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IVCAST 51 : Faire du bateau stop autour du monde !

Axel et Baptiste ont voyagé autour du monde en utilisant le bateau stop. De superbes expériences dont ils nous parlent dans un épisode qui va vous donner envie de prendre le large !

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A propos de cet épisode

Une traversée du Pacifique sur un voilier, une autre traversée en bateau stop des Caraïbes et de l’Atlantique…Deux amis en voyage autour du monde qui ont opté pour ce mode de transport. Un monde à part, des sensations fortes, des expériences uniques, bref, Axel et Baptiste nous confient leur expériences Ils vous donnent aussi des conseils pour faire de même. Un vrai guide du bateau stop !

Et au menu, des îles paradisiaques comme la Polynésie, l’île de Pâques, les Caraïbes…

 

Liens cités

Quelques articles sur le sujet sur le blog d’Axel. 


 

 

Merci d’avoir écouté !

 

 

Transcription

Fabrice : Bonjour à tous et bienvenus pour ce nouvel épisode du podcast « Instinct Voyageurs ». Aujourd’hui, on va parler voile, on va parler mer, on va parler grand large, avec Axel et Baptiste. Salut à vous deux.

Axel & Baptiste : Salut Fabrice.

Que représente un tour du monde à la voile ?

Fabrice : Alors, vous êtes partis tous les deux quasiment, vous avez quasiment fait un tour du monde à la voile c’est ça ?

Axel : C’est ça. Bon, plutôt un demi tour du monde, puisqu’on est partis de Tahiti et qu’on est revenus à inaudible en France.

Fabrice : D’accord. Vous avez fait ça quand ?

Axel : On est partis mi-août de France et on est revenu le 08 Juin. Il y a donc très peu de temps. Pratiquement, 10 mois de voyage.

Fabrice : D’accord. Alors, c’était intéressant de… j’avais hâte de vous poser des questions sur le bateau stop, parce que vous n’avez fait quasiment que du bateau stot, c’est ça ?

Axel : Oui, c’est ça. Ben oui, comme je te le disais, cette année pas trop, mais par le passé. Oui. C’est pas mal et du coup, là on est revenus grâce à un ami que j’avais rencontré il y a deux ans.

Fabrice : Okay. Donc, le bateau stop, ce n’est pas une façon de voyager forcément très répandue je pense, vous n’avez pas forcément j’imagine croisé beaucoup de monde qui faisait du bateau stop parce que ça demande. C’est un peu confidentiel non comme moyen de transport ?

Axel : Franchement, c’est ce que je pensais jusqu’alors. Mais du coup, en lisant le livre de inaudible qui faisait pour la première fois du bateau stop et du coup qui visait sur le tour du monde France à France, en plus, tu es bien obligé de traverser les océans. Donc, ça m’a donné envie de connaître ce monde-là. Et finalement, il y en a quand même pas mal qui font ça. Apparemment, dans les îles canaries, moi je n’y ai jamais été. Mais j’ai rencontré pas mal de personnes qui me disent qu’il y avait des dizaines et des dizaines de bateaux stoppeurs du monde entier, qui attendaient à inaudible pour un embarquement vers l’Amérique du sud ou vers les caraïbes. Et après, c’est sûr que c’est inaudible qui est un peu plus restreint une fois qu’on arrive aux Amériques du Sud parce que là pour traverser le pacifique, il faut en avoir envie, il faut avoir beaucoup de temps. On va voir quelques connaissances en voile, mais traverser l’atlantique en bateau stop, non franchement, il y en a pas mal qui veulent le faire.

Fabrice : Le trajet au départ des canaries est assez couru. Mais pour faire le pacifique par contre, vous êtes partis d’Asie, c’est ça ? D’où ?

Axel : En gros, on a commencé notre voyage en Australie. Après, on a fait une semaine aux nouvelles Zélande. Après on a pris un avion au inaudible et c’est là où on a trouvé le capitaine qui nous attendait avec son voilier. Mais, c’est vrai que la Polynésie, je pense que c’est moins un bon stop pour les bateaux stoppeurs, parce que déjà, il faut y aller, inaudible les îles Canaries sachant que c’est quand même beaucoup d’européens qui font ça. Mais, oui les bons stop pour faire du bateau stop, je pense que c’est les canaries. Mais, moi avant de partir, je n’avais pas trop connaissance de ce milieu du bateau stop. Mais, je trouve que ça se démocratise quand même pas mal. Il y a notamment aujourd’hui des sites et des applications un peu sur le même style que Blablacar où en fait, des capitaines disent voilà on recherche un équipier pour faire ça, ça et ça…

Fabrice : Ah oui carrément ! Il y a également des applications maintenant ?

Axel : Oui, et il y a carrément des sites et aussi dans le sens inverse, les équipiers mettent un peu leur CV de navigation, ce qu’ils aiment faire dans la vie et comme ça les capitaines peuvent choisir. Donc, ça a quand même tendance à pas mal se démocratiser je trouve.

Fabrice : D’accord, « les hubs » pour l’atlantique c’est les îles canaries et le pacifique, l’idéal c’est la Polynésie. Singapour non ? Il y a Singapour je crois ?

Axel : En fait, l’océan indien, c’est un océan qui est perdu du coup, il y en a très peu quand même qui vont là-bas. Et en fait, les vrais hubs c’est les canaries, après il y a le calvaire. Et après bien sûr, les normes hubs mondiales inaudible avec son canal, c’est vraiment le carrefour mondial…

Baptiste : Comme ça transite entre deux océans, il y en a beaucoup qui arrivent de l’atlantique, qui s’arrêtent là, et qui se dirigent vers le pacifique et inversement aussi. D’autres qui arrivent du pacifique et qui cherchent à naviguer dans les caraïbes pour pouvoir rentrer en France.

Fabrice : Et en plus, le voilier, c’est un mode de passage entre la Colombie et le panama puisqu’il n y a pas de route terrestre entre les deux pays. Il y a beaucoup de voyageurs qui, soient ils prennent l’avion, soient ils prennent un voilier pour quelques jours en passant par les îles inaudible et ils arrivent au Panama. C’est super répandu. Il y a plein de gars qui ont des voiliers, qui commencent un tour du monde et ils font une pause à Panama pour se faire de l’argent, pour faire transporter des bag pakers qui arrivent, etc. C’est ça, vous en avez croisés j’imagine pas mal.

Axel : Oui, il y en a beaucoup. Après là, pour le coup, c’est une croisière entre Carthagène à inaudible et le Panama. C’est une croisière qui coûte vraiment hyper cher pour ceux qui veulent la faire. Moi, je crois que le gars que j’avais rencontré prenait à peu près 700$ par personne pour à peu près…

Fabrice : Du coup, ce n’est pas vraiment du bateau stop. Là, il y en a beaucoup qui se font l’argent…

Axel : ça c’est plus du coup considéré comme du charter et souvent à bord, ils n’aident pas à la navigation, ils n’aident pas à la cuisine. Là, c’est un peu plus comme croisière.

