Grand Nord : beautés d’une région et contradictions pour le voyageur
21Les régions du Grand Nord ne manquent pas d’attraits: nature, animaux, paysages à couper le souffle…Les raisons d’y aller ne manquent pas ! Pour autant, c’est aussi une destination qui peut être sujet à débat.
Une région peu fréquentée et isolée
Voilà une destination où vous rencontrerez peu de voyageurs ! Le Grand Nord est une des rares zones de la planète encore délaissée par la masse.
Il faut dire que la moitié de l’année, les températures sont vraiment glaciales. Ce monde-là est alors un monde hostile. Tout le monde n’est pas un Mike Horn, lui qui avait fait, entre autres, le tour du globe le long du cercle arctique. Très bon livre au passage.
Il faut aussi aimer les déserts blancs. Et puis surtout, y voyager demande un gros budget. Et tant mieux j’allais vous dire (voir plus bas).
Le grand Nord : de vastes régions hétérogènes
Le grand Nord regroupe de vastes superficies et des cultures diverses : pays scandinaves, Sibérie, Groenland, Islande, Canada, Alaska…Beaucoup d’îles également comme les fameuses îles Spitzberg où j’aimerais beaucoup aller.
Bref, vous avez le choix !
La nature avec un grand N
C’est la raison première à mon sens pour y aller. Qui n’a pas rêvé de voir au moins une fois dans sa vie des aurores boréales ? Franchement ?
Sans parler de la banquise, des icebergs, des fjords et autres merveilles de la nature.
L’observation animalière est aussi une activité majeure dans le Grand Nord. Cette région est l’habitat d’animaux sauvages que l’on ne trouve qu’ici.
La navigation
C’est le mode de transports le plus répandu. Forcément, l’eau n’est jamais très loin dans ces régions du grand Nord.
Des croisières sont proposées, mais aussi des voyages sur des brises glaces ou des vieux gréements. J’opte pour ma part pour les deux derniers !
Une foule d’activités
Vous aurez le choix en la matière : canoës, kayak, motoneige, raquettes, ski de fond, traineaux à chiens, et j’en passe !
Comment voyager dans cette région ?
En indépendant
La chose n’est pas facile et se mérite. Votre budget va en prendre un coup aussi.
Rien que prendre un vol pour le Groenland représente une grosse somme.
Par une agence spécialisée
Il existe plusieurs agences spécialisées sur le Grand Nord. Elles ont le vent en poupe.
Passer par une agence pour voyager dans le grand Nord peut tout à fait se justifier. En effet, une agence fournira les moyens de déplacements dans une région où les transports publics sont quasiment inexistants.
En termes de sécurité, c’est aussi une bonne chose. La nature présente certains risques. De plus, avoir un guide passionné qui vous explique tout sur la faune, la flore et le mode de vie local est tout de même très intéressant.
Vous trouverez plusieurs agences sur le net. L’une des plus renommées est l’agence Grand Nord, Grand large. Cette agence propose aussi des voyages sur-mesure.
Or blanc et contradictions
Je me souviens d’un reportage sur France 2 qui enquêtait sur ce tourisme de niche. La journaliste interrogeait le propriétaire d’une petite agence locale au Groenland. Les affaires marchaient bien pour lui.
Il était pleinement conscient que son business allait s’écrouler dans 20 ans lorsque les glaces auront reculé, voire disparu dans cette région. Du coup, il essayait de se faire un maximum d’argent durant ce laps de temps, avant que l’or blanc disparaisse.
En résumé, son activité consiste à amener des touristes qui contribuent par leurs déplacements au réchauffement et à la fonte des glaces. Glaces qui sont à la base de son business.
Cela peut sembler paradoxal et cynique. C’est la réalité de ce chef d’entreprise et de beaucoup d’autres.
Tout n’est pas négatif. Il est évident que si vous ou moi allons constater de nos yeux le recul des glaces, les implications sur place et la beauté de cet univers, nous allons revenir sans doute plus sensibilisés au problème du réchauffement non ?
Oui, mais nous ne seront jamais qu’une infime minorité. Et tout le monde ne se pose pas de questions en voyage. Ce sont les politiques qui devraient aller faire ce voyage. Et encore, contrôlées par les lobbies et les oligarchies de ce monde, leurs marges de manœuvre seraient petites.
Que faire alors, point de salut ?
