IVCAST 67 : Digital nomad aux Philippines et en Asie du Sud-Est, avec Kevin
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Transcription
Fabrice : Bonjour à tous. Bienvenus pour ce nouvel épisode du podcast « Instinct Voyageur ». Et aujourd’hui, on va parler Asie du Sud-Est, on va parler Philippine et on va parler de digital nomade, puisque je suis avec Kevin Jordan. Kevin qui est digital nomade depuis 2014. C’est ça Kevin ?
Kevin : C’est exactement ça. Salut Fabrice.
Fabrice : Alors Kevin, tu es digital nomade en Asie du Sud-est depuis 2014 et tu es notamment basé au Philippine. On va y revenir plus tard. Mais pour commencer, raconte-moi un peu comment tu es devenu digital nomade. Comment tu as commencé j’imagine ça était progressif ?
Kevin : ça était pas si progressif que ça figure-toi. En fait, c’est amusant parce que souvent on pense que c’est un choix de devenir digital nomade et dans mon cas, ça n’a pas forcément été un choix immédiat. Ça s’est un petit peu imposé. Alors pour te raconter la petite histoire en fait, je suis parti au Philippine en 2010 à l’époque en stage de fin d’études qui a ensuite débauché sur un emploi et qui m’a motivé à rester là-bas pendant plusieurs années après.
Fabrice : D’accord.
Kevin : Et j’ai quitté tout ça : le monde de l’entreprise et tout ce qui allait avec début 2014. Et c’est le moment où j’ai commencé en fait à voyager. Mais à l’époque, j’avais encore une base au Philippine. Donc, c’était vraiment du nomadisme. C’est-à-dire que je bossais de chez moi au Philippine. Puis, je partais tous les mois passer une semaine deux semaines dans des pays d’Asie autour jusqu’au moment où fin 2014, 14 décembre 2014, je me rappelle encore de la date, j’ai pris un avion et je suis rentré en France, parce que j’avais fait le tour du pays, j’avais fait le tour des Philippines et j’avais envie de changements, mais sans trop savoir exactement ce que je voulais faire et quand je te dis, je ne l’ai pas choisi, c’est qu’en fait, je ne m’étais pas trop fait une idée de ce qui allait m’attendre en France. Mais, que je me suis pris une grosse claque au moment où j’ai atterri en France et que…
Fabrice : Le fameux retour…
Kevin : Le 14 décembre. La grosse claque, le froid et la grisaille.
Fabrice : En hiver en plus ! Tu as bien choisi ton moment.
Kevin : Oui exactement. Alors que c’était le plein été en plus au Philippine. Et en fait, au final, c’est juste que vraiment quand je suis arrivé, j’ai pris un gros coup de blues et je me suis dit, il faut que je reparte. Donc, le lendemain, j’étais dans un avion pour Barcelone, pour aller rendre visite à des amis. Puis, après Barcelone, je me suis dit. En fait, il faut que j’aille voir d’autres peuples, donc, je suis parti à Londres, je suis parti à Paris, je suis parti un petit peu partout en France et dans plusieurs villes d’Europe. Et c’est comme ça en fait que j’ai démarré ma vie de nomade au début en essayant de fuir la monotonie, le petit coup de blues du retour en France. Et ça s’est transformé en… Et en fait, finalement, ce n’est pas mal. C’est vrai que je peux continuer à voyager et gérer mon business en ligne, alors autant continuer à le faire.
Fabrice : D’accord. Mais, tu viens de quelle formation à la base ?
Kevin : Alors à la base, j’ai fait un master en management international et marketing à Strasbourg. Donc, je ne me prédestinais pas vraiment à bosser dans le web. C’était plutôt l’époque on était sensé apprendre l’export, le commerce, la comptabilité. Mais, mon stage de fin d’études s’est en fait dans une société qui faisait tout son chiffre d’affaires sur Internet. C’est là-bas que j’ai découvert que tu pouvais gagner ta vie sur Internet. Et ça a un petit peu été la révélation. Je me suis dit : « Ok, là, il y a un truc à faire ». Donc, j’ai pris le truc et c’est vrai que c’était des années assez géniales, pouvoir apprendre, avoir une équipe aussi qui me faisait super confiance pour apprendre. Et c’est comme ça que j’ai appris les bases finalement de ce qui allait aujourd’hui mon métier.
Kevin : D’accord. Et tu as eu… comment dire – Tu en avais marre de salariat, du 5/7 ? Tu t’es dit : « Non, j’ai envie d’être indépendant, de goûter un peu à l’entreprenariat, à la liberté. Tu en as ras le bol en fait du salariat ou c’est plus une opportunité que tu as saisie ?
Kevin : Alors, il y avait un ras le bol, c’est certain qui n’était pas un rejet total. Je n’étais pas… Je ne crachais pas à l’époque sur le salariat, surtout que j’ai bossé dans une société qui était vraiment top avec une équipe qui était top. Mais, il y avait la sensation plafonnée et la frustration de ne pas avoir une liberté en fait. Et cette liberté, elle était aussi bien géographique que financière que temporelle. Et du coup, c’est là que l’entreprenariat que j’avais déjà démarré. J’ai monté mes premiers projets. J’étais déjà auto-entrepreneur quand j’habitais à Strasbourg, à 18-19 ans. En fait, c’était vraiment l’envie d’avoir la liberté totalement contrôlée. J’adore contrôler mon environnement, ce qui m’a réussi ou pas des fois. Mais, j’aime bien avoir le contrôle et j’avais la sensation de ne pas avoir le contrôle en restant employé et qu’il fallait donc que je change ça. Et l’entreprenariat et le web sont apparus à ce moment là comme des solutions – je ne vais pas dire miraculeuses mais presque tu vois quand j’ai vu ce que tu pouvais faire dans le web, je me suis dit mais c’est dommage que je n’ai pas fait des études là-dedans.
