Une nuit chez les Kalinagos, les derniers Indiens Caraïbes
12J’ai passé une nuit spéciale parmi les Kalinagos en Dominique, les derniers Indiens Caraïbes. Grâce à Robinson, mon hôte. Récit
Il y a peu, je vous expliquais pourquoi vous devriez penser à la Dominique comme destination. Cette île des Caraïbes, peu connue, m’avait enchanté en mai dernier.
Entre quelques randonnées et des plongées, j’ai eu l’occasion de passer une nuit chez les Kalinagos à l’est du pays. Un des meilleurs souvenirs de mon voyage.
Les derniers Indiens Caraïbes
Comme vous le savez, la découverte de l’Amérique par les Espagnols signa la fin des Indiens, ou presque. Réduits en esclavage, forcés de se convertir, ils furent surtout décimés par les maladies importées par les colons.
Sur les îles des Caraïbes, la chose alla vite. Les populations décimées, des esclaves venant d’Afrique furent utilisés. C’est pourquoi les populations de ces régions sont noires et non indiennes comme à l’origine.
A gauche, une représentation de 1818.
La particularité de la Dominique, c’est qu’une population indienne a traversé les siècles malgré tout. Pourquoi ? Sans doute en raison du relief escarpé de l’île qui protégé ces populations.
Les Kalinagos disposent d’un petit territoire de15 km², donné par la Couronne britannique en 1903 après ce qu’il faut appeler une guerre. Il ne subsiste plus qu’environ 3 000 indiens Caraïbes. Ils élisent leur chef de la même manière qu’il y a des centaines d’années.
Saviez-vous que le mot cannibale vient de la déformation du nom « caraïbe » ? Pour en savoir plus :
Le Kalinago Barana Autê est le centre culturel dont le but est de préserver l’héritage culturel des Kalinagos.
Un guide vous fera découvrir la culture de ces Indiens Caraïbes grâce la visite d’un petit parc reproduisant les habitats et coutumes traditionnels des Indiens.
Il faut savoir qu’il n’y a plus aucune famille indienne qui habite dans ces habitations traditionnelles. Aussi, forcément, la chose a un côté un peu artificiel, enfin, c’est un ressenti perso.
Le pain traditionnel des Kalinagos, à base de noix de coco.
Un air de Bretagne dans les Caraïbes
Après la visite du Kalinago Barana Autê, j’ai décidé de faire une marche de deux heures le long de la très belle côte atlantique. Un petit air de Bretagne avec ses falaises et cette mer plus agitée que sa consoeur de l’ouest.
Les formations et sculptures noires rappellent l’origine volcanique de la Dominique.
Je pourrais rester des heures assis face à ce genre de paysage et dans ce silence reposant.
Plus loin, nous passons devant l’ancienne église locale qui fut détruite par l’ouragan Davis en 1999. Juste à côté, une nouvelle église fut construite. Je m’étonne de la fresque peinte sur la façade de l’édifice. Celle-ci représente l’arrivée des navires de Christophe Colomb et des Indiens heureux visiblement de cette arrivée.
C’est un peu étonnant de voir cela quand on sait le coût énorme que provoqua l’arrivée des Européens pour les populations indiennes. Ce fut un véritable génocide.
Je raconte ma surprise au guide qui botte en touche. Robinson, mon hôte, me répondra plus tard que la fresque visait à célébrer la venue de la religion catholique. Enfin, il n’eut pas l’air très convaincu par ses propos.
Robinson et la vie sauvage
En fait, c’est Robinson, mon hôte, qui restera surtout dans ma mémoire. Celui-ci passa beaucoup de temps en ma compagnie afin de me raconter sa vie. Spécialiste de la médecine par les plantes, l’écouter fut passionnant.
Comment ne pas être d’accord sur le fait qu’utiliser nos médicaments modernes est contre productif le plus souvent ? Quand certains ne provoquent pas plus de mal que de bien…
Au premier plan, la hutte où j’ai passé la nuit.
