Le flop des tops : ras-le-bol des « destinations à ne pas manquer » !
12Vous les avez sans doute vu passer sur Facebook ou dans la presse : « Le top 10 des destinations en 2017 », les « 10 destinations à ne pas rater en 2017 » et j’en passe… et des pires !
Journaux et magazines, sites et blogs, tous sacrifient à ces inepties et se croient obligés de vous recommander les destinations « tendance », histoire de vous aider à choisir, benêt que vous êtes, le voyage qu’il vous faut pour être dans le coup. Ridicule et infantilisant.
Les titres me font parfois sourire. Exemple avec cet article du Lonely Planet :
« La Birmanie : c’est maintenant qu’il faut y aller ». Oui,au 1er janvier 2018, ce sera trop tard, vous aurez raté le coche.
« La Mongolie : un pays à découvrir absolument en 2017 ». En 2016, c’était trop tôt. Mais, là, vous êtes prévenu : si vous n’y allez pas cette année, my God, vous êtes has been.
On continue ?
Exemple avec la Colombie
Ces articles insipides prétendent donner la tendance. Tu parles, Charles ! Prenons le cas de la Colombie, qui est à l’honneur dans beaucoup de ces articles en raison de l’accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Cet accord a tout changé pour les journalistes. Avant, il ne fallait surtout pas y aller, c’était dangereux. Depuis la signature de ce bout de papier, tout a changé, c’est THE destination.
Dixit un article du Figaro « Enfin, les accords de paix entre l’État colombien et les Farc ont été signés : la Colombie va pouvoir faire profiter les voyageurs de son formidable potentiel, des zones jusqu’alors interdites aux touristes vont désormais leur être accessibles. »
La réalité ? Moi qui réside et voyage régulièrement dans ce pays depuis six ans, hé bien, je n’ai jamais eu de soucis et les principaux sites touristiques ont toujours été accessibles. C’est une expérience top et si vous n’y êtes pas allé en raison de cela, c’est bien dommage.
Au passage, voici tous les articles du blog sur la Colombie.
Oui, c’est l’année de la Colombie en France cette année, à souligner !
Les médias : miroir déformé de la réalité
Dans une autre vie, je me rendais régulièrement en Roumanie, c’était au début des années 2000. Superbe destination, surtout si vous aimez la randonnée et la nature. Les habitants sont très accueillants, j’ai passé là de super moments.
À l’époque, à chaque fois que les médias parlaient de ce pays, c’était pour traiter de sujets anxiogènes : Rroms, mendiants, trafic, etc. Je n’ai jamais vu un sujet positif sur ce pays. À écouter les médias, il ne fallait pas y aller. Et la masse des gens les ont écouté, comme des gentils moutons. Un avantage : sur place, vous êtes tranquille.
Bref, quel intérêt de lire ce genre d’article ? La plupart des journalistes n’ont jamais mis les pieds dans les pays dont ils parlent dans ces articles . Sauf pour un voyage de presse bien encadré.
Les médias en parlent ? C’est déjà trop tard
Les médias de masse ne prennent pas de risques. Quand ils se mettent à parler d’une destination, c’est toujours avec un train de retard pour le voyageur qui aime vraiment voyager hors des sentiers battus.
Car finalement, ce sont les voyageurs indépendants qui les premiers « défrichent » une nouvelle destination. C’est ce que je disais, il y a quelques temps, à une représentante de l’office de tourisme du Salvador. Le pays a une mauvaise réputation. C’est l’un des pays les plus violents au monde. Malgré tous les atouts, ce n’est pas le Club Med ou Costa Croisière qui va y faire escale (tant mieux, d’ailleurs). Enfin, pas tout de suite. Non, ce sont des voyageurs indépendants qui vont y aller tout d’abord, ils vont en parler ensuite, puis d’autres vont y aller. Ensuite, certaines agences de voyage vont s’y mettre et ainsi de suite.