Fabrice : C’est clair que tu as plus de contrôle en fait. Et après, si tu as des problèmes, c’est toi le responsable uniquement. Ce qui a ses avantages et ses inconvénients aussi. Enfin, plutôt des avantages. Mais, voilà. C’est un peu la définition d’être indépendant, d’être entrepreneur. Et donc, oui, tu as commencé à monter tes sites quand tu étais salarié. Donc finalement, c’était progressif. D’ailleurs, comme pas mal de monde qui se lance un peu dans le web ou qui commence un peu à se lancer dans l’entreprenariat. Il y a une partie des gens qui commencent à monter leurs trucs lorsqu’ils sont encore salariés.
Kevin : Totalement oui. Et totalement, et c’était à la fois rassurant et en même temps, c’était des premiers sites. C’est vrai que des fois, tu te lances totalement, tu te dis allez c’est bon j’ai trouvé, ça va être ça. Moi, ça n’a pas du tout été ça. Au début, j’ai démarré mes premiers chiffres parce que j’avais la chance de vivre avec un coloc qui en faisait déjà. Et je me suis dit, tiens c’est vrai que c’est une bonne idée. J’ai étudié un petit peu le domaine, qui n’était pas forcément la solution qui allait me convenir. Donc, j’ai commencé par ça, parce que c’est la première chose. Mais ça aurait pu être le e-commerce. Il faut dire que j’ai commencé parce qui m’est tombé sur les lieux et puis finalement, me correspondait bien parce que ça correspondait à ma vision du travail, ça correspondait à mes compétences aussi. Il ne faut pas se mentir, tu as là aussi où tu as l’impression de comprendre et d’être plutôt doué dans le domaine. Mais, c’est vrai que ça correspondait à ce moment là à tout ça.
Fabrice : Ok. Et tu me disais donc ? Je ne sais pas si je te l’ai déjà dit, mais tu gères plusieurs sites de niche. Alors, pour ceux qui ne savent pas ce que c’est. Un site de niche, c’est un site spécialisé comme son nom l’indique sur une niche, sur un thème en fait. Et Kevin, enfin ceux qui ont des sites de niche les monétisent, gagent de l’argent grâce à l’affiliation, grâce à Adsense, voir parfois en vendant des produits. C’est ça Kevin, j’ai bien résumé ?
Kevin : Exactement. C’est ça.
Fabrice : Donc, tu en gères une dizaine, tu fais aussi du consulting sur ce domaine ? Tu aides les gens à monter leurs sites de niche, etc. C’est ça ?
Kevin : C’est ça exactement.
Fabrice : Et en fait, tu as été autodidacte. Si j’ai bien compris, tu as tout appris sur le tas par toi-même.
Kevin : Totalement oui. Alors, j’ai eu la chance encore une fois de vivre en colocation avec un coloc top qui bosse toujours d’ailleurs dans le domaine et qui du coup à l’époque m’a fourni les bonnes ressources. Mais, effectivement, c’était complètement autodidacte avec ses hauts et ses bas. Mais c’est ça aussi qui faisait que c’était excitant, parce que c’était tout neuf. Du coup, ça me motivait et je passais des heures le soir, le weekend, pour essayer de comprendre un petit peu comment tout ça se passait. Il y avait des ressources absolument géniales sur le marché aux Etats-Unis principalement, il ne faut pas se mentir.
Fabrice : Comme c’est souvent le cas.
Kevin : Voilà. Et c’est vrai que du coup, ça était une période excitante d’apprentissage, voir les premiers résultats, de découvrir des choses. J’étais totalement hors de ma zone de confort, ce que j’adorais aussi, puisque je maîtrisais très bien le boulot que je faisais dans ma société et ça, c’était totalement neuf. J’étais responsable affiliation et je gérais pas mal de sites pour la société. Mais, un de ceux auxquels je ne touchais absolument pas, c’était celui du référencement. Et donc, c’était super excitant en fait de rentrer chez soi et de bosser sur le seul truc que je ne pouvais pas faire la journée, mais qui me paraissait comme le moyen le plus simple, le plus automatisable possible pour gagner de l’argent dans le futur.
Fabrice : Oui. Donc, c’est à partir de ça… Ces sites de niche, c’est… Il y a plusieurs sortes de business sur Internet, je ne peux pas tous les énumérer mais toi sur les sites de niche, l’avantage c’est ce qu’il permet de fournir des revenus, alors je n’aime pas dire le mot passif, parce qu’il y a beaucoup de travail en amont.
Kevin : Voilà. Résiduel on peut dire.
Fabrice : Voilà. C’est plutôt le terme associé. C’est ce qui t’a permis de voyager, de travailler sur la route, de vivre où tu veux. Là, on fait ce petit Skye là en direct de San Francisco. Kevin a visité de la famille. T’étais juste avant en France pour la naissance de la fille. Alors, je ne sais plus si c’est une fille ou un fils ?
Kevin : C’est un petit garçon. Le premier petit garçon de ma petite sœur.
Fabrice : C’est ça. Donc, c’est génial de bouger un peu partout, de passer du temps avec ta famille également. C’est un des avantages aussi parce que souvent, on pense digital nomade, on pense à aller vivre sur les cocotiers, etc. Alors, bien sûr, c’est clair que c’est une super option. Mais, il y a aussi simplement la possibilité de vivre dans un village ouvert, dans un petit coin de France, et de passer parfois un mois après de sa famille, qui est aux quatre coins de la France. C’est aussi un des gros avantages.
Kevin : C’est exactement ça, sa famille ou chez des amis puisque on peut avoir pas mal d’amis au Philippine. Seulement, aujourd’hui la plupart des amis que j’avais là-bas vivent un peu partout. Par exemple, en nouvelles Zélande ou autre. Et c’est vrai qu’une fois que tu as fait ta liberté, et bien c’est toi qui a le choix et on en revient sur la notion de contrôler ta liberté géographique et autres. Et tu as la possibilité d’aller voir ces personnes là, de passer du temps avec. Et pour moi, c’était super important et ça faisait partie des critères de choix de ce que je voulais faire.
Nomade digital aux Philippines !
Fabrice : D’accord. Et alors, avant de parler plus digital nomade, on va revenir un peu après sur le sujet. Mais, parlons aussi Philippine quand même. Alors, la Philippine, moi c’est une destination que je ne connais pas encore. Ça fait plusieurs années que je souhaite y aller. Alors, arrête-moi si je me trompe. Mais, moi quand je pense Philippine, je pense site de plongée, île, belle plage et des paysages de rivières, de montagnes. C’est quoi la vérité ? Ça colle à la réalité ?
