Le voyage solidaire : laissez un souvenir plus qu’une empreinte !
14Voyage solidaire, tourisme équitable, responsable, alternatif, écotourisme…De multiples formes de voyage ont fleuri ces dernières années. Ils ont le vent en poupe. Mais devant la multiplication des appellations, il y a de quoi s’y perdre, non ? Cela tombe bien, je vais vous expliquer de quoi il s’agit plus clairement et pourquoi vous devriez y penser lors de votre prochain départ !
Tourisme alternatif vs tourisme de masse
Tout d’abord, toutes ces différentes formes de tourisme sont regroupées derrière le terme de tourisme alternatif. Celui-ci s’oppose au tourisme de masse symbolisé par les voyages à forfait.
Le tourisme de masse engendre, vous le savez, des conséquences néfastes sur l’environnement. De plus, ce type de tourisme à des répercutions négatives sur les sociétés locales qui en profitent souvent bien peu.
Un exemple typique : une chaîne internationale d’hôtellerie de luxe qui achète à bas prix des terres au Yucatan, chassant quasiment par la force les Indiens. Ces derniers seront employés ensuite dans l’hôtel avec des salaires dérisoires comparés au chiffre d’affaire engendré par la World Compagnie.
Vous partez seul en sac à dos en indépendant à l’autre bout du monde ? Vous faites déjà partie du tourisme alternatif, well done !
Le tourisme équitable
Face à ce tourisme de masse, des alternatives sont apparues.
L’une des formes de ce tourisme alternatif, c’est le tourisme équitable. Cette forme de tourisme vise à appliquer les règles du commerce équitable à l’activité touristique.
En d’autres termes, des opérateurs élaborent directement avec des communautés locales des offres touristiques à destination de voyageurs responsables.
Ces communautés participent vraiment à la gestion du projet et profitent de retombées financières plus importantes. Elles sont maîtresses de leurs destins.
Allez plus loin avec le voyage solidaire.
Ce type de tourisme reprend la plupart des points du tourisme équitable.
La différence, c’est que le tourisme solidaire va plus loin dans l’implication locale. En effet, ce type de tourisme vise à soutenir directement sur place des projets de développement. Une partie du prix d’un voyage solidaire est alors reversée à un projet local. Le voyageur, vous, moi, contribuent ainsi à une action locale.
D’ailleurs, votre participation n’est pas forcément que monétaire. Certaines agences proposent vraiment de participer de façon concrète au projet. Vous donnez alors de votre temps et de votre énergie. L’implication est encore plus grande. C’est vraiment l’essence du voyage solidaire.
Quels types de projets sont concernés ?
Les actions de développement portent sur plusieurs sujets. Ils peuvent concernés la scolarisation d’enfants, l’aide aux enfants en difficulté, le soutien au maintien de communautés locales ou encore l’aide à la protection de l’environnement.
Voici un exemple avec l’agence Terres des Andes.
Cette association soutient trois projets au Pérou et en Equateur. L’un deux vise à soutenir l’association Enfants des Andes
A quoi sert votre argent ?
Votre argent est réparti entre plusieurs postes de dépenses.
- Des frais de fonctionnement
- Le paiement à des prestataires locaux
- Le soutien à des projets de développement dont les deux cités plus haut.
- 3% du prix du voyage alimente un fonds de développement afin d’aider des ONG locales.
Le prix:
Sachez que le voyage solidaire ne coûte pas plus cher qu’un voyage classique du même type. Le but des acteurs du milieu n’est pas d’entrer au CAC40. La plupart sont des associations d’ailleurs.
Quel type de voyage ?
Vous vous en doutez, dans le voyage solidaire, il n’est pas question de groupes de 30 personnes ! C’est du voyage sur mesure et personnalisé.
Terres des Andes propose soit de faire partie d’un groupe de 8 personnes maximum, soit de voyager en autonomie guidé seul ou à deux, en famille ou entre amis. Un guide vous attend à chaque étape pour vous organiser les activités, le logement et les transports.
L’agence couvre six destinations : Maroc, Pérou, Equateur, Bolivie, Mexique et Guatemala et bientôt la Patagonie en Argentine et au Chili.
D’autre part, le tourisme solidaire touche divers type de voyage. Certains sont centrés sur l’aventure, le trekking, la culture…
Vous êtes habitués à voyager sans intermédiaire ? Moi aussi ! Pour autant, ce type de voyage offre des avantages certains. J’en vois deux surtout :
- Vous allez sans doute découvrir plus en profondeur la culture locale grâce à un guide francophone et à des locaux. C’est un gros plus !
- Ensuite, votre argent va au soutien de projets locaux.
Si vous savez peu de temps devant vous, par exemple, deux ou trois semaines de congés, ce type de voyage permet à mon sens de faire un voyage plus en profondeur.
