Ouvrir un hôtel pour backpackers est une idée qui a traversé la tête de beaucoup de passionnés de voyages. Julien a franchi le pas. Il gère le Slo Living Hostel dans sa ville de coeur : Lyon. Pourquoi ce choix ? Pourquoi Lyon et comment il en est arrivé là ? Je suis allé le rencontrer dans son hostel à Lyon !
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A propos de cet épisode :
Auteur d’un blog de voyage (Travelvox), cela fait quelque années que je connais Julien. Quand je l’avais rencontré à Lyon en 2012, il était sur un projet de location saisonnière à Lyon.
Trois ans après, le projet a évolué vers un hôtel pour « backpackers » en plein de coeur de la ville ! Encore que le concept est plus que cela comme vous allez le voir. Le Slo Living Hostel : un hôtel unique au coeur de Lyon.
J’ai déjà eu l’idée au cours de mes voyages de créer un hostal plus tard. Et je pense que je ne suis pas le seul. Aussi, je suis passé voir Julien à son hôtel pour un interrogatoire sur ce type de projet.
Après coup, je me rends compte qu’on est allé assez loin dans les détails de ce genre de business. Je trouve cela intéressant néanmoins, et si jamais vous avez un projet comme cela dans un coin de la tête, je vous conseil d’écouter jusqu’à la fin !
Mots clefs du podcast:
Ouvrir un hôtel – Hôtel backpacker – Hôtel Lyon – Hostel Lyon – Slo Living Hostel – Choix de vie – Travail et voyage – Vivre de sa passion – Indépendance.
Ce que vous allez découvrir dans cet épisode :
– Pourquoi Julien a décidé de se lancer dans ce projet.
– Pourquoi il a choisi Lyon et non une destination lointaine.
– En quoi le Slo Living Hostel comble un manque pour les voyageurs de passage à Lyon.
– Pourquoi le nom de l’hôtel est associé à la vision du voyage de Julien.
– Comment fonctionne un business de ce type.
– Comment on monte un projet de ce type.
– D’où viennent les clients.
– En quoi le Slo Living Hostel est différent des hôtels pour backpackers ou des auberges de jeunesse.
– Ce que représente cette activité en terme de temps et d’investissement.
– Pourquoi il ne regrette pas du tout de s’être lancé dans cette aventure !
– Sa stratégie pour la suite.
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Liens et ressources mentionnées dans l’épisode :
– Le blog voyage de Julien : Travel-Vox.
– Et bien sûr, le site web du Slo Living Hostel.
L’adresse : 5 rue bonnefoi, 69003 Lyon, France // Tel : +33 4 78 59 06 90
– Le compte Instagram du Slo Living Hostel : pour avoir une idée de la vie à Lyon et à l’hôtel !
– Un article que Julien avait écrit sur le blog au sujet du Transsibérien.
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Transcription texte :
Fabrice: Bonjour à tous. Aujourd’hui pour cette nouvelle édition du Podcast, figurez-vous que je vais vous parler à partir d’un hôtel pour Backpaker en plein centre de Lyon qui s’appelle le Slo Living Hostel et je suis avec son créateur Julien Hotel qui est à la base de cet hôtel.
Ce type d’hôtel, il n’y en a pas beaucoup à Lyon et même en France d’ailleurs d’une manière générale. Julien a créé cet hôtel l’année passée et j’ai pensé que c’était intéressant de lui poser quelques questions: comment il en est venu là, comment cette idée a germé, parce qu’il faut savoir que Julien a d’abord pas mal voyagé avant – il tient d’ailleurs un blog de voyage – et donc voilà je trouvais que c’était intéressant de le questionner un peu sur sa démarche. Alors, bonjour Julien.
Julien: Bonjour Fabrice.
Fabrice: La première question, comment tu en es venu à avoir cette idée de créer un hôtel en plein cœur de Lyon?
Julien: Julien, j’ai 32 ans, je suis Lyonnais d’origine et l’idée d’un « hostel » m’est venue assez progressivement en fait entre différents voyages. Déjà au cours d’un tour du monde où j’ai beaucoup eu l’occasion de rester dans des auberges ou dans des hôtels un peu partout dans le monde et puis après particulièrement au cours d’un voyage en Albanie justement où j’ai eu cette idée de regarder ce qui se passait dans ma ville natale et je me suis rendu compte que à part l’auberge de jeunesse, on va dire, traditionnelle et qui était assez ancienne, il y avait pas forcément d’hôtels tels qu’on pouvait en trouver ailleurs dans les autres capitales européennes.
