Confinés à l’étranger ! 5 Français en Afrique qui ont fait le choix de ne pas rentrer #4
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Voici le dernier article de cette série ! Après les Amériques, l’Europe, l’Asie et l’Océanie, nous voilà en Afrique. Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, Tunisie, Kenya, voici les cinq destinations du jour.
Sabria – Dakar – Sénégal
Direction le Sénégal pour commencer. Sabria est finalement restée au Sénégal. Près de l’océan…
-Présentation :
Bloggeuse et Photographe, je suis arrivée à Dakar le 14 mars pour continuer un projet photo autour des femmes sénégalaises que j’avais débuté en novembre dernier.
-Pourquoi être resté ?
Une fois arrivée sur place, les lieux publics fermaient un à un au rythme de mes rendez-vous qui s’annulaient. J’ai bien compris que le Sénégal ne tarderait pas à mettre en place ses mesures anti covid. Après avoir longuement réfléchi, j’ai finalement décidé de migrer vers un petit village de pêcheurs à 1h de Dakar où je m’étais fait des amis l’hiver dernier. Pas question de confiner dans un appartement à Dakar et encore moins à Paris !
-Etat sur place : importante de l’épidémie, consignes, confinement ?
En date du 20 avril, 377 personnes ont contracté le virus, 235 ont été soignées et 5 décédées.
Aucune mesure de confinement n’est imposée même si beaucoup ont opté pour l’auto confinement. Un couvre-feu a été mis en place de 20h à 6h du matin, les déplacements entre les régions sont interdits et le port du masque est à présent obligatoire.
-Opinion sur la gestion de l’épidémie sur place ?
Au vu des statistiques, j’ai le sentiment que le Sénégal s’en sort plutôt bien. Depuis quelques jours, quelques cas communautaires ont été identifiés. Nous attendons de voir ce que le gouvernement mettra en place pour sensibiliser ces zones plus sensibles.
-Comment la population réagit ?
A Dakar, ceux qui ne respectent pas le couvre-feu verront s’abattre sur eux les coups de matraques des policiers. Ici on ne plaisante pas avec le couvre-feu et il n’est pas rare d’entendre les gens courir presque aussi vite qu’Ussein Bolt pour rentrer chez eux quelques minutes avant 20h. Dans le village où je me suis installée, la vie suit son cours presque comme à son habitude malgré une poignée de petits commerces fermés.
-Comment tu gères la distance avec ta famille en France ? appels souvent ? angoisse ?
Habituée aux déplacements longues distances et longues durées, je me sens plutôt sereine. La seule chose qui me frustre de manière ponctuelle est le fait de ne pas pouvoir me déplacer librement pour poursuivre mon projet et visiter le pays, mais je crois que nous sommes 3 milliards à se sentir un peu bloqués ahahah ! La terre est en pause alors autant en profiter pour prendre soin de son corps et de son esprit sans avoir à courir après le temps ! Je profite de cette situation inédite pour devenir une meilleure version de moi-même.
-Ta situation : en maison, campagne, ville, seul, à plusieurs ?
Je vis dans un appartement indépendant attenant à la maison de mes amis. Leur piscine et la proximité à la plage me font un peu oublier la situation actuelle. J’ai l’impression d’être en vacances prolongées !
-Que fait-tout pour mieux vivre le confinement ?
Je me suis imposée une routine quotidienne qui débute par une séance de sport sur la plage suivi d’un bon petits déjeuner équilibré. Les après-midis se déroulent souvent au bord de la piscine avec mes amis ou autour d’un atelier manuel. On va d’ailleurs bientôt se mettre à la création de masques en wax africaine ! Le fait que le confinement ne soit pas obligatoire me permet également d’aller rendre visite aux voisins et amis qui vivent près de chez moi. On cuisine beaucoup et on refait le monde.
-Tu aurais envie de rentrer là, s’il y avait un vol ? Tu y penses ?
En ce moment il y a environ 2 à 3 vols Air France par semaine pour ceux qui souhaitent être rapatriés mais je suis bien ici et n’ai aucune envie de rentrer à Paris…
-Ton opinion sur l’avenir du voyage cette année et en 2021 ? Façon de voyager, impact, etc.
J’ai cru comprendre que pour relancer l’économie du pays, les français comptaient se mobiliser pour voyager dans le pays cet été. Je trouve ça très bien ! Nous avons la chance d’avoir une belle diversité dans nos régions, l’occasion rêvée d’organiser un beau petit road trip à la française !