Fabrice : Oui, je crois qu’au minimum, c’est 300€, 3 ou 4 ou 5 jours, quelque chose comme ça.

Axel : Après, ça dépend du temps et tout ça. Moi quand j’ai fait ça, on est restés quasiment 10 jours dans le inaudible. Et oui, c’était 600 ou 700€ par personne. Mais, après, inaudible, c’est magnifique et  je peux très bien prendre des personnes qui partent pour une semaine ou deux en vacances et qui ont envie de se faire une croisière de rêve sur des îles peu connues avec quelques inaudible qui vivent dessus et juste inaudible c’est vrai que ça fait quand même rêver.

Le budget approximatif à prévoir pour une expérience en bateau stop

Fabrice : Alors, justement comment ça marche le vrai bateau stop ? Tu paies combien par jour ? Tu participes juste à la caisse pour la nourriture, c’est ça normalement ?

Axel : Alors là franchement, il y a vraiment plein de manières de faire et, je dirais presque que chaque capitaine a sa manière de faire. En gros, il y a genre deux trois manières différentes. La première c’est les capitaines qui mettent du coup des annonces sur Internet comme le disait Baptiste tout à l’heure sur les sites il y a en a plein c’est recherche d’équipiers, inaudible, tous ces sites là. Du coup, les capitaines postent des annonces et là souvent les capitaines demandent trop d’argent par rapport aux frais engendrés sur le bateau. Le capitaine qui peut demander 30, 40, 50€ par jour. Et pour moi, si tu paies un tarif comme ça, ça n’a plus rien à voir avec le bateau stop. Mais, c’est plus des croisières. Après les vrais bateaux stoppeurs, il rencontre des capitaines au bar. Il rencontre grâce à des amis dans les marinas en mettant les annonces et tout ça. Et donc, là du coup, le capitaine, soit il te fait participer seulement à la nourriture, comme c’était le cas pour nous. C’est pour ça que ça m’a coûté très peu cher ou sinon il fait participer à la nourriture plus quelques frais de marina aux frais de gasoil, des choses comme ça. Donc, là, ça peut monter à 13-15€. Mais, pour moi, s’il y a un bateau stoppeur qui demande plus de 12-13€ par jour, ça commence à faire vraiment beaucoup. Et nous, à titre d’information, au début du voyage, on payait 7€ par jour en Polynésie, parce que la ville était très chère. Et après, le capitaine avait décidé de nous faire payer 6€ par jour. Donc, en gros, ça payait nos frais de nourriture, ce qui était quand même assez cool. C’était abordable. Et je pense que moins on dissout de l’argent, mieux c’est, parce qu’on passe quand-même beaucoup de temps ensemble. Moi, je ne serai pas vu passer un mois en mer avec un capitaine qui me demande 40€ par jour, je pense que inaudible alors que là nous c’était parfait, il n y a pas de soucis par rapport à ça.

Fabrice : Oui, c’est clair. C’est quoi d’après vous le moyen le plus efficace pour trouver un trajet entre les sites internet ou alors aller demander à la marina, poser une annonce carrément là-bas. C’est quoi à votre avis le plus efficace entre les deux ?

Axel : En fait, dans les grosses marinas comme la marina inaudible ou comme la marina inaudible à Panama City et tout ça. Les grosses marinas, il faut vraiment rester toute la journée à la marina, à la sortie de la grille et dès qu’il y a un capitaine qui sort et bien tu lui demandes : est-ce que vous cherchez un équipier, je suis prêt à vous aider tout ça. Et des fois même si tu n’as pas d’expériences, il est prêt à te prendre au moins pour un test qui va durer quelques jours. Donc, pour moi, c’est vraiment le meilleur moyen c’est de rester, de parler avec tout le monde. Mais, je pense que inaudible les deux est sans doute la meilleure solution.

Fabrice : Oui, parce que ce qu’il faut savoir pour ceux qui ne connaissent pas trop la voile, c’est qu’un gars qui veut faire une traversée, le capitaine s’il l’a fait tout seul, je ne sais même pas si c’est possible. En tous cas, au niveau de la sécurité, ce n’est pas du tout recommandé j’imagine. Vous les connaissez plus que moi.

Axel : inaudible solitaire, c’est vrai qu’il faut quand même avoir une sacrée expérience. Mais, c’est quand même possible. Ce n’est pas non plus inenvisageable. Mais beaucoup de capitaines préfèrent « se rassurer » et même partager avec des équipiers, ils le préfèrent eux aussi, c’est gagnant-gagnant, ils te permettent de voyager à bas prix. Et eux, ça leur permet d’amener leurs bateaux d’un point A à un point B sans prendre trop de risques.

Fabrice : Oui, ça leur permet de dormir un peu plus aussi.

Axel : C’est ça, parce que la fatigue, c’est quand même…

Baptiste : C’est un autre confort. C’est clair.

Fabrice : Alors, un coéquipier, il fait quoi alors concrètement ?

Axel : Un équipier, franchement, ça fait beaucoup de tâches un peu pareilles que ce que fait le capitaine à part le capitaine qui souvent inaudible pour gérer la route et tout, mais, un équipier, ça fait à manger, ça nettoie le bateau, ça prend les quarts. En fait, les quarts, c’est la part essentielle du travail à bord.

Fabrice : Le quart, c’est se tenir la barre, c’est d’être réveillé.

Axel : En fait, toutes les trois heures on se réveille et en fait, que ce soit le capitaine ou les équipiers, ils ont pour objectif de surveiller le bateau et un peu d’optimiser la navigation. C’est-à-dire de faire le meilleur quart possible en fonction de la mer, du vent, etc. Donc, là, quand t’es inaudible, tu vas être amenée à faire des manœuvres de voile, je vais être aussi amené à surveiller s’il n y a pas d’autres bateaux dans les barrages. Donc, là, le quart, c’est vraiment le côté navigation. Et comme on n’est pas hors quart inaudible on est amené à faire du ménage, à faire à manger et à côté de ça, il y a aussi beaucoup de moment de détente, comme écouter des podcast d’Instinct Voyageurs ou écouter de la musique.

Fabrice : Merci, merci !

Baptiste : Et lire surtout.

Axel : Ouais. On lit beaucoup.

Fabrice : Oui, c’est pratique de venir avec quelques bouquins…

Baptiste : Oui.

Fabrice : Ou alors en effet, des podcasts, c’est pratique, c’est clair. Et alors, une question, lorsqu’on est trois ou quatre là pendant parfois 10 jours sur un petit navire, ce n’est pas trop dur ?