Kevin : ça colle à la réalité dès que tu sors de la ville principale, qui elle ressemble à toutes les grosses villes que tu pourras croiser à travers le monde avec un seuil de pauvreté quand même plus élevé. On ne va pas se mentir. Mais, c’est vrai que quand tu sors et que tu pars dans les provinces de Philippe, c’est exactement, tu as accès parmi les plus belles plages du monde, tu as accès à la montagne. Tu as accès aux plages de sable, tu as accès aux rivières. Tu as accès à une variété assez riche d’environnements et qui est super agréable quand tu aimes voyager, il ne faut pas forcément avoir envie d’avoir internet tout le temps. Mais, pour se dépayser et voyager, c’est vraiment génial.
Fabrice : Toi, ça c’est un des points forts des Philippines, cette diversité par rapport à d’autres pays d’Asie du Sud-est ?
Kevin : Oui. 100 % oui ! Même si le plus gros avantage du Philippine reste la plage, ça reste un pays où la plupart des gens qui viennent partent à la plage, c’est quand même un pays qui offre une certaine diversité. Donc, si tu n’as pas envie de faire que de la plage, tu peux aller voir d’autres choses et ça, c’est intéressant.
Fabrice : D’accord. Il y a des hautes montagnes. Enfin, je sais en tous cas qu’il y a des volcans ?
Kevin : La plus haute est à 3000 mètres.
Fabrice : Ah oui quand même d’accord.
Kevin : En tous cas, tu as quelques randonnés sympas à faire au nord des Philippine. Tu as les rivières, un petit peu au nord de ça, tu as inaudible qui est une super rando et qui fait un tout petit peu moins de 3000 d’altitude. Donc, oui, tu as de quoi faire.
Fabrice : Et pour le visa, c’est comme la plupart des autres pays du Sud-est ? 30 jours renouvelables ?
Kevin : C’est ça, 30 jours et ensuite tu peux le renouveler pour une période de deux mois en général. C’est la plus simple. Ça coute à peu près… Je ne sais pas… ce n’est pas donné surtout la première fois si tu restes plus de 59 jours. C’est quand même un visa qui va te coûter à peu près 50€ par mois. Les prix ont augmenté ces dernières années. Mais tu peux après en fait profiter davantage, c’est que tu peux rester dans le pays de manière définie. C’est-à-dire, que tu peux vraiment renouveler tous les deux ou tous les trois mois. Cela dépend du nombre de visas que tu peux demander au bureau d’inauguration, ça se fait en… Moi, je l’ai toujours fait en un après-midi. La dernière fois que je suis allé, ça s’est fait en deux jours plutôt, ils m’ont demandé de revenir le lendemain, ou deux jours après pour que récupèrer mon visa. Mais tu peux vraiment demander une période. Tu peux rester aussi longtemps que tu veux.
Fabrice : Ah oui ? Avec un visa touriste, tu peux rester 12 mois consécutifs ?
Kevin : Oui, exactement. 12 mois consécutifs à partir du moment où tu vas toujours le renouveler bien entendu. Et puis, tu paies ton renouvellement du visa. Ils sont ravis que tu restes dans le pays.
Fabrice : Ah oui ! Mais, c’est hyper rare ça, même au Asie du Sud-est où ils sont assez cool parce qu’en Thaïlande c’est plus compliqué. Maintenant, parfois, il faut sortir du pays. Tu as un nombre de jours limités. Parfois, c’est la moitié de l’année. Alors je ne savais pas… Carrément les Philippines. Ah oui ! C’est open bar quoi !
Kevin : Oui, c’est ça. Tu n’as aucune obligation de quitter le pays. Maintenant, on ne va pas se mentir. Vu le prix du visa, tu vois, c’est 50€ par mois à peu près, je pense que c’est à peu près 50€ par mois, je ne l’ai renouvelé qu’une ou deux fois depuis que je suis retourné. Donc, j’ai eu des prix. J’ai dû repayer pour ma carte de touriste, etc. Donc, le prix est un peu plus élevé. Mais ça doit être une moyenne à 50€. Des fois finalement le prix vaut le coup d’aller acheter un billet d’avion et faire un petit aller-retour ailleurs. C’est la sensation que j’ai par moment. Mais, tu n’es pas obligé de le faire. Tu peux rester dans le pays 12 mois, 24 mois tant que tu renouvelles ton visa, il n y a aucun problème.
Fabrice : Oui. Il faut dire qu’il y a des compagnies comme Airasia, l’aller-retour pour les pays voisins n’est pas forcément très cher.
Kevin : Exactement. Donc, en fait, en général, j’alterne entre ça et le renouvellement de mon visa.
Fabrice : D’accord. Et alors, question budget là. Il te faut un budget de combien en gros sur le mois, tu as une idée un petit peu des petits restos ?
Kevin : Alors, la beauté des Philippines, c’est que tu as vraiment tous les niveaux. Tu peux aussi évidemment vivre comme un local ou en tous cas dans des hôtels ou des petits bungalows en dehors des plages selon les destinations à des prix vraiment très bas. Là, par exemple, il n y a pas très longtemps, j’étais sur une petite île où ils faisaient une sorte d’énorme camping. C’est-à-dire, un camping de luxe, tu n’as pas vraiment une tente.. Là, c’était peut-être du 20€ par jour, quelque chose comme ça, mais tu peux aller encore plus bas si tu as vas dans des îles encore moins visitées, tu peux facilement tomber à 10€ par jour peut-être de budget.
Fabrice : D’accord.
Kevin : Mais, si tu as envie d’être dans un hôtel de luxe au même endroit, tu vas pouvoir probablement trouver des chambres à 50, 60€ la nuit. Et avoir un niveau de confort assez élevé. Donc, il y a vraiment tout. Mais, j’ai tendance à penser qu’au Philippine, avec 500 à 1000€ par mois, tu es vraiment très bien.
