Le mal des montagnes: comment l’éviter et comment y faire face!
28Un grand classique pour qui aime tutoyer les hautes cimes en voyage ! Des sommets de l’Altiplano aux montagnes du Népal, petite synthèse de qu’il faut savoir pour l’éviter et y faire face !
Le mal des montagnes : c’est quoi au juste ?
Avec l’altitude, la quantité d’oxygène diminue et donc moins de molécules d’oxygène arrivent dans le sang. Face à cela, l’organisme met en place des mécanismes pour compenser cela.
A cette fin, le corps va augmenter la ventilation et la fréquence cardiaque afin d’essayer de capter davantage d’oxygène dans l’air et de le transporter plus rapidement aux organes qui en ont besoin. Mais ce mécanisme est couteux en énergie.
Mais si cette compensation est insuffisante ou n’a pas le temps de fonctionner, le voyageur va développer un ensemble de symptômes.
En fait, la quantité d’oxygène disponible à 3000 m correspond aux deux tiers à celle du niveau de la mer. A 5000 m, cette quantité d’oxygène correspond seulement à la moitié !
Le mal des montagnes va se déclencher selon l’altitude, la vitesse d’ascension et selon la personne.
Le mal des montagnes toucherait 15 % des personnes à 2 000 mètres d’altitude et 60 % des personnes à 4 000 mètres. Ces premiers symptômes apparaissent généralement dans les 6 à 24 heures de séjour à votre altitude seuil.
Les symptômes
Ils sont divers. Généralement, le symptôme le plus commun est un mal de tête persistant. Il peut être accompagné de vomissements et de nausées. Sans oublier une grande fatigue qui prend le grimpeur.
Dans les manifestations les plus extrêmes, des troubles de la conscience et de l’équilibre peuvent apparaître. Dans ce cas-là, la chose est grave, car un œdème cérébral peut alors être possible…
Tout le monde n’est pas égal face à ce mal. De plus, cela dépend de votre forme du moment.
La prévention
La meilleure prévention, c’est l’acclimatation. En d’autres termes, vous devez y aller tranquillement, petit à petit. Si vous passez en quelques heures de 1000 mètres à 5000 mètres d’altitude en bus par exemple, vous avez de bonnes chances d’avoir des symptômes.
L’idéal, c’est 300 à 500 m de dénivelée par jour en moyenne au-delà de 3500m.
Je vous conseille de passer plusieurs jours à 3000 mètres par exemple avant de passer à 4000 mètres et ainsi de suite.
Cette acclimatation ne veut pas dire que vous n’allez pas souffrir du mal des montagnes. Juste que vous allez diminuer fortement le risque de l’avoir.
Evitez aussi les efforts physiques violents.
Ne laissez jamais une personne seule souffrant du mal des montagnes.
En Amérique du Sud, la feuille de coca est largement utilisée afin de prévenir le mal des montagnes. Elle est utilisée depuis des lustres par les Indiens, mais pas seulement. Il est probable que votre guide vous en propose ! Prenez-là, c’est assez efficace !
Près de La Paz, j’ai eu un jour un mal de tête près des 4000 mètres. Mon guide me donna une feuille de coca, cela passa !
Une autre fois, je me portait comme un charme à 4800 mètres en Colombie. Cela démontre bien que le mal des montagnes est fonction de votre forme du moment, entre autres!
En outre, pensez à bien manger et à prendre des aliments sucrés. Boire un coca-cola peut être une bonne chose !
Pensez aussi à boire beaucoup avant et pendant la montée.
Vous verrez peut-être des publicités pour un médicament sensé stopper le mal des montagnes. Le plus connu est le Diamox (Acétazolamide). Ce médicament améliore incontestablement l’acclimatation et se délivre en France sur prescription médicale.
Il ne faut pas l’utiliser en prévention, mais seulement en cas de manifestation du mal des montagnes. En effet, il faut savoir que ce médicament est un diurétique, et donc qu’il peut aggraver le mal par une déshydratation. A utiliser avec prudence. La feuille de coca est sans doute plus efficace et plus simple…
Comment faire face
La première chose à faire est de stopper l’ascension tout de suite. Un temps de repos prolongé peut suffire pour faire disparaitre les symptômes. Si le mal persiste, il faut alors redescendre tout de suite. Surtout, ne pas forcer.
Et vous, avez-vous déjà connu le mal des montagnes ? D’autres conseils à donner ?
4800m c’est ton record ? Où tu as eu l’occasion d’aller encore plus haut ?
Non, pas encore eu l’occasion malheureusement Nico.
Et toi? Quel est ton record?
Nous n’avons pas eu l’occasion de faire de haute montagne. Donc notre record n’est pas plus impressionnant que celui de Kevin au massif central 😉
Je suis d’accord, le meilleur remède c’est l’acclimatation et une bonne condition physique ! Surtout en début de voyage.
