IVCAST 11 : Un tour du monde en voilier, deux ans avec 10 000 € pour 2 !
3A 23 ans, Gildas et Justine vont partir deux ans pour un tour du monde en voilier. Ils n’ont pas froid aux yeux ! Et tout cela avec un budget rikiki ! En pleine préparation, ils m’ont raconté leur projet.
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A propos de cet épisode :
Gildas m’a contacté il y a quelques temps pour me présenter le projet.
J’ai été séduit tout de suite : partir deux ans autour du monde en voilier à 23 ans, ce n’est pas commun !
Gildas et Justine, son amie, sont des passionnés. Aussi, ils avaient toute leur place sur ce podcast :-).
Il y a quelques semaines, j’ai fait pour la première fois de la voile sur un beau voilier au large de l’Australie. J’avoue, j’ai été séduit !
La mer, un autre monde pour moi. Un monde inconnu, pour autant, je comprends tout à fait que l’on peut être passionné !
Mots clefs du podcast:
Voyager en voilier – Tour du monde – Voyage alternatif – Changer de vie – Voyager responsable
Ce que vous allez découvrir dans cet épisode :
– pourquoi ce projet ?
– comment Gildas et Justine sont devenu accroc à la voile.
– leur conseil pour se former et partir pour l’aventure !
– comment Gildas a trouvé son voilier en kit : un bon plan !
– leur navire, un 10, 5 m construit à 15 exemplaires !
– leur budget pour partir autour du monde pendant deux ans : vraiment peu élevé !
– comment ils vont faire pour financer leur voyage
– leur trajet autour du monde en détail
– comment cela se passe lors des escales
– la traversée la plus compliquée sur le trajet
– un voilier éco-responsable, c’est quoi ?
– pourquoi il envisage d’y vivre après leur retour
– ce qui a été le plus dur pour eux.
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Liens et ressources mentionnées dans l’épisode :
– Leur site web pour tout savoir de leur aventure.
– La page Facebook pour avoir des nouvelles.
– Une famille autour du monde en voilier.
– Trouver une place de coéquipier.
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Transcription
Fabrice : Bonjour à tous. Pour ce nouvel épisode du podcast « Instinct Voyageur ». Aujourd’hui, on va prendre le large, on va même prendre la haute mer, car je suis avec Gildas et Justine qui sont entrain d’organiser un tour du monde en voilier. Alors, bonjour à vous deux.
Gildas : Bonjour !
Justine : Bonjour !
Fabrice : Alors, là vous êtes en directe de Bretagne. Moi, je suis en Ardèche. Là, on est en France tous les deux. Là, on va faire cette interview à distance dans les deux plus belles régions de France, je trouve.
Justine : Ah non, mais je suis d’accord.
Gildas : Oui c’est vrai.
Fabrice : Parce que vous, vous êtes des Bretons d’origine non ?
Gildas : Non !
Justine : Non, ni l’un ni l’autre, ça fait deux ans et demi qu’on est installé en Bretagne.
Fabrice : D’accord. Mais, j’imagine que vous y avez pris goût.
Gildas :Oui
Justine : Complètement, on est bien oui.
Fabrice : Alors, là vous m’avez dit que vous venez juste de rentrer d’une petite balade avec votre voilier.
Gildas : Oui
Justine : Oui, avec notre premier voilier, qui s’appelle « Yamat », qui veut dire « à la vôtre », qui fait six mètres. Donc, c’est un petit voilier, mais qui nous a permis de – quand même- nous donner de l’expérience en voile en fait.
Fabrice : Alors, pour commencer un peu, pour restituer tout d’abord, est ce que vous pourriez rapidement vous présenter aux lecteurs et ensuite présenter le projet ?
Gildas: Tu commences par te présenter?
Justine : Oui. Alors, moi j’ai 23 ans. Je suis une ancienne étudiante d’histoire de la fac de Rennes. Et donc, j’ai passé ma licence il y’a deux ans et je n’avais pas trop d’idées de ce que je voulais faire après. J’étais vraiment tentée par le voyage. Donc, on a préparé avec Gildas un voyage en Écosse à ce moment-là, on est parti un mois. Et depuis, on a ce projet-là et donc j’y travaille pour mettre de l’argent de côté pour économiser.
Fabrice : Il faut un budget quoi !
Justine : Oui, voilà.
Fabrice : Et toi Gildas ?
Gildas : Alors, moi, j’ai aussi 23 ans. La différence c’est que je n’ai pas vraiment suivi exactement le même cursus. J’ai fait cours par correspondance. J’ai beaucoup voyagé avec mes parents. Donc, c’est vrai que j’aime beaucoup les voyages depuis tout petit. Et effectivement, comme le disait Justine, on est parti en Écosse tous les deux en voiture aménagée pour voir notre façon de voyager, voir si on était bien d’accord sur comment faire quoi. Et par la suite, huit mois plus tard, c’était un projet beaucoup plus gros « Faire le tour du monde », et on est parti sur le thème du voyage responsable.
La voile c’est un sport qui me plait énormément, sur lequel, je dégageais beaucoup de plaisir et c’est vrai que c’était un moyen de locomotion qui nous permettait de voyager dans tous les continents du monde.
Fabrice : Et toi Justine par contre, la voile c’était assez nouveau la voile pour toi ?