Tous ceux qui ont tenté ce genre de voyage ont été enchantés par l’expérience !
Voir le pays autrement, faire de vraies rencontres, ou laisser un souvenir plus qu’une empreinte…
Quelques questions à Romain…
Romain, membre de Terres des Andes a bien voulu répondre à quelques questions sur le voyage solidaire.
Quel est le profil type des voyageurs qui viennent à vous ?
On a un peu tous les profils, du couple de trentenaires à la bande de potes plus jeunes, en passant par des retraités actifs.
Quels termes reviennent le plus souvent dans leurs bouches après un séjour ?
Ils parlent souvent des rencontres qu’ils ont faites en voyage, et des échanges avec la population locale. En un temps limité, le fait de passer par Terres des Andes permet de rencontrer des communautés indigènes par exemple, hors des sentiers battus, qu’on n’aurait pas forcément rencontrés en voyageant seul, à moins d’avoir beaucoup de temps !
Concrètement, qu’a permis Terres des Andes et l’argent des voyageurs ?
L’argent cette année a permis de soutenir les projets de développement de l’ONG Enfants des Andes au Pérou : il y a eu la construction de deux maisons d’accueil pour enfants en situation difficile à Nasca, et la rénovation d’une cantine et d’une cuisine d’un autre centre est en cours à Tingo Maria, en Amazonie.
Une petite anecdote à raconter ?
Un couple en voyage de noces, l’année dernière, qui a passé plusieurs jours dans la communauté de Paramis au bord du lac Titicaca, dans un endroit magnifique où les autres touristes ne vont pas. Les familles quechuas leur ont organisé une petite cérémonie pour leur mariage, à la mode locale. Ils ont adoré !
Pour ma part, je n’ai jamais fait ce type de voyage proprement dit, je veux dire en passant par ce type d’agence.
J’aime voyager de façon indépendante. Cela dit, je pourrais tout à fait faire une exception dans le cadre d’un voyage solidaire. Vous êtes autonome, vous avez parfois un guide francophone, ce qui est intéressant pour comprendre la culture locale. Et surtout, votre argent contribue à des projets locaux.
Et vous, avez-vous déjà franchi le pas ? Prenez deux minutes pour raconter votre expérience !
J’entends beaucoup parle de ce type de voyage sur la blogosphère depuis quelques temps et de plus en plus.
Du coup, je me demande si je ne me laisserai pas tentée un jour. Le concept est vraiment chouette ! Mais, comme tu dis, il ne faut pas partir n’importe comment. Je vais donc bien préparer mon voyage.
Merci pour cet article très intéressant et instructif 🙂
Chloé
Il est vrai que c’est un type de voyage qui a le vent en poupe.
Il y a de tout parmi les agences, d’où l’intérêt de bien choisir. Pour cela, rien ne vaut le bouche à oreille !
C’est probablement intéressant pour les personnes ne bénéficiant que de quelques semaines de congés (et en ayant les moyens) mais pour les voyageurs au long cours, je trouve que l’on peut facilement et régulièrement faire en sorte de voyager de manière plus responsable : rendre visite à des villages qui n’en reçoivent que peu, faire du tourisme communautaire, voire donner quelques semaines/mois de son temps et de ses compétences auprès d’une association.
Tu as raison Lily, ce type de séjour s’adresse avant tout à ceux qui n’ont que quelques semaines par an pour le voyage.
Dans le cadre d’un voyage au long cours, ce type de séjour est plus accessible si tu cherches sur place.
Il y a beaucoup d’assoc demandeuses en effet.
Salut Fabrice,
Je me permets de commenter cet article puisque j’ai quelques expériences passées dans ce domaine. J’ai en effet monté plusieurs projets, au Rwanda (2x), en Mauritanie (3x), en Inde et au Pérou. J’ai également créé une asso de solidarité internationale : Graines de sourire. J’ai donc eu l’occasion de réfléchir sur le sujet depuis une dizaine d’années.
Ce que j’en ressors, est qu’il faut tout d’abord bien choisir son asso. Malheureusement, certaines ne sont pas honnêtes, et ne font pas profiter la population de l’argent qu’elles reçoivent. Pour bien choisir, le mieux est de connaître quelqu’un de confiance sur place, ou alors de connaître des voyageurs ayant déjà eu une première expérience avec le partenaire concerné.
Ensuite, il faut toujours être vigilant à ne pas aboutir à l’effet inverse. C’est là une question, dont je n’ai pas forcément la réponse, mais il me semble que c’est une piste de réflexion intéressante, notamment en ce qui concerne l’Afrique : contribuer encore et toujours au maintien de la population sous l’emprise occidentale ne les aide pas forcément à gagner leur indépendance. La question peut sûrement être mieux posée, et je le redis je suis partagée sur ce débat, je n’ai pas de réponse tranchée, mais c’est à prendre en compte avant de mettre en place un projet…
Voilà, pour finir sur une note plus fun, je dirais que mes projets préférés ont toujours été des projets interculturels, ou chacun apprend de l’autre, chacun apporte à l’autre, et où il n’y a pas de sentiment de donneur/receveur.