Le petit dejeuner !
A l’entendre raconter la vie quotidienne ici, je me dis que oui, pas besoin de beaucoup de chose sur cette île pour celui qui y vit. Pour manger, il n’y a qu’à tendre les bras, fruits et légumes sont disponibles tout au long de l’année. Des calebasses servent de récipients pour la nourriture, les plantes remplacent les médicaments etc.
Certes, il y a des aspects négatifs dans l’histoire.
Je regrette un peu de ne pas être resté plus longtemps avec Robinson afin de découvrir la région et sa connaissance des plantes. C’est un inconvénient des blogs trips : vous avez un programme intense à suivre.
Une nuit, c’est si court… Le diner du soir fut local bien sûr. Au menu, du breadfrut, smokemeat et du chocolat avec de la noix de coco. Pas mal du tout !
Robinson, n’oublie pas de mettre par écrit ton savoir afin de préserver cette richesse. Si vous passez par là, demandez-lui de ma part où en est son projet de livre. Vous y penserez ?
Merci pour ces belles photos, c’est vraiment magnifique ! Et tes photos me donnent faim aussi ! ^^
Article intéressant sur une destination qui gagnerait probablement à être connue mais Fabrice tu ne peux pas laisser ce genre de coquille :
» Ils élisent un chef (il manque la fin de la phrase) »
Merci Damien !
Une belle aventure humaine j’imagine !
Génial comme aventure!
Très sympa comme expérience.
Un ami s’est rendu en Dominique pour « prendre l’air » et son constat était le même. Il y a un air avec la Bretagne.
Il y était surtout allé pour faire de la plongée. Je crois que c’est finalement une bonne chose que cette destination ne soit pas trop réputée, cela lui retirerait ce calme et naturel qu’on apprécie tant !
Je suis très touchée par le sort des populations premières des Amériques et Caraïbes, j’aime ce type d’articles qui parlent d’eux… Merci !
Liindo macacão Camila! 9h às 18h em nenhum gênero de feriado. https://papodemusculacao.com.br/
La team formadigimar y est allé et ça a été une grosse histoire de randonnée sans fin direction les kalinago, un peu à l’aventure mais nous avions sous estimé nos forces lol
En tout cas merci pour l’article, j’ai une nouvelle motivation pour tenter d’y arriver
Votre article comporte des lacunes historiques ainsi que des « fantasmes historiques » : le mot » indien » est totalement incorrect ; les Espagnols ne sont pas les seuls responsables du « génocide » Kalinagos du circum caraïbéen : la colonisation Française à son immense responsabilité également. Vous affirmez que les populations de ces régions sont noires du fait de la traite négrière : là encore vous devez nuancer vos affirmations : ne confondez pas carnation et génotype. La population caraïbéenne n’est pas uniquement afrodescendante ! vous invisibilisez la mixité qui caractérise cette nation dont le brassage génétique est vaste,complexe et unique : Natifs, bien sûr la population Africaine, européenne, puis post abolition : chinoise, japonaise, indienne ( d’Inde !), moyen orientale… Ces différentes populations se sont mélangées, métissées majoritairement tant socialement, culinairement, spirituellement… voilà ce que sont les Antillais. N’invisibilisez pas cette réalité capitale avec votre tampon « noir », et je vous invite à vous renseignez sur les « Garifunas » exemple qui confirme mes propos sur la spécificité Caraïbéenne. Les peuples indigènes sont encore là, résilients, certes affaiblis et massacrés par les colonisations Européennes mais nous existons encore métissés ou non métissés.
Vrai , nous existerons toujours grâce à notre métissage ;
il est faux , archi faux , de toujours penser et répéter , que la population antillaise a uniquement l’ Afrique comme souche à cause de notre couleur tirant parfois sur le noir ;
les indiens ( iNDE ) sont quelquefois noirs et pourtant ne font pas partie du continent africain
En nous il ya certes de l’africain , mais aussi de l’européen , de l’oriental et même de l’Asie