Backpackers, routards contre touristes de masse ; Et si vous étiez simplement un touriste qui réalise ses rêves ?
35J’accueille aujourd’hui Julien qui va nous parler d’un sujet un tantinet polémique chez les voyageurs. L’opposition entre routards et touristes de masse est un débat classique en effet. Quelle est la meilleure façon de voyager ? Qui est le plus proche du vrai sens du mot voyage ?
Julien est âgé de 29 ans. Il est le créateur du projet The Life List. Diplômé d’une Grande Ecole française et chef de projet dans la stratégie d’entreprise, il a choisi de consacrer sa vie à la réalisation de ses rêves et de ceux des autres avec l’ambition utopiste de rendre le monde meilleur. Il est par ailleurs l’auteur du blog WorldEmotions et de plusieurs livres numériques gratuits.
L’opposition éternelle entre routards et touristes
Il est une opposition que même l’encyclopédie la plus décriée du monde (i.e. Wikipedia 1) ne manque pas de mettre en lumière : celle entre le touriste de masse et le routard (ou backpacker puisque ce dernier peut se targuer d’aller suffisamment au contact de l’humain pour utiliser la langue de Shakespeare, bien plus répandue que celle de Molière dans les pays qu’il visite généralement). Cette opposition a d’ailleurs pris de telles proportions alors que le backpacking se démocratisait qu’on finit par se demander si l’on a le droit d’exister en dehors des groupes sociaux qu’elle met en conflit. A tel point que mes récents voyages me donnent l’impression de n’être qu’une entité fantomatique dans l’incapacité de trouver sa place entre les riches bedonnants se faisant dorer la pilule sur un transat et les clochards à sac à dos dormant dans des dortoirs de 30 personnes.
Le routard est-il réellement ce qu’il pense être ?
Car c’est une des images que l’on pourrait donner au routard. Il voyage de manière autonome à moindre frais 2. Autrement dit, il se fracasse les jambes à rester debout dans un bus bondé de monde pendant 18 heures avant de rejoindre une auberge de jeunesse dans laquelle il ne pourra pas se doucher mais jouira du confort de l’étage supérieur d’un lit superposé dont la prison locale a été dans l’obligation de se séparer en raison de sa vétusté.
Rien de bien excitant là dedans. Mais backpacking est aussi synonyme d’authenticité vous diront les plus grands adeptes des hostels et du couchsurfing. On part avec son sac sur le dos pour apprendre quelque chose, approcher les locaux et s’imprégner de ce qu’ils sont vraiment 3. C’est celui qui dirige le guide éponyme (i.e. du routard) qui en parle le mieux : « Je me nourris de toutes ces cultures et de tous ces gens capables de donner beaucoup plus que moi. » 4. Le routard est l’aventurier des temps modernes. C’est en tous les cas l’image que l’on veut se donner si l’on est un routard.
Car dans la réalité, très peu d’entre eux ne s’élèvent vers l’idéal que nourrissaient leurs ainées (ceux qui s’éclataient plus ou moins joyeusement sur le célèbre Hippie Trail. Le routard moderne typique à une sérieuse tendance à s’enraciner dans des enclaves au sein desquelles il se retrouve avec d’autres routards pour débattre d’idéologies et de philosophies routardes
La découverte de Cairns, Queesland (afin de réaliser l’un des rêves référencés dans ma Life List : survoler la grande barrière de corail), a été pour moi une révélation de ce phénomène. A l’occasion, le routard sort de l’enclave pour pratiquer diverses activités (trekking parce que c’est cool et que ca ne coute rien, mais aussi plongée, rafting ou rencontres organisées avec les tribus locales). Qu’il voyage seul ou en duo, il cherche désespérément la compagnie de semblables qu’il sait regroupés dans ces enclaves, qu’elles soient urbaines (Bangkok, Sydney) ou rurales (Pangan, Ubud).
Y’a t’il une meilleure manière de voyager ?
