Et vous, avez-vous peur de franchir le pas ?
31Les débuts d’année sont toujours plus prompts à l’action et aux décisions. Cela dit, en vérité, voici pourquoi j’ai écrit cet article…
Le slogan d’Instinct Voyageur étant « franchissez le pas ! », avec le recul, je me demande comment je n’ai pas déjà pensé à écrire cet article plus tôt…Mais il n’est jamais trop tard !
Il y a peu, j’ai reçu trois mails de lecteurs assez similaires. Je vous le dis d’emblée, c’est le genre de mail qui fait chaud au cœur ! Vraiment.
Ces trois lecteurs ont une chose en commun : ils étaient à la veille d’un grand voyage ! Un premier grand périple, seul en plus !
Ils m’ont confié leurs doutes et leurs interrogations à moi qu’ils ne connaissent qu’à travers ce blog. Il y a de quoi être un peu touché tout de même (je ne vous ai pas dit que j’avais un petit côté fleur bleue ?).
La peur de franchir le pas pour un voyage au long cours ou un tour du monde
La peur. Voilà ce qui les fait s’interroger.
Mais une peur de quoi ? De l’inconnu bien sûr. Cette peur de l’inconnue fait partie des gènes de l’homme. Elle est donc naturelle, tout du moins est-elle humaine.
Nous ne sommes pas égaux devant cette peur de l’inconnu. Certains sont peu sensibles à l’insécurité et à cette peur. D’autres y sont tellement sensibles qu’ils ne quittent presque jamais leur ville ou leur région, malgré leur envie.
Est-ce normal de ressentir cette peur qui nous fait nous interroger à la veille d’un grand voyage, d’un saut dans l’inconnu ? Oui, assurément.
A la limite, ne pas la ressentir du coup serait étrange, inconscient ou triste.
Cela signifierait que ce voyage n’est pas aussi excitant que cela…
C’est elle qui donne en partie de la saveur et du sel à votre projet. Elle vous prend les tripes parfois, elle donne de l’intensité au périple comme des épices ou une sauce peuvent sublimer un plat ordinaire.
Et vous savez quoi ? Cette peur disparait comme par enchantement lors des premiers jours de voyage. Nul besoin de la pilule bleue de Morphéus ou de psy, elle passe pour faire place à la joie d’être là où vous avez longtemps rêvé d’être. Et cette sensation, elle n’a pas de prix !
Mes peurs
Après chaque longue période en France et à la veille de chaque grand voyage, cette peur s’est rappelée à moi. Plus ou moins intensément selon le voyage et l’époque.
Une fois, il y a bien douze ans maintenant, c’est elle qui m’a en partie fait saborder le projet de mon premier voyage en Roumanie. Je lui en ai tenu un peu rancune pour cette fois là.
Depuis, je l’ai toujours dépassé, pour mon plus grand bien ! Elle fut particulièrement forte en 2004 à la veille de mon départ pour le Nigéria.
Je m’en rappelle comme si c’était hier. J’ai mal dormi cette dernière nuit que j’ai passée chez mes parents en Ardèche. J’ai même pendant un temps voulu tout annuler. Je me suis fait violence pour ne pas m’écouter et succomber à ce coup de folie (je vous l’accorde, le coup de la folie, c’est une question de point de vue !). J’ai résisté, bien m’en a pris !
Madame Peur est revenu quelques temps après, à la veille de mon premier long voyage. C’était un challenge pour moi : une traversée de l’Afrique de l’ouest seul et en moto.
Autre scène : je suis à l’aéroport de Roissy une heure avant de prendre un avion pour New Delhi. Juste avant de m’envoler pour plusieurs mois en Inde, je passe des appels à mes amis, histoire de ne pas être en tête en tête avec Madame Peur pour mes dernières heures en France.
J’ai l’impression que cette peur a tendance à diminuer. Ou alors, est-ce moi qui la gère mieux. On se connait mieux tous les deux, du coup, elle est devenue familière, comme une vieille amie en somme.
De là à dire que j’ai de l’affection pour elle, il y a un pas que je ne franchirai peut-être pas tout de même :-).
Voici le mail de Camille :
Il m’a donné l’idée de cet article, merci Camille !
« Fabrice
Je te lis depuis un certain temps maintenant et, c’est seulement ce soir que je lis le Manifeste du Voyageur.
Sans doute parce que la semaine prochaine je m’envole pour la première fois, seule pour une durée de 6 mois dans un premier temps.
Je ressens comme une crainte de faire demi-tour alors que je suis au bord de saisir ce que je désire.
Certains font volte-face au moment crucial. J’ai peur d’appartenir à cette espèce.