Axel : ça c’est la question qu’on se posait au début. En fait, nous, notre voilier, il faisait quand même 13m50. Donc, ce n’était pas un tout petit voilier. On avait une cabine chacun. Il y avait le capitaine qui avait une cabine inaudible. Et nous, on avait eu une cabine plus petite. Mais, on avait quand même chacun une cabine à l’arrière. Donc, ça c’était quand même un sacré confort de pouvoir avoir un peu d’intimité et tout ça. Mais après en fait, non. Passer 10 jours en mer, il n y a aucun problème. En fait, ça te permet vraiment d’être coupé du monde, puisque bien sûr, on n’a pas internet, on n’a vraiment aucun contact avec le monde la majorité du temps. Et ça te permet vraiment de te recentrer sur des choses que tu ne penses pas normalement, ou que tu n’as pas le temps de penser parce que ton cerveau est toujours occupé par plein de choses. Et franchement, c’est énorme pour la décompression. Après, c’est sûr que faire ça dans le pacifique, dans l’univers Tahiti où il fait beau où tu passes tes journées à lire, à pêcher, à être au soleil, c’est vraiment sympa. Mais, après par exemple, dans l’atlantique, si tu fais 10 ou 20 jours de mer, c’est quand même un peu différent parce que des fois tu as des tempêtes, il pleut, etc.

Fabrice : En tous cas, disons, il faut bien… Après, il y a les rapports humains. Il faut bien tomber. Parce que là, je pense à un ami qui avait fait un trajet comme ça comme coéquipier dans les îles grecques pendant 10 jours je crois. Et le problème, c’est que dès le deuxième jour, il ne pouvait plus kiffer le capitaine quoi.

Axel : ça, c’est un gros problème parce que, c’est justement ce qui m’est arrivé la première fois que j’ai fait du bateau stop entre le panama et la Polynésie. Et en fait, j’ai un capitaine qui m’a presque embarqué de force on va dire en partant inaudible. Et du coup, on est restés 47 jours ensemble sur le bateau, 47 jours de mer sans jamais voir la terre.

Fabrice : 47 ! Ah oui, c’est énorme.

Axel : Oui. Et lui, en fait, il était vraiment dérangé mentalement dans les 47 jours, on n’a pas parlé une seule fois. Il mangeait que du riz blanc sans rien. Il n’avait pas le matériel de pêche, il ne voulait pas me prêter ses livres. Donc, là franchement, c’était presque les 47 jours les plus longs de ma vie.

Fabrice : En effet, c’est…

Axel : Mais, c’est vrai que c’est une expérience humaine qui est quand même incroyable. Moi, c’est la première fois que je prenais le temps de penser à certaines choses. Et on s’est créé une sorte de rythme de vie à trois où finalement aucun ne dérangeait l’autre souvent, on savait quand est-ce qu’on se voyait. En fait, il faut croire qu’à trois, on est toujours l’un sur l’autre, mais ce n’est pas le cas en fait. On arrive vite à trouver ses propres occupations et à se créer son rythme tous les jours. Et au final, moi je craignais un peu ça, parce que j’étais quelqu’un d’assez hyper actif, je faisais beaucoup de sport. Et là, on a fait plus de 20 jours de mer consécutifs, trois fois d’affilée et ça me faisait un peu peur. Mais au final, pas du tout, le temps est passé assez vite. Et surtout j’ai pris plaisir à le faire, ça n’a jamais été une contrainte pour moi.

Fabrice : Et comment ça se passe au niveau de l’eau potable et de la nourriture ? Vous embarquez le stock qu’il y a à embarquer pour toute la durée ?

Axel : En fait, le stock il est doublé par rapport à la prévision du temps de navigation, d’eau et de nourriture. Donc, en gros, nous sur le bateau. Après, c’est vraiment chaque bateau a ses propres caractéristiques et tout ça. Nous sur le bateau, il y avait deux inaudible 700 litres d’eau potable. Mais, c était l’eau surtout qu’on utilisait pour faire la vaisselle, pour se doucher, même si on se douchait une fois tous les deux jours, et la douche prenait genre 20 secondes. On se inaudible pour se brosser les dents, pour vraiment faire un peu de toilette et un tout petit peu de cuisine. Et après, en plus de ça, donc la vraie eau potable qu’on buvait même si inaudible eau potable, c’était des packs d’eau qu’on avait embarqués. Par exemple, pour une traversée, je crois, de 20 jours, on prenait à peu près 350 litres d’eau potable en bouteille, donc là qu’on stockait dans le carré. Le carré, on va dire que c’est le salon du bateau même si c’est vraiment difficilement incomparable, en gros, inaudible du carré. Et du coup, ça prenait toute la place, mais voilà, nous, c’est l’eau qu’on buvait et au niveau de la nourriture, le but, c’est avoir la traversée, de faire une sorte d’inventaire de ce qu’il y a déjà sur le bateau. Et après, décider de faire une prévision de consommation. Donc, là, c’est simple, on prend tous les aliments, on se dit voilà, on mangera tant. On mangera une boite conserve chaque jour, etc. pour essayer vraiment d’optimiser. Et après, on compte aussi sur la pêche pas mal. Et c’est sans pêcher, il faut réussir à avoir des produits frais, puisque franchement, la nourriture, c’est assez important parce que le inaudible aujourd’hui, on fait quand même des choses assez bonnes. Mais, manger ça, pendant 20 jours d’affilée, c’est quand même dur. Et je trouve qu’on est quand même bien fans de nourriture. Donc, pour en pêcher, c’était cool, parce que ça nous permettait de faire de belles recettes inaudibles. Mais, en gros, c’est inaudible et aussi on prenait toujours 4 ou 5 jours de produits frais, en fait, le jour de départ pour que ça nous tienne 4 ou 5 jours, on prenait des légumes, un peu de viande et tout. Mais c’est vrai que la nourriture, il faut quand même être assez accroché parce que si on est habitué à vraiment manger, à varier la nourriture, ce n’est pas trop le cas.

Fabrice : J’imagine que vous n’avez pas eu le mal de mer ?

Baptiste : Pas trop. Non.

Axel : Non, pas vraiment. On a quand même arrosé le nouvel an en mer. On a pris la mer le lendemain de Noel et tout ça. Donc, des fois ça coûtait un peu les lendemains des fêtes. On a fêté l’anniversaire de Baptiste, l’anniversaire du capitaine en pleine mer et tous ces événements.

Baptiste : Donc, c’est vrai que alcool et mer, ça ne colle pas vraiment. Ce n’est pas un très bon mélange.

Fabrice : Bon, maintenant que vous êtes sur terre.

Axel : Oui, c’est clair.

En quoi consiste une journée type en bateau stop ?

Fabrice : Il y a une question qui m’a échappée, là j’allais vous la poser. Alors, pour la journée. Quelle est votre journée type en gros ?

Axel : Et bien une journée type du coup ouais, comme le disait Baptiste. La journée de 24h est divisée en tranches de 3 heures, ça fait 8 tranches. Donc, par exemple, si quelqu’un commence son quart à 7h, il fait 7h-10h. Après, à 10h, il est hors quart. Vers 11H30, il va commencer à faire à manger pour essayer de manger vers midi, midi et quart. Après, en fait, toujours les personnes qui faisaient à manger, devaient faire la vaisselle. Du coup, il finit son quart de cuisine à peu près vers 13H. Après, c’est vraiment des tentes de 13h à 16h. Donc, soit sieste, soit lecture, soit s’il fait beau dehors et bien détente sur le pont, quelque chose comme ça. Après nouveau quart à 16h. Donc, de 16h à 19h. Après, le soir, re-cuisine, parce qu’on faisait la cuisine deux fois de suite. Et après, ça s’enchaîne comme ça pendant la nuit tout le temps. Après, c’est sûr que dès qu’on n’est plus de quart, pendant la nuit, c’est sieste tout de suite. C’est une nuit de sommeil.