Pour le voyageur, n’est-ce pas une contradiction interne que de se rendre dans le Grand Nord? Il a conscience qu’il n’arrange pas le problème en allant voir sur place. Pourtant il le fait, poussé par sa curiosité.
D’une certaine façon, vous pouvez transposer ce paradoxe à l’échelle du tourisme planétaire.
Heureusement, vous pouvez réduire votre empreinte carbone en voyageant en indépendant, d’une façon responsable et en évitant de prendre l’avion.
Qu’en pensez-vous ? Aimeriez-vous aller dans cette région du monde ?
Le grand nord me subjugue et m’attire … Et je partage tout à fait l’ambivalence désir d’y aller et de vivre cette immensité blanche – versus la protéger en n’y allant pas et en ne participant pas à un tourisme de masse aux conséquences dévastatrices pour la nature. Au final, il y a cette pulsion « égoïste » de vouloir faire l’expérience de voir ces déserts de glace de ses propres yeux qui prend le dessus. Après, je pense qu’à travers les témoignages des voyageurs, nous pouvons véhiculer des images permettant aux personnes qui n’iront jamais se les geler au Nord de prendre conscience des beautés de la nature et surtout de leurs fragilités.
Je pense que je tenterai l’aventure en indépendant en tentant de voyager le plus « responsable » possible. Mais bon, il faut le budget aussi, comme tu le soulignes bien … mais un jour, c’est sûr !
Oui, c’est toujours cette pulsion égoïste Amandine:-)
En tout cas, en raison du budget, ce n’est pas au programme pour moi en ce moment…
Je vais publier bientôt un article d’un ami qui a voyagé au Groenland afin d’y observer une éclipse, à suivre!
Un vol est un vol, qu’il soit pour le grand nord ou autre il participe de la même manière au réchauffement climatique, je pense. Cela me fait toujours beaucoup rire d’entendre des voyageurs chipoter sur un vol ou deux, sous prétexte écologique, soit disant. Si tu prend les vêtements du voyageur et l’équipement qu’il transporte dans son sac, combien de tours du monde a fait ce matériel avant d’arriver chez son propriétaire ? 10 ? 50 ? 100 ? Il serait peut être plus intelligent de s’équiper « 100% » français si l’on veut suivre la logique. Mais là il ne s’agit plus de faire des économies mais de décupler le budget, alors forcément, on est tout de suite moins emballé par l’écologie d’un coup. L’immense sens moral du voyageur repart aussi vite qu’il est venu !
Je ne perdrais pas mon temps en tour organisé, pour voir de la glace je regarde une photo c’est la même chose. Ce qui est intéressant c’est de sentir cette putain d’énergie qui circule dans cette immensité sauvage, de sentir la montée d’adrénaline quand un ours sort du bois devant ton nez, quand la foudre se déchaine, quand le vent te colle à la route, se sentir à la merci des éléments, sentir que humain tout puissant que tu es, ici tu ne fais pas le malin. Elle est là la magie du grand nord et le tour organisé tue cette magie. Ça se mérite le nord, mais qu’est-ce que c’est bon, qu’elle solidarité entre les gens, qu’elle Nature… Wow !
Tu as raison Bertrand au sujet du « 100% français »:-)
Tu as déjà visité le Grand Nord j’ai l’impression? C’était dans quelles circonstances?
C’était lors de mon année de voyage, toujours à vélo. J’étais arrivé à Anchorage depuis Tokyo, j’étais monté à Fairbanks en vélo puis Deadhorse en avion, je suis redescendu sur Fairbanks en vélo puis ai poursuivi à vélo jusqu’à Vancouver en passant par Dawson, Whitehorse, Smithers… Passé Smithers, le grand nord est fini, le paysage change, l’ambiance n’y est plus.
A vélo le budget n’est pas énorme. Si tu mange des nouilles et des flocons d’avoine ça ne coute pas grand chose. Le vol intérieur est évitable si tu as le temps de faire du stop, beaucoup le font, c’est très facile dans le nord. Anchorage ça reste une grosse ville, par contre j’imagine que pour se rendre au Spitzberg, Groenland, dans l’extrême nord est de la Sibérie… le vol doit couter un peu plus cher. Mais je voulais l’Alaska et n’ai pas été déçu.