-Que penses-tu faire une fois sur le confinement chez toi terminé ?
Reprendre mon projet où il s’est arrêté !
Marion – Diani Beach – Kenya
Je ne vous conseil pas de suivre Marion sur Instagram. Ses story peuvent être psychologiquement difficiles à suivre : piscine, ballade sur une plage déserte, coucher de soleil. Dur.
-Présentation :
Hello ! Je m’appelle Marion, j’ai 28 ans et je travaille dans le… Tourisme ! Actuellement à Diani Beach au Kenya, je suis arrivée en janvier dans le but de valider un stage de 4 mois dans l’hôtellerie. Je travaillais alors dans ce magnifique hôtel en front de mer jusqu’à ce que celui-ci se retrouve VIDE…
-Pourquoi être resté ?
J’avoue qu’il m’a fallu du temps pour mesurer la gravité de la situation depuis mon pays d’accueil ici au Kenya. Il y avait encore très peu de cas existant ici lorsque la France rentrait en confinement total. L’Ambassade et ma famille me conseillaient vivement de rentrer par « sûreté » mais prendre un vol pour me retrouver là où l’épicentre de l’épidémie se trouvait, me paraissait complètement paradoxale. Puis je me suis souvenue que chaque situation arrive pour une raison et j’ai décidé de prendre celle-ci comme une chance et de RESTER avec le risque de ne pouvoir rentrer avant un bon moment…
-Etat sur place :
J’ai été particulièrement impressionnée par les mesures strictes qu’a su très rapidement prendre le gouvernement par rapport à la situation. Nous avions encore « que » 3 cas que les écoles fermaient, suivis des cafés, restaurants et magasins. Actuellement, le confinement n’est pas imposé mais nous avons tout de même un couvre-feu à 19h et l’impossibilité de se déplacer hors de son compté.
-Opinion sur la gestion de l’épidémie sur place ?
Les mesures drastiques ont été prises par l’Etat qui s’organise au mieux pour préparer le pays à y faire face, l’Afrique a encore moins le choix : très peu de personne ont accès à l’eau et ne peuvent se laver les mains régulièrement : LE geste prioritaire ! Mais pour l’instant, la situation semble plutôt « sous-contrôle ». Nous sommes comme tout tout le monde : dans l’attente que cette crise sanitaire épouvantable passe au plus vite pour laisser la place à une reprise dynamique à tous les niveaux…
-Comment la population réagit ?
La population est très inquiète et la majorité d’entre elle semble prendre cette pandémie bien au sérieux en s’équipant d’un masque, d’autres disent que chaque année ils ont la malaria et ce n’est pas ce « nouveau virus » qui va les tuer… Beaucoup ont également perdu leur travail dans le Tourisme, sans préavis ni couverture sociale, et se retrouvent en situation très critique…
-Comment tu gères la distance avec ta famille en France ? appels souvent ? angoisse ?
J’ai l’habitude de vivre loin de ma famille mais certainement pas dans des conditions telles que celles-ci… Ils me manquant beaucoup, j’aimerais être proche d’eux et les soutenir d’avantage mais nous échangeons presque tous les jours en nous donnant des nouvelles sur nos quotidiens et cela aide beaucoup.
-Ta situation ?
Je vis dans une maison tout près de la plage avec un garçon que j’ai rencontré ici avant le confinement. Nous avons eu une opportunité en or au moment où je devais quitter l’hôtel où je travaillais, car nous avons été mis en contact avec un couple allemand qui vit ici, qui souhaitait rentrer dans leur pays et cherchait quelqu’un pour s’occuper de leur villa pendant leur absence ! Une autre bonne raison d’être resté ici.
-Que fait-tout pour mieux vivre le confinement ?
Je suis vraiment consciente de la chance que j’ai d’être dans ce contexte merveilleux pendant que d’autres sont confinés dans leur mini appart parisien par exemple… Alors j’essaye de prendre tout le meilleur en allant me promener régulièrement à la plage, respirer l’air pur, écouter les vagues, sentir le sable fin sous mes pieds… Redécouvrir ces choses que l’on ne prend plus le temps d’apprécier en temps « normal ». En fait, je prends cette expérience comme une forme de retraite spirituelle en prenant de soin de moi et essayant de garder une bonne santé mentale.
-Tu aurais envie de rentrer là, s’il y avait un vol ? Tu y penses ?
Il y a des vols de rapatriements de temps en temps mais cela ne m’intéresse pas de rentrer maintenant. Côtoyer de monde dans un aéroport puis être en quarantaine ensuite en France, non merci… Je préfère attendre que la période de confinement passe en France et profiter du lieu où je suis actuellement.