Baptiste : Et ce qui est important, c’est qu’en fait, la navigation, une vraie navigation en transat, le jour et la nuit se confondent un peu en fait. N’importe quel inaudible libre, on est fatigué, on essaie de dormir qu’il soit 10h de l’aprèm ou 3h du matin, 10h du matin ou 3h du matin. On essaie de profiter du moment quand on est fatigués pour se reposer, parce qu’il faut savoir que quand on est en navigation, on ne dort jamais plus de 5h45 d’affilée, puisque comme il y a une rotation toutes les inaudible on prend quand même trois heures et une rotation de 6h, puis on arrive avec 15 minutes avant. Donc, à la limite, le sommeil c’est quand même un rythme à prendre et justement, le corps est quand même hyper adaptable et on s’y fait très vite. Pareil, on n’a pas trop ressenti de problème de fatigue ou juste au début il faut prendre le rythme mais une fois qu’on l’a c’est parti !

Fabrice : Et lors de votre traversée, vous avez eu quelques tempêtes ?

Axel : Le pacifique s’est très bien passé malgré ce à quoi on s’attendait parce qu’en fait, pour traverser dans le sens qu’on a fait en fait, c’est une traversée qui se fait très peu, puisque normalement les vents dominants dans le monde souffle la majorité du temps d’Est en Ouest. Donc, ça s’appelle les alizés et donc, en fait, il fallait remonter contre les alizés. Donc, pour faire par exemple, un Panama-Tahiti, et bien tu peux y aller en ligne droite. Alors que là pour faire un Tahiti-Panama, on a dû redescendre très au sud pour essayer du coup de prendre des vents d’ouest qui ne sont pas arrêtés par le inaudible. Donc, on est descendu jusqu’au trentième de latitude sud inaudible. Et après, remonter vers inaudible. Donc, en fait, là on s’attendait à prendre du mauvais temps, ça était 20 jours difficiles entre les inaudible et l’île de pacques. Mais, on n’a pas eu une grosse tempête et par contre, pour le coup, là dans l’atlantique, lors de notre traversée de Saint Martin jusqu’au rassorts, on a pris deux belles tempêtes.

Baptiste : Une où il y a avait à peu près 35 ou 36 nœuds constants et avec des pentes jusqu’à 45 nœuds. Et surtout une mer qui n’est quand même pas mal déchainée avec des gros creux, des vagues. Enfin, il n y avait aucune logique, la mer était vraiment confuse. Mais, pareil, nous en ce moment là, on était quand même contents d’avoir pris une tempête dans la tranche si je peux dire ça comme ça, parce qu’au moins on se dit, on a traversé l’atlantique, on a vu ce que c’était un peu l’atlantique déchaînée parce que inaudible petit en ce moment là, on a inaudible bateau inaudible.

Fabrice : Ah ça doit être impressionnant quand tu as des vagues….

Axel : Ah c’est une expérience incroyable. Les vagues sont plus hautes que le bateau. Donc, tu te demandais, enfin tu trompais de la tête au pied. C’est vraiment, tu sais c’est un peu l’image des films que tu pouvais avoir à la télé.

Fabrice : Du coup, ça ne doit pas être très rassurant ce moment-là ?

Baptiste : Oui, mais à ce moment là, je crois qu’Axel comme moi, on a eu une telle adrénaline qu’en fait, on ne peut pas se permettre de trop douter, et de se dire « waouh j’ai peur ». On est obligés de vraiment gérer le bateau, de tenir la barre, parce que sinon, le bateau se mettra de travers et là, tu prends la vague de travers, le bateau, il est KO. Et en fait, on a quand même beaucoup de choses à faire pour gérer la situation. Donc, on n’a pas trop le temps d’avoir peur. On a une adrénaline et après, on se dit, waouh c’était quand même un peu violent.

Fabrice : Oui, parce que le but, c’est de prendre les vagues face à face.

Axel : Oui, en gros, quand il y a vraiment une grosse tempête en termes marin, on dit qu’on prend la fuite, c’est-à-dire qu’on oublie un peu le cap qu’on fait, on essaie juste d’avoir les vagues dans le dos, pour éviter qu’elle nous tape. Si inaudible tape ou alorsde côté qui renverse le bateau. Et si on prend la fuite, du coup, on met le bateau dans le sens des vagues. Mais, le problème, c’est que quand il y a des grosses dépressions, la mer est quand même confuse, et ça arrive d’avoir les vagues de côté qui explosent sur la coque, sur le côté. Donc, c’est quand même délicat. Ce n’est pas si évident que ça de prendre la fuite.

Fabrice : Vous n’avez pas eu de grosses frayeurs pendant ces traversées ?

Baptiste : En mer non. Franchement, pas tant que ça. Parce que même au moment des tempêtes, on savait les tempêtes, on a été prévenus par un inaudible qu’elles allaient arriver. Donc, on avait préparé les bateaux en fonction, on avait réduit les voiles au maximum, les voiles étaient vraiment ridicules par rapport à la taille du bateau. Mais, on avançait quand même hyper vite et pour le coup, nous avions vraiment confiance dans le bateau et dans notre capitaine aussi. On savait qu’on n’était pas désœuvrés, on savait qu’on n’était pas seuls. Le bateau est vraiment solide. Le capitaine a une très bonne connaissance de l’océan. Non. On a été quand même rassurés.

Fabrice : Et j’imagine qu’en faisant cette traversée, il vous en manque à emmagasiner pas mal d’expériences, apprendre la voile, vous mettez vraiment la main à la patte.

Axel : Ouais, vraiment c’est… Là maintenant, je pense qu’on a qu’on a quand même une bonne connaissance de la mer, de la voile. Après, la seule difficulté, c’est que vraiment chaque bateau a ses spécificités et là par exemple, on était sur un bateau qui avait toutes les voiles sur un rouleur. Donc, en fait, je ne sais pas si tu vois ce que c’est. Les enrôleurs, c’est la voile qui s’enroule autour d’un tube en fait. Et ça, ce n’est pas le cas de tous les bateaux, loin de là. Et en fait, avoir besoin d’enrôleurs, ça nécessite vraiment les manœuvres. On peut tout faire depuis le cockpit alors que par exemple pour la majorité des bateaux, il faut inaudible et les mettre dans des petits inaudible pour après la tirer, et la lever. Ça après, c’est vraiment chaque bateau a ses spécificités. Et donc, on s’est très bien alliés sur ce bateau. Après bien sûr sur un autre bateau, on y arriverait. Mais, ça ne sera pas pareil, il faudra un temps d’adaptation qui sera quand même assez conséquent.

Fabrice : Donc, on peut vraiment trouver des places de co-équipiers sans aucune expérience.