Il est d’ailleurs intéressant de noter que sur un échantillon représentatif, les motivations premières des touristes sont initialement les mêmes que celles des backpackers : découvrir une autre culture, vivre des expériences nouvelles, se relaxer ou encore apprendre. Même si les routards mettent un accent fort sur leur volonté de vivre local, les activités qu’ils pratiquent sur place sont extrêmement similaires à celles que pratiquent les touristes. (The global nomad : motivations and behaviour of indépendant traveller worldwide, Greg Richards et Julie Wilson. Finalement, le routard moderne n’est pas si éloigné du touriste classique qu’il rejette pourtant corps et âme. Son voyage n’a rien à avoir avec la manière dont il l’imaginait.
Dans ces circonstances, Greg Richards et Julie Wilson (The global nomad: backpacker travel in theory and practice prouvent que le voyageur quel que soit son âge tend aujourd’hui à vouloir se démarquer des deux catégories dont nous parlions précédemment. C’est particulièrement le cas dés lors que l’on s’éloigne des pays ou la vie est moins chère (pour l’Europe de l’Ouest ou le Canada par exemple) ou bien lorsque les conditions de sécurités deviennent plus aléatoires (en Afrique ou dans certains pays d’Amérique du Sud). Les voyageurs dans ces régions n’aiment généralement pas se faire catégoriser comme backpackers ou touristes de masses !
Il me semble évident que cette scission purement théorique entre le Backpacker, et le touriste ne devrait plus donner lieu à un tel vide de communication entre les individus des deux groupes et à un tel rejet de ce que font les autres. J’en prends pour exemple le célèbre guide du routard qui n’a de cesse d’insinuer qu’un hôtel dés qu’il dépasse les 2 étoiles perd son « charme local » et devient un « centre à touristes de masse sans aucun lien avec la culture locale ». Le voyage n’est qu’une question de motivations, et le confort peut en être une. Nul besoin de dormir avec 6 australiens à la limite du coma éthylique pour être en harmonie avec la culture vietnamienne. Je grossis volontairement le trait.
Le voyage qui vous ressemble
Il est fort probable que certains voyageurs recherchent éperdument le risque, l’aventure, que d’autres préfèrent l’inconnu et l’incursion dans une nouvelle culture, ou encore la relaxation et le bien être. Nous avons tous notre dominante, une dominante qui n’a rien de figée dans le temps. J’imagine faire largement partie de la première catégorie, ce qui ne m’empêche pas de déborder sur les deux autres. La vraie question à se poser, au lieu de dénigrer perpétuellement ceux qui ont des dominantes différentes de la votre, c’est « suis-je vraiment en train de vivre le meilleur de ce que je voudrais vivre ». En d’autre terme, « suis-je réellement un aventurier ou s’agit-il simplement d’une image que je me donne ».
J’ai commis une erreur en voulant m’identifier aux routards parce que j’imaginais leur quotidien tels qu’ils le décrivaient, pour finalement trouver un groupe de personnes courant après l’aventure sans ne jamais réellement la trouver (ne pas y voir de généralités, cette remarque est purement personnelle et liée à mes rencontres). Je réalise aujourd’hui que l’aventure qui m’est si chère ne se trouve pas dans une manière de voyager, dans un mode vestimentaire, culinaire ou idéologique. Je ne suis ni un touriste, ni un backpacker. Non, l’aventure que je recherche se trouve au fond de moi, comme ce que vous cherchez d’un voyage se trouve au fond de vous. Nous sommes tous des voyageurs en quête d’expériences qui nous font vibrer, rien de plus.
La seule chose qui compte, ce sont les expériences que je veux vivre avant de mourir, les endroits que je veux voir, les choses qui me rendront heureux. C’est la raison pour laquelle j’ai crée une liste de toutes ces choses que je veux faire avant la fin de mes jours. C’est elle qui guide mes aventures et non mon appartenance à tel ou tel groupe.
Intéressant cet article non? Qu’en pensez-vous?
C’est amusant, j’y retrouve les concepts que j’avais étudié en cours de psychosociologie à la fac. Le fait que les gens veulent faire partie d’un groupe, ressembler aux membres de ce groupe mais être différents des autres membres de ce groupe.