Justine :Ah oui, c’était complètement nouveau. C’est-à-dire que j’avais pris un bateau notaire pour une traversée ou un truc comme ça. Mais, je n’avais jamais fait de voile et donc c’est vrai qu’avec Gildas je l’ai découvert pour la première fois. Mes premières sorties n’ont pas été des plus tranquilles : j’étais un petit peu remuée, et du coup j’ai un peu pris peur, mais ça n’a pas duré et depuis je m’éclate quoi !
Fabrice : Oui t’as accroché assez vite quoi.
Gildas : On a aussi eu la chance de rencontrer une personne retraitée qui était un ancien formateur voile et qui a accepté de nous apprendre justement les techniques de navigation un peu plus professionnelles.
Justine : Oui ! En fait, il nous a tout appris de zéro.
Fabrice : D’accord. Et comment justement est né ce projet, vous vous êtes dit un matin, vous vous êtes levés, vous vous êtes dit « Tiens, si on faisait un tour du monde à la voile». Comment est venue l’idée.
Gildas : Non, c’est un projet depuis qu’on se connait, qu’on a tous les deux. On a toujours dit qu’on partirait un jour faire le tour du monde. Donc, c’est vrai que c’était un de nos objectifs depuis longtemps. Et ça a plutôt été le fait de le faire par la mer qui était un défi. « Tiens, si on essayait de justement relever le défi de le faire en voilier. »
Et de là, on a mis en place plusieurs étapes pour savoir d’abord si on se sentait, si on en était capable.
Justine : Il y avait des formations de cours ensuite au niveau de la voile. Moi, j’avais une formation en voile au départ. Donc, c’était de reprendre de zéro et donc voir si j’en étais capable, si je me sentais. Enfin, c’était beaucoup de boulot. Et puis ensuite, de voir si on avait les finances pour s’acheter le voilier pour faire le voyage, pour savoir où les trouver, où se trouvent les escales, etc.
Donc, ça fait quand même un moment qu’on a construit ce projet et qui avance doucement.
Gildas : Je dirais que tout s’est bien enchaîné en fait. Tout s’est suivi naturellement et ça nous a vraiment poussés à continuer dans cette branche là, de mener à bien notre projet, d’en parler, de vraiment faire connaitre et de ne pas lâcher. C’est vrai que …
Justine : On puisait d’énergie, mais c’était tellement valorisant…
Fabrice : Parce que là, vous partez en novembre c’est ça ?
Gildas : Voilà.
Fabrice : Et donc, j’imagine pour un projet comme ça, ça demande pas mal de temps de préparation. Au moins un an, peut être même plus, deux.
Justine : Cela fait plus d’un mois et demi qu’on en parle. Et ça fait un an et demi qu’on a acheté notre premier voilier. Et on avait la formation avant. Et donc, un an et demi qu’on fait de la voile maximum à côté. Donc, ça c’est pour le projet de voyage parce qu’il faut réfléchir aux escales, réfléchir combien d’argent à avoir de côté, quelles assurances, ce genre de choses et puis…
Gildas : Oui, c’est vrai que ça prend facilement une bonne année. On a compté quand même une bonne année pour mettre en place ça. Après, en fonction de notre expérience et puis de notre motivation, un an peut suffire.
Justine : Oui, il vaut mieux être sûr de tous les coups.
Fabrice : Oui, c’est quelque chose qui est bien plus complexe que partir comme ça avec son sac à dos. Oui, c’est clair !
Gildas : Si on y a déjà pensé depuis longtemps, non. C’est vrai que ça peut être sur un coup de tête se dire le matin « Allez, je prends mon voilier et je pars et tout ». Mais, la recherche du voilier, la préparation, cela prend plus de temps. Après, si c’est vrai que c’est un peu moins spontané.
Justine : Mais, pour nous, l’aventure, elle a déjà commencé. On est entrain de faire les travaux, là, ça fait un mois qu’on est sur les travaux à fond, c’est-à-dire que c’est 24h/24 parce qu’on débute ce projet et il faut tenir dans sa mise en place.
On a passé énormément d’heures à travailler sur le voilier : on avance bien, on a vraiment l’impression de retrouver un beau voilier, ça fait super plaisir, c’est le départ quoi, c’est parti.
Gildas : C’est vrai que tout ça, ça fait partie de l’aventure et de l’idée de l’aventure.
Fabrice : Alors, moi je ne connais rien à la voile. Pour tout vous dire, là, j’étais en Australie en Juillet et sur la Gold Coast, j’ai fait mon premier petit trip sur un voilier. C’était d’ailleurs super sympa évidemment. Bon, je n’ai rien fait, je n’ai pas manœuvré, j’ai juste regardé.
Mais, c’était vraiment sympa. Et justement je me suis toujours posé cette question : « La voile en fait, il n’y a pas vraiment de formations, il n’y a pas de diplôme, il n y a pas de permis ». Alors, arrête-moi si je me trompe mais il n’y a pas de permis.
Gildas : Alors, oui il n y a pas de permis. C’est vrai que n’importe qui peut acheter un voilier et partir en voilier, ce qui est juste nécessaire, c’est d’avoir un équipement de sécurité à bord qui nous permet de franchir certaines distances, de s’éloigner de certains abris, donc des côtes.
Justine : Après, il est fortement recommandé d’avoir certains diplômes quand même.
Gildas : C’est vrai que – je dirais que c’est trop risqué de partir en voilier sans formation – sans l’apprendre au préalable parce que évidemment il y’a tout un code maritime à connaître…
Justine : Oui, code de circulation…
Gildas : Des règles de priorité. Puis après, je veux dire, le voile c’est un sport donc il faut savoir gérer son voilier, sinon, c’est très dangereux.