J’en ai parlé à ma compagne et à un autre de mes meilleurs amis, ça c’était en 2012 et du coup, on a commencé à plancher sur le sujet et un an et demi, deux ans après est né ce Slo living Hostel en juin 2014.
Fabrice: D’accord, et pourquoi tu as eu cette idée-là en Albanie?
Julien: Eh bien, écoute, c’était dans un voyage un peu plus large que ça où j’avais fait la Bulgarie, la Macédoine et l’Albanie et lors de mon voyage en Bulgarie dans une petite ville qui s’appelle Plovdiv, j’étais resté dans un hôtel avec…
Fabrice: Jolie ville!
Julien: …Très jolie ville, oui – avec des gens dont la vie avait l’air hyper sympa. Je cherchais aussi un projet dans lequel m’investir et pour créer ma propre structure et je me suis dit: « pourquoi pas, ça a l’air quand même sympa en termes de concept et ça permet de garder un pied dans le voyage en rencontrant des gens de manière régulière et puis c’est un projet aussi qui est assez complet -on va dire -en termes de démarche entrepreneuriale, tant en termes de projet architectural, la politique marketing, la politique commerciale, recruter une équipe etc. » et donc je me suis dit « pourquoi pas? ».
Et donc en Albanie, j’ai maturé ce projet-là et voilà, j’ai décidé, je suis rentré et j’ai déposé le nom de domaine et c’était parti, j’en ai parlé à mes deux associés aujourd’hui et on a commencé à travailler sur ce projet-là.
Fabrice: Tu as de la suite dans les idées, bravo !
Une question à laquelle je pense: pourquoi ne pas l’avoir finalement à l’étranger? Parce que je pense qu’il y a beaucoup de voyageurs qui ont – dans le cadre de longs voyages – eu à un moment ou à un autre cette idée. Je connais un ami qui a monté un hôtel comme ça en Colombie et il y en a beaucoup à un moment donné, tu te dis: « Tiens, peut-être plus tard, j’aimerais bien tenir une auberge de jeunesse ou un truc comme ça ».
Lors d’un voyage dans le Sud-Est asiatique, j’avais rencontré pas mal d’expats qui tenaient des petits hôtels, hôtels backpakers et donc voilà, je m’étais dit: « tiens, voilà, ce serait sympa à l’étranger ». Alors, la question: pourquoi tu as pensé tout de suite : « si je crée ça, c’est à Lyon »?
Julien: D’abord, comme je te le disais, c’est parce que j’ai eu le déclic en me disant: « tiens, ça n’existe pas forcément en France et particulièrement à Lyon, ma ville d’origine, ma ville de cœur aussi » et donc, il y avait déjà une opportunité, et puis j’avais aussi pour raison personnelle envie de me rapprocher – après pas mal de voyages ou d’expatriations en Grèce pour mes études ou j’ai aussi travaillé à Paris ou à Marseille – j’avais aussi envie de retrouver ma ville natale et de travailler ici à Lyon.
C’était un peu une démarche un peu plus philosophique où j’avais envie de rendre en fait à tous ces gens que j’ai pu rencontrer dans des hostels à travers le monde et qui m’ont fait avoir une expérience de voyage particulière dans les différentes villes que j’ai pu traverser et rendre un peu ça à Lyon chez moi pour les voyageurs qui se déplacent ici, donc inverser un peu la démarche et me dire: « Et bien grâce un peu à ma connaissance de la ville et grâce à ce concept qu’on a monté, essayer aussi de contribuer à faire réussir un voyage. », voilà, c’est ça qui m’a aussi motivé.
Fabrice: Et avant, tu as discuté avec des gens justement qui étaient dans ce business, qui tenaient des hôtels à l’étranger ou pas forcément?
Julien: Non, pas forcément. Je pense que comme toi, quand on a beaucoup voyagé, on arrive quand même à comprendre les attentes des clients et à savoir ce qui doit être vraiment bien fait pour qu’un tel projet réussisse. Après, c’est vrai qu’il y a derrière toute une vraie démarche d’entreprise où il faut savoir vraiment gérer une entreprise classique, on va dire, donc, il n’ y a pas que l’aspect client qui est important mais donc, voilà, c’était aussi pour ça que j’ai voulu monter ça.