Fabrice : Donc, c’est un peu comparable au Vietnam, Thaïlande à peu près ?
Kevin : Voilà, c’est ça. Ce qui coûte le plus cher c’est les billets d’avion forcément puisque c’est des îles au Philippine. Donc, dès que tu veux aller d’une île à l’autre en général, il faut prendre un avion. Il n y a pas vraiment encore des trajets maritimes bien établis entre toutes les îles. Donc, c’est surtout ça qui coûte cher en général, c’est quand tu dois reprendre un avion pour aller d’une île à l’autre pendant que tu es entrain de voyager.
Fabrice : Et en un mois, tu vois l’essentiel au Philippine ?
Kevin : Non, en un mois, tu ne peux pas faire … Vu que tu dois prendre l’avion à chaque fois entre chaque destination. C’est vrai que c’est assez difficile de passer de 3 à 5 jours par destination. En dessous de ça, tu peux vite te retrouver avec une journée de trajet, une journée sur place et une deuxième journée dans les transports. Donc c’est plutôt une destination et deux nuits par semaine on va dire.
Fabrice : D’accord. Okay, je vois. Et alors, dis-moi, j’ai une question : les gens parlent espagnol, non plus trop non ? Parce que sinon c’est une colonie espagnole. Mais, ça fait un petit bail.
Kevin : Oui, ils ont été occupés pendant 300 ans par les espagnols puis pendant 50 ans par les américains. Mais, en fait, c’est la culture américaine qui a pris le dessus. Donc, il y a toujours un fort encrage espagnol. Il y a énormément de familles qui ont des racines espagnoles et qui ont de la famille en Espagne. Mais, l’espagnol n’est plus une langue parlée, même par les plus anciens. Ça a complètement disparu. L’architecture espagnole a disparu dans la plupart des endroits, ça reste dans quelques îles ou dans un quartier. Et c’est super. D’ailleurs, c’est de très beaux endroits. Mais, ça était complètement effacé en fait au cours des dizaines dernières années où il n y a pas eu l’espagnol pour entretenir la culture. Et ça était remplacé par du local ou par une influence américaine beaucoup moins esthétique. Et du coup, c’est l’anglais la langue – je vais dire – la langue numéro 1. Mais, ce n’est pas vrai parce que la langue numéro 1, c’est bien entendu le philippin. Mais, la nouvelle génération en tous cas et même les générations de nos parents parlent parfaitement anglais et donc, c’est vraiment la langue qui fait tourner le pays.
Fabrice : Ah c’est dommage. C’était sympa l’idée, cette présence, cette sculpture hispanophone en Asie du Sud-est. C’est dommage que ce temps de la culture philippine a disparu face à l’impérialisme culturel américain, c’est une culture à l’américain.
Kevin : C’est un pays qui a quand même beaucoup souffert. Ils étaient au milieu de toutes les guerres. Donc, c’est vrai que ça était aussi bien attaqué par les japonais. Tu sais, tout le monde a pris un petit peu les Philippines comme base au cours des différentes guerres qui se sont succédé. Et cela a beaucoup impacté dans l’architecture puisque les bombardements et tout ça, ça n’a pas fait du bien. Il ne faut pas se mentir. Et aujourd’hui, il y a très peu finalement de traces de ce qui a été la culture espagnole dans le pays. Tu la retrouves encore dans le langage. Par exemple, tous les instruments dans la cuisine sont en espagnol, c’est assez amusant. Donc, par pièce, tu peux être dans une pièce où tout est en espagnol en fait. Alors, que dans le reste du langage, ça va être assez rare d’avoir de l’ espagnol.
Fabrice : D’accord. C’est assez drôle, oui. Et une autre question, c’est un hub pour digital nomade les Philippines, il y en a beaucoup qui vivent là quelques mois comme au Thaïlande ? Thaïlande, toi tu connais sans doute un véritable hub pour digital nomade, parce qu’on retrouve ça un peu dans une ville, dans certaines villes au Philippine ?
Kevin : Alors, tu le retrouves un petit peu moins pour une raison principale qui est la qualité de l’internet.
Fabrice : D’accord.
Kevin : Parce qu’à part Mali la capitale, tu n’es pas à l’endroit où tu as forcément envie de vivre aux Philippines, ça serait dommage. Et puis, elle est plus en bord de plage, elle t’offre un accès beaucoup plus facile à des endroits un peu exotiques.
Donc, là-bas, on sent qu’il y a un petit peu plus de digitale nomade. Mais, c’est vrai que dans le reste des Philippine, il y a des hubs vraiment géniaux, qui ont vraiment un énorme potentiel mais qui n’ont pas encore aujourd’hui la connexion internet. Mais où Internet est très faible et pour y voir passer plusieurs séjours, ça peut être vraiment difficile, on ne pourrait pas enregistrer ce podcast par exemple si j’étais là-bas puisque la qualité ne serait pas assez bonne. Je pourrais traiter mes emails. Je pourrais travailler assez correctement le matin au Philippine. Par contre le soir, au moment où tout le monde se connecte sur son téléphone ou en ligne, il y avait plus la possibilité de faire quoi que ce soit. Donc, c’est probablement ce qui est limite aujourd’hui l’afflux de digital nomade. Fabrice : Et même en 4G c’est moyen ?
Kevin : Même en 4G, c’est moyen selon les heures, ça fonctionnait très bien le matin par exemple comme je te le disais mais le soir beaucoup moins. Impossible de faire du skype.
Le parcours en tant que digital nomade
Fabrice : D’accord. Alors, revenons un peu sur ton parcours après cette parenthèse au Philippine. Donc, après quelques temps, tu m’as un peu raconté ton parcours, tu as profité du fait de tes revenus, de ton travail de digital nomade, de ton activité pour prendre un peu la route, pour vadrouiller en Asie du Sud-est, est-ce que tu peux me résumer ces quelques années sur la route ?