Fabrice : Non, mais traverser l’Atlantique là, ça m’impressionne tellement. J’imagine qu’il y a peu de monde qui doivent partir comme ça parce qu’il faut être un peu fou pour partir sans vraiment une grosse expérience. Enfin, j’imagine non ?
Justine : Alors, c’est vrai qu’on a vraiment nos idées en tête et en même temps, il y’a plein de gens qui nous disent « Et bien vous avez le physique pour, vous avez l’expérience, vous pouvez vous lancer si vous en avez envie, mais… »
Fabrice : Mais Gildas, tu as quand même de l’expérience de toute manière.
Gildas : Oui, j’ai un petit peu plus d’expérience c’est vrai. J’ai un peu pratiqué la voile quand j’étais jeune. Et puis après moi, c’est vrai que le fait de faire plusieurs sorties même avec mes amis.
Justine : Alors, oui en fait au départ, on était sorti avec notre formateur – qui était en fait une rencontre improbable complètement- on s’attendait pas du tout à ça. Et donc, on les voit très régulièrement maintenant – notre formateur et sa femme- parce que ça passe très bien.
Et donc, ils nous ont beaucoup conseillé, en plus elle, elle est infirmière, donc, on la retrouve pour la sécurité de bord, elle nous a donné beaucoup de conseils. Et puis, lui, il a pu nous mener en bateau, il a pu expliquer la démarche, ce qu’elle est et ce qu’elle ne l’est pas, c’est vraiment, il y a eu un échange génial quoi !
Fabrice : Oui, ça c’est important. Finalement, c’est un peu comme des « mentors », enfin pas des mentors mais presque.
Justine : Oui, c’est un peu ça.
Gildas : Si, des mentors, c’est vrai que nous, ce qui nous a poussé à franchir le pas, c’est qu’effectivement tout le monde a parlé de l’idée de faire le tour du monde en voile donc déjà avoir une personne qui connaissait bien notre niveau de voile et puis nous faire évoluer rapidement et nous dire « Ah, c’est une idée complètement dingue mais allez-y ». Et bien, ça nous a fait chaud au cœur, on l’a senti et on avait fait tout ce qu’il fallait pour apprendre un niveau et qu’on ait un regard d’une personne qui connaissait bien le milieu.
Fabrice : Et alors, imaginions que je vous dise « Moi aussi je veux partir faire le tour du monde sur un voilier, mais je n’y connais rien. » Qu’est ce que tu me conseilles ? » Bon, d’abord, passer le permis bateau j’imagine.
Justine : D’aller faire un tour sur les sites internet parce qu’il y a beaucoup de gens qui sont des équipiers. Il y a beaucoup d’équipiers aussi qui cherchent un bateau pour faire les transats ou pour faire les trajets, il y a un moyen de te trouver un bateau et de t’embarquer avant de… partir sans avoir acheter de bateau.
Gildas : Voilà, en fait, en fonction de ton niveau en fait et ce que tu vas apprendre… Voilà, tu peux partir en tant qu’équipier, ça ne te coûtera pas cher et ça te permettra une bonne expérience en voile. Mais sinon, si tu cherches à partir en équipe et d’avoir ton propre voilier- moi la seule chose que je vais te dire c’est « fonces, si tu y crois, vas y », il y a moyen d’apprendre. Mais, il faut toujours connaître les règles d’urgence, connaître tout ce qu’il faut en sécurité et puis anticiper, parce que c’est vrai que la voile c’est anticiper.
Fabrice : Donc, cela passe au niveau formation par passer le permis bateau, ensuite prendre des cours de voile.
Justine : Le permis, c’est bien pour tout ce qui est de bien se documenter, pour tout ce qui est ce que tu as le droit de faire, ce que tu n’as pas le droit de faire. Il me semble que c’est ultra important quand tu arrives dans le port par exemple, il y a beaucoup de documentations, savoir s’il y’a une tempête qui arrive, etc.
Donc, il y a beaucoup de choses à apprendre. Maintenant, il y a beaucoup d’écoles de voile qui offrent des formations – qui sont plus au moins coûteuses.
Fabrice : Oui, il y’a les Glénans qui sont connus en Bretagne.
Gildas : C’est vrai qu’ils sont bien réputés, mais nous, on avait la chance de tomber sur un formateur qui a accepté de nous donner des cours, d’avoir un arrangement avec lui. Et c’est vrai que si t’as pas cette chance-là, oui va au moins prendre, passe des cours des semaines de stage dans des écoles de voile – ne serait ce que pour être sûr que tu seras prêt à faire un voyage comme ça et d’avoir le niveau.
Fabrice : Donc, tout ça, ça demande peut-être deux ou trois ans avant d’être bien formé et de sentir assez capable pour faire une traversée – plus au moins quoi ?
Justine : Alors, pour nous, ça n’a pas été réellement… Parce que si on nous a eu d’autres formateurs, on s’est habitué par nous-mêmes. C’est vrai que d’acheter notre voilier et de partir en mer ou de faire des sorties ou d’aller sur les îles du sud-là.
Gildas : Maintenant, si tu pars vraiment de zéro, oui, tu peux bien compter deux ou trois ans parce qu’il faut trouver l’argent pour payer tes stages et ensuite trouver le temps pour sortir, ça va vite te faire perdre des mois et c’est vrai qu’il ne faut pas donner une date de départ fixe.
