Comment Jean est devenu un voyageur perpétuel grâce à internet 1/2

J’ai le grand plaisir d’accueillir Jean sur Instinct Voyageur. J’ai connu Jean par son excellent blog (et je pèse mes mots) Webmarketing Junkie. Il y raconte comment générer des revenus sur le web. Car Jean vit de ses activités sur internet, un domaine qui lui a permis d’embrasser une vie nomade. Jean est en effet devenu un voyageur perpétuel !

Il vient de sortir un livre « Gagnez votre vie sur internet, la méthode pas à pas en 6 semaines”.L’occasion pour moi de vous le présenter et de parler voyage avec lui !

Bonjour Jean, pourrais-tu te présenter et nous parler de ton activité?

Bonjour Fabrice ! Je gagne ma vie sur internet depuis maintenant 7 ans, ce qui m’a permis de voyager beaucoup. J’ai passé 5 années en Roumanie, puis je suis revenu à l’Ouest. Je repars bientôt sur les routes : j’ai quitté mon appartement mi-novembre, et je serai bientôt en Asie.

Mon activité a beaucoup évolué au cours des dernières années. J’ai fait beaucoup de choses sur internet : de l’apport d’affaires pour des PME, du blogging, des forums… Aujourd’hui, je crée des produits d’information que je vends en ligne. Ce sont des guides à télécharger, des formations en ligne, des DVD… qui donnent des solutions à un problème précis.

Le projet qui m’occupe le plus depuis bientôt quatre mois, c’est Webmarketing Junkie, un blog sur lequel je partage des réflexions, des astuces et des stratégies pour générer des revenus sur le web.

Un excellent blog comme je l’ai déjà dit. As-tu au départ une formation dans le domaine?

J’ai étudié la communication à l’ISCOM, à Paris. Mis à part le cours d’économie et le cours d’expression orale, je n’y ai pas appris grand chose qui puisse me servir aujourd’hui. Au contraire, j’ai du «désapprendre» beaucoup de choses enseignées en cours de marketing.

A l’école, on apprend un marketing vieillot, qui n’est plus d’actualité, et qui est applicable uniquement par des grandes entreprises. Ce n’est pas demain la veille que je vais acheter des spots publicitaires à la TV et que je vais louer des panneaux d’affichage dans les rues…

Je crois à un marketing basé sur l’échange, proche des clients, et honnête. Seth Godin parle de «transformer des inconnus en amis, et des amis en clients». Il s’agit de donner avant de recevoir. D’aider avant de vendre, sans forcément attendre de retour immédiat. C’est plus valorisant au niveau personnel (on crée des liens, et on entretient des relations qui ne sont pas seulement commerciales) et c’est aussi plus efficace pour une petite entreprise ou un travailleur indépendant.

Ce marketing là, on ne l’apprend pas à l’école. Malheureusement.

C’est en effet une vision que tu développes sur ton blog. Très intéressant. Je dois dire que tu as réussi le tour de force de me faire un peu changer mon point de vue négatif sur le marketing…

Tu viens de sortir un livre électronique « Gagnez votre vie sur internet, la méthode pas à pas en 6 semaines”. Pourrais-tu nous en dire plus sur le contenu? A qui s’adresse-t-il?

Il s’agit d’un guide dans lequel je donne une méthode détaillée, celle que j’appliquerais aujourd’hui si je devais tout reprendre de zéro.

On y apprend comment créer un produit, comment le présenter et comment le vendre, avec pour objectif de dégager des revenus suffisants pour vivre en 6 semaines.

L’objectif est serré, mais il est atteignable à condition de vraiment vouloir se donner à fond pendant deux mois.

Avec une bonne motivation et un soupçon de créativité, il est possible de créer une affaire rentable en 6 semaines, sur internet, à condition de bien s’y prendre et de ne pas compter sur la publicité de type Adsense pour suffire à gagner l’équivalent d’un salaire.?

Il est vrai que la création et la vente de son produit est la voie royale sur le net pour vraiment en tirer des revenus conséquents. Question classique mais incontournable, comment est-tu venu au voyage?

Je ne tiens pas vraiment en place… Quand j’étais ado, j’ai aussi beaucoup voyagé avec mes parents. La première fois que je suis allé en Roumanie, j’avais 11 ans. C’était deux ans après la révolution. J’ai grandi avec une passion pour le voyage, qui continue à me suivre aujourd’hui.

Les voyages qui t’on le plus marqué?

Je ne sais pas si on peut appeler ça un voyage, puisque j’y suis resté 5 ans, mais mon séjour en Roumanie m’a énormément marqué. J’y ai beaucoup évolué sur le plan personnel. J’ai pris du recul sur beaucoup de choses qui me semblaient évidentes, et qui ne le sont plus aujourd’hui.

Disons que ça a été le point de départ d’une nouvelle façon de voir les choses.