Personnellement, j’essaye de ne plus me prendre la tête avec tout cela. Je voyage comme bon me semble, où bon me semble, quand bon me semble. Je peux très bien dormir dans un hostel à 30 personnes par chambre à Brisbane en Australie, comme dans un hôtel Capsule à Tokyo ou un Hôtel grand luxe avec sur sur la baie de Tokyo. Ce qui compte pour moi ce n’est plus la façon dont je voyage, mais ce que je fais, ce que je découvre.
La seule grande différence que je ferais sera sur la durée du séjour et la capacité à communiquer avec les locaux. J’entends par là qu’un voyage d’une semaine à un mois sur un endroit ne me permettra pas de découvrir réellement l’endroit comparé à un voyage de 6 mois ou un an sur ce même lieu. Je me suis rendu compte, au cours de mes voyages, qu’il me fallait au minimum 6 mois pour commencer à réellement découvrir une culture, la ressentir et la vivre. Et puis la langue est très importante. C’est bien de parler l’anglais, ça aide énormément, mais ce n’est pas toujours la langue locale. Au Japon par exemple, si vous ne parlez pas Japonais vous passerez à côté d’énormément de choses car elles sont souvent interdites ou inaccessible à ceux qui ne parlent pas la langue, et donc dans ce cas là que vous soyez backpacker ou touriste cela revient à la même chose au final.
Je suis d’accord que même si tu parles anglais avec les locaux, ce n’est pas pareil. Forcément, ce n’est pas peur langue maternel.
C’est l’avantage de l’Amérique Centrale pour cela: si tu parles espagnol, tu peux vraiment communiquer avec les gens, c’est bien différent de l’Asie.
Ce que dis Julien est très vrai; il est difficile de ne pas vouloir appartenir à un groupe! Mais en ce qui concerne les voyages, il est vrai que je n’aime pas suivre la foule que ce soit « la masse touristique » ou les « routards ».
En voyage en Asie, je me suis vraiment aperçu que les quartiers routards n’avaient plus rien à voir avec le principe de vivre une aventure.
Aussi à vous de choisir et découvrir par vous même vos hotels et autre restaurant plutôt que de regarder sur google les avis des uns et des autres. Et puis si ce n’est pas bon ou pas très propre, on change le lendemain. Un bon plan en Thailande c’étaient les hotels pour agents commerciaux, on s’y retrouvait qu’avec des thais en cravate, pas d’autres étrangers, et forcement karaoké le soir.
Maintenant avec enfants on continue à partir en mode sac à dos, en prenant des guesthouses mais là aussi on passe pour des extraterrestres quand on arrive avec les enfants dans une auberge de jeunesse où la moyenne d’age des voyageurs est 18ans!
Mais le principe c’est de faire ce qu’il nous plait, de vivre les expériences qui nous tiennent à coeur et peut importe à quelle catégorie on ressemble!
C’est vrai que c’est peu courant les parents et les enfants dans une guesthouses:-)
Mais vous avez raison, moi je ferais pareil:-)
Article très intéressant.
Et bien si, nous avons rencontré pas mal de famille avec enfants ou ados dans les guesthouses ! Et beaucoup d’adultes ayant largement dépassé la trentaine.
Partis 6 mois sacs au dos avec nos ados (12 et 16 ans), nous n’étions pourtant pas vraiment des routards. Des touristes ? Enfin, des voyageurs curieux, plus certainement.
L’article est très juste et prend le contrepoints de nombreux autres sur le sujet. C’est pas plus mal de casser le mythe du routard qui cherche uniquement l’authenticité et méprise les touristes.
Finalement, comme le souligne tunimaal, peut-être que l’erreur consiste à vouloir absolument s’identifier à un groupe. Il y a sûrement des trucs très sympas à vivre d’un côté comme de l’autre.
C’est étonnant de voir cet article sur ce blog 😀
Fabrice, tu aimes ce mode de vie de « touriste » ?
J’ai pas bien compris la question Julien?
Sinon, comme le dit Julien, je me sens ni l’un ni l’autre en ce moment. Du moins quand je suis posé en Colombie
Après, sur la route, c’est différent, il est claire que je me sens plus proches des routards. Encore que pas vraiment…
Merci Julien pour cet article qui me fait me sentir un peu moins « hors normes » !