Kevin : Alors te résumer mes quelques années sur la route… Et bien il n y a pas eu que la ligne du Sud-est, au début d’ailleurs même quand je suis parti des Philippines, je n’ai pas voulu retourner tout de suite en Asie, donc, j’ai fait la nouvelle Zélande, l’année dernière j’étais en Californie pendant 3 mois. J’ai vécu aussi dans plusieurs villes d’Europe ou de France. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en fait sur les deux dernières années, j’ai dû passer trois ou quatre mois à Paris, la ville dans laquelle j’avais vécu avant. Mais je suis aussi allé explorer ailleurs, puisque ce qui se passait dans les Alpes, ce qui se passait dans le sud de La France, les régions je connaissais moins. Après en pays plus exotiques, j’ai passé quelques mois en Indonésie, quelques mois aux nouvelle Zélande, quelques mois au États-Unis, j’ai fait des voyages un petit peu partout en Asie du Sud-est mais sur des périodes plus courtes. Mais là maintenant, je retourne voyager de nouveau en Asie du Sud-est. Mais quand je suis parti, il y avait une vraie volonté de voir s’il n y avait pas un autre endroit qui pouvait m’attirer, c’est pour ça que j’ai passé pas mal de temps, à faire le digital nomade en Europe et dans d’autres pays.
Fabrice : Et alors une question. Ce n’est pas trop difficile de trouver un rythme entre boulot et voyage ? Quel a été l’évolution un peu du rythme, puisque tu bougeais au début tous les 3 jours. Maintenant, tu te poses plusieurs mois. Comment tu as vécu ça en fait ?
Kevin : C’est ça. C’était super difficile parce qu’au début c’était un petit peu une fuite en avant, comme je te disais, quand je suis arrivé en France, j’ai plus cherché à rompre le petit blues que j’avais d’avoir quitté ma vie au Philippine, mon groupe de potes, etc. Donc, au début, c’était une semaine par endroit, c’était assez rapide. Il n y avait jamais la possibilité vraiment de m’installer et de travailler. Et donc, après, j’ai commencé à ralentir au bout de deux mois, deux mois et demi, à bouger tous les quelques jours, j’ai commencé à passer un mois par endroit et j’ai tenu ce rythme pendant presque deux ans. Donc, pendant deux ans, j’ai fait un mois, deux mois maximum par endroit, ce qui m’a permis de trouver un semblant de stabilité au niveau du boulot. Mais, ensuite, il y a l’envie d’avoir une certaine stabilité émotionnelle et géographique aussi qui a commencé à s’installer et surtout la réalisation aussi qu’en trente jours, tu ne fais pas tout dans un pays. Et qu’en fait, tu vois plus la surface, j’aime beaucoup passer plus de temps en fait, connecter vraiment avec les gens pour aller découvrir des choses que tu ne découvres pas forcément quand tu es juste là en touriste, et que 30 jours ça reste une durée que beaucoup de gens ne passent pas dans des endroits. Mais, ça reste extrêmement court pour pouvoir prétendre connaître le pays, la culture, l’alimentation, les coutumes ou quoi que ce soit.
Donc, c’est vrai qu’aujourd’hui, j’essaie de ralentir de plus en plus mon style de vie et d’aller me poser un petit peu plus longtemps dans les pays que je choisis. Cela ne m’empêche pas d’aller faire des séjours très courts ou plus courts en pure vacances dans des nouveaux pays. Mais, j’aime bien passer plus de temps désormais dans les endroits que je visite.
Fabrice : Oui, il faut dire qu’en effet, comme tu disais, il y a plusieurs besoins nécessaires, plusieurs formes de stabilité. Alors, tout d’abord, quand tu travailles sur la route, il y a quelque chose qui est importante, c’est la productivité. Et la productivité parfois enfin, non ce n’est même pas parfois, c’est même une obligation, il faut une certaine routine en fait finalement. Il faut une certaine routine, surtout si tu travailles sur des projets un peu de fonds, etc. Tu ne peux pas bouger tous les jours. Alors, parce que ton esprit, il faut ensuite, re-concentrer, il faut je ne sais pas, tu as besoin d’une routine, tu as besoin d’un focus et pour ça, il faut rester au même endroit un certain temps.
Kevin : Exactement, tu as une routine, et souvent, on pense à la routine travail. Souvent, on pose la question de la routine émotionnelle : comment tu fais pour gérer les relations, qu’elles soient amoureuses ou amicales. Mais, moi, il y a aussi une problématique, qui est ma routine alimentaire ou ma routine sportive. Puisque dès que tu changes d’endroit, tu n’as plus accès aux mêmes salles de sport, par exemple. Tu n’as plus accès aux mêmes petits marchés ou supermarchés selon l’endroit où tu vas faire tes courses. Et en fait, ça peut chambouler tout. Tu n’as plus la même routine de sommeil. Et c’est vrai que plus tu bouges et plus tu chamboules et tu t’empêches d’avoir cette petite routine qui au début ça reste complètement farfelue, tu te dis je ne suis pas digital nomade pour faire des routines en quoi que ce soit. Mais finalement, quand tu deviens un petit peu plus mature dans le domaine, tu réalises que tu as aussi besoin de routines. Donc, ce n’est pas pour ça que ça va t’empêcher de profiter de ton voyage et de ton style de vie, au contraire, ça peut même le rendre meilleur parce que ça va être encore une fois plus un contrôle de ton corps, de ton alimentation, de ton esprit, etc.
Fabrice : Et pour toi, quel était le meilleur équilibre, moi c’est un peu mon cas plutôt. C’est-à-dire, tu te poses je ne sais pas une semaine, un mois, tu bosses à fond. Après, tu te dis allez op deux semaines en pure voyage ou c’est plus un mixte ?
Kevin : C’est ce que j’essaie de faire désormais oui. Au début, je faisais beaucoup les deux en même temps. C’est-à-dire, je me disais, allez ce matin tu travailles, l’après-midi, tu vas visiter.
Fabrice : Ce n’est pas mal aussi.