Fabrice: Et donc, tu as monté ça avec tes associés, donc le Slo Living Hostel. D’où vient le nom alors? Slo… tu me disais que ça vient, voilà, c’est en référence au Slow Travel.
Julien: Exactement, voilà, donc philosophiquement, on n’est pas forcément fan des gros hostels où il va y avoir des grosses fêtes tous les soirs, où il y a une grosse place qui est faite par exemple à l’alcool ou des choses comme ça, où tu restes un peu cloîtré dans ton hostel et t’as pas forcément l’opportunité de croiser des locaux, de découvrir la gastronomie locale, donc, nous, on a voulu faire un concept un peu différent où on invite en fait les gens à vraiment prendre leur temps de se rencontrer et de goûter aux produits locaux et de rencontrer les locaux aussi à travers pas mal d’événements qu’on organise.
Donc, voilà, on s’est vraiment reconnu dans cette philosophie-là du slow travel, et donc voilà, c’est venu un peu comme ça le nom Slo et la partie living Hostel, comme un endroit quand même vivant où il se passe souvent des choses, que ce soit au niveau artistique ou au niveau rencontres entre locaux et voyageurs.
Fabrice: En tout cas, ça sonne bien. Au niveau de la localisation, on est au centre de Lyon. Alors, peut-être que tu pourrais préciser un peu le quartier. Tu le sauras plus que moi, parce que même si je suis un peu de la région, je n’ai pas vécu à Lyon, donc tu seras plus amène de dire ça aux lecteurs.
Julien: Alors, on est au cœur du quartier de la Guillotière qui historiquement était une autre ville qui était séparée de la ville de Lyon et qui a été rattachée à la ville je crois à la fin du XIXème et il y a une vraie limite géographique entre Lyon et la Guillotière, c’est le Rhône et donc historiquement, c’était aussi une ville qui a attiré beaucoup de voyageurs, beaucoup de marchands et donc c’est pour ça que c’est un quartier qui est très très cosmopolite.
On va avoir la communauté maghrébine qui est assez présente; la communauté asiatique et un mixte aussi de commerces traditionnels aussi lyonnais, donc c’est un quartier qui bouge quand même beaucoup et de par sa position géographique aussi, juste à côté de la presqu’île mais pas dans la presqu’île. Il y a quand même aussi pas mal de locaux qui sont vacants et qui permettent à des projets type bar, restaurants un peu alternatifs de se monter et donc c’est vraiment un quartier vivant.
Pour sortir, il y a quand même pas mal de bars, vous avez les berges du Rhône qui sont à cinq minutes, certains bars, les derniers concepts de bars qui sont un peu à la mode qui sortent à Lyon, sortent souvent à la Guillotière; donc, voilà, c’est vraiment un quartier vivant, central et très bien desservi aussi en transports au commun. On est à 10 minutes en métro de la gare Pardieu et 10 minutes en Trame de la gare Perlèche et à 10 minutes à pieds de Belle-cours et vraiment du cœur de Lyon.
Fabrice: Et donc, le Slo Hostel, il a ouvert l’été dernier?
Julien: Oui.
Fabrice: Comment ça se passe, ces premiers six mois-là? Quel bilan tu en fais?
Julien: Eh bien, un bilan très positif autant d’un point de vue de l’ouverture, on va dire, commerciale, on a fait une bonne première saison; maintenant, ça va faire bientôt notre 9ème mois d’activité; ça marche plutôt bien, on est content et puis après on est aussi surtout content des retours qu’on a des gens qui viennent ici où les reviews qu’on peut avoir sur trip-advisor ou sur hostels World ou sur notre propre site sont très positifs et donc le concept plaît. C’est la plus belle des récompenses quand les gens sont contents, voilà, exactement.
Fabrice: C’est clair et justement, avant, là j’ai présenté l’hôtel comme un hôtel backpacker mais tu me disais en off avant que ce n’est pas vraiment l’idée. Alors, est ce que tu pourrais un peu développer ?
Julien: Oui bien sûr. En fait, on a voulu jouer sur 3 tendances fortes de l’hôtellerie. Donc, évidemment, l’auberge backpacker pour le côté convivial et économique. Mais aussi en y apportant une touche un peu différente – je ne sais pas si tu vois ce que c’est que les boutiques-hôtels – Les petits hôtels très design que tu peux trouver dans les grandes capitales européennes.