Tu dis que cela t’as permis de prendre du recul sur certaines choses, pourrais-tu nous en dire plus ?

Disons que ça m’a permis d’oser sortir du moule, en constatant que le moule était seulement culturel. Beaucoup de valeurs nous semblent « normales », « naturelles », voire « innées », alors qu’en se déplaçant de quelques centaines de kilomètres, on découvre que ce n’est pas vrai.

C’est en effet une des vertus du voyage : nous permettre de prendre du recul. J’ai moi aussi de très bons souvenirs de la Roumanie. Quelle est ta façon de voyager?

Je passe souvent beaucoup de temps au même endroit. En Roumanie, je suis resté deux ans et demi à Bucarest, la capitale, 6 mois à Brasov, une petite ville de Transylvanie, et un peu plus de deux années à Cluj-Napoca, au Nord.

Dans chacune de ces villes, je me sens chez moi. J’y ai des amis, des souvenirs, des lieux où je me sens bien, et des endroits que j’évite. Bref, quand j’y vais, je ne suis pas perdu.

Je reviens souvent dans les endroits où j’ai vécu, pour revoir mes amis qui y habitent.

Je voyage aussi de façon un plus touristique de temps en temps, en passant un weekend dans une ville. Quoi que, j’évite en général les endroits à touristes. Je préfère souvent «vivre l’atmosphère d’un lieu» en faisant des choses simples plutôt que de suivre un circuit touristique. Je préfère boire une bière avec des «locaux» que de visiter un musée. On apprend souvent plus de choses. On en ressent davantage.

Je suis tout à fait d’accord avec toi ! Que préfères-tu dans le voyage? Que t’apporte-il?

En sortant d’une vie quotidienne bien réglée pour aller voir comment les choses se passent, on apprend beaucoup sur le monde, mais surtout sur soi-même. On remet en cause des réflexes qu’on croit naturels, mais qui s’avèrent être culturels. On prend du recul. On ne pense plus forcément comme pensent les gens de notre milieu d’origine. On prend de l’indépendance, de l’altitude.

Voyager, c’est souvent l’occasion d’un travail sur soi. D’un retour aux sources. C’est aussi, pour moi, une façon de se sentir libre, d’expérimenter la liberté. C’est un sentiment un peu difficile à expliquer.

Je vois ce que tu veux dire. C’est en effet difficile à expliquer si on ne l’a pas vécu

Tu t’apprête en janvier à embrasser une vie de voyageur perpétuel. En claire, de lâcher ton appart et de devenir complètement un “digital nomad”. Comment vois-tu cette étape? Te projettes-tu sur plusieurs années? En gros, penses-tu que tu va continuer ce mode vie longtemps? Cela est-il possible d’ailleurs sur le long terme ?

J’ai déjà lâché mon appartement mi-novembre. En ce moment, je suis chez un ami dans l’Ouest de la France, pour régler quelques petites choses avant mon départ.

J’ai déjà voyagé plusieurs mois d’affilée (la dernière fois, je suis rentré il y a quelques semaines, en passant par la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie, la République Tchèque et l’Autriche). Je suis aussi resté longtemps à l’étranger, quand j’ai vécu 5 ans en Roumanie.

Je n’ai donc pas vraiment d’appréhension sur le fait de tout lâcher pour partir : j’ai déjà un pied sur la route depuis un bon moment.

Je pars comme d’habitude sans vraiment avoir de planning. J’ai juste un billet d’avion entre Istanbul et Hong-Kong, pour un vol le 12 janvier. A part ça, je n’ai rien acheté, rien réservé.

L’idée, c’est de passer le mois de décembre en Roumanie, les fêtes en République Tchèque, puis de rejoindre Istanbul en train pour s’envoler pour Hong-Kong, où je resterai quelques semaines avant de partir pour la Thaïlande. Je peux y rester trois mois sans visa : j’aurai donc tout le temps nécessaire pour décider de la suite des événements.

Pour répondre à ta question, dans mon cas, c’est possible de voyager sur le long terme. Ca devient même nécessaire : j’ai tendance à m’ennuyer très vite dans un endroit, et le voyage me démange.

Pour toi, cela est devenu inconcevable de te faire à une vie plus « normale » et statique en France? Ou ailleurs?

J’ai essayé quand je suis rentré de Roumanie. Je suis resté quelques mois à Paris, et presque un an à Bruxelles… Et finalement, je reprends la route. Le voyage est un virus duquel il est difficile de se soigner.

Suite de l’interview :mercredi matin!

A propos de l'auteur

Fabrice Dubesset

J’ai créé ce blog voyage en 2010 après 15 ans de voyages. Digital nomad depuis 2011, je vis une grande partie de l’année à l’étranger. Podcasteur, entrepreneur, coach, je suis notamment l'auteur du livre « Libre d’être digital nomad », Ed Diateino, dispo en librairies, FNAC etc.