Expatrié ? Ne jouez pas à la roulette russe avec votre santé !

Si vous souhaitez aller vivre un temps à l’étranger, la question de l’assurance santé va se poser. L’affaire n’est pas simple, surtout si vous faites partie de la masse de ceux qui ne partent pas avec un pont d’or. Etre bien assuré est difficile. Or, c’est une nécessité. Voici pourquoi.

La caste dorée des expatriés…

Lors de mes voyages, j’ai souvent été amené à rencontrer divers expatriés. Dans la grande majorité des cas, ils ne faisaient pas partie de la caste « dorée » des expatriés. Je veux parler ici de ceux qui sont détachés par leur entreprise ou leur administration à l’étranger.

Pour eux, pas de soucis. Ils ont à la fois un gros salaire (avec parfois primes et indemnités) et une couverture sociale en béton. Sans parler de la retraite et autres avantages sociaux français. Le billet d’avion et le déménagement sont même payés par leur employeur.

J’ai connu ce système lorsque je fus VI au Nigéria. Certes, le statut était différent, mais les avantages étaient en gros les mêmes : sécurité et simplicité.

… et tous les autres.

Mais ceux-ci ne représentent qu’une petite minorité de la masse des expatriés français. Et ils sont de moins en moins nombreux.

Les autres, la grande majorité, sont des salariés en contrat local, des entrepreneurs, des indépendants, des étudiants ou des retraités.

Ils ont choisi de vivre un temps à l’étranger, par amour, par opportunité, pas curiosité ou par esprit d’aventure.

Beaucoup d’entre eux sont loin des hauts salaires des expatriés dorés

Certains ne gagnent que 500 euros par mois. Certains encore moins.

La roulette russe

Même en vivant dans un pays à bas niveau de vie, avec leur salaire, ils ne pourront faire face à un gros problème de santé. Sans parler des soins dentaires.

Aussi, beaucoup ne sont pas assurés suffisamment. Quand ils le sont.

Certains choisissent en toute confiance de ne pas s’assurer afin d’économiser. C’est un calcul qui se défend si vous êtes jeune.

Et encore. Pouvez-vous être sûr que vous n’aurez ni accident traumatique, ni une maladie grave qui pointera le bout de son nez ? Bien sûr que non.

Si vous avez passé les 40 ans, cette confiance frise ici la stupidité.

Bref, dans un cas comme dans l’autre, c’est un peu comme jouer à la roulette russe sans un sens. Vous ne trouvez pas ?

Je ne joue pas à vous faire peur, ce n’est pas mon but.

Cependant, j’ai croisé sur les routes du monde plusieurs cas qui m’on fait réfléchir.

L’accident d’Eric

Comme je le disais en début d’article, la plupart des expatriés que j’ai fréquentés étaient loin d’avoir un gros train de vie. Beaucoup tenaient des commerces, comme des bars ou des hôtels. Non qu’il ne soit pas possible de très bien gagner sa vie dans ce domaine, mais le hasard a fait que la plupart de ceux que j’ai connu n’étaient pas dans ce cas.

Quand vous avez du mal à économiser de quoi vous payer un billet aller-retour pour la France, les frais de santé passent souvent en deuxième. Voir en troisième.

Et c’est là où le destin peut vous mettre dans une galère sans nom.

Je me souviens notamment d’un français, Eric, moniteur de plongée en Thaïlande. Entre deux bouteilles de Tiger, il m’a raconté son accident de scooter : jambe cassée et traumatisme crânien. N’ayant aucune assurance, il ne pouvait pas être rapatrié dans l’urgence. Les frais médicaux lui ont couté toutes ses économies et bien plus. Depuis, il doit une dette à ses parents.

Gagnant 1000 euros par mois, il avait choisi de ne prendre aucune assurance santé, hormis celle attachée à son métier. Il souhaitait économiser cet argent.

Des exemples comme celui-ci, je pourrais vous en citer plusieurs…

Cela n’arrive pas qu’aux autres.

Protection sociale et assurance santé

La protection sociale est une notion large qui englobe non seulement l’assurance santé, mais aussi les accidents du travail, le chômage, la vieillesse…

Première chose à savoir : à partir du moment où vous ne travaillez plus ou vous ne cotisez plus en France, vous perdez l’affiliation à la sécurité sociale française au bout d’un certain temps (1 an maximum). Votre carte vitale ne marchera plus lors de l’un de vos retours en France.

Attention !

C’est souvent une question qui revient pour ceux qui partent longtemps. Pendant combien de temps suis-je couvert par la sécurité sociale française ?

Il faut avoir cotisé, sur une période de référence, soit sur un certain montant, soit sur une durée minimum :

• Pendant 1 mois ou 30 jours consécutifs : avoir travaillé au moins 60 heures, ou avoir cotisé sur un salaire d’au moins 60 fois le Smic horaire
• Pendant 3 mois : avoir travaillé au minimum 120 heures, ou avoir cotisé sur un salaire minimum de 120 fois le Smic horaire
• Pendant 1 an : avoir travaillé au minimum 1 200 heures ou avoir cotisé sur un salaire d’au moins 2 030 fois le Smic horaire

Si vous êtes dans un de ces trois cas, vous restez affilié pendant un an.

A l’étranger, (en dehors de l’U.E.) la protection sociale recouvre des réalités très différentes comme vous pouvez l’imaginer. Dans certains pays, il y a un « vide » et il faudra prendre une assurance privée pour couvrir certains risques, du moins si vous souhaitez disposer du même niveau de couverture sociale qu’en France.

Dans certains pays, vous devrez vous inscrire à la sécurité sociale du pays en question, si vous êtes salarié.