Baptiste : Moi, personnellement, je n’en avais pas du tout. Mais après, c’est un peu particulier, c’est Axel qui connaissait déjà le capitaine qui a accepté de me prendre en sachant que je n’en avais pas. Mais, je pense que c’est quand même possible, parce que franchement, si on est motivés, on apprend vite. Ce n’est pas du tout… Il faut être motivé. Mais, enfin, c’est abordable, c’est accessible pour tout le monde. Oui, vas-y !

Fabrice : Non vas-y finis !

Baptiste : Et moi, aujourd’hui, je me demandais si aujourd’hui, on avait vraiment une bonne expérience. Oui, moi, je pense qu’à la base, je ne sais pas naviguer. Aujourd’hui, je pense que… et en plus tu apprends à naviguer, tu apprends aussi sur les océans, sur l’astrologie, tu apprends sur beaucoup de choses. Et ça, c’est important. Et moi, je n’y connaissais rien là-dedans. Et maintenant, je pense les nuages, les vents, savoir lire des prévisions météo. Franchement, c’est vraiment… La navigation, c’est un nombre de facettes incroyables. C’est vraiment hyper intéressant.

Fabrice : Et quels conseils vous donneriez à quelqu’un qui va démarcher des capitaines à part avoir le sourire pour se vendre ?

Baptiste : Oui, c’est vrai que inaudible, c’est déjà hyper important et il n y a pas tout le monde qui le sait. Les conseils qu’ils puisent tous les moyens de recherche, déjà faire une annonce.

Fabrice : Remarque, une jolie fille doit avoir un avantage peut-être.

Baptiste : [rire] Oui, c’est vrai. C’est un bon point.

Fabrice : Et justement, sinon c’est surtout des mecs en plus. Oui, c’est surtout des mecs.

Axel : Oui. Et il y a des sites qui mettent recherche exclusivement équipière.

Fabrice : Ah oui, d’accord !

Axel : C’est quand même incroyable. Sous-entendu, je ne pense pas que ce soit très bien déjà d’élire les gens comme ça.

Fabrice : Et même, sur le coach of thing, il y a des profiles de gars qui mettent ça.

Axel : Oui, c’est clair.

Baptiste : Oui, c’est vrai.

Axel : Après, les gens confondent les sites de rencontre avec les coachs of ou avec inaudible et du coup, tu me demandais pour les conseils. Et bien, les conseils, moi, ce que j’ai fait en Colombie, j’avais fait une annonce papier que j’avais imprimée et que j’avais collée dans les différents ports de Carthagène, que j’avais collée dans les magasins d’essayage, que j’avais collée dans les bars où les marins avaient l’habitude de se réunir. Après, il faut éviter d’envoyer des messages sur les sites internet à des capitaines qui ont l’air crédible et qui recherchent un équipier. Puis, après, surtout la meilleure méthode comme je le disais tout à l’heure, c’est vraiment poster à la sortie de la marina. Et puis, demander à tout le monde. Par exemple, à Carthagène, je passais peut-être 5 ou 6 heurs par jour à sortir la marina et à demander à tous les capitaines et justement, je pense que l’italien qui m’a emmené à la fin au Panama, il doit en avoir tellement marre que je viens de le voir tous les jours. Il était embêté, il m’a dit : « Allez, c’est bon, j’en ai marre, vous venez avec moi. On part demain ».

Fabrice : Ah oui, d’accord. J’imagine que genre, savoir bien cuisiner, ça peut être un petit avantage.

Axel : Oui, c’est sûr. Après, il y a différentes caractéristiques qui sont cherchées : Il y a savoir cuisiner, il y a avoir des connaissances linguistiques. Donc, si on parle Espagnol, Anglais, c’est un gros plus parce qu’il y a beaucoup de capitaines, notamment français ou des états unis qui ne parlent qu’une seule langue. Et puis, sinon, avoir des connaissances en mécanique, en électricité, ça, c’est vraiment hyper recherché.

Baptiste : C’est le profile parfait, c’est clair.

Fabrice : D’accord. Voilà, on a parlé du bateau stop avec la voile, mais est-ce qu’au niveau des navires marchands, c’est encore… Non, je crois que ce n’est plus … je ne sais plus trop.

Axel : Oui, là, tu as raison, en fait, ça se faisait beaucoup il y a 30 ou 40 ans. Et là maintenant, les navires marchands en fait, souvent, c’est des énormes compagnies qui sur des dizaines de bateau. Et donc, maintenant, il faut que le capitaine demande à sa direction comment on remonte à inaudible ou à je ne sais où. Et franchement, ça devient de plus en plus compliqué.

Baptiste : Et souvent, c’est payant et c’est très cher.

Axel : Nous, nous avons pas mal d’expérience où c’étaient deux gars qui le faisaient et ils paient 100€ par jour. Pour traverser le pacifique, pour 100€ par jour, il faut quand même avoir du budget.

Fabrice : Oui, mais ça, c’était sur un cargo, je pense.

Axel : Oui, c’est exactement ça.

Fabrice : Par contre, je crois que sur la navigation pluviale, c’est un peu plus facile. Genre, en Amérique du sud, tu vois, c’est un peu plus accessible.

Axel : Ok.

Fabrice :Par le fleuve c’est un peu plus accessible. C’est un peu plus ouvert.

Axel : Après, je pense aussi que l’Amérique du Sud, l’organisation, elle est quand même moins nette, surtout si c’est des bateaux qui descendent en Amazonie. Des choses comme ça, c’est quand même beaucoup moins nettes que plusieurs compagnies européennes qui ont des dizaines de voiliers. Enfin, pas de voiliers, mais de cagots. Oui, c’est clair.

Fabrice : Après, il y a les croisières, enfin, les séries. Mais, là, c’est … Je pense qu’il faut travailler. Enfin, tu as le poste de serveur, etc. J’imagine.

Axe : En fait, il y en a beaucoup et surtout pour les cuisiniers et les serveurs, ceux qui travaillaient un peu dans la marine et qui veulent découvrir le monde, franchement, ça peut-être un très bon moyen de se faire amocher, parce que déjà ils ont des énormes brigades. Par exemple, moi, je travaillais avec des gens qui avaient fait cela justement pendant près d’une dizaine d’années. Et il y a 200 ou 250 cuisiniers qui sont là toute la journée, à faire à manger pour 7000 ou 8000 personnes et ça peut-être un bon moyen de découvrir le monde. Après, je crois que … ça dépend aussi de trucs, mais, la paie est pas terrible et il y a énormément d’asiatiques qui travaillent dessus. C’est quand même plus élevé qu’un salaire au Malaisie ou qu’un salaire au Philippine. Mais oui, ça, ça peut-être un très bon moyen exactement.

Fabrice : Et vous avez calculé le budget que vous avez dépensé pour cette traversée en gros ?