-Ton opinion sur l’avenir du voyage cette année et en 2021 ? Façon de voyager, impact, etc.
L’humain est sans cesse à la recherche de découverte, de connaissance, dépassement de soi et de partage : voyager est un besoin ! Pour moi, le Tourisme repartira d’ici cet été par des voyages intra-muros avant de se ré ouvrir à l’international courant 2021. Cette crise va forcément laisser des marques et on espère pour le meilleur : en devenant une société plus soudée, respectueuse d’autrui et de l’environnement par exemple… !
-Toi, perso, comment vas-tu voyager ensuite ?
Cette expérience me rappelle une fois de plus à quel point nous ne contrôlons rien et qu’il faut profiter de ce que l’on a, au moment présent ! Alors pourquoi pas prendre d’avantage le temps de voyager en pratiquant le « slow tourisme », en prenant plus de temps par destination, d’apprécier les paysages, privilégiant notamment des destinations proches, les moyens de transports moins polluants…
-Que penses-tu faire une fois sur le confinement chez toi terminé ?
Je pense prolonger mon séjour au Kenya et travailler à distance jusqu’à ce que je sois sûr que les pays ré ouvrent leurs frontières. Je n’aimerais pas être coincée en France sans savoir quand je pourrais encore voyager… J’espère quand même que cela ne prendra pas aussi longtemps qu’on le prédit, car j’ai quand même hâte de rentrer voir ma famille en France !
Thierry –Tunisie
Thierry réside en Tunisie depuis trois ans. Naturellement, il est resté là.
-Présentation :
Thierry Secheresse, 56 ans, franco-canadien, actuellement en résidence en Tunisie depuis bientôt 3 ans et marie ici même à Sidi Bou Said. Je travaille dans le secteur de la publicité, je suis directeur de création à l’international et j’effectue des mandats courts ou longs selon, de par le monde depuis plus de 30 ans maintenant.
-Pourquoi être resté ?
Etre confine dans un pays agréable ou le retour du soleil et du printemps rend le confinement bien plus supportable, je pense que le choix était évident. De plus quand je vois la pagaille et l’irresponsabilité du gouvernement en France, non merci. A choisir je serais plutôt rentre au Canada, les gens y sont plus carres dans le respect des règlements.
-Etat sur place : importante de l’épidémie, consignes, confinement ?
La Tunisie est confinée comme tout le monde, avec en plus un couvre-feu assez strict. L’épidémie est assez limitée et assez bien contrôlée, ce qui est préférable vu l’état délétère du réseau de santé local. Ce sont surtout des cas importes, de gens assez stupides pour ramener le virus avec eux à force de vouloir à tout prix revenir ici en ne respectant aucunement la quatorzaine.
-Opinion sur la gestion de l’épidémie sur place ?
Pour l’instant rien à redire, tout a l’air de se passer plutôt bien si l’on se fie aux chiffres officiels, mais bon à prendre avec des pincettes quand même vu le passif politique de la Tunisie.
-Comment la population réagit ?
Dans un pays ou environ 50% de la population dépend de l’économie parallèle et ou sévit quand même une grande pauvreté surtout dans les campagnes et le Sud, c’est chaud. Le respect du confinement n’est pas à 100% étanche mais la colère ne gronde pas encore trop pour le moment.
-Comment tu gères la distance avec ta famille ?
Nous sommes une famille de voyageurs, la distance entre nous fait partie de notre mode de vie, donc c’est plutôt naturellement que nous gérons cette situation. Nous sommes de toutes les façons relie en permanence et depuis toujours via le net, depuis que le net existe bien sûr, avant c’était plus aléatoire mais nous nous sommes toujours débrouille pour garder un contact proche. Nous n’angoissons pas, nous respectons les consignes et le confinement, et tout devrais aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. J’ai pas mal voyage en Asie a l’époque du SARS donc nous n’avons pas été pris par surprise.
-Ta situation ?
A la maison en milieu urbain résidentiel, en famille avec un enfant en bas âge, et comme cela prend beaucoup de place ces petites bêtes, et bien le temps file.
-Que fait-tout pour mieux vivre le confinement ?
Lecture, vidéo, internet, échange, etc.… et beaucoup de cuisine, comme nous aimons manger et bien je dirais que c’est la configuration idéale pour s’en donner à cœur joie.
-Tu aurais envie de rentrer là, s’il y avait un vol ? Tu y penses ?
