont rien à foutre de vos délires marxistes, ils vous attendront pas, eux se développent, eux s’enrichissent ! Tiens la Chine, 3 semaines de congés payés et des salaires en hausse annuelle de 25 % ! Mon dieu comme c’est horrible ! Si la France pouvait en dire autant…
Bonjour Lauri!
Voilà un commentaire intéressant:-) Tout d’abord, tes propos gagneraient à être plus nuancés et comment dire diplomatiques…
Reprenons tes arguments:
– « pas de corruption en France » où ai-je dit cela? Tu as mal lu…Et oui dans beaucoup de pays, la corruption est plus importante car elle se situe à tous les niveaux.
– « l’herbe est bien plus verte ailleurs et vous seriez bien inspiré d’aller voir comment ça se passe », C’est ce que je fait depuis longtemps:-) J’ai été expatrié sur plusieurs continents et je voyage depuis longtemps. Et non, ce n’est pas aussi simple que tu le dis..
Quand je parle de plus vert ailleurs, ce n’est pas seulement par rapport au poste qu’un diplômé pourrait occuper. Il y a d’autres inconvénients dans le fait de s’expatrier dans certains pays. Et puis, il faut regarder autre chose que l’argent regarder autour de soit.
– « les gréves », c’est en effet un avantage de ne pas faire grêves pour deféndre les acquis sociaux, on termine comme beaucoup d’américains incapables de se soigner car le sytème de santé est trop cher. Quand à l’éducation, les étudiants américains sont déjà enchainés car ils doivent rembourser leurs énormes prêts.
– « qu’ils sont bien plus riches que nous » bon là on frise le n’importe quoi. Tu es déjà allés dans une favelas au Brésil? Tu as regardé les stats sur ces pays? Tu as vu les laisser pour compte en Chine et la pollution?
A l’étranger comme en France, il est facile de rester dans sa tour d’ivoire et ne voir que ce que l’on veut voir..
J’espère que cela te permettra de mettre de l’eau dans ton vin!
PS: tu sembles avoir un problème avec tout ce qui n’est pas ultra libéral non?
Bonjour Fabrice et merci pour cette réponse à et article. Le débat s’ouvre et c’est intéressant. Je me souviens de l’avoir lu encore en France à un moment où je me sentais mal : horizon pro bouché et malgré mes petits jobs cumulés, je ne me sentais à ma place nulle part, en désaccord et incompréhension avec les décisions des entreprises dans lesquelles j’ai travaillé. Je venais d’être diplômée, je travaillais pour économiser car je voulais faire des working holiday visas et raod-trip quelques années avant « d’être sérieuse, de me poser pour un vrai boulot et fonder une famille ». Je me suis retrouvée en plus de cela à vouloir fuir mon pays. Le problème venait certainement des 2 côtés : moi, ma façon de voir les choses, mes espoirs, envies trop éloignée de notre société, et mon incapacité à me plier, m’insérer dans cette société loin de ma personnalité qui m’étouffe … Je ne sais pas … Ce que j’ai appris en partant et avec quelques mois de recul c’est que je ne suis peut-être pas faite pour un schéma de carrière classique, mais que je ne dois pas me préoccuper, je trouverai ma voix en temps voulu.
Ce que j’ai aimé dans cet article c’est la fin :
« Partez, revenez, repartez encore, revenez de nouveau. Une vertu centrale de vos pérégrinations sera d’enfin réconcilier la France, forte de vos lumières, avec la réalité du monde qui nous entoure. » J’ai envie de voir la France changer évoluer comme toi et je suis d’ailleurs en accord avec tes idées. Je pense que le retour est donc un moment crucial et j’ai aimé cette mise en valeur. Je vais tout de même essayer de m’engager sur un terrain associatif (ou je ne sais quoi) en combinant ça avec mes voyages, car j’ai envie d’être utile à mon pays même en partant vadrouiller autour du monde pour une durée indéterminée (je n’ai pas pris de billet de retour). A suivre donc … Bonne route ! (désolé pour le pavé)
Perrine