Et donc, on a essayé d’apporter une touche de design, de confort en plus par rapport à une auberge classique. Et après aussi, on a – toujours en rapport un peu avec le mouvement sur le travel, etc- on a voulu mettre en place aussi – un peu comme une chambre d’hôte – un rapport très personnalisé avec les autres en les accueillant toujours de manière personnelle. On fait par exemple pas mal de listing, de tous les bons plans par exemple de tout le staff qu’on partage beaucoup avec les clients. On fait des dîners comme dans les chambres d’hôtes le soir. Voilà. Il y’a toute cette dimension là aussi qu’on a essayé de mixer avec l’auberge de jeunesse traditionnelle.
Fabrice : Parce que d’un côté, on a les dortoirs classiques avec des lits, etc. Et de l’autre côté des chambres ? Combien de chambres ?
Julien: On a 3 chambres privatives
Fabrice : Voilà, 3 chambres privatives et il y’a aussi – je crois savoir – des gens qui viennent ici pour le travail. Enfin, dans le cadre du travail et qui restent ici.
Julien: Donc, c’est ça aussi. On a élargi le concept de l’auberge. Donc, automatiquement, on a élargi aussi le type de clientèle qui peut venir, on va avoir autant de backpackers qu’on peut trouver dans tous les hôtels du monde. C’est une majorité des clients. Mais, on va aussi trouver une clientèle familiale on va trouver des petits groupes d’amis qui viennent aussi pour des OVG ou des weekends sur Lyon.
On va trouver – comme tu disais – des gens qui vont venir pour affaires étant donné qu’on est dans une ville de tourisme d’affaires assez importante et qui auront vite envie de se détourner un peu de l’hôtellerie classique et donc, ils vont trouver ce concept aussi sympa de pouvoir rencontrer des gens le soir, de ne pas être tout seul dans sa chambre d’hôtel standardisé et puis voilà. Et donc, c’est vrai qu’on n’a évidemment pas une majorité de nos clients mais on a quand même une clientèle significative business.
Fabrice : Et au niveau de la clientèle, c’est essentiellement étranger pour l’instant ? Quelles sont les nationalités les plus représentées ?
Julien: Si on fait étranger français, effectivement il y’a plus d’étrangers que de francophones. Après, les nationalités les plus représentées parmi les étrangers ça va être les nord-américains. Beaucoup de personnes viennent des états unis, du canada. Beaucoup de personnes d’Asie comme la Corée du sud, le Japon, la Chine. Quelques australiens et puis après des européens, voilà.
Fabrice : Donc, ils sont quand même majoritaires les touristes étrangers parce que…
Julien: Ça dépend aussi des périodes. Par exemple, quand on a ouvert cet été, c’est vrai qu’on avait vraiment la clientèle de voyageurs qui venaient pour leurs vacances et à partir de la rentrée, on a quand même eu plus de clients français.
Fabrice : Mais, c’est vrai là, on discutait juste avant, c’est assez rare en France. Bizarrement, alors que la France est le premier pays touristique au monde et c’est vrai que ce type d’hôtel, alors là je parle vraiment de l’hôtel backpackers qu’on peut trouver en Amérique du Sud, en Asie, etc.
Et même dans d’autres pays d’Europe, c’est finalement assez rare en France et assez étrangement d’ailleurs. Alors à Paris, je crois que j’avais lu des projets d’hôtel qui commencent à se monter, même des grosses chaines américaines ou anglaises, je ne sais plus. Mais c’est vrai que c’est quelque chose qui bizarrement reste assez rare en France. Donc, là, il y a vraiment un vrai besoin !
Julien: Oui tout à fait, c’est vrai que quand on regarde dans les grandes villes type Lyon, Marseille, après même à Paris par rapport au besoin qu’il y’a, il y’a très peu d’auberges et très peu d’hostels par rapport à des villes comme Berlin ou Londres ou Barcelone par exemple.
Donc, oui c’est clair qu’il y’a un vrai marché. Comme tu le disais, ça attire aussi les grands groupes comme le générateur ou des choses comme ça qui sont installés qui viennent d’ouvrir un Install géant à Paris. Mais après, c’est un marché aussi qui est assez compliqué, c’est vrai. Je pense que c’est plus difficile avec toutes les normes, avec toutes les lois pour l’accessibilité, la sécurité, etc. C’est plus difficile d’ouvrir une auberge en France que peut -être en Asie ou en Amérique du Sud bien que je ne connaisse pas non plus la législation là-bas.