Justine : Parce que si tu te dis « Allez, dans deux ans, je vais partir et qu’en fait au niveau des formations que tu dois gérer, t’as pas fait le nombre de sorties en mer que tu voudrais, et bien…
Fabrice : En tous cas, la première chose à faire, c’est essayer vraiment de trouver une classe de coéquipier pour voir si on est vraiment fait pour la voile parce que j’imagine qu’il y a des personnes qui ne sont pas faits pour ça, c’est un peu spécial.
Gildas : C’est ça, par exemple, nous on proposerait un petit tour si tu es à proximité de nous, tu peux venir avec nous juste pour aller en Espagne. Ça peut être un moyen pour une personne de commencer un voyage autour du monde en commençant par le voilier et puis après chercher un autre bateau pour avancer, et continuer, ça peut être une bonne expérience oui.
Fabrice : Oui, je pense que c’est important parce que peut être que certains ont une idée un peu romantique de la chose, mais en fait, ils ne peuvent pas rester sur un bateau peut être.
Justine : Après, c’est pareil, il y a des saisons pour voyager en voilier. C’est-à-dire, même si tu t’en barques sur un voilier et que c’est la première fois que t’en fais, je pense que ça vaut le coup d’avoir fait la recherche à l’avance sur quelle saison est la plus intéressante parce que tu ne t’exposes pas aux mêmes dangers en fait.
Gildas : Oui, les saisons sont importantes. Il ne faut pas le prendre à la légère, c’est vraiment une zone bien réfléchie, bien préparée…
Fabrice : Ah oui ? Je ne le savais pas ça.
Justine : C’est une des plus connues au monde – je dirais. Ce n’est pas une zone où tout est très compliqué.
Gildas : Généralement, quand tu veux faire une transatlantique, on te dira toujours qu’une fois que tu as dépassé cela, tu as fait le plus dur.
Fabrice : D’accord, c’est intéressant à savoir. Alors, justement revenons au point de votre trajet, vous allez passer par l’Espagne, le cap vert c’est ça ?
Gildas : Oui voilà.
Fabrice : Après, vous traversez l’atlantique pour atteindre le Brésil.
Gildas : Oui.
Fabrice : Finalement, c’est la traversée de l’atlantique la plus courte.
Justine : Oui, on a choisi une traversée assez courte c’est vrai, parce qu’on ne veut pas non plus prendre trop de risque.
Fabrice : Oui, vous avez raison. Moi, j’aurais fait pareil.
Gildas : Après, on voulait passer à peu près autant de temps à terre qu’en mer et c’était vraiment l’objectif pour nous de réussir à réduire certaines traversées pour limiter les risques et prendre autant de plaisir quand même sur les escales.
Fabrice : Là, vous avez vraiment un beau parcours. Je suis devant la carte, donc, je vais un peu retracer le trajet. Vous allez ensuite toujours plus au sud vers la Patagonie et le fameux Cap Horn.
Gildas : La première fois jusqu’au Cap Horn, on va s’arrêter dans les canaux de Patagonie.
Justine : C’est un peu moins dangereux que le Cap Horn.
Fabrice : Oui, parce que le Cap Horn c’est réputé pour ses naufrages.
Justine : Oui, alors, nous on n’ira pas jusque là. Effectivement, c’est dangereux. En fait, on va passer par Ushuaia. Donc, c’est juste au dessus et donc ce sont des canaux qui traversent le pays. Et ils sont assez réputés pour leur danger, mais ils sont surtout réputés pour leurs paysages incroyables.
Gildas : C’est des zones préservées et c’est vrai que c’est accessible principalement aux voiliers comme nous. Et bien partir au tour du monde en voilier sans passer par la Patagonie, c’est un peu difficile.
Justine : Disons, que c’est un voyage qu’on va faire, mais on ne sait pas si on le fera deux fois. Enfin, l’idée est arrivée comme ça, mais enfin, il faut prendre les risques correctement.
Fabrice : Oui, j’imagine. Après, c’est la pacifique, l’île de Pâques, la Polynésie française, la Nouvelle Zélande.
Justine : Par contre, c’est ce qui est donné, par contre l’île de Pâques c’est un peu compliqué d’accès.
Gildas : Ça dépendra des saisons en fait, mais oui, on devrait passer l’île de Pâques, ensuite rejoindre la Polynésie française et là on aura réussi notre traversée pacifique.
Justine : Oui.
Fabrice : Le plus dur finalement.
Gildas : Oui plus au moins la plus longue traversée c’est vrai parce qu’ensuite, arrivés en Polynésie française, on rejoindra la nouvelle Zélande, on ira ensuite en Australie avant de traverser l’océan indien pour passer en Afrique du Sud et là remonter de nouveau sur le Brésil, faire de nouveau l’atlantique pour rejoindre les Antilles avant de rentrer en France
Fabrice : En Bretagne. Oui, c’est un sacré beau tour. Ça va être chouette, alors deux ans comment est ce que vous voyez les choses à peu près ? Allez-vous faire des escales plus au moins longues ? Avez-vous une idée, plusieurs jours, plusieurs semaines j’imagine?
Justine : Cela dépend des endroits en fait. C’est-à-dire, je prépare un peu à l’avance d’ailleurs pour toutes les escales ce qui nous intéresse à voir en fait sur les pays.