Bel article cela dit, intéressant et plutôt complet 🙂 Merci!
Bonjour Astrid,
Merci pour ton retour fort intéressant!
Pour le choix de l’assoc, on est d’accord. Mais tu te fies aux voyageurs, comment ceux-ci peuvent être sûr que leur argent va bien au bon endroit?
C’est une info difficile à connaître non?
Pour le reste, c’est un débat que je connais et qui pourrait faire l’objet d’un autre article.
Dans certains cas, en effet, on pourrait débattre…
Que fais-tu en ce moment, tu continues toujours dans ce domaine?
Bonjour à tous, et merci Fabrice de parler de nous !
Je suis Romain de l’agence associative Terres des Andes. Nous faisons partie du réseau national de tourisme équitable et solidaire, l’ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire).
Pour répondre à l’interrogation d’Astrid concernant le reversement du fonds de développement aux projets locaux, sachez que tous les membres de l’ATES ont l’obligation de communiquer ces chiffres sur leur site web. Pour notre part, nous diffusons notre rapport d’activités sur la page « notre différence ». Le rapport 2013 devrait sortir bientôt !
Romain
Merci Fabrice pour cet article intéressant sur les agences solidaires. C’est intéressant de savoir que Terre des Andes, et à-priori d’autres agences, reversent un pourcentage à un fond de développement.
Après, il y a plein d’associations qui permettent également de partir, pour des projets de 2 à 3 semaines ou plus longs. Comme ces entités ne sont pas à but lucratif, on peut espérer que les partenaires locaux sont plus fiables. J’ai eu un témoignage récent qui m’a prouvé que ce n’était pas forcément le cas.
Enfin, de nombreux voyageurs en sac à dos se posent dans un pays, et une fois sur place, trouvent directement ou aider. Mais comme ton titre le dit si bien, ce genre de projet permet plus de faire un voyage différent, de rencontrer des gens, se faire de beaux souvenirs et laisser aussi des souvenirs. L’impact en développement est souvent minime.
Cela reste un bon moyen de se familiariser avec le volontariat avant de peut être en faire plus 😉
cOOL
Je suis Romain de l’agence associative Terres des Andes. Nous faisons partie du réseau national de tourisme équitable et solidaire, l’ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire).
Salut Fabrice,
j’étais très touché par ton histoire. Moi aussi j’ai beaucoup voyagé dans le monde. J’aime découvrir les cultures différentes, je trouve ca tellement enrichissant. Un voyage solidaire permet certainement de mieux rentrer en contact avec les personnes du pays.
Bonjour, je suis ravie de découvrir ce blog ainsi que Terre des Andes. Cette manière de voyager se fait dans le respect de soi et des autres. De belles rencontres humaines et des souvenirs pour très longtemps. Une expérience à ne pas louper !
Bonsoir Fabrice et extra tes explications !
la confusion est tellement facile et les termes sont nombreux !
Leur utilisation est malheureusement souvent utilisée à des fins promotionnelles !
De notre côté, avec notre nouveau site qui va être disponible fin novembre ( avant je l’espère), nous allons avoir entre deux et 4 séjours solidaires à la vente pour 2015 sur Madagascar ( où je réside).
Ce seront des séjours que les voyageurs pourront choisir d’agencer mais un minimum de 4 jours dans chaque village sera imposé ! pourquoi ?
Parce ce sont des séjours solidaires : participation financière à un projet et participation manuelles à le réalisation de ceux ci ( poulailler, pépinières, puits …).
les coûts : entre 450 et 500 euros par semaine en formule tout compris sans les billets d’avion
Plus d’infos , bientôt sur notre nouveau site
Merci encore à toi
Stéphane
( fondateur et responsable)
Bonsoir,
Nous arrivons, ma femme et moi, d’un séjour de 3 semaines au Pérou, je devrais dire plutôt d’une découverte de ce fabuleux pays.
L’organisation proposée par Terre des Andes nous a plu sur plusieurs points:
– montée progressive en altitude donc bonne acclimatation,
– deux randonnées de 2 à 3 jours avec passage à 4400m qui sont accessibles à tous,
– des repas et des nuits chez l’habitant qui sont des moments de partage inoubliables,
– des hôtels toujours bien placés dans les villes visitées,
– des transferts en bus de ligne ou en bus privé bien organisés,
– et surtout, un guide accompagnateur francophone qui est devenu au fil du voyage un ami.