Je suis passionnée de voyages, mais je tiens à garder un minimum de confort lors de mes périples. Les backpackers me le reprochent souvent, en me disant que je ne vois pas la vraie vie du pays.
J’évite, dans la mesure du possible, les voyages organisés (sauf pour des raisons de sécurité) car j’ai beaucoup de mal avec les arrêts systématiques chez des commerçants partenaires et que je tiens à pouvoir découvrir le pays que je visite en toute liberté.
En dehors de ça, j’assume apprécier de dormir dans des hôtels confortables le soir. Ça ne m’empêche pas d’être consciente de la difficulté des conditions de vie dans certains pays.
Etre bien reposée me permet aussi d’être plus disponible pour échanger avec les habitants dans la journée, comme partager un repas avec des paysans des hauts plateaux péruviens (un souvenir inoubliable !).
Tout d’abord, un grand merci à Fabrice qui m’a offert une tribune pour parler d’un sujet qui me tient à coeur!
@Tunimaal : l’exemple du japon est en effet assez probant, peu importe qui vous êtes, c’est une culture très fermée et difficile d’accès, qui plus est si l’on ne parle pas la langue. Au delà de cette barrière, il y a le courage, la volonté d’aller la ou l’on ne se sent pas à l’aise de prime abord pour vivre des choses particulières et uniques.
@Sandrine : faire ce qui nous plait. Je crois que le fond du débat est la. J’ajouterais : faire ce qui nous plait et assumer totalement !
@Julien : Je pense que Fabrice n’est justement aucun des deux 🙂
Interessant. C’est un phenomene tres humain: le desir d’identification a un groupe mais en meme temps de volonte d’etre unique. On a tous l’envie et la conviction de faire quelque chose que personne d’autre ne fait, mais on recherche aussi en meme temps le confort et le reconfort d’etre avec ses semblables.
J’ai aussi remarque qu’il y avait des stereotypes nationaux: on rencontre des francais ou des allemands dans les coins perdus a randonnees, et les anglais, americains, russes et australiens dans les endroits pour faire la fete. Ca s’est verifie beaucoup de fois dans mes voyages 🙂
Les Australiens, anglais et américains sont disons plus du style « traverser l’Asie en enfilant des litres de bières », c’est assez vrai.
Après, il y a aussi la question de l’âge non?
Il me semble que les Australiens voyagent plus jeune. Par exemple, après leur étude, c’est une chose commune que de partir faire un tour du monde!
Cet article me semble très juste.
Pour ma part, on peut dire que je me rapprocherais un peu plus du « style routard ». Je ne conçois pas mes voyages préorganisés avec un groupe. Je préfère débarquer dans le pays avec mon sac à dos et me laisser guider par mes envies du moment. Oui je voyagerai dans les bus locaux bondés, non pas parce que c’est moins cher, mais pour sentir la vraie vie du pays. On fait plus facilement des rencontres et des échanges authentiques, simples et naturels de cette manière-là.
Je ferai des visites similaires aux voyages en groupe, mais je n’y débarquerai pas pour 15 minutes chrono et hop on grimpe dans le bus pour passer au monument suivant. J’y resterai le temps que je souhaite et m’imprégnerai de l’ambiance, je me fondrai le plus discrètement possible dans la foule des locaux. Je randonnerai pour découvrir des coins moins connus.
Par contre, je n’irai pas dormir dans un dortoir, j’aime me retrouver seule pour la nuit, avoir mon petit confort et me sentir bien dans une petite chambre d’hôtel avec toilettes et douche privatifs. Je ne prendrai pas pour autant une chambre de luxe, mais dormir dans un dortoir ne me rapprochera pas de l’ambiance du pays et du style de vie des habitants du pays. J’aime autant alors dormir chez l’habitant, chose qui peut arriver au gré des rencontres lorsque l’on voyage seul ou à deux.
Et c’est ainsi que je préfère voyager: seule ou à deux. Les échanges avec la population sont plus faciles que si l’on fait partie d’un groupe.