Et surtout suivant ce qu’on peut donner, par exemple entre le Brésil et l’Argentine, on va pouvoir faire pas mal d’escales. Mais, en même temps, il faut que ça soit réfléchi parce que si on s’arrête à chaque fois, c’est toute une histoire de coût.
Tiens si tu t’arrêtes dans un port, il faut payer la note du port. Et donc, ça va être beaucoup de réflexions comme ça parce qu’il y a les frais de douane à payer à chaque fois qu’on rentre ou qu’on sort d’un pays, etc.
Fabrice : Oui, c’est les escales qui coutent le plus cher.
Gildas : C’est cher oui, donc ça va être financé, puis ça va être évidemment le plaisir qu’on aura à faire, si vraiment ça nous plait, on prolongera, et c’est vrai qu’après il faut aussi avoir éventuellement les escales techniques.
L’objectif c’est effectivement rejoindre les continents par la mer, mais de donner suffisamment de temps, donc, ça va scruter des fois seulement quelques jours, des fois des semaines pour pouvoir partir dans l’intérieur des terres et découvrir au mieux la population locale et découvrir les gens. C’est vrai qu’on est en lien avec des écoles où l’objectif est de vraiment faire partager notre aventure.
Justine : Je m’étais posé la question de savoir si on se donnait un objectif, par exemple, en Argentine et pour pouvoir justement rencontrer un peu mieux les populations locales et en même temps au niveau de la gestion du temps, c’est assez complexe de dire, on arrive à telle date en argentine…
Fabrice : Oui j’imagine…
Justine : Si l’emploi de temps ne peut pas te le permettre, c’est compliqué.
Fabrice : De toute manière, l’essentiel du temps que vous allez passer pendant ces deux ans, ça sera sur terre évidemment…
Justine :Oui.
Fabrice : Parce que c’est combien une traversée par exemple des Antilles en France c’est 10 jours non ? Quelque chose comme ça ?
Justine : Alors depuis les Antilles, il faut compter un mois.
Fabrice : Ah un mois. Ah oui quand même !
Gildas : Ouais, ici on compte trois semaines, même un mois, ça dépend également du voilier. Il y’a plusieurs choses qui en entrent en compte mais oui c’est la moyenne qu’on peut donner en général.
Fabrice : Oui, d’accord, donc une traversée du pacifique c’est 20 jours.
Gildas : On peut compter souvent 20 jours, après, il y a des records, pour les courses, ce n’est pas du tout en 20 jours. Mais, c’est vrai que nous, on se base par rapport à notre voilier en fait et ses capacités, on se base sur 20 à 30 jours de navigation pour être assez large.
Justine :Pour les grandes traversées.
Fabrice : Oui parce que 20 jours de navigation, j’imagine que ça doit être épuisant.
Justine : On ne l’a pas encore fait, on a eu de bonnes journées de navigation mais pas 20 jours. On va partir de la côte nord et on va faire le tour de Bretagne en fait pour amener le voilier près de chez moi. C’est une manière pour nous d’apprendre à reconnaître notre voilier.
Gildas : C’est important de vérifier que les équipements étaient bien.
Justine : Et puis justement de partir pourquoi pas quelques jours de non stop en mer, c’est important qu’on fasse ça avant le départ.
Fabrice : D’accord et justement à propos du voilier, Gildas tout à l’heure avant qu’on commence, tu m’as dit un truc qui m’a un peu scotché vous avez acheté un voilier en kit, c’est génial, on peut acheter des voiliers en kit.
Gildas : Oui effectivement, on a acheté un voilier en kit parce que comme on l’a précisé au début, on est assez jeune et on n’avait pas des rentrées d’argent très fortes qui nous permettaient d’acheter un bateau complet.
Donc, on acheté un bateau sous longueur qui était un peu une coque mu avec tout à monter parce que tout était en carton. C’était un peu un kit et ça était un nouveau défi à la base de trouver qu’est ce qui allait où, qu’est ce qu’on devait modifier et ça, c’était des heures et des heures de réflexion sur le bateau ; mais voilà on en arrive, il nous faut un bateau qui correspond bien à notre voyage, on l’a bien pris pour ça. Ça nous a permis au moins d’acheter un voilier à un prix assez intéressant.
Fabrice : C’est moins cher ? Enfin, vous auriez pu aussi acheter un voilier d’occasion ou c’était encore moins cher d’acheter un kit ?
Justine : C’est un voilier d’occasion.
Gildas : Mais, un kit c’était dans le sens où vraiment tout était démonté, tout était à faire.
Fabrice : D’accord.
Gildas : Ce n’était pas un professionnel qui vendait un bateau kit, c’était d’occasion. Mais, effectivement, on peut acheter un voilier d’occasion prêt à naviguer et dans ce cas-là, on s’adapte au voilier. On peut acheter un bateau qui justement n’est pas du tout équipé c’est juste une coque. Donc, on achète une coque d’occasion et on va rajouter dessus des équipements qui nous intéressent.
Fabrice : Et ce voilier, il faisait un combien alors ?
Gildas : C’est un 35 pieds, ça fait 10 mètres 50, il n’était construit qu’en 15 exemplaires, donc, voilà, c’est un beau voilier.
Justine : Il a vraiment une belle mine en fait.
Fabrice : D’accord.
Justine : Il est très fin et en même temps c’est vraiment un bateau robuste.
Fabrice : Et donc 10m50, alors je n’y connais rien, mais c’est plutôt parmi les plus petits ?