Kevin : Mais, ce n’était pas du tout convenable pour moi, parce qu’il y avait des jours où je n’avais pas du tout envie de travailler et du coup, je me disais, et bien non ce matin, je n’ai pas envie de travailler. Et en fait, j’avais vraiment la sensation d’avoir perdu mon temps. C’est-à-dire que je n’avais pas profité de la ville. Mais en même temps, je n’ai pas fait grand-chose sur mon ordinateur et d’autres jours où je me disais tiens aujourd’hui, tu vas visiter et puis, en fait, je n’y suis pas allée parce que – je ne sais pas – il pleuvait ou quoi que ce soit. Et donc, c’était assez frustrant en fait ce mode. Donc, là maintenant, je suis plus sur des périodes où j’essaie de … D’ailleurs, c’est pour ça que j’essaie de me poser un petit peu plus longtemps, de me dire tiens là pour peut-être un mois, deux mois, trois mois, j’ai ce projet, je vais bosser dessus. Et ça ne va pas m’empêcher de partir en weekend de temps en temps. Mais au bout de trois mois, je vais peut-être partir une semaine ou deux semaines, un mois ou deux mois dans une destination où là j’y vais avec un objectif qui sera beaucoup plus de découvertes et beaucoup moins de travail.
Fabrice : Voilà. Ça, c’est la stabilité productive. Tu as la stabilité relationnelle. Et ça, c’est une question qui revient souvent par rapport au mode de vie digital nomade, c’était une question, je me rappelle qui était revenue lorsque j’avais fait cet événement à Paris, je ne sais pas si tu as vu passé en Septembre dernier, le digital nomade starter, d’ailleurs que je vais reproduire, qui est la deuxième édition qui aura lieu cette année en septembre, je mettrai le lien dans la description pour ceux que ça intéressent. Et je me rappelle une question d’un participant c’était : « Bon, alors au niveau des relations, comment vous faites ? En relations amicales, mais il voulait dire aussi relations amoureuses. Et là, je lui avais répondu : « Et bien, en gros, il y a trois possibilités : Soit tu as une copine qui reste à la maison, qui reste à ta base, qui reste dans ton pays. Enfin, je ne sais pas suivant les différentes configurations. Elle t’attend et toi, tu pars un ou deux mois, voilà. Soit, elle vient avec toi et dans ce cas, c’est toi un peu qui bosse, qui fournit un peu les revenus, enfin voilà. Soit, les digitales nomades comme toi. Non ? C’est un peu les trois possibilités que j’ai rencontrées autour de moi.
Kevin : C’est ça. C’est exactement ça. C’est aussi une question qu’on m’a posé, j’avais fait une conférence à Paris sur le nomade digital avec 4 autres personnes. Donc, c’est bien. Du coup, est-ce que vous êtes célibataires parce que vous êtes digitales nomades. [rire] Et c’est vrai que moi, c’est vrai qu’on ne présente pas le bon exemple. Mais, c’est la réalité. Il y a des problématiques qui sont liées à la stabilité émotionnelle et à la stabilité d’une relation quand tu as ce mode de vie. Et tu l’as dit il y a trois solutions. Et il faut réussir à trouver celle qui te convient et celle qui convient aussi à ta partenaire potentielle ou ton partenaire potentiel le mieux.
Fabrice : Mais je dirais que c’est peut-être un peu plus masculin. Il y a un peu plus d’hommes sans doute qui ont embrassé ce mode de vie ? Peut-être…
Kevin : Oui. Je ne saurai pas. J’aurais tendance à dire oui par rapport au nombre de digitales nomades que j’ai pu croisés et qui étaient des hommes. Mais, j’ai la sensation qu’il y en a de plus en plus en tous cas qui sont des femmes. Donc, oui sur le nombre global. Mais non, sur la tendance évolutive.
Fabrice : Toi, quelle est ta réflexion par rapport à un peu ce monde de digitale nomadisme qui se développe, enfin, qui est surtout développé chez les Anglo-Saxonnes en France ? Bon, bien sûr ça commence mais c’est peut-être moins médiatisé en tous cas. C’est pour ça que le terme en anglais, qui n’accroche pas, je ne sais pas. Mais, moi médiatisé je trouve qu’aux Etats-Unis, etc. Tu vois ça comment toi ? C’est un mode de vie de ces quelques années, ou c’est un passage, c’est un passage dans la vie où tu peux vraiment… où il y a vraiment des gens qui font ça, quittent leur villes en fait ?
Kevin : Et bien c’est une excellente question. Je n’ai pas la réponse. Je ne sais pas. Je ne sais pas parce que moi je vois que mon style de vie évolue. Je crois que je ralentis les voyages. Je vois que j’accorde plus d’importance à cette stabilité émotionnelle par exemple ou à cette routine, productivité ou quoi que ce soit. Donc, je pense qu’effectivement, tu peux évoluer jusqu’à un moment où tu vas voir peut-être une base qui sera à 90 % dit-on la même. Mais, je te disais en tout début de podcast, la raison pour laquelle j’ai voulu à bosser sur internet, c’était pour avoir la liberté de faire ce que je voulais quand je voulais. Et je pense que ce n’est pas forcément… Et c’est quelque chose que je disais d’ailleurs dans cette conférence. Je serai peut-être le digitale nomade qui vais avoir la liberté de bouger, pas l’obligation de le faire.
Fabrice : Voilà exactement. C’est avoir le choix en fait.
Kevin : Exactement. Et tant que tu as cette liberté de bouger où tu veux quand tu veux, ça peut être pour moi de vivre à Toulouse avec mes parents et simplement avoir la liberté tous les mois d’aller passer une semaine chez des amis ou de la famille ailleurs en France. Ça serait du digital nomadisme également, et peut-être que ça ferait sourire certains : Super, on peut être nomade digitale franco-français. Mais, il ne faut pas avoir… Ce n’est pas parce que tu ne voyages pas aux quatre coins du monde que t’es pas un nomade ou que t’as pas un esprit ou une mentalité de nomades. Et pour moi, c’est pour ça que la vraie définition d’un digitale nomade, c’est quelqu’un qui a la liberté de pouvoir le faire s’il le souhaite. Mais, ce n’est pas l’obligation d’avoir à le faire.
Fabrice : Je suis tout à fait d’accord avec toi, parce que c’est vrai qu’on a parfois l’image de digitale nomade qui bouge tous les deux mois, qui change de pays tous les deux mois, etc. Mais, en fait, dans la réalité, il y a très peu de gens qui font ça ou alors pas très longtemps. Peut-être qu’ils font ça deux ou trois années. Et la plupart de ceux que j’ai rencontrés qui font ça sur le long terme, ils sont en couple déjà.