Alors, vrai ou faux routard? Mépris du touriste de base? En réalité, chacun doit voyager comme il lui convient le mieux, il serait dommage de ne pas voyager sous prétexte qu’on se sent mal à l’aise sans groupe, sans organisation, ou en dortoir. Et il serait dommage de mépriser et critiquer les touristes qui voyagent en groupe alors qu’on voyage pour aller à la rencontre de l’autre et connaître et accepter les différences.
Salut Julien,
Au cour de mes voyages en Asie (Thaïlande, Vietnam), je me suis toujours mis un trait d’honneur à ne pas faire parti de cette catégorie de voyageurs touristes! J’en avais cette image du touriste friqué qui venait se lâcher après 1 an de boulot et d’entrave social!
Bref, quand j’avais tendance à fuir ce genre de personne!
Pour caricaturer, le gros touriste qui vient profiter des plaisir de la vie, sans respect pour le pays dans lequel il se trouve et qui va se faire arnaqué par le premier local!
Il est était de même avec ces backpakers, souvent alcoolisé et pas franchement intéressant! Ces même personnes qui te font la moral sur ce qu’est le vrai sens du voyage!
Bref, des que je voyais un étranger, je changeais de trottoir!
Et ce, jusqu’au jour, ou j’ai réalisé, que, même avec tout le mal que je pouvais me donner, j’étais moi même un touriste! Ce fus au moment ou je regardais mes photos de voyage! Je voyais le parfait touriste! 🙁
A partir de là, j’ai commencé à me poser des questions! J’en suis venu à la conclusion que l’important n’est pas d’être un touriste ou un backpaker! L’important c’est comment tu vois et tu vis ton voyage et le regard que tu porte!
Ca m’a bien décomplexé de se côté là, et je me suis surpris à apprécié une conversation avec des touristes autour d’une bière!
Je pense qu’il ne faut pas se catégoriser dans certain type de voyageur! En gros, vit ta vie, réalise tes rêves, profite des moments que tu vis et ne cherche pas à plaire à quelqu’un!
La finalité du voyage est peu être dans l’ouverture d’esprit que tu obtiendras en te remettant en question et en arrêtant de juger!
Pour ma part, je trouve qu’un voyageur est de tout manière un touriste, par contre, un touriste n’est pas forcément un voyageur, tu vois?
Chez les backpackers, tu as de tout, c’est une population divers: tu as les jeunes qui ne sont que là pour profiter de la drogue bon marché et de l’alcool ( j’ai un peu de mal avec eux j’avoue), d’autres genre marginaux rejetant le système occidental, d’autres qui font un break d’un an, d’autres qui sont là pour le sport, etc…
Je fuis pas spécialement les backapkers perso, mais je ne les cherche pas vraiment. Ce qui est sur, c’est que j’ai fait des rencontres vraiment sympa et certains sont excellents!
D’ailleurs, quand tu voyages longtemps, perso, cela me manque au bout d’un moment les discussions avec les autres voyageurs. Car, surtout en Asie avec la barrière de la lanque, les conversations ne sont pas très profondes, il y a plein de choses, différences culturelles oblige, dont tu ne peux pas vraiment parler.
Il y a routard et routard, on peut être un routard dans l’âme sans forcément aller bien loin, et partir très loin comme un routard sans parvenir à en devenir un, comme tu le dis très bien tout se joue au fond de soi-même!
Je crois que quand je voyage, des fois je dois ressembler à une routarde, et des fois à une touriste de masse… Chacun avec ses gros clichés.
Ce que je trouve toujours étonnant, c’est de toujours vouloir se catégoriser, puis de mépriser les autres, alors que justement, comme dit dans l’article, ils font à peu près la même chose, juste différemment.
Je suis convaincue qu’il n’y a pas de meilleure façon de voyager qu’une autre, sauf peut-être à tomber dans les 2 extrèmes… Qui alors laisse trop souvent des images négatives aux autres.
Il est vrai Estelle que dans un voyage, tu peux avoir plusieurs phases différentes.
A un moment, tu es plus touriste (visite de sites qu’il ne faut pas rater), et à d’autres, tu es plus routard.
La diversité, n’est ce pas une bonne chose?:-)
Ha si si, la diversité des comportements, des rencontres et des parcours nous enrichient beaucoup plus que de voyage toujours selon un même mode.