Mais après t’avoir lu, je me sens plutôt rassurée d’apprendre que la peur est « normale » et fait partie du voyage.
Je vais tenir un blog histoire de faire partager mon aventure avec me proches: camwildrover.blogspot.com
Merci pour toutes ces belles phrases qui m’aideront sans doute, dans les prochains jours à sauter dans l’avion destination l’inconnu. »
Quelques jours après :
« Un bonjour du Montana!
Ça y est j’y suis, j’ai fait de longues heures d’avions et voilà maintenant 3 jours que je suis dans le Montana, je fais du wwoofing chez un « cowboy ». Le paysage est grandiose !
Après ça j’irai en Alaska quelques temps.
Tu avais raison, la peur s’est arrêtée quand j’ai retrouvé un lit chez mon hôte après ma longue journée d’avion.
Je suis émerveillée de jour en jour, je ne regrette vraiment pas d’avoir franchi le pas et de vivre mes rêves. »
Elle n’est pas belle la vie ? Je me doutais bien que la fin serait comme celle-ci : joyeuse. Et encore le voyage ne fait pour elle que commencer !
Foncez comme Camille, dépassez cette peur, faites en une amie qui vous veut du bien 🙂
Je dédie cet article à tous les futurs ex « j’ai peur de franchir le pas » !
Avez-vous déjà connu cette peur avant un voyage ? Comment l’avez-vous géré, dites-moi tout, nous sommes entre nous !
Ah Madame La Peur Bleue de franchir le pas… Si on l’écoute c’est clair qu’on ne ferait as grand chose et que l’on manquerait beaucoup d’opportunitiés…. Et le pire c’est quand on commence à l’écouter un peu, elle nous donne de plus en plus de points négatifs (vais-je m’en sortir, aurais-je assez d’argent, comment cela va se passer, ….) Mais au final, si on la surmonte on se retrouve à vraiment apprécier ce que l’on fait et on ne regrette jamais
Ah la peur, quelle grande problématique…
Elle n’apparaît pas QUE pendant le voyage, mais pour toute situation nouvelle ou un peu risquée. Dès qu’on veut parler en public, draguer une fille ou évoluer dans son poste elle est là.
Apprendre à la dompter c’est faire un grand pas en avant dans sa vie. Au lieu de vouloir la détruire, il faut apprendre à vivre avec et à avancer malgré tout. Etant jeune, j’ai une prof qui nous a dit que le courage, ce n’est pas ne pas avoir peur, mais avancer malgré la peur.
Et puis, comme tu le dis si bien, ça rajoute du piquant. Une vie sans peur honnêtement ça serait chiant.
Elle est déjà apparut Julien pendant un voyage?
C’était dans quelles circonstances?
Je n’ai (malheureusement) pas encore eu l’occasion de vraiment voyager. Donc pas de peur liée au voyage.
Par contre, je me suis mis récemment au théâtre. A chaque fois que je passe devant des gens, l’anxiété monte. A première vue, pas de rapport avec le voyage donc, sauf que j’ai trouvé que ça permet de dompter ses peurs.
Parce qu’il faut y aller malgré tout. Et le stress/la peur deviennent des moteurs plutôt que des émotions bloquantes.
😉
Tu as raison, le théâtre est une excellente école!
Franchement, tout le monde devrait en faire un peu, c’est un sacré bon moyen de combattre sa timidité et ses peurs tout en s’amusant!
Surtout tout ce qui tourne autour des matches d’impro!
La peur… Nous la connaissons bien avant un voyage 🙂 Je la ressens le plus la veille du départ, le jour J et les 2 premiers jours sur place: alors que je ne peux quasiment plus reculer en somme, et jusqu’à ce que je constate que tout est merveilleux sur place, ou presque, en tous cas qu’il n’y a rien d’insurmontable 😉 Et à partir de là, on profite pleinement!
Dans tous les cas, je me dis toujours que le plaisir et le bonheur que je ressentirai en voyage valent bien plus que toutes les angoisses, les incertitudes, les peurs que je peux ressentir au fur et à mesure que la date du départ approche.
Franchir le pas: ça en vaut vraiment la peine!
Et lorsque cela a été difficile de franchir le pas, nous sommes d’autant plus heureux de l’avoir fait.
Et pour toi Isabelle, cette peur diminue-t-elle avec le temps et l’expérience?
Ou est-elle toujours là avec la même intensité?
Elle ne diminue pas, mais je la gère mieux, puisque maintenant je la connais depuis longtemps et qu’elle est une partenaire fidèle en début de voyage 😉
Tout dépend de la destination, je pense que plus le pays est dépaysant et plus elle est forte, mais je sais maintenant qu’elle me rejoindra un peu avant et finira par me laisser en paix une fois sur place quand je m’acclimaterai.