Fabrice : Oui ça s’ouvre en 6 mois, en 3 mois et voilà, tu as ton hôtel et voilà bon !
Après, parfois aussi, tu peux vite déménager, on peut vite te faire déménager soit pour x raisons et des fois c’est l’armée ou la police qui peut te faire déménager. Je me rappelle notamment d’avoir discuté de ça au Cambodge. Et moi c’est vrai que c’est ce qui m’avait calmé dans ce type de projet, du moins dans ce genre de pays. C’est le risque aussi – alors je ne parle pas pour tous les pays – mais voilà c’était le risque que tout soit réduit à néant en fait du jour au lendemain. Au moins en France voilà, c’est compliqué. On peut ouvrir mais tu as une certaine sécurité derrière.
Julien : Oui, sur le long terme c’est vrai que t’es en une certaine sécurité. J’imagine que dans certains pays asiatiques, il faut être en bonnes relations avec les pouvoirs locaux ou quelque chose comme ça… Alors qu’heureusement en France c’est même si c’est compliqué c’est quand même bien encadré, ça permet de sécuriser des projets comme ça sur le long terme.
Fabrice : Et donc, là ça fait 6 mois que tu as ouvert. Alors, est ce que c’était un peu conforme à l’idée que tu te faisais de l’activité. J’ai envie de te dire que tu n’as plus besoin de voyager là. Tu as toutes les nationalités qui sont présentes.
Julien : Après tu sais c’est bien mais ça ne remplace pas non plus le voyage le fait d’expérimenter, de voyager, de découvrir de nouvelles choses, etc. De toute façon, c’est vrai que ça me manque quand même le fait de voyager. Ce genre de projet, c’est vrai paradoxalement pour un voyageur t’enracine quelque part parce que ça porte quand même de grandes responsabilités et des gros investissements et ça t’engage sur le long terme quelque part.
Mais, après, c’est vrai que c’est que du bonheur au quotidien de rencontrer autant de gens qui viennent et qui ont tous des profiles différents, de belles rencontres originales et puis comme je te le disais, en plus comme ça se passe bien et que les gens te disent merci à la fin de leur séjour. C’est toujours agréable. Et ça te conforte dans cette volonté qu’on a eu de développer ce concept là.
Fabrice : Oui et puis à moyen terme si tout va bien, tu peux j’imagine prendre un peu plus de temps pour toi. J’imagine que c’est quelque chose de tout à fait possible.
Julien : Exactement ! Et après c’est chaque chose en son temps et c’est vrai que j’en ai beaucoup profité avant. J’ai quand même beaucoup voyagé que ce soit en long voyage comme autour du monde ou tous les ans je prenais 3 ou 4 semaines pour aller découvrir un pays. Donc, j’ai quand même eu la chance de faire des grands et beaux voyages. Et donc, après là l’idée, c’était vraiment réussir à se poser pour lancer ce projet et le réussir sur le long terme. Et puis comme tu le disais rien n’empêche après dans quelques mois de se reposer et puis de repartir un petit peu sur les routes.
Fabrice : Et en fait, d’un point de vue pratique combien ça t’a pris entre le moment où tu as eu l’idée enfin entre le moment où tu t’es dit « allez on y va » et le moment où tu as ouvert ?
Julien : Quasiment 2 ans.
Fabrice : 2 ans, donc, c’était deux ans où tu as travaillé sur le projet pour trouver les financements, les papiers, etc.
Julien : Exactement
Fabrice : Deux ans ?
Julien : Oui.
Fabrice : C’est un temps normal ?
Julien : Oui. En fait, c’est vraiment des projets assez complexes notamment à cause de tous les aspects administratifs où l’inertie est assez grande et aussi pour convaincre comme tu le disais des financeurs, pour trouver les locaux, pour préparer les aménagements, les travaux, faire les travaux.
C’est vrai que chaque étape prend à peu près 6 mois. Donc, on va dire 6 mois de conception du projet, 6 mois de recherche et de financement et 6 mois de travaux et t’es déjà un an et demi si tout va bien et que t’as aucun bâton dans les roues et après tu peux aussi avoir des illusions, recommencer une étape, voilà. Donc, c’est vrai que c’est des projets qui sont quand même assez complexes.