JD Urbain dans l’idiot du Voyage cite un slogan du Clun Med datant de 178 « Fuyez les vacanciers ! »
On est tous le touriste de quelqu’un !
Bien vu Catherine!
J’ai aussi lu ce livre, qui est pas mal, tu l’as aimé?
Bonjour,
Il est 5h00 Bangkok s’éveille et je commence la journée en lisant ton article.
De suite je me rappelle avoir lu il y a quelques mois un article dans Gavroche (un journal francophone en Asie) qui abordait ce sujet. Je passe donc 1/2 heure à le rechercher dans les archives pour le relire et le mettre en lien ici même pour compléter le sujet.
Gavroche « Routards : ces nouveaux moutons du tourisme »
Mon sentiment avec les années:
-Oui j’ai eu voyagé en mode routard (début des années 80), et effectivement à chaque étape de mes voyages je retrouvais souvent les mêmes têtes que j’avais rencontré la veille. En y réfléchissant nous effectuions tous un parcours pré-établi avec une organisation différente du « Touriste« . Pendant que ce dernier prenait un car Pullman ou l’avion pour aller d’un point à un autre, nous effectuions le même parcours en stop, bus ou train. Pendant que l’un dormait à l’hôtel et mangeait au restaurant l’autre (moi) campait ou dormait dans une auberge de jeunesse et mangeait en improvisant avec ce qu’il trouvait…
-Faire des rencontres plus authentiques?? Pour être honnête les rencontres avec les « locaux » étaient rares, par contre cela permettait de rencontrer d’autres jeunes du monde entier qui effectuaient le même parcours…!
-Les voyages organisés? Et bien j’en ai jamais fait! Et pourtant je suis le premier à les recommander aux personnes qui ne parlent pas les langues étrangères (Français vous êtes visés!!), aux personnes qui désirent découvrir un pays en ayant que 15 jours de congé! Le voyage organisé n’a pas vocation à permettre des rencontres authentiques, il est là pour permettre de visiter un maximum de sites (monuments, point de vue…) en un minimum de temps avec un niveau de confort convenable.
-Cela me fait penser qu’on peut diviser encore en deux la catégorie des touristes. Il y a celui qui part 15 jours à Phuket (là ou le Club Med c’est pareil) et celui qui opte pour un parcours itinérant. L’un est souvent (mais ne généralisons pas) le fameux touristes bedonnant sirotant des bières sur son hamac… L’autre est celui qui veut se cultiver en un minimum de temps car celui-ci lui est compté…!
-Ma façon de voyager pour cultiver rencontres locales et confort? Merci internet!!! J’essaye d’abord de faire des connaissances via le net avec des locaux sur quelques points de chutes avant de partir (en fait un point stratégiques où il y a quelque chose à visiter). Le confort, les hôtels? Il y a Agoda et compagnie, ça suffit pour réserver de la veille au lendemain. Et puis je me laisse aller. Si je suis bien quelque part, que les rencontres sont enrichissantes, et bien je reste plus longtemps pour profiter du moment présent.
Une anecdote: En 2006 j’avais décidé de découvrir la Thaïlande pour la première fois. J’avais d’abord lié quelques amitiés (disons connaissances) via le net sur un site AsiaFriendFinder, une sorte de Meetic asiatique. J’avais prévenu que je ne pouvais pas promettre de passer voir tout le monde. Arrivé en Thaïlande, après 4 jours passé à visiter Bangkok avec une connaissance Thaï (devenu depuis un ami), je suis allé dans le Nord à Chiang Mai à la rencontre d’une autre connaissance. Cela ne devait être qu’une étape de mon voyage. Cette personne m’a fait découvrir sa ville, sa région m’a amené dans la jungle à la frontière Birmane, m’a présenté ses amis… J’y suis resté 2 mois…!
Alors, est-ce que j’ai découvert le Pays? Non, je n’ai découvert qu’une région!
Est-ce que j’ai fait des rencontres authentiques avec des locaux? 100% oui!
Avais-je mon confort? Oui j’étais à l’hôtel!
Suis je un touriste confortablement installé dans son hôtel? Suis je un routard à le recherche d’authenticité? Et bien je pense être un compromis entre les deux…!