Axel : Oui, le budget est très faible. Du coup, il était d’à peu près 210€ par mois quand on était sur le voilier. Après, à ça, il fallait rajouter les prix des billets d’avion. Donc, Paris-Sydney. En fait, on avait passé un mois et demi à Sydney parce qu’on voulait se faire un peu d’argent. Du coup, on a travaillé à Sydney pendant un mois et demi mais avec un visa touriste, parce qu’on voulait faire le travail juste un mois et demi. Et du coup, ça a très mal fonctionné. On a travaillé un peu dans la restauration et tout ça. Du coup, moi pour ma part, grâce au travail à Sydney. En gros, ce voyage m’a fait gagner quelques centaines d’euros.

Baptiste : Et en gros, si tu veux un budget annuel, enfin non annuel non puisqu’on est partis 6 mois, mais global, je pense que ça nous est revenu entre 4000 et 5000€.

Fabrice : Pour combien de temps ?

Baptiste : Pour 10 mois.

Fabrice : Chacun ?

Baptiste : Oui, chacun.

Axel : Oui. Sachant que dans les 4-5 milles euros, il y a un billet Paris-Australie et un billet Australie-Nouvelles-Zélande et un billet Nouvelles-Zélande-Tahiti. Après…

Fabrice : Ce n’est pas cher. Ce n’est pas beaucoup.

Axel : Non, ce n’est pas énorme.

Baptiste : En plus, après, on est parits sur le voilier pendant un an et demi. On a fait un trip pour l’Amérique Centrale, Panama, Costa-Rica, Cuba, en faisant une petite escale à Miami, une petite escale au Guadeloupe. Non, franchement, 4000 ou 5000 € pour tout ce qu’on a fait, ce n’est vraiment pas cher.

Les plus belles escales en bateau stop

Fabrice : Justement, c’était quoi vos plus belles escales. Enfin, quelles sont plus particulièrement les plus belles îles ou escales que vous avez faites ?

Axel : Pour moi, il y a vraiment eu deux facettes différentes : C’était le trip qu’on a fait pendant un mois et demi en voilier. Pour moi, la plus belle escale, c’est l’île de Pacques, on est arrivés devant le jour de mer, oui comme j’ai dit tout à l’heure, 20 jours assez difficiles et là, d’un coup, on a vu l’île de pacques, qui se dessinait devant, avec les fameuses statues qu’on voit depuis partout sur l’île.

Fabrice : ça vaut vraiment le détour alors l’île de Pacques ?

Axel : Oui, franchement, c’est vraiment incroyable et surtout nous on a eu la chance en fait, c’est une fête traditionnelle qui dure 10 jours par an. Et nous, on a eu vraiment la chance d’y aller pendant ces 10 jours là. Donc, on a passé 10 jours en île de Pacques avec Baptiste. C’était vraiment incroyable.

Baptiste : Du coup, il y avait plein d’événements Enfin, plein de sortes d’épreuves, c’est le peuple îles de pacques. On peut rendre hommage à leurs ancêtres. Donc, c’était vraiment top. Il y avait eu une vraie animation sur l’île et c’était génial.

Fabrice : Et, ça devait être pas mal aussi.

Axel : Mais, en fait, on a eu plus de faiblesses techniques qui a duré deux jours je crois. J’étais plus pour  des produits frais, du gasoil, tout ça. Mais, on a quand même bien visité. Après, on a fait aussi une autre région. je crois. C’est vraiment hyper touristique, puisque l’île de pacques, c’est vraiment réservé pour les gens c’est vraiment réservé à des voyageurs avec beaucoup d’argent. Souvent, des retraités qui prennent des croisières, qui dépendant 1500€ pour 4 ou 5 jours et tout ça. Mais c’est magnifique.

Fabrice : Justement, quand tu as un voilier comme ça, c’est bon plan, puisque tu dors sur ton voilier. Du coup, vous ne payez pas des tarifs d’Ouf.

Baptiste : Et surtout pour revenir à ta question sur les escales qu’on a préférées. En voilier, tu peux aussi aller dans des endroits vraiment isolés, un peu inaccessibles et une escale avec Axel qu’on avait vraiment retenue, je ne sais pas si tu connais. C’est une toute petite île du pacifique qui a eu une histoire assez incroyable.

Fabrice : C’est vers la Polynésie ?

Baptiste : Oui, exactement.. Et en fait, c’est une île qui est habitée par 40 personnes à l’heure actuelle. C’est sur la couronne britannique. Il y a toute une histoire. C’était un équipage britannique qui s’était rebellé contre son capitaine, et qui pourrait échapper à la couronne on avait décidé de trouver l’île la plus perdue du monde que personne jamais ne la retrouve. Et nous en amont de cette escale, on a lu des bouquins sur sur cette histoire. Et on est arrivés là-bas où très peu de touristes mettent les pieds, ils voient une dizaine de voiliers par an. Et là, franchement, c’était vraiment hors du temps et c’était incroyable. Je t’ai dit, on avait l’impression d’être privilégiés dans une sorte d’autre monde, coupés du monde, et ça c’est vraiment un souvenir. Et pourtant, on n’est restés qu’à peine une dizaine d’heures parce que c’était tellement dangereux qu’on ne pouvait même pas mouiller le bateau. Donc, le capitaine était resté sur le bateau. On y est allés juste avec Axel. Et ça, franchement, c’est des souvenirs incroyables et tu te sens vraiment privilégié. A picard, c’est incroyable. Et il n y a vraiment personne qui y va. Il n y  a pas de liaison aérienne.

Axel : A l’année, il y a 40 habitants. Donc…

Baptiste : Il y a un bateau par an qui y va, qui y arrive de pire, c’est un cargo qui arrive pour les gens et tout ça et sinon, il y a vraiment personne qui y va.

Fabrice : Et du coup, pour y aller, c’est quoi le plus pratique.

Axel : Et bien le voilier… En fait, on ne peut pas mouiller parce que c’est vraiment un rocher sur l’eau. Donc, en fait, ce n’est pas pratique d’aller. En fait, en voilier parce que tu as la chance d’y passer. Mais, très peu de gens y vont ou sinon, il y a le bateau qui part des nouvelles Zélande une ou deux fois par an là. Mais, là du coup, depuis les nouvelles Zélande, c’est à peu près une dizaine de jours pour arriver à Picard avec le cargo. Et là, du coup, à ce moment là, tu peux y aller avec ça. C’est très cher. Et après, pour repartir, c’est quasiment impossible, parce qu’il faudra limite attendre un an ou attendre le bateau d’après. Là, c’est vraiment un bout de terrain qui est inaccessible.

Fabrice : Ah intéressant. D’accord. Je ne connaissais pas du tout. Et vous avez fait une escale aussi à Haïti, non ?

Axel : Haïti, non, on n’est pas allés jusqu’à Haïti. Tahiti mais pas Haïti.

Fabrice : Tahiti, ce n’est pas mal aussi. Ce n’est pas le même genre quoi.

Axel : Il y a toutes les îles polynésiennes. On a fait 4 archipels sur 5 ; En Polynésie,  on est restés quasiment 4 mois, je crois. Et ça, c’est pareil, c’est vraiment. En fait, souvent, quand on pense Polynésie, on pense à Tahiti, on pense à Bora-Bora et tout ça. Mais, il n y a vraiment pas que ça.

