Encéphalite japonaise : se faire vacciner ?
3L’encéphalite japonaise est une maladie mortelle qui peut se contracter lors d’un voyage en Asie du sud-est. À cause d’un moustique, encore une fois. Alors, faut-il se faire vacciner ?
En 2009, lors d’un long voyage en Asie du sud-est, j’ai rencontré un Américain dont l’ami venait de décéder, il y avait peu de temps, d’une encéphalite japonaise contractée lors de leur voyage.
Cela m’avait refroidi. Je m’étais alors renseigné sur cette maladie rare que peu de voyageurs connaissent. J’avais même pensé, un temps, me faire vacciner. Pour ceux qui ne connaissent pas, voici un résumé sur cette maladie.
Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 68 000 cas d’encéphalite japonaise sont décelés chaque année. Un peu moins de 30% d’entre eux sont mortels. Par ailleurs, cette maladie virale reste encore méconnue du grand public.
L’encéphalite japonaise, c’est quoi ?
L’encéphalite japonaise est une maladie causée par un flavivirus. Ce groupe de virus comprend notamment le virus Zika, celui de la fièvre jaune et de la dengue, entre autres. Il est transmis par la piqûre du moustique (le culex tritaeniorhynchus) et s’attaque aux membranes autour du cerveau.
On trouve également ce virus dans l’organisme du héron, de l’aigrette ainsi que celui du porc. Le développement de l’encéphalite japonaise est directement lié à l’élevage de porcs combiné avec la culture du riz.
Le premier cas d’encéphalite japonaise a été détecté au Japon au XIXe siècle. La maladie frappe essentiellement les personnes vulnérables, soit les enfants et les personnes âgées. La majorité des adultes est immunisée, même après une infection pendant l’enfance.
À tout âge, l’encéphalite japonaise peut se déclarer. La recrudescence de la transmission de l’encéphalite japonaise apparaît sur des périodes de deux à quinze ans.
Les symptômes de l’encéphalite japonaise
Dans la majorité des cas, l’infection est bénigne et se traduit par des céphalées (maux de tête chroniques) et de la fièvre. Certains symptômes ne sont pas perceptibles, mais dans un cas sur 250, des complications peuvent survenir.
Celles-ci se révèlent par une fièvre soudaine, des maux de tête intenses, une rigidité de la nuque, des contractions continues des muscles, une paralysie caractérisée par des spasmes et, dans les pires cas, par la mort.
Pour ceux qui s’en sortent, de graves séquelles intellectuelles, neurologiques et comportementales peuvent demeurer, qui se traduisent par des difficultés à parler, une paralysie et des convulsions récurrentes.
Zones géographiques à risques
Le risque éventuel de transmission s’étend autour de 24 pays, de l’Asie du sud-est, jusqu’aux îles du Pacifique. Près de trois milliards d’individus sont donc concernés par l’encéphalite japonaise.
La transmission s’effectue entre les porcs, les oiseaux concernés et les moustiques. La maladie se développe essentiellement dans les campagnes et ce, jusqu’à la périphérie de la ville. Les plus grandes épidémies recensées se sont propagées pendant la saison chaude. Par ailleurs, dans les régions tropicales, la transmission se déroule tout au long de l’année. Néanmoins, elle s’amplifie au cours de la saison des pluies, période la récolte du riz.
Vaccination contre l’encéphalite japonaise
En ce qui concerne le traitement, il prétend uniquement apaiser les symptômes. Toutefois, des vaccins performants existent en guise de prévention. À ce titre, l’OMS organise des campagnes de prévention dans les zones géographiques les plus touchées. Bien que les cas d’épidémies soient faibles, la vaccination est recommandée dans les zones à risques.
Actuellement, quatre types de vaccin sont utilisés. Tous ces vaccins ont été certifiés par l’OMS. Par ailleurs, depuis quelques années, un vaccin contenant la souche SA14-14-2, s’est montré le plus efficace. En 2013 GAVI Alliance, un partenariat croisant financements public et privé, a mis en place une campagne de vaccinations pour endiguer l’encéphalite japonaise. Le vaccin est soumis à un protocole.
Deux injections sont indispensables pour éradiquer l’infection à 28 jours d’intervalle. Pour un processus accéléré, sept jours d’intervalle sont tolérés (pour les voyageurs de dernière minute de plus de 18 ans). En revanche, pour un enfant de moins de trois ans, une demi dose est suffisante. Ensuite, un rappel est prescrit, qui a lieu entre douze et 24 mois après les deux premières injections.
Le coût du vaccin ? Autour de 80 €, mais attention, il n’est pas remboursé…
Traitement préventif
Chaque touriste qui se rend dans les zones à risques doit prendre ses précautions. C’est-à-dire que le voyageur doit prendre ses dispositions pour échapper aux piqûres de moustiques : achat de produits répulsifs contre les moustiques, port de vêtements à manches longues, bombes aérosol anti-moustiques. Pour un séjour de longue durée, la vaccination contre l’encéphalite japonaise est requise.
Le danger pour le voyageur est difficile à évaluer. Les statistiques sont instables : d’un cas pour 300 000 voyages à moins d’un cas pour un million.
Un voyage en zone rurale fait grimper l’incidence entre deux et dix cas sur 1000 par an. Les pays où le risque est maximal, surtout en zone rurale sont : Laos, l’Inde, l’Indonésie, la Thaïlande, la Corée et la Chine.
Pour conclure, si vous pensez faire un séjour prolongé en zone rurale dans les pays touchés entre avril-mai et octobre-novembre, la vaccination contre l’encéphalite japonaise peut être envisagée.
Le choix vous appartient. Dans tous les cas, parlez-en à un médecin compétent.
Perso, je ne me suis pas fait vacciné, et je ne pense pas le faire. Et vous ?
Bonjour,
non, moi non plus. J’envisage un voyage au Laos, mais sans vaccin…
J’ai une peur bleue des effets secondaires ! Je pars du principe que chacun est différent dans sa physiologie, et qu’injecter la même substance (avec pleins de produits pas top) à tout le monde est une hérésie. Alors parfois il y a des gens qui pâtissent de s’être fait vacciner…
Normal oui, mais inacceptable pour autant ! Si on avait fait plus d’analyses, été plus exigeant sur la vérification de leur santé en amont, ces personnes ne seraient pas handicapées ou atteintes de maladies dégénératives.
J’ai un problème avec la médecine corrélée à l’argent, avec les vaccins en tant qu’industrie. J’ai un problème avec le vaccin du DTP qui est OBLIGATOIRE, alors que les droits de l’homme nous disent qu’on a le choix. J’ai un problème avec la vitamine D prescrite systématiquement aux bébés sans même savoir s’ils sont carencés (quel recul a-t-on? est-ce qu’on ne va pas retomber comme un scandale comme avec le fluor?).
Je ne suis pas contre les vaccins, je suis contre la systématisation…de tout !
Et si je devais finalement aller à Sao Tomé (mon rêve absolu après la Slovénie et l’Islande), je me ferai vacciner de la fièvre jaune sans hésiter…
Les vaccins sont un vaste débat en effet.
Pour la fièvre jaune, hormis le côté « santé », le vaccin est obligatoire pour rentrer dans certains pays.
Merci pour cet article très intéressant. C’est vrai qu’on en parle peu mais la question se pose… Notre médecin nous a également dit qu’il était possible de le faire a Bangkok en 1 injection, et moins chère. Ça peut donc être utile si on commence un voyage par cette ville !