Pour ceux que ça dérange de « machouiller » ces feuilles de coca, il existe également dans les pays Andins des infusions (toujours à base de ces feuilles) que l’on peut boire avant et pendant l’ascension. C’est très efficace !
Tout à fait, il arrive souvent qu’on vous propose une infusion dans un resto ou autre avant l’ascension, je recommande aussi!
Pas cool, surtout quand tu y vas pour des vacances.
Apparemment certaines personnes sont carrément obligés de se mettre dans des caissons pour revenir à la normale.
Personnellement, je n’ai jamais eu le mal des montagnes. Tu me diras, au massif central je ne risque pas grand chose.
Pour les caissons, cela doit être rare je pense tout de même!
Tu as déjà vu cela?
Merci pour ces conseils.
Il est vrai que si l’on n’est pas préparé et que l’on n’essaye pas de stopper le début des symptômes ça peut vite gacher un moment qui pourrait être exceptionnel 🙁
Après une ascension de 5970 mètres je peux vous assurer que la feuille de coca est une solution très efficace. Nous l’avons préparé comme un mate avec les feuilles macérées dans un thermos à l’eau bouillante. Ici au chili on la trouve partout et pour gravir le volcan lascar elle nous a été salvatrice.
Mon record d’altitude est de 4985 mètres, lors de mon ascension du Mont Kenya.
C’est vers 4800 mètres que s’est déclenché mon mal des montagnes pour la première fois. Le paracétamol n’a pas été efficace. Par contre, un allemand m’a donné un cachet très fort qui a fait effet. C’était un peu comme le Diamox.
Pour ma part, je pense que j’ai attrapé le mal des montagnes après un coup de froid. Je ne suis pas spécialiste, mais je dirais que si on est bien équipé en terme de protection thermique, on aura plus de chances d’éviter le mal des montagnes.
Oui la protection thermique joue forcément, car sans, ton corps dépense plus d’énergie pour maintenir la température du corps.
Après, autour de 5000 mètres, le mal des montagnes touche beaucoup de monde!
En tout cas, je note que le cachet que tu as pris fut efficace!
J’ai un souvenir ému de Kala Pattar au Népal, maux de têtes, une impression cotonneuse, j’avais pris du Diamox, c’est pas trop mal mais les effets secondaires sont nombreux (fourmillements,…). J’avais entendu parlé de prise d’aspirine régulière, le sang est fluidifié et offre un meilleur transport de l’oxygène
Perso, je suis assez réfractaire à la prise de médicaments.
Sinon, le Diamox fut donc efficace?
Le mal des montagnes est assez inévitable si on monte assez haut et personnellement je pense que la meilleure solution est de procéder à petit pas. Monter à 2000m, passer 2-3 jours à ce palier, puis 3000m, 2-3jours et etc. jusqu’à arriver à la hauteur finale.
Inutile de dire qu’il est conseillé de bien manger, bien dormir, bien se couvrir si nécessaire, etc. autant mettre toutes les chances de son côté car ça peut vite pourrir un voyage surtout s’il est court !
Pareil que Fabrice, je ne suis pas fan de la surmédicamentation mais des fois quand ça s’avère indispensable je ne dis pas non contre un petit cachet !
Super conseils, Fabrice!
Je n’ai pas vraiment eu de « mal des montagnes », vu que je ne suis jamais allée très haut par contre, pas besoin de monter à 4000mètres pour sentir les effets de la différence en teneur d’oxygène.
En arrivant en voiture an sommet d’un col dans le Rocheuses, j’ai commencé à trotter pour aller voir la vue. Résultat: chute de tension, perte d’équilibre et gros points noir devant les yeux. J’avoue, ce n’était pas malin mais je suis rarement en montagne et je n’y ai absolument pas pensé! Et ce printemps, dans le Caucase, j’avais la tête qui tournait alors que l’église ne se trouve qu’à 2170 mètres! Heureusement, ce n’était pas constant, ni assez fort pour m’empêcher d’en profiter.
Tu dois être assez sensible au mal des montagnes Mélissa! 2100 mètres, c’est peu. Enfin, question d’habitude sans doute, le Belgique, c’est pas très haut;-)
Quelle était l’altitude dans les Rocheuses?
le diamox n’a prouvé son efficacité que en préventif: 250mg/jour un jour ou deux avant l’exposition en altitude
ce n’est pas son effet diuretique mais l’augmentation de la ventilation pulmonaire (action en 12 à 24h)
l’effet diuretique n’a aucun effet en revanche la déshydratation aggrave le mam donc surtout pas en curatif
Merci pour ce complément Florent!
Donc, cela ne sert à rien de le prendre lorsque les symptômes sont là?
Avoir une maladie est la dernière chose qu’on souhaite quand on part en vacances.
