Visiter Humberstone, une ville fantôme au Chili !
23Au nord du Chili, il existe des villes abandonnées en plein désert. Il n’y a pas que l’Ouest américain qui possède ses villes fantômes. Je vous sers de guide pour visiter la plus connue de ces villes : Humberstone.
Une ville créée en plein désert grâce au nitrate
Dans un précédent article, je vous ai déjà parlé de mon attirance pour les villes fantômes. Ainsi que des raisons de leur abandon.
Je vous laisse faire cette visite virtuelle en compagnie de cette petite bande-son qui met dans l’ambiance !
Humberstone fut créée grâce à l’industrie du nitrate. Celle ancienne ville est symbolique de l’époque faste que fut pour le Chili l’exploitation des nitrates.
La production et l’exportation du nitrate a représenté 50% du PIB du Chili. Le nitrate est surtout utilisé comme engrais dans l’agriculture.
Humberstone a été fondée au début du XXe siècle, vers 1872, pendant le boom du salpêtre au Chili.
Le salpêtre, également connu sous le nom de nitrate de sodium, était un minéral précieux utilisé dans la fabrication d’engrais et d’explosifs, ce qui en faisait une ressource stratégique à l’époque. La découverte de vastes gisements de salpêtre dans le désert d’Atacama a attiré des investisseurs étrangers et a conduit à la création de nombreuses salitreras (usines de traitement du salpêtre) et de villes minières, dont Humberstone.
La ville a été conçue pour héberger les travailleurs de la salitrera de La Palma, une usine de traitement du salpêtre à proximité. Elle a rapidement prospéré et comptait des milliers d’habitants, dont de nombreux ouvriers et travailleurs immigrés venant du Chili, du Pérou, de Bolivie et d’ailleurs.
La ville disposait de toutes les infrastructures nécessaires à l’époque, notamment des maisons, des écoles, un hôpital, une église, un théâtre, et même une piscine. Elle était relativement moderne pour son temps, offrant un certain confort à ses résidents malgré les conditions difficiles du désert.
Le déclin de l’Industrie du Salpêtre
Cependant, l’industrie du salpêtre a connu un déclin progressif au cours des premières décennies du XXe siècle. Les innovations technologiques, la découverte de nouvelles sources d’engrais et la concurrence internationale ont contribué à la chute des prix du salpêtre. De plus, la Première Guerre mondiale a perturbé les marchés et les transports maritimes, ce qui a rendu l’industrie encore moins viable.
Au fur et à mesure que l’industrie du salpêtre déclinait, de nombreuses salitreras et villes minières ont été abandonnées.
Humberstone ne faisait pas exception. Dans les années 1960, la ville a été officiellement fermée et abandonnée. Elle est devenue une ville fantôme, figeant ainsi une époque révolue de l’histoire chilienne.
La ville a attiré des paysans pauvres par la promesse d’une vie meilleure. La sécurité financière était là, mais au prix d’une dure vie de labeur.
Si chaque ouvrier avait sa demeure, celle-ci n’avait pas de toilettes par exemple. Le travail était harassant dans un environnement sec et chaud.
La ville a abrité 3700 habitants à son apogée. Elle possédait alors sa bibliothèque, son école, son théâtre, sa piscine. Les enfants étaient élevés là et leur destin se résumait à succéder à leur père.
Le théatre
La visite de Humberstone
Cette ville, construite dans le désert à une heure du port d’Iquique au nord du Chili, se visite facilement. Elle est devenue un témoin d’une partie importante de l’histoire du pays.
Elle fut abandonnée en 1960 en raison du déclin de cette industrie. Devenue ville fantôme, elle fut ouverte au tourisme avant d’être classée par l’UNESCO en 2005.
Vous découvrirez les lieux d’habitations des ouvriers, le théâtre, l’école, les piscines, les procédés de fabrication du nitrate, les fours et de vieilles locomotives abandonnées.
Le site est vraiment grand, comptez deux heures pour en profiter vraiment.