Fabrice : J’imagine qu’un des côtés difficiles, ça était de trouver le financement, c’est-à-dire essayer de convaincre un banquier puisque vous avez dû passer par là j’imagine. Comment ils ont reçu le projet c’était difficile, c’était plutôt, ils étaient à l’écoute. Après bon, c’est lié à la situation personnelle. Mais en dehors de ça, quels étaient leurs ressentis pour le projet ? C’était facile de ce côté-là ?
Julien : On leur a démontré que le potentiel du projet était là en termes de marché, qu’il y avait une forte demande et peu d’offres. Du coup, déjà ça plait à un banquier au lieu de lancer un nième concept qui existe déjà dans la ville.
C’est vrai que les risques sont moins importants. Et puis après, c’est vrai qu’ils ont été aussi peut être assurés par l’équipe vu qu’on est une équipe assez pluridisciplinaire entre un associer qui est architecte, un autre qui est plus dans la finance, et puis moi qui connais plus le domaine marketing, commercial et puis l’hôtellerie où j’ai eu quelques expériences dans le domaine. Donc, c’est vrai que tout ça réuni a permis de faciliter les démarches auprès des financeurs.
Fabrice : C’est du temps et du boulot. Mais, visiblement ça vaut le coup, c’est un beau bâtiment quand même tout neuf, pas loin des Berges du Rhône et c’est vrai que c’est classe.
Julien : Comme je te disais, en fait, on a essayé de permettre aux gens de ne pas avoir forcément de compromis entre le prix et la qualité de prestation qui peuvent retrouver. C’est vrai que tu peux aller des fois dans des auberges où c’est limite pas très propre. Les bâtiments sont assez anciens, la qualité de la literie n’est pas forcément bonne.
Alors, que là ici on a essayé de gommer un peu tous les défauts de l’auberge, donc notamment dans les chambres dans la literie, dans les couettes, dans les oreillers. Voilà, on a essayé –comme tu disais- de mettre un cran en dessus un peu de toutes les prestations pour permettre aux gens de ne pas faire de conciliation entre le prix et le confort en fait.
Fabrice : D’accord. Donc, faut réserver en ce moment ? Si je débarque comme ça, il y’a des chances que ça soit complet.
Julien : Ça dépend un peu de la saison avec le recul, c’est vrai que l’été, on a eu quand même beaucoup de demandes, là, c’est un petit peu plus calme maintenant depuis le début de l’année, depuis le mois de Janvier, Février avec les mois de l’hiver. Mais après, si, tu peux réserver on va dire dans les 7 jours avant, t’es sûr d’avoir une place.
Fabrice : D’accord, et comment viennent les clients ? T’es inscrit sur des trucs comme hostelWord des choses comme ça, ça vient essentiellement de là les réservations ?
Julien : Bon, il n’y a pas mal de clients qui viennent de sites de réservation en ligne comme hostelword, booking. On a aussi lancé notre propre site internet avec ça et notre propre moteur de réservation. Et puis après, comme tu le sais, il y’a aussi toute la façade réseaux sociaux qui est importante qui apporte beaucoup de bouche à oreille et puis aussi toute la face relations presque qui nous a aidés à trouver concept et qui a permis de favoriser le bouche à oreille et notamment les blogs aussi, il y’a pas mal de blogs de voyages qui sont intéressés au sujet et qui permettent d’apporter des clients aussi.
Fabrice : D’accord, et vous avez donc un site qui est en anglais avec un blog, une partie blog, est ce que ça vous amène- on peut réserver directement sur le site j’imagine – et ça vous amène quand même des clients ?
Julien : Oui. Par exemple, tu tapes hostels Lyon, aujourd’hui on est sur la première page de Google, donc, ça permet aussi aux gens de cliquer sur notre site.
Fabrice : Oui, j’imagine. Vous êtes sur la première page de Google avec ce mot clef, ça doit vous rapporter des clients ?
Julien : Oui, tout à fait. Après, c’est vrai que les réseaux, type hostelword ou booking investissent des milliers d’euros sur les adwords ou des choses comme ça. Il vaut mieux être bien référencé, sinon, c’est vraiment un facteur clef de succès dans l’hôtellerie.
Fabrice : Et un des objectifs c’est d’être dans des guides étrangers alors sur Lyon sur la France ?
Julien : Écoute, on a eu quelques articles déjà…
Fabrice : Pas forcément des guides étrangers ?
