Le gène du voyage et de l’aventure ? Réalité ou mythe ?
2Une envie de voyage, toujours
Vous en faites peut-être partie ? Pourquoi pas vous ? Pourquoi certains de vos amis ne bougent jamais, ou presque ? Il y aurait une histoire de gènes, oui, la science semble expliquer cette soif de voyage que nous avons.
Regardez des explorateurs et aventuriers comme Mike Horn. Il enchaîne les aventures au long cours autour du cercle polaire ou de l’Équateur. Sans se lasser ou se poser malgré l’âge. Non, il y a toujours cette envie, cette joie de partir pour découvrir d’autres terrains de jeux.
Il y a ces aventuriers, il y a aussi des voyageurs inconnus qui ont toujours cette envie de partir autour du monde. Vous vous êtes déjà demandé pourquoi j’ai cette envie et certains de mes amis pas du tout ?
Personnellement, je me suis déjà posé cette question. Alors, qui est le responsable de cela ?
Le gène DRD4-7R de l’aventure
Voici le coupable ! Enfin, coupable, c’est un point de vue. J’ai envie de dire plutôt, voici le bienfaiteur !
Plusieurs études scientifiques ont en effet pointé ce gène DRD4 bien connu et une de ces variantes le 7R.
Le gène DRD4 est un récepteur de la dopamine. Il joue un rôle important dans des fonctions neurologiques comme la mémoire, l’apprentissage, la créativité, l’innovation, la motivation.
Or le gène DRD4 affublé de l’allèle 7R entraînerait une forte attirance pour la nouveauté et le goût du risque. Or, voyager, découvrir de nouvelles cultures, un nouvel environnement, c’est la définition même du voyage.
Les personnes possédant ce genre de gènes auraient aussi de meilleures capacités pour la résolution de problème et une meilleure tolérance au stress. Seulement 20 pourcents de la population seraient porteurs de ce gène.
Alors, il reste encore difficile d’établir une corrélation fiable entre ce gène et le fait de voyager. Il y a encore débat dans le monde scientifique.
Les personnes possédant le gène DRD4 = 7R ont besoin de plus de dopamine pour ressentir une sensation de plaisir équivalente à d’autres personnes, d’où leur envie de multiplier davantage les nouveautés, d’aller vers l’inconnu, prendre davantage de risques.
Mais attention, la présence de ce gène ne suffit pas, cela ne veut pas dire que la personne qui le possède sera une grande aventurière. Non, tout est complexe et il existe d’autres facteurs qui agissent comme certains traits de caractère par exemple. D’autres conditions sont nécessaires pour passer à l’action.
Par contre, on peut sans doute penser que les grands explorateurs et aventuriers possèdent ce gène. Un Christophe Colomb ou un Magellan l’avaient sans doute…
La dromomanie ?
Pour l’aventurière Linda Bortoletto, il ne fait aucun doute qu’elle possède ce genre, elle pour qui l’aventure est un besoin vital. Car pour certains, ne pas voyager et difficilement envisageable, c’est vraiment un besoin. Et si ce besoin n’est pas assouvi, on est alors proche de la souffrance.
Cela peut expliquer l’envie de voyager, de bouger de certaines personnes qui peut paraître assez extrême.
Ces voyageurs compulsifs qui ne peuvent rester en place peuvent en effet souffrir d’angoisses, d’états dépressifs et d’addictions si les circonstances imposent l’immobilité comme les périodes de confinements. On parle alors de dromomanie, un trouble désignant l’impossibilité pathologique de rester en place ?
Je pense à André Brougiroux qui a voyagé toute sa vie et qui continue à 80 ans ! J’avais réalité son interview vidéo chez lui il y a quelques années.
Regardez sur ma chaîne Youtube, c’est étonnant !
Cette recherche de nouveauté peut se traduire ailleurs que dans le voyage donc. Recherche d’expériences nouvelles d’une manière générale.