Rentrer la maintenant si l’occasion se présentait, pas du tout, je suis un citoyen du monde, un nomade, je suis sur le voyage depuis tellement longtemps que je suis à l’aise partout.
-Ton opinion sur l’avenir du voyage cette année et en 2021 ?
Je trouve cela génial ce frein à cette frénésie touristique a tout va, ce n’était plus vivable ni pour la planète et ni pour des gens comme moi. Il faut aller de plus en plus loin hors des sentiers battus pour avoir la paix, loin de cette dictature du loisir qui détruit tout. Il faut prendre le temps de la rencontre, de l’échange, de la découverte. Par exemple, je suis plutôt content que cela est neutralise momentanément ces monstruosités des mers que l’on appelle bateau de croisières, regardez Venise par exemple, actuellement elle se refait une virginité, même si je suis très triste pour nos amis italiens qui ont payé un lourd tribut à ce virus.
-Comment vas-tu voyager ensuite ?
Je ne compte rien changer du tout à ma passion du voyage, j’espère que le tourisme de masse mettra le plus de temps possible à redémarrer, que nous puissions profiter de ce calme pour redécouvrir les vraies valeurs du voyage, en redécouvrant le chant des oiseaux pour commencer.
-Que penses-tu faire une fois sur le confinement chez toi terminé ?
J’ai le temps de penser a plein de projets à mettre en place, ce temps de confinement est un temps propice à la réflexion, a la création, on se ressource, on se gonfle à bloc d’énergie pour être dans les starting blocks dès que la sécurité sanitaire sera de retour, plus de temps à perdre avant une nouvelle catastrophe qui ne manquera pas de nous tomber de nouveau sur le coin du nez si rien ne change dans la gestion du monde tel que nous la connaissons actuellement.
Alice – Abidjan – Côte d’ivoire
Bien moins touristiques que les autres pays de cet article, Alice est basé en Côte d’Ivoire.
-Présentation :
Hello ! Je m’appelle Alice j’ai 27 ans et je vis en Côte d’Ivoire à Abidjan. Je suis née et j’ai grandi ici, cela fait 4 générations que ma famille et moi vivons en Côte d’Ivoire. Je suis revenue m’installer à Abidjan il y a 3 ans après mes études. Je suis Freelance en création de contenu digital (photo, vidéo & Community management).
-Pourquoi être resté ?
Je devais quitter la Côte d’Ivoire le 24 Avril pour un nouveau départ en France. Malheureusement le coronavirus nous a tous surpris et les projets ont dû se stopper. J’ai décidé de rester à Abidjan pendant la pandémie, tout simplement car le pays est moins à risque (pour le moment), que je trouvais ça dangereux de rentrer vue la situation en France et surtout je me saurai retrouver en confinement chez ma sœur avec mon beau-frère, mon neveu et ma nièce. Je les aime de tout mon cœur mais on se connait assez pour savoir que nous enfermer ensemble ce n’est pas une bonne idée ^^
-Etat sur place : importante de l’épidémie, consignes, confinement ?
L’épidémie ne sait pas encore trop répandu ici, nous sommes à moins de 1000 cas officiellement. Après une majorité de la population, et notamment la plus pauvre est hors des radars et refuse d’aller se faire dépister. Ce qui est inquiétant c’est si la situation dégénère car nous avons en tout et pour tout 80 respirateurs dans tout le pays !
Nous ne sommes pas en confinement pour le moment, un simple couvre-feu de 21h00 à 5H00. Par contre dans les espaces publiques, notamment les supermarchés, le port du masque est obligatoire, lavage de main ou gel hydroalcoolique à l’entrée et tous les charriots ou panier sont désinfectés entre chaque client. Les écoles sont fermées bien évidemment ainsi que les bar, boite de nuits, « restaurant de rue » qu’on appelle maquis. Les restaurants sont autorisés à faire de la livraison ou vente à emporter mais pas d’accueil sur place.
-Opinion sur la gestion de l’épidémie sur place ?
Je trouve que le gouvernement a assez bien réagit et plutôt rapidement à l’arrivée du coronavirus. Même s’il y a eu des ratés avec les quarantaines des derniers vols à s’être posé sur le territoire avant fermeture des frontières. Abidjan est coupée du reste du pays. On ne peut pas circuler dans l’intérieur du pays sauf autorisation spéciale. Le gouvernement prévoit un confinement par quartier ce que je trouve censé vu la situation chez nous. Les quartiers plus riches peuvent se permettre de se confiner mais dans les quartiers populaires c’est compliqué de dire à quelqu’un de ne plus sortir alors qu’il vit au jour le jour. Beaucoup d’ivoiriens déclarent déjà « si ce n’est pas le coronavirus, c’est la faim qui me tuera donc je sortirai ». Et je les comprends. Certaines initiatives d’entraide ont été mis en place pour aider les plus démunis notamment avec la livraison de sacs de riz pour leur permettre de se confiner mais cela risque d’être très très compliqué.