Elle a réussi à me gâcher un séjour linguistique en Allemagne lorsque j’avais 15 ans.
Mais ce n’est que lors de mon 2e voyage en Inde que j’ai appris à vraiment la comprendre et la dompter: je savais qu’elle était au rdv à chaque départ, et je savais maintenant qu’en l’acceptant, j’arriverai à savourer mon séjour, parce que je connaissais l’Inde et je savais que ce pays, quelle que soit la peur de partir que je ressentais, m’envoûterait et que je DEVAIS partir 🙂
C’est ce que je me dis maintenant chaque fois que je la ressens: il FAUT que j’y aille, voyager étant ma bouffée d’oxygène, quelle que soit la destination, et quelle que soit l’intensité de la peur. J’ai plus à gagner à franchir le pas qu’à ne pas le franchir 🙂
Ce serait dommage de passer à côté!
Je te le fait pas dire Isabelle, ce serait dommage!
Excellent, si tu arrives à la dompter! Il faut un peu de temps souvent pour cela. Mais après, elle n’est plus une barrière!
La peur c’est la vie! Je répète sans cesse que si l’on ne risque rien, on ne gagne rien. Probablement l’un des enseignements les plus importants de ma vie!
Oui, cela fait partie de la vie. Quand on est mort, on ne ressent plus rien. Enfin, j’imagine:-)
La peur oui.. mais moi c’était plutôt au retour de mes voyages!!
« Enfermée » dans une vie bien rangée et de temps en temps, au gré des congés accordés, des escapades en couchsurfing en Europe en particulier. Puis, au retour…la boule au ventre en franchissant la porte de chez moi!
Ces « retours de voyage » difficiles m’ont fait prendre conscience que je devais changer de boulot, de région, de manière de penser … Tout plaquer pour partir au bout du monde, j’y ai pensé bien sûr vu la situation… Mais parfois la peur fait réfléchir différemment. J’ai donc décidé de d’abord changer de boulot et de région en France (ce qui n’a pas été simple…) et maintenant que cela va mieux de ce côté là, j’ai fait une demande de visa pour partir au Canada 12 mois (PVT) voir plus!! La peur, le risque, je pense que cela se gère par étape, selon où on en est dans sa vie et quels buts on veut atteindre pour être plus heureux (-se) bien sûr!
Ha oui le peur du retour, c’est encore autre chose:-)
Je pense que dans ce cas, cela touche à d’autres choses plus personnelles.
Pour toi, c’était révélateur du fait qu’il te fallait changer quelques trucs dans ta vie.
Et tu l’as fait!
Bon, pour le PVT, l’itw de Julien est bien tombé:-)
Oui, l’itw de Julien est très bien tombée! Julien est la preuve d’une intégration réussie au Canada et j’espère m’intégrer aussi bien que lui d’ici quelques mois!
La peur avant de partir est un grand classique en effet !
Je me souviens, la veille de partir pendant un semestre d’études aux USA, je ressentais la même chose que toi.
Mais après quand on arrive sur place et qu’on est dans l’action cette peur est vite oubliée !
personnellement je n’ai pas eu peur pour premier grand voyage de La France jusqu’à l’Austalie par voie terrestre( ou presque)au tout début des années 90.
Je n’ai pas eu peur parce que j’étais certainement rêveur ou simplement inconscient.
Je suis aussi d’une génération « la course autour du monde », mais aussi de ¨Philippe De Dieuleveult.une personnalité hors du commun ,réservé ,modeste ,mais aussi une tête brûlée ,un baroudeur un passionné, c’est avec Hans Silvester celui qui m’a montré que rien n’est impossible ,il faut simplement être prêt à en payé le prix.
Et bien, c’est en effet assez étonnant que tu n’est pas eu peur à la veille d’un voyage comme cela! Sacré voyage!
Tant mieux j’imagine, surtout qu’il ne t’ai rien arrivé. De là à dire qu’il vaut mieux partir « rêveur ou inconscient », je ne sais pas. Je dirais plutôt non,je pense qu’avoir un peu de cette peur, c’est plutôt bénéfique.
Philippe De Dieuleveult, je connais de nom, une célébrité des années 80! Et Hans Silvester, sacré photographe! C’est une de tes inspirations?
Ce n’était pas mon premier grand Voyage après être parti un an à Londres 18 ans travailler ,je suis parti 1 an à Los Angeles
Hans Silvester est le premier et je dirais unique photo-reporter( la plupart des autres sont des illustrateurs) à mélanger la couleur et l’ambiance d’un pays (la Grèce) et les chats communs qui vivent en prenant son temps ? car là est l’un des secrets pour réussir une bonne photo de chat, la patience .