Justine : Au niveau habitable, pour nous c’est ce qui correspond bien. C’est-à-dire que t’as une question de taille de 10m50 franchement, c’est déjà bien. On peut être ridicule avec notre petit voilier avec les grands à côté.
Fabrice : Parce que j’ai cru que les plus petits c’était les 6mètres peut être non ?
Justine : Non, il y a toujours plus petit.
Gildas : Oui, disons que les mini-transats se font 6 mètres, mais après ce n’est pas un problème de bateau, on aurait pu partir avec un voilier de 9 mètres, peut être c’était un peu juste mais après, on aurait pu partir avec 50.
Justine : Il y a des couples qui partent avec ce genre de bateau.
Gildas : Oui, c’est vrai. Après, c’est une question, c’est notre habitation en fait, plus il est grand, plus t’as quand même un fort apport qui n’est pas négligeable.
Fabrice : Oui, donc 10m50, ce n’est pas mal. Et combien ça vous a coûté alors ?
Justine : Au total, 15 000 euros. Donc, ce qui n’est pas du tout cher pour un particulier pour un bateau de cette taille.
Gildas : Même sur un voilier, c’est un prix qui est très intéressant. C’est-à-dire, ce n’est pas 15 000 euros le prix d’achat à la base, c’est au final le bateau mis à eau avec le transport…
Justine : Si tu prends le matériel électronique et tout ce qu’on va ajouter, il va pour 22 000 euros.
Fabrice : D’accord donc 22 000 euros au total. Mais 15 000, je croyais que c’était plus cher tu vois.
Justine : Non, on s’est bien arrangé. A 22 000 euros, tu peux acheter un bateau tout équipé de 8 ou 9 mètres, maintenant, tu peux très bien trouver le même bateau de 8 ou 9 mètres à 80 000. Ah oui oui, les tarifs c’est … Les bateaux ne sont pas très grands en ce moment et donc les gens…
Gildas : En ce moment, les voiliers ne sont pas très chers. Les prix ont baissé, c’est vrai que ça les rend accessible, il y’a les grandes séries des années 60, des années 70, qui du coup, étaient de très bonnes occasions qui ont fait leur preuves, on peut se baser sur ces types de bateaux-là pour partir en voyage.
Fabrice : Et l’avantage c’est qu’un voilier finalement, ça se revend assez facilement. Enfin, ça ne perd pas énormément de valeur à la revente, non ?
Gildas : Oui, ça ne se décote pas trop. Ça dépendra de son état, mais, ce qui est sûr c’est que son gros avantage, c’est que en fonction de la série, il peut même gagner en valeur même au niveau des pays. Mais, c’est sûr que ce n’est pas comme une voiture non, ça ne va pas décoter très vite en quelques années.
Fabrice : C’est une bonne chose.
Gildas : t c’est vrai que du point de vue investissement, c’est assez intéressant.
Fabrice : Ah parce que vous allez l’acheter et après si vous voulez le revendre plus tard finalement vous n’allez peut être pas perdre énormément d’argent en fait.
Gildas : Bon par rapport à notre voyage, non, c’est vrai que ça peut limiter complètement le coût total du voyage. Après, ce n’est pas notre objectif, mais c’est vrai que c’est quelque chose qui peut se revendre assez bien par la suite.
Fabrice : Et vous vous voyez après habiter en France en Bretagne sur le bateau tout au long de l’année ?
Justine : On en parle oui parce que déjà notre objectif là, c’est rendre la maison pour pouvoir partir, donc, on se dit, on vit un mois voire deux mois avant de vendre le bateau. Et donc, on se dit qu’est ce que ça va donner ? Est ce qu’au retour, on aurait réellement envie de s’installer à la maison ou est ce qu’on voudrait vivre en bateau ?
Gildas : C’est vrai que vivre en bateau, moi personnellement c’est quelque chose qui m’attire beaucoup. Et bien c’est le côté nomade qui m’attire, il y’a une certaine facilité à voyager, à se déplacer. Et c’est vrai que ce ne serait pas dérangeant je pense par la suite.
Justine : C’est vrai qu’on a vécu dans deux mètres cubes quand on a emménagé l’espèce pour partir en écosse et on ne s’est pas trop taper dessus ; donc on arrive à vivre en 10 mètres de voilier facile.
Fabrice : Oui c’est clair qu’il y en a qui ont font leur mode de vie, qui y habitent tout au long de l’année et justement la personne avec qui j’ai fait du voilier en Australie, c’était un néozélandais – je crois qu’il avait une cinquantaine d’années, alors lui il travaillait – plutôt avant je crois – il était enseignant, moniteur de ski en France l’hiver. Et l’été, il revenait en Australie. Et voilà, il vivait, il voyageait sur son voilier le reste des six mois.
Justine : C’est marrant, nous on a rencontré quelqu’un qui faisait exactement l’inverse. C’est-à-dire qu’il venait l’été en France pour revoir ses filles qui continuaient leurs études et il repartait pour l’hiver dans les caraïbes là où il avait son activité principale. Je crois qu’il faisait de la location et il donnait des cours de voile.
Gildas : Après, à partir du moment où on apprécie ce mode-là, ce n’est pas du tout difficile de vivre dans un voilier, même nous à partir de 10 mètres, c’est vraiment confortable.
Justine : Il y a la cuisine, la salle de bain, la chambre, le salon, enfin, c’est complet.