-Comment la population réagit ?
Beaucoup de fake news circulent, au début une bonne partie de la population pensait ne pas être en danger parce que c’est une « maladie de blancs » donc si on a la peau noire on ne l’attrape pas. Que le soleil tue le virus, donc des gens restaient sous le soleil pendant des heures… Bref beaucoup de bêtises.
Puis suite à l’interview sur « les tests de vaccins en Afrique », la population est rentrée dans diverses théories du complot. Les populations les moins éduquées refusent d’aller se faire dépister cas ils pensent que l’on va les vacciner. Je cite « le soi-disant dépistage c’est pour vous vacciner par voie nasale » du grand n’importe quoi.
Un centre de dépistage installé dans le plus grand quartier populaire d’Abidjan a été détruit par les habitants du quartier. Parce qu’ils avaient peur que les malades soient trop près de leurs habitations. Il y a eu beaucoup d’agressions sur les asiatiques et les occidentaux. Il ne fait pas bon tousser dans un taxi ou au supermarché si vous êtes l’un ou l’autre.
-Comment tu gères la distance avec ta famille en France ? appels souvent ? angoisse ?
Pour la famille ça va. Mon père est ici donc c’est rassurant. Ma sœur et sa famille sont en France mais le confinement ils connaissent ! Avec les coups d’état qu’on a vécu ici ils sont plutôt habitués. Ma mère est également en France avec mon petit-frère. Vu nos expériences en Afrique nous n’avons pas vraiment de stresser par rapport à tout ça mais on s’appelle quand même pour donner des nouvelles. Plus pour s’occuper que par réelle angoisse ^^ Par contre je m’inquiète un peu plus pour ma cousine et mon oncle qui sont dans le domaine hospitalier. Force à eux <3
-Ta situation : en maison, campagne, ville, seul, à plusieurs ?
Je suis actuellement confinée chez un ami (étant donné que je devais partir j’ai rendu ma maison fin mars) en appartement. Ça se passe plutôt bien (il n’a pas encore osé me dire que je lui tape sur le système lol) nous avons chacun notre espace et puis on s’occupe en cuisinant surtout et avec des jeux de cartes. N’étant pas en confinement obligatoire, on sort de temps en temps pour aller chez des amis qui sont également confinés depuis au moins 10 jours. On évite les risques quand même.
La situation n’est donc pas aussi désagréable qu’en France. Et puis on a du soleil, il fait chaud et des copains qui ont des maisons avec piscine alors ça aide ahaha
-Que fait-tout pour mieux vivre le confinement ?
Comme je l’ai dit précédemment on voit un peu de monde de temps en temps car pas de confinement obligatoire. Sinon le reste du temps, cuisine, coloriage, jeux, Netflix, call avec les copains en France et pas mal d’apéro aussi ^^
-Tu aurais envie de rentrer là, s’il y avait un vol ? Tu y penses ?
Air France a mis en place des « vols humanitaires » – payant bien sur – en accord avec l’ambassade et le gouvernement ivoirien. Ils arrivent à vide et repartent avec les expatriés français qui souhaitent rentrer. Je me suis mise sur la liste d’attente sans vraiment être pressée de rentrer. On verra bien, je pense qu’il y a des personnes dont la situation est plus urgente que la mienne. Que ce soit des personnes ayant des problèmes de santé ou ayant un proche malade en France. C’est à eux la priorité et l’ambassade veille à ce que se soit le cas.
-Ton opinion sur l’avenir du voyage cette année et en 2021 ? Façon de voyager, impact, etc.
Je pense qu’on ne voyagera plus de la même manière. En tout cas au sein des aéroports je pense qu’il y aura du changement. Mais je me dis que l’Homme à la mémoire courte et que d’ici quelques mois une grande partie de la population reprendra sa vie comme avant. C’est dommage. J’espère que chacun prendra vraiment conscience de l’impact de l’Homme sur la planète. On le voit depuis le début du confinement « mère nature » n’a pas besoin de nous bien au contraire.
-Toi, perso, comment vas-tu voyager ensuite ?