En plus, le mal des montagnes ne se souffre qu’aux montagnes, comme je pensais au début, cela dépend de l’altitude comme est bien expliqué dans l’article. Même on peut le souffrir dans l’aéroport, en Amérique du Sud on trouve quelques villes au dessus de 2500 mts.
Je suis montée à 5602 m au Col du Kardhung la (Ladakh) en voiture pour aller dans la vallée de la Nubra. Alors que j’étais parfaitement acclimatée pour une altitude moyenne de 4000 m, en à peine 5 minutes le temps de prendre une photo, un mal de tête est survenu. Je n’ai pas traîné et suis redescendue tout de suite et le mal de tête avait disparu. Par contre 4 jours après, en repassant le même col pour revenir à Leh, absolument rien, je courrai presque (et je suis restée plus 30 minutes sur place).
On n’est malheureusement pas tous égaux devant le mal des montagnes…
Certains ne ressentent aucun désagrément, d’autres sont malades le temps de s’adapter, et certains ne s’adaptent pas du tout et continuent à avoir des symptomes mêmes s’ils se soignent. Le problème, c’est qu’on ne peut pas savoir comment on va réagir avant d’y être.
Une chose que j’ai remarqué durant mes treks, le plus important c’est de bien boire et tout le temps (même si l’on a pas soif) tout au long de l’ascension et surtout monter à son propre rythme et ne jamais se mettre en sous régime ni en sur régime (débauche d’énergie inutile). Et idem au repos au camp bien boire, bien manger et bien dormir.
Un corps en bonne forme physique et moral sera moins sujet au MAM q’un corps fatigué et démoralisé.
Mon record à pied est de 4000 m et en Novembre prochain je vais passer mes deux premiers cols à plus de 5000 m au Népal (Manaslu 5016m et Annapurnas 5400m).
Merci pour ses infos Nathalie:-)
Tu pratiques beaucoup donc le treking?
Cette fois-là à 5602 mètres, peut-être tu étais fatigués ou moins en forme?
A cette altitude, cela joue beaucoup!
Merci Fabrice.
Je pratique le trekking quand je peux et c’est en moyenne tous les 2 ans.
Pour répondre à la question des 5604 m : Non j’étais en très bonne forme mais nous étions montés de 3800 m à 5604 m (en voiture je précise) assez rapidement alors que nous n’étions jamais montés plus haut que 4200 m à pieds donc cela ne m’a pas surprise d’avoir eu un léger mal de tête lors du premier passage 😉
Bonjour Fabrice et merci pour ces conseils !
Je ne connaissais pas les star’ dont tu parles (15% à 2.000m et 60% à 4.000m), c’est assez fou qu’il y ait tant de disparité face à l’altitude…
Je crois que ta première phrase résume le plus important : ACCLIMATATION.
Mon voyage au Pérou et en Bolivie s’est bien passé grâce à cela, même si je ne m’en suis rendu compte qu’après..
J’ai rencontré un Belge qui venait d’atterrir à La Paz, ses premiers jours ont été plutôt difficiles… Mais il a pris l’habitude de 4.000m et s’est acclimaté.
Au final, nous avons réussi à atteindre le sommet du Huayna Potosi : 6.088m.
(moment inoubliable! Depuis la haute montagne tourne à l’obsession).
Bref, chacun soit avoir sa limite et doit être à l’écoute des premiers symptômes.
Mais en étant en forme, si on prend le temps de s’acclimater, je pense vraiment qu’on peut … gravir des montagnes! 🙂
PS: le maté de coca, c’est effectivement super efficace. Et en plus, c’est bon et ça réchauffe!
En effet, il faut y aller tranquille:-)
Je vois que tu es fan aussi de la feuille de coca:-)
Bonjour je suis depuis mercredi à plus de 2000m et les symptomes sont arrives il y a deux jours. J ai la totales: nausees tres fortes, appetit coupé, maux de Tete, vértices, mal à respirer et cela depuis 2 jours. Je je peux pas redescendre puisque je passe des examens mais je suis tres mal… Le coca, diamox, maté me sont pas efficaces. Que faire?
Merci. C’est tellement excitant. Quand j’étais en Mongolie, je me sentais comme ça. Gardez les blogs.
Bonsoir
Je suis déjà monté à plus de 4000 au Pérou et dernierement au Kirghistan sans probleme et surtout ,sans me poser de questions…
Cette année,nous:ma femme et mes 2 fils ,allons faire le tour de l’Ausangate au Pérou.6 jours entre 4200 et 5200 m et là ,je cogite car moins insouciant
En Inde,au Sikkim,on mangeait tous les jours de l’ail,si bien que même le thé du matin avait le gout de l’ail,mais aucun probleme d’altitude au pied du Kangchenjunga.
Je vais essayer l’ail noir en prise quotidienne et si l’on me donne Maté de coca,no problem:c’est la tisane que l’on donne-donnait à l’aéroport de La Paz…
Le coca, efficace !