Juste une dernière réflexion avant de donner l’impression de faire un roman.
Point de vue de Thaïlandais vis à vis des Occidentaux dans les bus bondés: Nous somme mal vus, car ils considèrent qu’ils pourraient voyager plus confortablement si nous prenions le taxi. L’Occidental étant vu comme un homme riche, il a à leurs yeux les moyens de prendre un taxi (ce qui est vrai d’ailleurs vu le faible coût). Donc avis aux routards, prendre un bus bondé pour se sentir plus près des habitants ne sera pas le meilleur moyen de se faire des amis locaux!!!
Bon j’arrête là avant de devenir lassant 😉
Laurent
Salut Laurent,
Je connais Gavroche, merci pour le lien, intéressant article. Pas mal de choses vrai.
A voir les commentaires, il semble avoir touché quelque chose non?
Tes 2 premières remarques sont assez juste.
En passant vu que tu habites en Thaïlande, tu dois voir aussi passer une autre catégorie de voyageurs: le touriste sexuel. C’est une réalité, et pas seulement en Thaïlande.
AsiaFriendFinder, je ne pensais pas que l’on pouvait l’utiliser comme cela. Car ce genre de site, c’est avant tout pour les rencontres « amoureuses » non? Remarique, on peut lier les deux:-)
Cela me rappelle toujours le film « le plage ». Le film est assez représentatif du tourisme. Ce sont des routards qui fuient les touristes, ils veulent trouver La plage. Pourtant, peu de temps après, d’autres viendront et le lieu deviendra un endroit touristique. Les deux routards devront alors aller plus loin pour essayer de trouver un endroit isolé. C’est sans fin. Et c’est cela le tourisme moderne.
Pour le bus, je suis pas tout à fait d’accord avec toi. Je trouve que c’est souvent plus sympa ce moyen de transport, et je ne vais pas changer car les autres pensent cela:-) Leur avis m’est égal.
un article qui devrait faire le Buzz mais trop caricatural
C’est un peu comme à la chasse au final.
Y a des bons voyageurs, et des mauvais voyageurs.
http://www.youtube.com/watch?v=Gef9wvuA2Wo
Justement, je ne pense pas que Julien a voulu dire cela…
Si le simple fait de visiter le temple d’Angkor fait de moi un touriste alors je suis un touriste et fier de l’être.j’adore Angkor
Si le simple fait de dormir parfois dans un dortoir (extrêmement rarement il y en a de moins en moins ,grand maxi dix lits ) en Asie en quoi cela fait de moi un clochard????
je voyage comme il me plaît et selon mes moyens, et qui pourrait me reprocher ça ???
le fait de photographier des chats partout ou je vais ,fait de moi un touriste ,un routard ,un backpacker?????
A chacun de vivre son voyage comme il le souhaite. Par contre, un routard pour moi est quelqu’un qui voyage par ses propres moyens, qui vit au jour le jour et qui conçoit son itinéraire lui même: en gros c’est la liberté de découvrir un pays comme il le souhaite. Après peu importe qu’il dorme en dortoir de 30 personnes ou en 2 étoiles, à partir du moment où il y trouve son compte et qu’il rencontre la population, son voyage sera réussi. Je ne dénigre pas les gens qui partent en voyage organisé puisque je pense que ces gens n’auraient pas le courage de partir s’ils devaient se débrouiller par eux mêmes: ils découvrent tout de même le pays qu’ils visitent. Par contre, j’ai un peu plus de mal à comprendre les touristes qui partent au bout du monde, à Madagascar par exemple, dans un hôtel 5 étoiles all exclusive et qui n’en sortent pas et qui en revenant me disent: qu’est ce que c’était bien, qu’est ce qu’ils sont gentils, quelle culture! Alors que selon moi, ils n’ont rien vu du pays!
En définitive, que chacun fasse comme il le sent et que du moment qu’ils en sortent heureux sans dénigrer les autres et en respectant les populations, tout va bien!
comment définis tu vivre au jour le jour pour un voyageur?