Kevin : Oui.
La vie du digital nomad
Fabrice : C’est quasiment une obligation…
Kevin : Oui, le nomadisme digital…
Fabrice : Oui, je ne connais personne. Enfin, je n’ai jamais rencontré un célibataire qui fait ça, qui bouge tous les deux mois sur plusieurs années. Ce n’est pas émotionnellement. Enfin, comme on en a parlé juste avant, en fait, ce n’est pas vivable à un moment tu as envie de te poser, de stabilité en fait ! Et en effet, ce qui a le plus d’importance, c’est d’avoir le choix, de pouvoir le faire c’est ça le digital nomade, ce n’est pas forcément le vivre au quotidien tout le temps que… Enfin, je veux dire que ton quotidien colle vraiment à cette définition, à cette image du digital nomade qu’on a tous. Enfin, que la plupart des gens ont. Le mec qui bosse là sur la plage, etc. Non, ce n’est pas ça en fait. C’est plus derrière ça, c’est ce choix, cette liberté de pouvoir voyager et vivre où tu veux même si tu ne le fais pas 365 jours par an.
Kevin : Exactement. C’est la liberté d’aller bosser avec ton ordinateur à la plage si tu as envie de le faire ou la liberté d’être chez toi ou en famille si tu as envie de le faire.
Fabrice : Voilà. Tiens une question vraiment pratique là par rapport au mode de vie digital nomade, pour ce qui est du logement, le type de logement que tu as choisi a évolué depuis quelques années. Alors, j’imagine peut-être au début, tu es passé… Enfin, ça ne te dérangeait pas de bosser dans les hôtels ou les guest-house, etc. Mais, j’imagine que tu as changé un peu peut-être depuis ?
Kevin : Aujourd’hui, c’est principalement Airbnb. C’est vrai que… Oui, c’est principalement des Airbnb. Après, ça dépend des destinations. Il y a des endroits où quand je m’installe pendant une durée assez longue, j’aime bien avoir mon propre chez moi, d’autres où ça ne me dérange pas d’aller habiter chez l’habitant, peut-être prendre un Airbnb, prendre juste une chambre dans un appartement pour pouvoir être directement en contact avec des gens sur place. C’est ce que j’ai fait un petit peu l’année dernière en Californie, en allant vivre, en louant des Airbnb dans des maisons américaines. Mais, 90% du temps sauf si je suis en famille ou chez des amis, je réservais mes locations sur Airbnb.
Fabrice : Très bien. Oui, c’est en effet la plupart des en effet, il y a toujours la question de la productivité, c’est quand même difficile d’être productif dans une guest-house avec plein d’australiens bourrés le soir, etc. On a tous connu ça en Asie du sud-est, n’est ce pas ?
Kevin : C’est ça. Si je décide de partir voyager, de passer des nuits en hôtels ou quoi que ce soit, dans ce cas là c’est des pures vacances et dans ce cas là, la question de productivité ne se pose plus. Et effectivement, les logements peuvent varier aussi bien du logement chez l’habitant ou logement dans ta tente ou logement dans une auberge de jeunesse ou quoi que ce soit ou même dans un hôtel selon les endroits. Mais, c’est un cas différent dans ce cas là de la vie de tous les jours, où dans la vie de tous les jours quand je suis posé dans un endroit un peu plus longtemps effectivement.
Fabrice : Alors Kevin comment tu vois tes 5 prochaines années ? La question qui tue…
Kevin : A l’identique des 3 dernières. [Rire]
Fabrice : Et bien au moins c’est ça. Voilà une réponse.
Kevin : Après ce rythme idéal évolue aussi avec l’âge. Donc, si ça trouve dans 5 ans, le rythme idéal là ne sera pas le rythme idéal que j’aimerais vivre dans 5 ans. Mais c’est je pense que mes voyages vont continuer à se ralentir. C’est-à-dire que je vais continuer à essayer de bâtir cette stabilité et trouver un équilibre entre les périodes de travail, les périodes en famille encore plus maintenant avec mon neuveu en France. C’est vrai que ça me motive aussi de revenir un petit peu plus souvent et de le voir. Et cette période de pure aventure où tu prends ton sac à dos, et tu laisses l’ordinateur de côté le plus longtemps possible.
Fabrice : Voilà un objectif de moins, voilà une réponse claire. Et c’est ce que tu fais déjà dans les 5 prochaines années, ça va continuer, c’est clair, il n y a pas de raison pour. Tu aimerais aller où là un peu ? Tu aimerais visiter, découvrir quelle région du monde ?
Kevin : Et bien, j’avais énormément apprécié la Californie l’année dernière avec tous ces clichés et tout ce que j’avais en tête, qui n’était pas forcément positif sur les États-Unis. Et en fait, je suis vraiment tombé sous le charme de la diversité offerte par la Californie. Je n’ai pas visité d’autres États, donc, je ne vais pas juger le reste. Mais, la montagne, etc. J’ai vraiment adoré. Et donc là, je suis content d’y être de nouveau. Ce n’est que quelques semaines, enfin, je vais retourner aux Philippines, mais le prochain mois, ça va être vraiment consacré au travail et trouver des alternatives qui vont permettre à ma copine en ce moment de trouver potentiellement de quoi me suivre un petit peu plus en voyage. Donc, je pense que les prochains mois, ça va être les Philippines. Et ensuite, j’aimerais beaucoup trouver une autre destination : soit une destination ensoleillée, soit venir acheter un terrain, une maison dans le sud de la France et venir y passer quelques mois pour mettre cette case on va dire, on en parlait tout à l’heure, on parlait de stabilité. J’aime beaucoup les visions des trois fois quatre mois par exemple en France avec la famille et les amis, quatre mois au Philippine qui est ma deuxième maison, et 3 ou 4 mois sur la route. Donc, c’est un de mes prochains gros objectifs, c’est de bâtir cette case 3 ou 4 mois en France en ayant mon chez moi dans une région que j’aime beaucoup et de pouvoir y aller du coup de manière un petit peu plus excitée que ce que je peux faire aujourd’hui.