Fabrice : En France en fait, la personne qui vit sur un voilier, elle doit quand même payer un loyer dans le sens où c’est la taxe de francisation. Et en France, selon les villes, ça peut être assez cher quand même.
Gildas : De vivre sur un voilier ?
Fabrice : Oui, puisque tu paies les frais de francisation.
Gildas : Pas tant que ça justement parce que quand tu ramènes les taxes et bien ça revient cher à partir du moment où c’est simplement un loisir. Mais si tu vis dans le sud, tu restes propriétaire de ton voilier et non ça peut être comparable à une maison. Tu ne paies pas spécialement plus cher.
Justine : En fait, l’eau et l’électricité sont compris dans le tarif du port, on a une connexion internet.
Gildas : Donc, à partir de tout ça au niveau charges, tu paies presque les charges port et tu paies la taxe de francisation comme tu peux payer une taxe d’habitation. Donc, ça reste un mode de vie qui est intéressant.
Justine : Par contre, ça dépend des voiliers, c’est-à-dire plus le voilier est ancien, moins tu payes de taxe. Et nous qui avons un voilier de 67, on se sent bien.
Fabrice : D’accord, c’est dégressif suivant la taille du bateau ?
Gildas : Oui en fonction de la puissance du moteur. C’est vrai que c’est ce qui est intéressant, ça aide à remettre à neuf des anciens voiliers parce que du coup, il coûte moins cher par la suite, et c’est assez intéressant.
Fabrice : Ok. Et justement en parlant de budget quel sera le budget total de ce voyage?
Gildas : Pour les 2 ans, on prévoit à peu près 10 000 euros, c’est le budget avec les escales.
Fabrice : 10 000 euros, c’est tout ?
Gildas : Ah oui oui !
Justine : Au niveau frais de voiture, on compte sur la pêche, on compte sur tout ça.
Gildas : Non, mais même sur un voilier, c’est vrai que les frais sont assez réduits. À partir du moment où quand on sort les équipements après à terre c’est différent. Mais sur un voilier, c’est vrai qu’à la base vu que tu dors dans le voilier, tu peux cuisiner, donc ce n’est pas la même chose. T’as quand même un équipement, toute une cuisine à bord qui te permet de préparer des plats, et de réussir quand même à limiter les coûts.
Au final, tu te rends compte que tu peux vivre avec, ça dépend vraiment de ce qui va te coûter cher, ça va être les escales. Donc, si quand tu fais une escale, tu fais plein de sorties et plein de restaurants effectivement 10 000 euros, ce n’est pas assez. On compte là-dessus, après, il va falloir qu’on se modère. Après à deux c’est un budget qui est largement suffisant.
Fabrice : Ah oui ce n’est pas beaucoup parce qu’il y en a qui partent autour du monde avec 15 000 euros pour une personne et là 10 000 euros pour deux ans pour deux personnes c’est…
Justine : On compte quand même sur le fait de chercher du travail dans les ports où l’on arrive. En cas de problème, on doit pouvoir s’arrêter, et tu vois, on a visé quand même le nord du Brésil pour que si jamais on a des problèmes et qu’on n’a pas du travail là-bas en attendant que le bateau se remette. Pareil pour la colonisée française pour qui c’est un point qui est très central.
Gildas : Plusieurs points même ; si on a envie de travailler si on a besoin de rentrer un peu plus d’argent. Et après, si tu rajoutes à ça le prix de préparation du voilier en fait, on arrive à 25 000 euros. Mais, c’est sûr que ça reste très intéressant. Financièrement, c’est accessible en fait comme voyage.
Fabrice : Ah oui c’est clair.
Justine : Le voyage complet va nous couter 36 000 euros.
Fabrice : Oui ça va pour deux ans, deux personnes, c’est intéressant.
Gildas : C’est intéressant c’est vrai. Mais, après il faut savoir travailler pas mal de choses, faire beaucoup de choses soi-même, parce qu’en nautisme, tout peut vite coûter cher.
Justine : Si tu ne sais pas par toi-même, t’as un moyen de …
Gildas : Après, c’est vrai qu’on part aussi, donc le thème de notre projet c’est de mettre en place un voilier dit éco-responsable, et c’est vrai que l’objectif en fait c’est de réaliser un tour du monde sur un voilier qui va limiter considérablement son impact environnemental.
C’est-à-dire qu’en fait, on va modifier le moteur intérieur du bateau, et on va avoir des équipements à bord qui vont nous permettre de prolonger une certaine autonomie, et voilà, on va mettre en place des éco-gestes, tout ce qu’on va faire suivre sur le site internet.
Justine : En fait, on travaille avec une école pour l’instant et on va voir s’il y’a d’autres à travers le support d’un voyage comme ça pour faire découvrir le monde et en même temps mettre en avant des gestes de la vie de tous les jours que eux peuvent faire facilement et qui apportent un petit peu de pour chacun et un geste pour l’environnement.
Gildas : Et justement le côté environnemental, on lit un petit peu aussi le fait qu’il y’a certaines choses qu’on peut faire qui sont intéressantes pour limiter vraiment l’impact et qui en plus de ça un bateau qui peut réduire – comment dire – c’est-à-dire que économiquement en fait il y’a aussi un impact qui est créé derrière, et c’est ce qu’on veut mettre en relief.
Des fois faire un geste dans ce sens-là ce n’est pas forcément d’en dire plus, ça peut juste être aussi un moyen de réduire le coup de son voyage et c’est vrai que nous, c’est ce qui nous permet aussi de rentrer aussi sur ce type de budget.