C est gérer son itinéraire au jour le jour au gré des rencontres, des coups de coeur sans avoir à subir un programme établi à l avance sur lequel il faut se tenir.
Aaaah … les discours culpabilisants de certains backpackers. J’ai appris à ne pas y prêter attention. En tout pas en ce qui concerne la façon dont je me loge. Je le fais en accords avec ma conception du voyage, mon budget, mes envies, l’endroit où je me rends… et mon goût pour un besoin de tranquillité afin de me regrouper après une journée de découverte. Après tout, ma chambre ne me sert qu’à dormir… et dormir c’est important. 😉 J’ai logé dans des 5 étoiles, des B&B’s, des auberges de jeunesses, chez l’habitant, dans des motels, des boutiques hôtels et la seule fois où j’ai fait un voyage organisé, c’était 7 jour en camping en Afrique du Sud… J’avais peu de temps et je me suis dis que je venais d’assez loin et que j’avais attendu tellement longtemps pour enfin y arriver que pour essayer d’en découvrir le plus possible, ce qu’un autre rythme de voyage ne m’aurait pas permis.
Maintenant, chacun d’entre nous à ses attentes, ses façons de faire, sa personnalité… qui feront qu’une manière de voyager n’est pas une autre. Et comme j’ai souvent pensé qu’une grosse partie de la motivation qui pousse quelqu’un à partir, c’est surtout se trouver lui-même, il faut justement le/la laisser faire comme il/elle l’entend.
Tu veux dire Mélissa les discours culpabilisants par rapport au fait que parfois tu dors dans des hôtels plus chics?
Je pense que le plus important c’est la capacité à s’adapter comme tu le fais! La diversité, c’est une richesse!
Sinon, entièrement d’accord avec ta dernière phrase!
Perso, je voyage comme j’en ai envie sur le moment, à mi-chemin entre le touriste et le routard. Ainsi, j’ai fait Punta Cana sans quasiment sortir de mon resort et j’ai fait Madagascar en alternant camping et petits hôtels bon marché, en ayant planifié le circuit et les visites seule chez moi… L’essentiel, c’est de vivre pleinement son voyage, parfois, on a envie de confort, et d’autres fois d’aventure alors autant suivre son envie !!!!
Bonjour,
merci pour cet article autour de ce sujet que je pense sans fin.
Je crois que la version basique du routard hippie est dépassé.
Dans le voyage j’aime autant la préparation de ce dernier que le voyage en lui-même.
J’aime lire des guides de voyages, me documenter sur ma destination et préparer mon itinéraire…mais sans me l’imposer.
Un ami (aujourd’hui disparu) disait : « préparer son voyage c’est partir deux fois »)
C’est là la plus grande richesse dans ces voyages : être libre de sa route, de suivre ce que l’on a pu prévoir ou de la changer selon les envies et les rencontres.
Le CouchSurfing que je pratique m’apporte autant de plaisir lorsque je suis accueilli quelque part que lorsque je reçois. Cette découverte de l’autre, de sa culture est formidable.
Je crois que voyager par soi même permet surtout de se faire sa propre vision d’un pays, d’une culture.
Cela ne m’empêchera cependant pas d’aller visiter les principaux sites touristiques d’un pays. Ensuite si je souhaite être moins mélangés dans la masse de touristes, j’essaie de partir à « contre temps », par exemple, aller en Egypte en mai plutôt qu’en janvier.
Personnellement, actuellement je ne crois plus vraiment à l’aventure: où qu’on aille aujourd’hui on trouvera partout des touristes, des routards, des « locaux » avec de i phone et des blackberrys qui se fouteront pas mal de notre gueule quand on voudra dormir dans un hamac…et qui auront parfois voyagé à travers le monde , plus qu’on pourait l’imaginer dans toute notre vie…pour le travail.
Sans vouloir être pessimiste, mieux vaut arreter de se prendre pour des aventuriers, arreter de vivre comme des touristes, et reconnaitre ce qu’on est:des gens ordinaires avec une vie extraordinaire à partager!
Il est claire que l’aventure se réduit au fur et à mesure que la sphère du net s’étend.
L’aventure est davantage limite il me semble aux voyages avec une dimension physique genre les expéditions de Mike Horn.