En règle générale, l’assurance maladie locale ne vous couvre que dans le pays ou dans les pays de la zone géographique de proximité sous certaines conditions.

Vous ne pourrez pas être remboursé de vos dépenses de santé dans votre pays d’origine ou si vous voyagez.

Vous pouvez être affilié au régime social de votre compagne ou compagnon si celui-ci est un local. Cela a le mérite d’être plus simple. Attention à ne pas généraliser, cela dépend de la législation locale.

Il faudra compléter pour pallier aux insuffisances ou aux « trous » dans votre couverture.

Deux solutions dans ce cas :

• Vous pouvez vous inscrire à la Caisse des Français de l’Étranger qui assure la coordination avec la Sécurité Sociale Française en cas d’arrêt de travail et d’invalidité et fait le lien avec la CNAV
• Ou prendre une assurance expatrié qui rembourse vos frais de santé dans votre pays de résidence, votre pays d’origine et lors de vos déplacements.

Pour en savoir plus :

La Caisse des Français à l’Etranger(CFE) rembourse sur la base des tarifs en France.

Le problème est que si vous êtes expatriés dans des pays où les frais de santé sont élevés comme aux Etats-Unis, en Chine ou au Moyen-Orient, ou si vous souhaitez accéder à des soins dans des établissements équivalents à ceux de la France sans rien avoir à régler, il faudra impérativement la compléter par une assurance santé internationale.

Quelques exemples de remboursement de la CFE :

Une assurance expatrié permet de :

• Choisir où vous allez être soigné ou être guidé vers un hôpital ou une clinique et ne pas avoir à régler les frais
• Etre sûr d’être rapatrié si les structures sur place ne vous disent rien qui vaille
• Continuer à consulter et avoir un suivi en France

Assurance santé pour expatrié : comment cela marche

Il existe plusieurs acteurs sur le marché. Pour faciliter les choses, je vais prendre ici http://www.crystal-mobility.com/fr.

Cette société est spécialisée dans la protection sociale (santé, prévoyance) et le rapatriement des personnes qui voyagent ou résident hors de leur pays d’origine, quel que soit le motif du départ (expatriation, missions, études, séjour, retraite).

Cette assurance vous concerne si :

• Vous souhaitez partir à l’étranger
• Vous êtes déjà sur place
• Vous voyagez souvent ou vous restez plusieurs mois à l’étranger

Cette assurance a passé des accords avec des établissements de santé qui permettent des tarifs négociés et le tiers payant. 153 pays sont couverts.

Vous êtes couverts jusqu’à 100% de vos dépenses de santé.

Si toutes les pièces sont réunies, le remboursement est effectué dans les 72 heures, voilà qui est rapide !

Vous disposez d’un espace qui vous est réservé pour consulter en ligne vos remboursements.

Combien cela coûte ?

Je ne vais pas faire ici un comparatif entre les assurances santé expatriés.

Je vais déjà vous indiquer le tarif, pour vous donner une idée du coût.

Pour cela, je vais me baser sur les tarifs proposés par un acteur du secteur, l’un des moins chers.

De plus, j’ai pu avoir une interlocutrice au téléphone avec qui j’ai pu poser directement des questions précises.

J’ai pris ici :

• l’option Medium 3 qui couvre l’hospitalisation, tous les frais courants + le dentaire.
• J’ai aussi ajouté le rapatriement et la responsabilité civile, si vous ne prenez pas, vous ne payez que 20 euros de moins, donc…
• Au premier euro, sans être adhérent à la CFE
• Couverture géographique : pays à coût médical modéré et monde entier en cas d’imprévu.

Tarif par mois : 136 euros

(NDLR : le tarif varie en fonction de la couverture géographique et de l’âge notamment)

Il faut savoir qu’une assurance expatrié est bien plus chère qu’une assurance voyage (40 euros par mois en gros pour cette dernière). Forcément, une assurance expatrié couvre toutes vos dépenses de santé, pas seulement les cas d’urgence.

De plus, contrairement aux assurances voyage, une assurance expatrié couvre toutes les maladies. En clair, si vous aviez déjà des problèmes de santé avant votre départ, pas de soucis, il faut simplement les déclarer.

Je précise que dès que vous avez une activité professionnelle à l’étranger, une assurance voyage classique n’est pas en mesure de vous couvrir. Il vous faut passer par une couverture appropriée : une assurance expatrié.

Si vous êtes affiliés à la CFE : 68 euros.

Pour ma part, je suis indépendant. Si j’étais à la CFE, je devrais m’acquitter d’un paiement de 171 euros par mois pour mon assurance santé. A cela, il faudrait ajouter 42 euros par mois pour pourvoir être remboursé de frais de santé en France, soit 281 euros par mois.

Donc dans ce cas, il serait plus avantageux pour moi de prendre cette assurance expatrié, sans passer par la CFE.

Ayant bien conscience que pour beaucoup d’expatriés, bien s’assurer est difficile, voir impossible pour ceux qui touchent un bas salaire.

Que vous partiez voyager ou vivre à l’étranger, une assurance santé est nécessaire.

Il convient d’analyser les différentes options possibles. Ne jouez pas à la roulette russe…

Comment vous êtes-vous assuré par le passé lors de vos expatriations ? Ou en ce moment ?

Est-ce quelque chose à laquelle vous pensez dans le cadre d’une expatriation ?

A propos de l'auteur

Fabrice Dubesset

J’ai créé ce blog voyage en 2010 après 15 ans de voyages. Digital nomad depuis 2011, je vis une grande partie de l’année à l’étranger. Podcasteur, entrepreneur, coach, je suis notamment l'auteur du livre « Libre d’être digital nomad », Ed Diateino, dispo en librairies, FNAC etc.