Baptiste : Il y a une centaine d’îles. Les zones maritimes, c’est la superficie de l’Europe, donc, c’est vraiment gigantesque il y a plein de choses à faire et il y a vraiment différentes…. Comme Axel l’a dit, on peut penser au sable blanc et cocotier. Mais non, c’est bien plus que ça, il y a les marquises notamment où ça dégage une sorte de force. C’est vraiment incroyable la Polynésie. C’est varié. Et c’est vraiment trop bien.

Fabrice : Les îles du Pacifique, elles sont au dessus, enfin… je les préférerai aux îles des caraïbes par exemple ?

Axel : En fait, tu as vraiment l’impression d’être un privilégié, parce que les Caraïbes, c’est beaucoup plus accessible et du côté touristique, c’est beaucoup plus cher. Alors que la Polynésie c’est vraiment…

Baptiste : C’est dans l’immensité du pacifique, tu te sens vraiment ailleurs quoi. C’est vraiment incroyable.

Axel : Et puis, donc, quand on y était, il faisait tout le temps beau. La mer n’a jamais descendu en dessous de 30° je crois. En plus, on a eu la chance d’avoir notre capitaine qui avait été en fonction à Tahiti pendant à peu près six ans. Du coup, il connaissait très bien la Polynésie. Il avait plein de contacts. Là-bas, le sport national, c’est le VAR, je ne sais pas si tu connais, c’est une pirogue avec une barre sur le côté. Puis, tu le fais à un, trois ou six personnes. Et en fait, nous, pendant notre arrivée, c’était la coupe du monde de VAR. En fait, c’est un sport qui n’est pas du tout connu en Europe. Mais dans le pacifique, c’est LE sport numéro 1, bien avant le football, bien avant le Rugby, bien avant tout ça. C’est vraiment l’événement majeur de l’année. Du coup, il y avait des équipages de tout le pacifique qui arrivaient, de l’île de Pacques, de Hawaï, des Nouvelle-Zélande, de vraiment partout. Et en fait, c’est une course qui se déroule en trois étapes Et en fait, du coup, le capitaine nous a proposé d’aller suivre cette course parce que lui-même avait participé à cette course deux fois je crois. Et donc, on a suivi la course jour après jour avec. Il y avait au moins une centaine de bateaux suiveurs. Il y avait une ambiance assez incroyable dans ces courses et c’est un des grands moments forts du voyage.

Le profile d’un capitaine

Fabrice : Là, je pensais…. Tu parlais du capitaine. C’est quoi un peu les profiles des capitaines. C’est des gars qui passent leurs retraites sur un bateau. Tu as des actifs, des aventuriers au long court ?

Baptiste : Je pense qu’il y a deux profiles qu’on peut un peu ressortir. Il y a comme tu dis l’aventurier qui navigue depuis des années et des années, comme un peu le premier capitaine qu’Axel avait rencontré quand il était au pacifique en 47 jours, où les mecs ça fait 30 ans qu’ils voyagent. C’est vraiment des aventuriers. Et à côté de ça, tu as plus le profile du capitaine où c’est des personnes qui ont une bonne carrière professionnelle et qui pour leur retraite ont décidé de se consacrer entièrement à la voile soient parce qu’ils ont un voilier pendant qu’ils travaillaient et ils n’avaient pas le temps pour pouvoir profiter vraiment, soit de s’acheter un voilier et de parcourir les océans. Il faut savoir que faire ce qu’on a fait pour un capitaine, ça a vraiment un très gros coup. Donc, il faut vraiment avoir des moyens financiers derrière. Moi, je ne revenais pas. Mais je sais qu’Axel, c’était des centaines d’euros qu’il était obligé de dépenser, soit pour réparer le bateau, soit pour des visas, enfin, c’est …

Fabrice : Soit pour mouiller dans le port.

Baptiste : Exactement. A côté de ça, il faut vraiment avoir de sacrés moyens financiers.

Fabrice : Donc, en général, le capitaine, la moyenne d’âge c’est plutôt élevé.

Baptiste : Oui, oui. C’est à peu près, 50 à 60 ans. Mais, en fait, le profile des capitaines a vachement changé depuis les années 70’s, 80’s où il y avait, je ne sais pas si tu connais. Et maintenant, des gens comme ça, il y en a vraiment très peu. Et là, maintenant, vraiment la majorité, c’est des gens qui ont assez, qui ont vraiment de bons moyens financiers – on va dire – et qui ont souvent des propriétés à terre pour pouvoir subvenir au coût du loyer.

Fabrice : Et tout ça, c’est un univers que vous aimez. Cet univers là, ces personnages, cette ambiance ?

Baptiste : C’est surtout un milieu que j’ai découvert et je suis content de l’avoir découvert. Mais, ce n’est pas un milieu dans lequel je vais rester. Moi, j’ai fait mon expérience. Je suis content de l’avoir fait mais je ne me vois pas retraverser un océan, je ne me vois pas refaire 21 jours en mer d’affilée. Je ne me vois pas reprendre la tempête de l’atlantique. Pour moi, personnellement, j’ai adoré le découvrir. Il y a des choses que j’ai appréciées, d’autres moins. Mais, je ne suis pas tombé fou-amoureux de ça pour me dire que maintenant, je vais repartir.

Fabrice : Et toi Axel ?

Axel : Moi, c’est un peu différent quand même. J’ai toujours été passionné de voiles même si j’en ai fait très tard. Du coup, là, maintenant, que j’ai une bonne expérience, je vais essayer de… De toutes les façons, je vais continuer de voyager. Mais, je vais essayer de trouver des embarquements pour faire des choses encore plus grandes – on va dire, admirer ça serait vraiment sympa. Après, je sais qu’il y a quelques voiliers qui remontent l’Amazonie, ça je trouve que c’est assez incroyable. Mais apparemment, souvent, c’est de plus en plus dur, parce qu’il faut être escorté par la police et tout ça. Donc, ça, ça m’embête un peu, je n’ai pas envie de remonter l’Amazonie, escorté par la police., vraiment, le truc que j’aimerais faire. Ce sera vraiment un truc incroyable et puis surtout, toucher la glace avec un bateau. En fait, ceci est un peu un rêve. Je pense que maintenant avec l’expérience, je n’aurais pas trop de mal à trouver un embarquement pour faire ça. Mais, maintenant, il faut juste que je trouve le temps de le faire.

Fabrice : Oui, donc, ça, c’est dans les prochaines années, tu penses refaire plusieurs traversées en tous cas ?

Axel : Oui. C’est vrai. Et puis, aussi, le pacifique. Ça m’a vraiment plu. Donc pourquoi pas aller plus à l’ouest dans le pacifique, pour connaître d’autres archipels.

Fabrice : Tu en feras peut-être une autre avec Baptiste même s’il est…

Axel : [rire]  Quand je serai perdu, je ne pense pas qu’il refusera de venir.

Baptiste : [rire]

Fabrice : Et bien écoutez. Je crois qu’on a fait le tour du sujet. Sauf si vous voulez peut-être ajouter quelque chose d’autre, mais… Tiens, une petite question sur les visas, quand tu arrives comme ça au port… Tu peux prendre directement ton visa au port quand tu arrives ?