L’Islande me tente également fortement, toujours à vélo 😉
oui moi ça me tente bcp pour voir ce que c’est mais pas sur une longue période… une bonne semaine me suffirait je pense
Le nord, et surtout l’Islande, ça m’attire de plus en plus (la faute aux blogs que je suis et qui n’ont de cesse de m’y attirer). Mon seul souci en fait, c’est que je n’aime pas voyager avec mes propres moyens de transport (genre louer une voiture) et je suis quasi incompatible avec les voyages organisés. Du coup, pour un certain nombre de destinations, c’est un frein certain. À moins que Bertrand me convertisse au vélo. J’déconne pas, j’y ai songé plus d’une fois, l’Islande à vélo !
L’Islande à vélo, c’est faisable et cela en effet doit être top!
Enfin, faut viser l »été hein:-)
Hum, l’Islande pour moi ce sera l’été prochain, non en vélo, mais à pied!
Tu peux toujours faire l’Islande en Sto,p, c’est ce que l’on a fait… et/ou prendre le bus d’une petite bourgade à l’autre. C’est du transport, pas des tours 😉
Oui, cela marche bien le stop? Il y a assez de circulation?
Bonne nouvelle donc!
Il y a assez de circulation pour que le stop marche en Islande ? J’ai souvenir d’avoir attendu des heures à faire du stop en Irlande. C’est pas que les gens ne s’arrêtaient pas, mais sur certaines routes, il y a tellement peu de voitures que l’attente peut-être longue 🙁
Franchement j adorerai faire un tel voyage mais comme tu le souligne il faut un tres gros budget et ce n est pas encore possible pour ma part. Peut etre un jour j espere en tout cas.
Maintenant je suis assez frilleux donc il me faudrait un peu de preparation et du tres bon materiel
Bah, habillé tout en Gore tex, cela devrait être bon:-)
Analyse intéressante sur l’impact des touristes sur place. Ne faut-il pas, du coup, pour compenser la trace laissée par notre passage, en parler, inciter à faire plus d’efforts écologiques ? Ou en parler n’est qu’un moyen de racheter sa conscience, voir pire, inciter d’autres personnes à s’y rendre…
Je suis de ceux que les Pôles font rêver… et je compte bien m’y rendre. Ca prendra le temps que ça prendra, mais je je le ferai. 😉
Je pense que le tourisme de masse dans ces régions, ça n’arrivera pas. Le Grand Nord (et le Grand Sud), c’est isolé et c’est cher, que ce soit en transport, en séjour ou en activités. En Islande et aux Féroé, il y a moyen de faire çà de manière indépendante mais si on compte aller encore plus au Nord (comme la Laponie, le Groenland, le Nunavut…) là, on est un peu obligés d’être encadrés. Cyniquement, il y a donc une sélection par l’argent, ça limite pas mal l’impact des personnes qui souhaitent s’y rendre, sur l’environnement qu’il rêvent de contempler (je songe sérieusement à utiliser des miles pour aller au Spitzberg ou jusqu’en Argentine pour rejoindre Ushuaïa et embarquer sur un bateau pour l’Antarctique, j’hésite). Ce n’est donc pas la portion des voyageurs #teamgivrés (un nom affectueux pour tous les amoureux des destinations nordiques) qui est la cause du problème.
J’aimerais beaucoup m’y rendre, mais à mon avis j’ai encore le temps devant moi… Les photos que vous avez publié dans l’article sont superbe. Autant je suis attirée par les destinations où la flore est très présente autant cette destination me fait rêver car j’aimerais voir de mes propres yeux ce genre de paysage glacial et si possible pouvoir voir un petit ours blanc.
Merci pour le partage de l’article et des splendides photos.
Cordialement
J’ai eu l’immense chance d’aller au Groenland plusieurs fois (3x10j) pour le boulot, c’est vraiment un endroit magnifique, en complet decalage avec notre civilisation francaise: la bas, la chasse, la peche, sont toujours present (les 3/4 des Groenlandais possedent un bateau), et la cuisine est delicieuse et traditionnelle (pas de Mc Do, un fast-food a l’aeroport, des gens sympas, ouverts,…bref, un des meilleurs business trips de ma jeune carriere!
Il est difficile de ne pas apprecier le Groenland, surtout quand on sort de prendre un bon steak de renne, qu’on leve la tete et que les aurores boreales dansent au dessus de nos tetes
Que fais-tu comme travail Pierre?
C’est rare d’aller dans cette région, même pour le boulot:-)