Cela se vérifie dans d’autres domaines que le voyage. Un exemple ? Il y a quelques années, les médias ont beaucoup parlé du bitcoin. Le cours de cette valeur était déjà élevé. Les gars, c’est avant qu’il fallait en acheter ! Pas une fois que les médias en parlent.
Quand cela arrive, c’est que le phénomène est déjà arrivé à une certaine maturité. Idem pour la bourse. Idem pour l’immobilier. « 2017, c’est le moment d’acheter ! ». Ben, c’était encore mieux six mois avant.
Bien sûr, je ne dis pas que vous ne devriez pas aller dans les pays cités dans ce genre d’articles. Il y a de bonnes raisons pour y aller.
Mais, quand il s’agit de voyage, découvrez vos envies à vous, puis suivez-les ; n’écoutez que vos intuitions. Écartez-vous de la masse, faites les choses différemment. Certes, c’est parfois difficile, voir de plus en plus difficile.
Prenez toujours du recul sur ce qu’on vous dit, dépassez vos préjugés, allez voir la réalité par vos yeux.
Vous ne savez pas où aller en 2017 ? J’ai un outil pour vous aider : le planificateur.
Testez-le ci-dessous :
Votre prochain voyage
Où ? Quand ? Combien ?
Découvrez vos destinations idéales :
Bon alors selon toi c’est où qu’il faut aller avant qu’il soit trop tard ? 🙂 (une vrai question !)
Avant qu’il soit trop tard ? C’est à dire, trop de touristes ? Avant la fin du monde ? 🙂
C’était pour reprendre leurs titres donc j’imagine avant les touristes ! ^^ Non mais les endroits où le tourisme n’a pas encore perverti l’image de l’étranger surtout
sur mars ! C’est encore tranquille pour le moment
Moi j’adore ces classements des « destinations à ne pas manquer »… ça me permet d’avoir une liste des destinations à éviter :p
Ce serait intéressant de reprendre les classements d’il y a quelques années en arrière pour voir si ces destinations se pérennisent dans le tourisme ou si ce n’était que du putaclic de journaleux!
En tout cas, je pense qu’il y a des « expériences à ne pas manquer », ou plutôt à vivre avant qu’elles n’évoluent. Je pense à Moscou du temps de l’URSS (il reste Pyongjang!), à Cuba sous le blocus, et à toutes ces destinations « pauvres » avant que l’occidental ne soit considéré comme un portefeuille sur pattes…
Ce n’est pas du voyeurisme ou du misérabilisme, ni même de profiter de situations en mode cheap charlie, mais plutôt comme une (petite) expérience de vie, qui nous permet de relativiser le monde dans lequel on vit et aussi se rendre (encore plus) compte que notre propre situation est privilégiée.
Pyongjang et bien entendu la Transnistrie que je garde dans un coin de ma tête 😉
https://www.instinct-voyageur.fr/transnistrie-voyage-dans-un-pays-fantome-12/
et la Biélorussie 🙂
« Moi j’adore ces classements des « destinations à ne pas manquer »… ça me permet d’avoir une liste des destinations à éviter :p
ha, ha, exactement !
Amen ! Je ne lis jamais ces tops, ils m’agacent au plus haut point, et limite j’évite les pays qui y sont cités (parce que oui, je finis toujours par savoir quels pays sont cités dedans même sans les lire) pour éviter la masse de touristes sandales/queshua/perche à selfie !
(Pardon je ne suis pas toujours aussi dure mais ce sujet-là me fait réagir lol !)
D’accord avec toi! Toujours un train de retard, ce genre d’articles.
Et puis quand une destination devient à la mode, les coûts augmentent, c’est à savoir (le Myanmar par exemple).
La Colombie comptait déjà près de 2 millions de touristes en 2012. Éviter ces articles, pourquoi pas mais pourquoi éviter les destinations que vous avez envie de faire depuis plusieurs années. On cherche toujours à tout opposer. Rien n’empêche de visiter une destination touristique (ou pas) et sur place, de mixer des lieux touristiques et des lieux hors des sentiers battus.
of course 🙂