Axel : En fait, ça dépend vraiment des pays. Il y a des pays qui sont hyper durs au niveau visa, au niveau propreté du bateau et tout ça. Mais, dans la majorité des cas en fait, tu arrives dans le pays et après, tu descends et tu vas à la marina faire ton visa. Dès qu’on est arrivés, il y a carrément des plongeurs qui sont venus avec des bouteilles pour faire le tour de la coque et voir s’il n y a pas trop d’algues collés, s’il n y a pas quelque chose dedans, etc. Et à l’île de Pacques, à peine, on avait mouillé le bateau dans la baie, qu’il y avait 7 ou 8 personnes des officiels qui arrivaient sur une barque et il y avait la police internationale…

Fabrice : Ah oui carrément !

Axel : …La gendarmerie, les autorités maritimes, les autorités sanitaires et tout ça. Et chacun faisait son contrôle et ils ont fait jeter par exemple tous les fruits frais. Il en restait pas mal. Par exemple, du pamplemousse et citron et ils ont fait tout jeté, ils ont vérifié les frigos, les poubelles pour vérifier tout l’intérieur du bateau.

Fabrice : Ah oui ? Ça ne rigole pas !

Axel : Oui, franchement, ça depuis, ils ont un peu connus pour ne pas rigoler.

Baptiste : C’est vraiment pour préserver.

Axel : Et par exemple, je ramène une algue parce qu’il y a énormément d’algues qui se trouvaient sur la coque et si tu ramènes une algue de l’autre bout du monde, ça peut vite détruire un peu tout un écosystème marin qui est là depuis des luges. Donc, ils font vraiment gaffe à ça., c’est très fréquent que, si on voit des bateaux, il leur dit en fait : « Partez des autres territoriales et équatoriales nettoyer votre coque en pleine mer et vous pouvez revenir après ».

Fabrice : Ah oui d’accord.

Axel : [rire] Donc, oui ça dépend… Et puis, après, pour le coup, dans les caraïbes, il y a tellement de navigation, de voiliers que là, il y a quasiment rien à faire, c’est très cher les nuits au port ou alors les visas. Par exemple, pour passer au Panama, il faut compter 1500€ pour un petit voilier, un voilier moins de 15 mètres. Et à titre comparatif, pour les gros cargos qui font à peu près dans les 300 mètres. C’est environ 600000$, le passage.

Fabrice : Au moins, il n y a pas de piraterie dans la zone où vous êtes allés, quoi qu’on m’a dit qu’il y avait de la piraterie vers Venezuela, vers les îles…

Axel : Je ne sais plus comment il s’appelle le petit archipel du Venezuela. Mais, oui, apparemment, ça n’a pas changé. Puisque ça, c’était l’un des spots favoris des voileux, il y a à peu près 10 à 15 ans, comme tout est parti un peu…

Fabrice : C’est les îles Margarita, non ? Ce n’est pas ça ?

Baptiste : Oui, c’est possible oui.

Axel : Et après, ça a un peu suivi la courbe du Venezuela. Donc, oui apparemment, en fait, les voileux disent qu’il ne faut pas s’approcher à moins de 100000 des côtes de Venezuela, donc après, à 150 kilomètres des côtes.

Fabrice : D’accord.

Axel : Il peut y avoir des petits pirates avec des petits bateaux et tout ça. Et apparemment à Haïti, il y a aussi quelques pirates, mais eux, c’est vraiment très proches des côtes.

Fabrice : D’une façon générale, le pirate ne reste pas très loin des côtes.

Axel : Oui,. Ils partent le plus loin parce que souvent, ils arrivent à prendre le contrôle de gros bateaux qui peuvent vraiment aller au large. Du coup, là, ils attaquent beaucoup de voiliers. Mais…. Là justement, maintenant, les voiliers quand ils veulent en faire, et bien, ils se font escorter par l’armée française. Ils font des convois et après ils passent le canal et ils arrivent aux méditerranées. Mais, c’est pour ça que bon, ça fait quand même partie du truc qui est hyper différente en termes de navigation.

Fabrice : Oui, là, c’est un point spécial.

Axel : Justement ! Mais bon, j’espère que ça va s’améliorer parce que c’est quand même un coin fantastique et tout ça. Avant, c’était un grand nombre de vols et maintenant plus personne n’y va quoi ! Donc, c’est quand même dommage. Et justement notre capitaine, c’est pareil. Je pense que s’il n y avait pas eu la guerre là-bas, plutôt que de rentrer par l’est, il serait plutôt rentré par l’ouest.

Fabrice : Oui, c’est clair.

Axel : Après, en termes de licences, je ne pense pas qu’il y ait une grosse différence. En fait, ça lui a permis d’avoir des endroits plus favorables.

Fabrice : C’est aussi une belle région, c’est clair.

Axel : Oui, franchement, c’est très bien.

Fabrice : Très bien Axel et Baptiste. Merci pour l’interview.

Axel : Merci à toi, c’était sympa.

Fabrice : Franchement, ça va faire rêver pas mal d’auditeurs, je pense. Puisque là, on a parlé du voile, l’île du Pacifique, îles de pacques et tout, ce n’est pas mal.

Baptiste : [rire] En tous cas, si les auditeurs veulent tenter le bateau stop, n’hésitez pas. Et si vous avez un peu de temps devant vous, si vous avez un mois ou un mois et demi ou même dans une même ville.

Axel : Surtout n’ayez pas peur de vous lancer, c’est accessible. Il faut juste être motivé. Il ne faut pas se mettre de barrières soi-même parce que sinon, il ne faut pas grand-chose et pour le coup, c’est une expérience humaine, hyper enrichissante. C’est vraiment un truc que je conseillerai de faire. En tous cas, moi, je suis fier de l’avoir fait. Je pense que la plupart des gens pourraient l’être aussi.

Fabrice : Non, franchement bravo à vous pour tout ça.

Axel & Baptiste : Merci. [Rire].

Fabrice : En tous cas, bonne continuation à vous deux. Bonne future traversée.

Axel & Baptiste : Merci.

Fabrice : Et puis bon été. Là, vous allez faire quoi cet été ?

Axel : Là, nous deux, on est coursiers à vélo en ce moment pour en fait, on avait besoin de trouver un petit boulot rapidement pour gagner de l’argent et pour justement payer notre mois d’août. On va plus retrouve nos copains partir en vacances en famille.

Fabrice : Ah vous êtes du Sud-ouest ?

Baptiste : On aime bien partir dans le Sud-ouest mais on est Nord-ouest.

Axel : En fait, c’est un peu le rendez-vous chaque année on y va depuis trois ou quatre ans. Donc, on ne louperait ça pour rien au monde. [Rire]

Fabrice : Je pense que vous allez bien vous amuser. Enfin, vous connaissez quoi.

Axel & Baptiste : Exactement.

Fabrice : Passez un bon été alors vous deux. Puis, voilà à bientôt ciao ciao.

Axel : Toi aussi. Merci. Ciao.

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