Quand on parle de recherche de nouveauté, on peut aussi parler d’un autre domaine, celui des relations amoureuses. La personne qui multiplie les infidélités ne rentre-t-elle pas aussi dans ce champ-là ? Les infidèles à répétition seraient ils porteur de ce gène ?
Il me semble avoir lu aussi cela dans un article, malheureusement, je ne suis pas arrivé à retrouver lequel.
Le gène qui a poussé l’humain à la conquête du monde
Les recherches ont montré que ce gène était davantage présent parmi les populations qui ont migré à travers le monde. Ainsi, on le retrouve plus fréquemment parmi les populations indigènes d’Amérique du Sud que parmi les populations restées en Asie. Étonnant.
Aussi, ce gène a été le moteur qui a permis à l’homme de se rependre sur la plante depuis des millénaires.
Le gène qui permet une vie plus longue ?
Une étude a aussi montré un lien entre l’allèle 7R et une plus grande longévité. Dans le groupe des 300 participants âgés de plus de 90 ans, ils étaient 66 % de plus que dans celui des 7 à 45 ans à porter cette variante du gène DRD4.
En fait, c’est plutôt logique. Ce n’est pas le gène en lui-même qui donne une plus grande espérance de vie, mais sa conséquence sur le mode de vie des porteurs de ce gène.
En effet, ceux-ci sont plus actifs physiquement, ils bougent et peut-être leur esprit reste plus alerte plus ouvert et flexible. On ne dit pas que voyager permet de rester jeune ? Perso, je le crois.
La période COVID actuel est à la limitation de la mobilité et des voyages, c’est clairement difficile à vivre pour certains. Je crois que nous connaissons tous des fans des voyages qui limitent déprime et attendent avec impatience de voyager à l’autre bout du monde.
C’est peut-être votre cas ?
Et les expatriés alors ?
Pour ma part, je n’ai pas un besoin aussi viscéral de voyager. Je peux aussi me poser dans une routine pendant un certain temps sans voyager. Mon besoin de voyager était clairement plus fort il y 20 ans.
C’est aussi un point que l’on peut souligner : nos besoins changent avec les années, gène ou pas. D’autres facteurs interviennent en effet dans le processus.
Il est vrai aussi que cela fait des années que je vis l’essentiel de l’année à l’étranger. Même si ne voyage pas tous les mois, j’ai l’impression d’être toujours un peu en voyage. C’est cette impression que beaucoup d’expatriés aiment.
Aussi, l’expatriation pourrait-elle être un bon compromis pour ceux qui aiment la nouveauté, qui aiment voyager ? Nous avons en effet les deux avantages : une certaine stabilité tout en ayant vivant dans un autre environnement ?
Qu’en pensez-vous ?
Pour terminer, je vous invite à lire deux ouvrages de Sylvain Tesson, un de ces aventuriers qui a du mal à rester en place :
- Petit traité sur l’immensité du monde
- L’énergie vagabonde
L’énergie vagabonde
Et puisque l’on parle de livre, je me permets de vous mentionner mon livre « »
Les nomades digitaux ont-ils aussi ce gène du voyage ?
C’est en tout cas, comme pour les expatriés, un bon compromis entre stabilité et voyage, le tout en ayant un fil rouge dans son existence : le développement d’une activité que l’on aime.
Vous reconnaissez-vous dans cette description ? Pensez-vous avoir le genre du voyage ?
Merci Fabrice pour ton article.
Je n’avais jamais entendu parler de ce gène, c’est très intéressant.
Je me dis que je l’ai peut-être, le voyage a toujours été ma passion et c’est aussi mon travail.
Mes parents m’ont donné le goût du voyage depuis l’enfance, j’ai continué en solo ensuite, puis avec ma douce moitié.
Et je suis moi aussi expatriée, je vis au Canada depuis 25 ans
Très intéressante également ton entrevue d’André Brugiroux, quel personnage 🙂
Merci Christine.
Tiens, justement, tu parles de ton histoire. Il est vrai qu’il y a peut-être ici un paramètre en plus, celui de l’éducation.
Il y a plus de chance de continuer à être dans la mobilité quand on a connu cela depuis son enfance.