Les Chats c’est comme les gens ce ne sont pas leurs origines ou leurs races qui font qu ils soient Charismatique ou photogénique.
qui de Steve Mac Queen ou du prince Charles à le plus charisme???
D’où te vient au fait cette attirance pour les chats? D’une autre vie peut-être?;-)
J’aime les chats parce qu ils sont politiquement incorrects,si ils se méfient ou ne t’apprécient pas ,ils se cassent pas d’hypocrisie .Les gens qui les aiment sont souvent pareils
C’est vrai qu’ils ont leur caractère pour cela! C’est aussi un aspect que j’apprécie chez eux!
Et leur indépendance aussi.
Je trouve que la peur vient juste après l’achat des billets d’avion et puis elle disparaît et dès que le voyage commence, ce n’est plus qu’un lointain souvenir !
Comme Julien, je n’ai pas peur… du moins jamais la veille ou pendant le trajet… Je suis excitée et impatiente de partir, c’est cela qui me tiendra éveillée les jours précédant le départ.
J’ai des appréhensions, bien sûr mais une peur qui le ferait annuler un voyage, il faudrait vraiment que quelque chose de grave se passe sur place pour me faire changer d’avis une fois le billet réservé. Par contre, quand j’arrive à destination, que je me retrouve seule dans ma chambre… c’est en général là que les doutes m’assaillent. Un peu comme si je me disais: « Bon… voilà, tu y es… et maintenant, quoi? » et quand je me suis reposée et pars à la découverte de l’endroit, tout s’envole!
Tiens, tu as des doutes plutôt dans ta chambre Mélissa?
Moi, c’est plutôt quand je monte dans l’avion. Comme quoi, chacun est différent:-)
Dans tout les cas, la peur s’envole vite dés les premiers instants de découverte:-)
Moi cette peur je l’ai surtout connu dans les premiers jours de mes plus longs voyages. Sans doute que l’attente et l’excitation du départ m’avaient empêché de la ressentir plutôt.
Mais plusieurs fois, alors que je venais juste d’arriver dans un nouveau pays, je me suis retrouvé un peu inquiet et découragé devant le nombre de choses à voir, les kilomètres à parcourir, sans savoir vraiment par quoi commencer. Plusieurs fois j’ai eu peur d’avoir vu trop grand, trop long.
Bien sûr, après quelques jours le voyage devient naturel, tout ça s’envole et l’on n’y pense plus.
En même temps heureusement qu’il reste toujours une petite peur, une légère inquiétude, c’est ça aussi qui fait le voyage et l’aventure.
Par contre, grand classique : le cauchemar d’avant départ où je m’imagine sur le point de partir alors que rien n’est prêt.
Salut Gaspard,
Tiens, tu es parfois inquiet de ne pas pouvoir tout voir? Je n’ai jamais eu cette sensation, je me dis que de toute manière, on ne peut jamais tout voir et que je pourrais toujours revenir.
Je ne me rappel pas avoir fait ce genre de cauchemar, ou alors je ne me rappelle plus. Limite, ma hantise c’est plutôt du genre oublier un truc important genre billet ou passeport et ensuite rater l’avion:-)
De mon côté, je voyage justement pour surmonter la peur, c’est-à-dire pour sortir du périmètre rassurant de mon quotidien, pour aller vers l’inconnu (alors que depuis tout petit, on nous éduque à ne pas parler aux inconnus, voire à s’en méfier à en avoir peur…), et à chacun de mes voyages, j’ai eu la preuve que l’attrait de l’aventure et de la nouveauté ont été plus forts que a peur du changement…
allez vers l’inconnu tu sais, c’est un peu contraire à la nature de l’homme.
Quand je pense aux explorateurs de jadis, ils devaient avoir une sacrée trempe et un sacré attrait pour l’aventure:-)
Ça me rappelle mon départ pour le Mexique. À Heathrow International, j’avais presque dix heures d’attente avant mon avion pour Dallas et j’ai été assaillie par le doute et la peur. Mais qu’est-ce que je fais là? Pourquoi je ne suis pas restée vivre à Bruxelles ou à Lille? Pourquoi ce besoin de ne pas faire comme les autres et d’essayer de me dépasser? Le Mexique, c’est loin, je ne pourrai pas rentrer quand j’aurai un petit coup de blues comme je le faisais quand je vivais à Londres ou à Bruxelles.
J’avais vraiment envie de faire demi-tour mais je suis quand même partie.
Résultat, cinq ans et demi après, j’y suis toujours. Mariée et maman! Comme quoi, ça valait le coup 😉
En effet, tu n’as pas fait le déplacement pour rien Astrid:-)
C’était dans quel but au départ? Voyage ou pour y vivre?