Julien : On a eu déjà quelques articles à l’étranger, notamment en Irlande, on en a eu en Norvège, en Grèce, même au Japon. Donc, ils nous ont permis d’avoir une visibilité un peu à l’internationale. Mais, c’est vrai qu’un jour on aimerait bien être dans l’omni-planète, des choses comme ça. Après, je crois qu’il faut attendre un petit peu qu’ils aient le temps d’identifier l’établissement et de se déplacer après.
Fabrice : Parce que j’imagine que c’est un vrai plus d’être dans les guides. Enfin, surtout… T’es dans un guide au Japon parce que les japonais suivent très bien les guides. Enfin, même les asiatiques en général, ils sont assez très guide quoi.
Julien : Mais après, on voit aussi qu’on peut changer d’époque je ne sais pas entre la façon, je pense qu’on a à peu près le même âge. Et comme on a pu voyager à l’époque avec notre Lonelyplanète ou notre Routard c’est fou comme aujourd’hui la part d’internet et du mobile a pris vraiment le dessus surtout ça. C’est extrêmement rare qu’on voit quelqu’un avec un guide papier dans la partie commune comme on pouvait le faire avant de préparer notre itinéraire.
Fabrice : Surtout quelqu’un de moins de 25 ans, enfin, moi ça fait longtemps que j’en ai pas vu un avec le routard. Je ne dirais pas que le routard c’est un truc pour les plus âgés mais il y’a quand même un peu de ça quand même.
Et c’est vrai que c’est quelque chose. Donc, voilà, il faut être aussi présent beaucoup sur ces supports quand on a un hôtel.
Julien : Ah oui, c’est sûr, c’est même maintenant devenu plus important que sur la version des guides-papiers, c’est clair que si on n’est pas présent sur des Trip-advisor ou des choses comme ça, on peut…
Fabrice : Vraiment, je pense que ça t’amène plus de clients que si t’es sur deux guides-papiers.
Julien : Enfin, on fait un peu des études sur la provenance de clients et la part du guide papier est vraiment très faible.
Fabrice : D’accord, c’est assez étonnant, je pensais que c’était beaucoup plus important. Donc, du coup, vous avez une vraie stratégie par rapport à ça ? Ça demande aussi du temps. C’est aussi le corollaire ?
Julien : C’est sûr, c’est clair et puis c’est un des gros projets pour le futur aussi d’optimiser au maximum cette face de notre activité de promotions, de ventes en ligne.
Fabrice : Donc, là, pour les projets, justement c’est optimisé si tu me dis, travailler sur cet aspect et est ce qu’il y’a d’autres projets ? Là, tu vas me dire vous allez – peut être un peu- temporiser vu que c’est tout récent où vous avez déjà d’autres projets.
Julien : Là, en interne, non. On a aussi envie d’optimiser toujours plus l’expérience des gens qui viennent nous rendre visite. Donc, c’est imaginer toute une gamme de services complémentaires pour vivre d’une manière différente que ce soit des partenariats avec des opérateurs touristiques ou alors proposer des services de visite guidées voilà plein de petites choses comme ça qui permettent aux gens de se rencontrer et de vivre un peu de manière différente.
Fabrice : D’accord. Bon, je crois qu’on a fait le tour de la question. Voilà, merci Julien, c’était vraiment très sympa de m’accueillir dans cet hôtel.
Je pense en tous cas, je pense vraiment que c’est un coin sympa si vous projetez un petit weekend à Lyon, voilà, n’hésitez pas à passer. En tous cas, c’est très bien situé et l’ambiance a l’air vraiment sympa.
Voilà, merci Julien de m’avoir consacré un petit peu de temps sur ce sujet et puis je te souhaite une bonne continuation et plein de belles choses.
Julien : Merci à toi Fabrice.
Un sujet très intéressante, merci pour les informations et le partage.
Très intéressant ! J’ai beaucoup appris et ça m’a conforté dans mon projet 😉
Oui, tu as un projet dans un pays à l’étranger ou en France?
Très intéressant , merci.
Une question , ou peut on trouver les renseignements sur tout ce qui est normes du bâtiment , sécurité , toilettes , handicapés …
Merci
Salut Fabrice, le lien au MP3 ne fonctionne pas. On peut encore l’écouter ici en stream dans le site mais je voulais l’avoir dans mon portable. Merci.