Sur un mur, une inscription émouvante : « Lorenzo, j’étais ici le 24/02/12, je suis né ici en 1958 ».
Conseils pratiques
–Louer une voiture pour un road trip de fou !
Santa Laura
Santa Laura est une autre ville qui a vécu grâce au salpêtre.
Elle est située à 2 kilomètres de Humberstone. Plus petite, son imposant bâtiment industriel et ses fours sont visibles de la route. Il ne reste pas grand-chose de son passé comparé à sa grande voisine. La raison est que beaucoup de bâtiments furent vendus et détruits. Ce qui est bien dommage…
Vous pouvez poursuivre par la visite d’autres de ces villes du nitrate : Chacabuco, Maria Elena, Pedro de Valdivia, Puelma ou Aguas Santas.
J’ai aimé cette balade hors du temps à la veille de Noel en plein milieu de ce désert du Chili. Cela change de ce que l’on peut voir habituellement dans la région. Et puis, ce n’est pas tous les jours que l’on peut visiter une ville fantôme.
Iquiqué, sa plage et le surf
Iquiqué est un gros spot pour les surfeurs du monde entier. Vous rencontrerez à coup sûr des Australiens ou des Californiens venus ici exprès chasser les vagues.
Mis à part cela, pas beaucoup de choses à voir. La plage est belle et c’est déjà pas mal ! Si vous souhaitez faire du parapente, c’est tout à fait possible ici ! Vous survolerez des dunes de sable et l’océan Pacifique !
Ce gros port du nord du Chili est dominé par une immense dune de sable. Une vue de toute beauté !
Conseils pour visiter Humberstone
-Des bus partent régulièrement près du marché d’Iquiqué. Environ 40 min de trajet. Demandez au chauffeur de vous déposer devant l’entrée de Humberstone. Tarif : 3000 pesos aller-retour, soit 0, 50 centimes d’euros.
-Pour revenir, il suffit d’attendre le retour d’un des bus. Ou de faire du stop !
-Prévoyez une bonne réserve d’eau, il n’y a rien sur place !
-Tarif du billet d’entrée : 2000 pesos (0,30 centime d’euro). Valable pour les deux sites. Ouvert toute l’année sauf le 1er janvier.
-Avant de partir, informez-vous sur les heures d’ouverture et les jours de visite de Humberstone. Assurez-vous que le site est accessible aux visiteurs, car il peut y avoir des périodes de fermeture pour des travaux de préservation.
-Visite guidée : Il est fortement recommandé de prendre une visite guidée pour explorer Humberstone.
Réserver une visite sur cette page !
-Protection solaire : N’oubliez pas d’appliquer de la crème solaire pour éviter les coups de soleil. La réverbération du soleil sur les bâtiments en béton peut augmenter l’exposition aux rayons UV.
-Trois heures de visites sont suffisantes.
-Hôtel à Iquiqué : Backpacker’s Hostel Iquique. 6 000 pesos la chambre en dortoir. A 30 mètres de la plage ! Par contre, c’est bruyant…Liste des hôtels ici.
A lire : visiter Arica, surf et lions de mer !
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J’ai vraiment kiffé la visite de Humberstone ! Mais j’adore les villes fantômes et l‘urbex. Pas vous ?
Alors, est-ce un lieu que vous mettriez sur votre planning pour un voyage au Chili ?
A lire :
Visiter Santiago du Chili : que faire dans cette ville ?
IVCAST 106 : Voyager et vivre au Chili, destination surprenante, avec Céline
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Genial ! Merci pour la decouverte! Est-il autorisé de dormir en ville (en mode camping? )
Non, ce n’est pas autorisé, car c’est un site classé et un musée:-)
Mais juste en dehors, c’est tout à fait possible.