Fabrice : Et là juste avant je pensais à quelque chose, vous pouvez également – peut être – essayer de gagner de l’argent en offrant des balades avec votre voilier.
Gildas : En fonction du pays où tu es, il faut avoir justement quand même une formation spéciale. Après, ce qui peut être fait, c’est les sorties liées aux autres équipiers et souvent, ça va plus contribuer à la caisse de bord, donc, ce n’est pas vraiment un moyen de gagner de l’argent.
Fabrice : Parce que je sais qu’entre la Colombie et le panama, il y a beaucoup de gens qui font le tour du monde.
Gildas : Oui. C’est un moyen, par contre, à partir du moment où on est en règles, c’est un moyen de rentrer de l’argent, d’assurer un peu l’entretien du voilier, ce qui est très intéressant, c’est vrai.
Fabrice : Donc, c’est peut être quelque chose que vous aurez l’occasion de faire.
Justine : Oui, on y a réfléchi, après, c’est vrai que ça va être un truc à mettre en place soit à la banque centrale soit en arrivant, de voir au niveau des douanes qu’est ce qui est faisable. Et c’est toujours pareil, suivant les pays, les étrangers n’ont pas forcément le droit de travail, droit de visa tu vois ?
Fabrice : D’accord, et je vais vous poser une dernière question parce que je vous ai dit au début 30 minutes et puis là je ne me rends pas compte du temps qui passe à chaque fois, et après ça fait des podcast à rallonge.
Bon, j’espère en tous cas que c’est intéressant pour les lecteurs. Alors, une dernière question, quelles sont pour vous les principales difficultés pour arriver à monter ce projet ? Pour vous, quelles ont été les choses les plus difficiles ? Est-ce que c’est l’aspect technique ?
Justine : Pour moi, ça serait le temps parce qu’il faut vraiment se donner à fond, donner de son temps et réfléchir souvent si le projet avance comme on l’a fait avancé, donc, il faut vraiment y passer beaucoup de temps. Ensuite, deuxièmement, pour moi ce serait la motivation parce que c’est vrai qu’il y’a des fois où on a envie de souffler, on a envie de penser à autre chose et il faut vraiment…
Gildas : Oui, il ne faut pas relâcher, il faut vraiment rester dans son projet. C’est quelque chose d’assez dur à tenir.
Fabrice : Oui, parce que c’est un projet de longue haleine dans la préparation. Donc, j’imagine qu’il faut essayer de se fixer des deadlines.
Justine : Tout le temps. Et puis réfléchir ; je voulais rajouter que ce qui nous a apparu très important ici c’est d’être souple, de savoir revenir sur ce qu’on a décidé. Et notamment dans les travaux, dans ce qu’on a réfléchir depuis le départ, il a fallu revenir deux fois sur une décision qu’on avait prise pour le voyage parce que finalement ce n’était pas du tout pratique, et même si c’est quelque chose qu’on voulait faire, il faut aussi être à l’écoute de ce que apportent les gens autour de soi…
Gildas: La plus grosse difficulté, c’était de tracer le parcours parce que c’est un point qui prend énormément de temps, il y’a toutes les personnes qu’on a rencontrées, qui préparent des projets similaires ; on était d’accord là-dessus, on avait envie de tout voir et c’est vrai qu’on ne peut pas tout voir en une fois.
Donc, on est obligé de réduire quand même le nombre d’escales, on est obligé de limiter de ne pas aller à tous les pays comme on voulait les voir, donc, ça c’est un point très dur parce que forcément on ne sait pas qu’est ce qui est le plus intéressant qu’on peut choisir plus qu’un autre et puis après c’est plus de tenir.
Donc, finalement, on reporte la date butoir. Donc, pour moi, c’est les deux trucs qui étaient assez durs à tenir. Il faut les mettre en place et fixer le budget, et bien dessiner le parcours pour ça.
Fabrice : Merci pour m’avoir consacré du temps à expliquer ce projet qui est quand même « partir deux ans autour du monde en voilier», c’est quand même un gros projet. Ce sera en tous cas dans votre vie, ça sera un sacré souvenir j’imagine. Peut être pas le dernier, mais bon, en tous cas ça sera sans doute.
Justine : Merci de nous avoir invités.
Gildas : Merci de nous avoir proposé cette interview, c’est gentil.
Fabrice : Et bien pas de soucis, c’est un plaisir, je mettrais sur l’article du blog le lien vers votre site où tout est expliqué. D’ailleurs votre voilier s’appelle « Mintaka» c’est le nom d’une étoile tu m’as dit Justine.
Gildas : Une étoile de la ceinture d’Orion.
Fabrice : C’est simple et joli comme nom. Voilà, je vous souhaite une bonne préparation, il vous reste quelques mois jusqu’à novembre, passez un bon été et puis, on se tient au courant pour la suite pendant votre voyage ou au retour.
Gildas : Merci beaucoup.
Justine : Merci Fabrice.
il faut 3 ans pour faire ce tour du monde ( Amérique du sud , Indonésie , Afrique du sud ) , ils n’y connaissent rien les pauvres .
Bonjour,
Etant amoureux de la voile et projettant à moyen long terme un voyage, je trouve ce projet superbe.
Mr Fabrice, avez vous des nouvelles de ce couple dans leur périple ?
Bien à vous,
Ludovic
Non, mais hésitez pas à les contacter via leur site 🙂