D’une manière générale je ne pense pas changer ma façon de voyager. Dans le sens où je ne veux pas céder à la panique d’un point de vue sanitaire. Je pense que la pandémie verra naitre suffisamment d’hypocondriaques comme ça ^^. J’ai toujours essayé de respecter l’environnement dans mes voyages, je continuerai. Et surtout d’aller à la rencontre d’autres cultures, c’est peut-être encore plus nécessaire après cette pandémie … le lien HUMAIN.
-Que penses-tu faire une fois sur le confinement chez toi terminé ?
Une fois le confinement terminé j’espère pouvoir rentrer en France et démarrer cette nouvelle vie vers laquelle j’étais censée me lancer ce mois-ci. Le but premier de ce renouveau était d’avoir un pied à terre en France et continuer à voyager autant que possible mais plus comme expatriée donc je garde le même plan et on verra ce qui se passe … Mais je commencerai par une tournée de visites aux copains que je n’ai pas vu depuis longtemps !
Nawel – Casablanca – Maroc
Pour terminer, direction le Maroc avec Nawel. Alors, je la connais un peu, et je peux vous dire que là aussi, il y a pire côté confinement :-).
-Présentation :
Nawel Alaoui, Auteure de « Le monde tourne rond » (un livre pour trouver son « why »), Facebook expert,30 ans, single, franco marocaine vivant à Barcelone depuis 2016 car c’est en Espagne que je trouve les plus du Maroc et les plus de la France.
-Pourquoi être resté ?
Je suis allée au Maroc un peu avant la crise pour voir mes parents, pour du business et pour tester la vie. Je pensais revenir mais avec le corona je suis restée car mes parents sont ici.
-Etat sur place : importante de l’épidémie, consignes, confinement ?
Le Maroc a été exemplaire (je n’en attendais pas tant) : de nombreux dons, confinement rapide, masque pour tous et pas cher, règlementation des prix, des aides pour chaque situation, contrôle de police, dépistage des personnes en contact, ouverture d’hôpitaux spéciaux… je ne sais pas où on en est niveau chiffre, je préfère ne pas regarder mais y’a quelques temps c’était 2000, ça doit être plus maintenant.
-Comment la population réagit ?
Les gens jouent le jeu mais dans le quartier populaire c’est plus dur. Il y a aussi le fait que ces gens vivent au jour le jour donc le confinement les pénalise encore plus que les autres.
-Comment tu gères la distance avec ta famille en France ?
Je suis angoissée pour mes sœurs, du coup, beaucoup d’appels et messages.
-Où es-tu ?
Je suis à la campagne, dans une maison et avec un grand jardin, à trois.
-Que fait-tout pour mieux vivre le confinement ?
Je me forme, je profite de ce temps pour faire des choses que je n’ai pas le tps de faire en temps normal. Au final c’est plutôt cool. Je le prends bien.
-Tu aurais envie de rentrer là, s’il y avait un vol ?
Non, mais j’aurais voulu avoir mes sœurs ici.
-Ton opinion sur l’avenir du voyage cette année et en 2021 ? Façon de voyager, impact, etc.
Cette année : surement beaucoup de voyages locaux, une réflexion de fond et en 2021 les gens risquent de « se rattraper ». J’espère une réflexion sociale, politique et environnementale et plus de tps pour se connaitre, réfléchir au pk on fait les choses.
-Toi, perso, comment vas-tu voyager ensuite ?
J’avais déjà une démarche de voyage plus locale de par des convictions écologiques qui se sont construites avec le temps, je vais continuer comme ça. Après si j’ai l’occasion un jour de voir l’Asie why not mais ce sera pour y rester plusieurs mois. Pas de vol longue distance pour des vacances « classiques ».
-Et après, la première chose que tu vas faire ?
Aller surfer dans le sud
Et un épisode du podcast avec Nawel à écouter :
Cet article est démoralisant, je suis jaloux…. La fille au Kenya, là… Moi je fais des rêves de voyage. Cette nuit je vivais à NYC dans un étrange appartement de l’Empire State Building pour environ 350$ par mois (manque de voyage + recherche quotidienne d’où je pourrai vivre) ! Le réveil fut difficile.
Un article à relire car il y a beaucoup de fautes d’orthographe à corriger ;-).
Merci, je vais relire.
Remarque, certains ne rêvent pas ou peu, n’est ce pas plus difficile ?
Il parait que c’est des désirs inconscients 🙂
LEspérons que la situation s’améliore de partout et qu’on puisse de nouveau voyager librement.