Bonjour, j’ai visité cette ville et je regrette que vous ayez oublié de dire que les travailleurs étaient payés avec une monnaie de singe sorte de bon d’achat…qui n’avait de valeur qu’a l’intérieur même de ce camp de travail et que tous les magasins etc étaient propriété de la société minière…et donc qu’aucun « exploité ne pouvait faire des économies pour pouvoir fuir.
J’arrive pas à dire si ça m’attire ou pas, c’est étrange. D’un côté ça a l’air fascinant, mais d’un autre, c’est quand même relativement glauque… Faudra que j’aille voir pour me faire ma propre opinion je crois !
Pas de soucis de sécurité dans cette ville ? 🙂
Sécurité? Pourquoi Cyrille, c’est un musée:-)
Ce serait parfait pour tourner un film d’horreur 😉
Hi Fabrice,
Tes articles sur les villes fantômes sont vraiment excellents. Une nouvelle ville à mettre à ma liste pour peut-être un prochain voyage pour enfin découvrir l’Amérique du Sud après l’avoir visité par procuration dans tes articles.
Est-ce que tu as d’autres exemples de villes fantômes en Europe par exemple, des villes méconnues du public ?
@ bientôt,
Kamal Le Marocain
Nous avons également croisé pas mal de villes de ce style dans le désert d’atacama , côté bolivien , je trouve cela très impressionnant !
Nous avons même dormi une fois dans un petit village ou il n’y avait plus qu’un couple de personnes âgés avec leurs 3 petits enfants …
Tu te rappelles le nom de ces villages Isa?
Pour une prochaine fois:-)
Ahh là tu viens tellement chercher l’enfant en moi. J’ai toujours rêvé de rentrer dans une demeure abandonnée alors une ville, encore mieux!
J’imagine la vie que ses anciens habitants ont du y mener… Le paysage a vraiment l’air désolé: du jaune, du jaune, encore du jaune, des cratères…. Brrrrrrrrrrrrr…
Salut Fabrice,
Excellent sujet, je retweete. C’est vraiment un lieu unique, de manière très personnelle les villes fantômes me fascinent beaucoup.
Dans un peu le même esprit (mais plus haut et moins connu), la mine de soufre abandonnée de la casualidad, près de Tolar grande (Puna argentine, non du Chili).
Bravo en tout cas !
Merci, je note pour la ville d’Argentine:-)
Ouah c’est surprenant ! Il existe quand même de jolies choses sur Terre. Je suis friand de ces endroits dont on ne soupçonne pas une seconde l’existence, mais de là à m’y rendre, peut être pas encore.
J’ai l’intention d’aller quelques mois en Argentine. J’ai bien l’intention de passer par le Chili. Et ce reportage sur les villages fantômes semble démontrer qu’il y a de jolies choses à voir! Très hâte de partir. 🙂
P.S. C’est vraiment peu dispendieux, 0.50 centimes pour une nuit. 🙂
Salut Karine!
Je suis au Chili encore, et je me régale, la Patagonie en été, terrible!
erreur de conversion !
1000 pesos valent 1,5 euros
Nous avions bien aimé se site nous aussi. L’auto-stop fonctionne effectivement très bien dans ce secteur, et dans tous le Chili d’ailleurs:)
En effet, très facile au Chili je confirme:-)
hola
attention 2000 pesos ce n’est pas 0,30 centime d’euro mais 3 euros !
Ce que je trouve intéressant ici, c’est le pourquoi du comment : Le nitrate, son exploitation et son déclin.
Après le fait que ce soit déclaré comme un musée me paraît une bonne idée puisque cela fait revivre le site en quelque sorte.
Je pense de suite à la Bolivie, lorsque j’ai traversé le désert d’Atacama, il y a avait un certains nombres de mines de cuivre abandonnées ainsi que les villages à proximité.
Moi qui passe bientôt part le Chili je vais y faire un détour, les photos sont magiques, je trouve qu’une ville abandonnée ça a énormément de charme 🙂 Merci pour ce billet très intéressant! @Fabrice Pour l’autostop c’est vrai qu’un amis m’en a parlé, cela confirme ses dires.