Fabrice : Et donc, pour ça, il faut aussi que ta copine se mette un peu au Business sur Internet.
Kevin : Exactement, c’est ça.
Fabrice : Ça serait l’idéal.
Kevin : Exactement. Après en destination voyage, il y en a plein, j’aimerais beaucoup faire l’Australie. J’ai fait les nouvelles Zélande il y a deux ans. Et ça m’a donné beaucoup envie de le faire. Et ça sera probablement sur la liste tôt ou tard. Voilà. Il y a toujours plein de rêves, la liste des pays est très longue. Mais, on verra comment ça se passe. Je n’aime pas beaucoup faire des planches en effet pendant longtemps avoir toujours la prochaine destination planifiée, etc. Et là, c’est peut-être une des premières années où je vire au plan des voyages à part celui d’être au Philippine et de renforcer cette stabilité et puis de voir quelles sont les autres opportunités.
Fabrice : Tu vois, on est pareils. En ce moment, on pose toujours la même question au début de l’année. Alors, tes voyages cette année ? En fait, souvent, je n’ai rien de prévu en fait. On pense que comme je suis bloggeur voyage, j’ai tout prévu sur l’année, mais non en fait ! La plupart du temps non. Et là, à part un prochain voyage au Mexique en Avril, je ne sais pas la suite en fait et j’aime bien, je préfère. En fait, j’ai toujours un peu fonctionné comme ça. Donc, je n’ai pas trop changé par rapport à ça. Et j’aime bien cet imprévu, cette liberté de tout dire, tu peux changer selon tes envies dans deux ou trois mois. Je dirai tiens pourquoi pas là. Voilà, c’est cool.
Kevin : Exactement, on a parlé de la liberté de pouvoir faire ce que tu veux quand tu veux et ça fait partie des avantages, c’est que tu n’as pas besoin de planifier finalement tous les voyages de l’année puisque à tout moment, tu peux décider sur quelques semaines ou quelques mois de partir de l’endroit où tu es et d’aller explorer un petit peu, que ce soit pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois. Et ça fait plaisir et ça fait du bien aussi de le savoir. Ce n’est pas forcément quelque chose que j’avais réalisée depuis le début. Au début, j’avais toujours la sensation qu’il fallait que je sache où j’allais. Ensuite, pour avoir cette sensation de contrôle, de ma productivité et autres. Puis, au final aujourd’hui j’accepte simplement qu’étant donné que j’ai la liberté de choisir, de partir et d’aller où je veux, je n’ai pas besoin de le planifier : Le moment où cette envie viendra et bien je le ferai.
Fabrice : Exactement. C’est une belle vision des choses je trouve, parce que de toutes manières, quand tu fais ce boulot, quand tu aimes voyager, enfin, surtout quand tu es digitale nomade, tu fais ça surtout parce que tu aimes la liberté, tu es tombé amoureux de la liberté. Enfin, moi, c’est mon cas en tous cas. Et c’est ce que permet ce mode de vie. Moi je pense que c’est la réalité, on n’est jamais totalement libres. Mais, le but, c’est de tendre dans la vie, je trouve, enfin, moi ça a toujours été mon créneau de tendre vers le plus de liberté possible. Et ça, ça passe par avoir le plus de choix possibles dans la vie.
Kevin : C’est ça.
Fabrice : C’est-à-dire d’avoir plus de choix, d’avoir pas seulement la sensation mais le pouvoir de pouvoir choisir plus possible. Voilà, c’est ça la…
Kevin : C’est ça. La vraie liberté c’est d’avoir le choix. Des choix qui sont parfois difficiles, parfois pas. Mais, le fait d’avoir le choix est une liberté que certaines personnes n’ont pas. C’est une très bonne, c’est vraiment une destination de la liberté, celle d’avoir le choix.
Fabrice : Merci Kevin pour ce podcast. Je crois qu’on a fait le tour de la question, je te souhaite un bon séjour à San-Francisco. Tu vas visiter ou non tu connais déjà ?
Kevin : Alors, j’y étais déjà l’an dernier, j’avais l’occasion de visiter un petit peu. C’est une ville où il y a plein de choses à faire, donc je vais y retourner. Il y a plein d’endroits que je n’ai pas vus. Il y plein d’endroits que j’aimerais revoir. Donc, ça va être pareil, des opportunités, c’est les deux endroits où je n’ai pas été l’an dernier.
Fabrice : Ah super, Seattle, j’aimerais bien y aller, surtout dans l’état de Washington là au niveau naturel, tu n’auras pas le temps, mais c’est assez grandiose au niveau naturel.
Kevin : Il paraît oui. Malheureusement, c’est enfin, on ne va pas cracher dans la soupe. C’est vrai que dans un séjour, il y a un petit peu plus de villes, mais je suis ravie de découvrir ces villes avec leurs cultures, leurs endroits, leurs musées, leurs restaurants, etc. Et puis, voilà, ça sera une expérience différente de l’année dernière où j’avais passé beaucoup de temps sur la route en camping, et seulement 4 ou 5 jours en ville. Et là, c’est beaucoup plus. Mais c’est une expérience différente et qui est tout aussi sympa même si différente.
Fabrice : Moi, j’avais bien kiffé San-Francisco et tu vois, c’est une des rares villes avec New York où j’aimerais bien habiter quelques mois en mode digital nomade. Ça va vraiment être sympa. Par contre, c’est cher.
Kevin : C’est cher. Mais, c’est vrai qu’il y a une énergie qui dégage qui est assez incroyable et tu sens qu’en tant que digitale nomade ici, ce serait totalement compris, accepté et encouragé. Tu es tout à fait dans ton élément à partir du moment que tu passes dans le web et que tu voyages dans cette ville.
Fabrice : Oui, carrément. Écoute Kevin, plein de bonnes choses pour la suite. Bonne route.
Kevin : Merci à toi aussi. Au plaisir.
Fabrice : A bientôt. Ciao ciao.
Kevin : Salut.