Les 10 plus beaux moments avec mon enfant en voyage
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Pour ce nouvel article, je vais partager avec vous quelques-uns de mes plus beaux souvenirs de voyage avec Sacha. Notre premier voyage, nous l’avons fait alors qu’il fêtait ses 10 jours et, depuis, nous n’avons pas arrêté. C’est dire si nous en avons des souvenirs à partager ! Des beaux, des amusants ou totalement stressants, des improbables et uniques, de ceux qui font le différence. Toutefois, je n’ai voulu en garder que 10 puisqu’il faut toujours se mettre une limite. Les 10 moments qui, au moment où j’écris ces lignes, me semblent les plus marquants. Ceux qui me font rire ou m’émeuvent. Ceux que je garde bien au chaud au fond de mon cœur ou qui me sont évoqués par une odeur, une image, un son. Le voyage a constitué, et constitue encore, l’élément essentiel de notre vie et a forgé notre relation. Au travers de ce partage, j’espère vous communiquer la joie de voir son enfant grandir au contact du monde et celle de partager toutes ces premières fois, tous ces moments propres au voyage, tous ces instants uniques avec lui.
- 1. 1. Une randonnée à cheval à Semonkong au Lesotho
- 2. 2. Notre premier voyage mère-fils en train en Italie à 2 mois
- 3. 3. Une partie de pêche en pirogue au large de Dakar au Sénégal
- 4. 4. Danser sur un ferry entre Turku et Stockholm
- 5. 5. Son premier contact avec la mer sur Koh Chang en Thaïlande
- 6. 6. Voyager enceinte au Maroc
- 7. 7. Faire du rafting sur la Neretva en Bosnie-Herzégovine
- 8. 8. La magie du feu à Osenbach en Alsace
- 9. 9. Fêter mes 31 ans à Kulen Vakuf en Bosnie-Herzégovine
- 10. 10. Se passionner pour les temples néolithiques à Malte
1. Une randonnée à cheval à Semonkong au Lesotho
J’avais quelques mois à peine lorsque mon père m’a emmenée avec lui sur son cheval pour la première fois. S’il m’a transmis son goût pour la route, il m’a également transmis son amour pour les animaux et son adoration pour les chevaux qu’il partageait avec ma mère. J’ai donc commencé très jeune à monter à cheval. Puis, il m’a fallu faire un choix entre la danse et l’équitation. J’ai choisi la première car je me suis rendu compte que je préférais davantage m’occuper des chevaux plutôt que de les monter. Et cet amour pour les chevaux, nous l’avons également transmis à Sacha.
Alors, quand nous sommes arrivés au Lesotho, le pays des fiers cavaliers de montagne, nous avons voulu les accompagner dans les vastes étendues. Enfin, surtout Sacha. Nous avons profité de notre séjour à Semonkong, au Semonkong Lodge, pour partir quelques heures à cheval en direction des chutes de Maletsunyane. Comme je n’étais pas rassurée, au début, j’ai demandé à ce qu’un guide accompagne Sacha et puis, le voyant très à l’aise, le guide l’a laissé seul cavalier. Et j’ai été fière et heureuse de voir mon petit bonhomme un large sourire sur le visage, enthousiaste, les yeux brillants et totalement à l’aise. C’est un magnifique moment, dans un lieu unique, que nous avons partagé.
2. Notre premier voyage mère-fils en train en Italie à 2 mois
Me sentant étouffer dans notre quotidien et ayant besoin de prendre l’air après les premières semaines difficiles suite à sa naissance, je suis allée à la gare de Liège acheter un pass Interrail. Deux jours plus tard, je montais dans un train direction l’Italie. Dix jours à me balader avec mon fils de Vérone à Sulmona, de Scano à Florence. Dix jours, une parenthèse qui nous a permis de nous découvrir, de nous rapprocher, de prendre conscience que nous étions ensemble. J’ai vécu des moments fabuleux, d’une légèreté incroyable. Pour voyager avec un tout petit, on n’a pas besoin de grand chose : un porte-bébé, quelques couches, une couverture toute douce, un lange. Et puis, cela permet de voir les choses différemment, de vivre à un autre rythme, de faire confiance, d’échanger beaucoup de sourires, de se sentir entourée de bienveillance même dans les moments plus difficiles. Parce que des galères, j’en ai eu aussi. Ce sont elles d’ailleurs qui pimentent le voyage et le rendent inoubliable. Comme la fois où j’ai arpenté des heures durant les rues de Pérouse pour trouver un hôtel sans trouver une seule chambre libre en raison d’un salon des Antiquaires et la seule solution de repli étant d’aller de reprendre le train et d’aller à Florence.
Je voyageais encore à ce moment-là sans Internet. Et puis la fois où nous nous sommes retrouvés à errer dans les rues de Pise en pleine nuit en attendant le premier train en direction de Gênes sans être certains de pouvoir monter dedans vu qu’il est complet et qu’on n’a pas de réservation. Mais c’était sans compter la gentillesse et l’efficacité du chef de train. Ou encore celle où nous sommes restés bloqués pendant près de 3 heures dans un TGV en panne entre Nice et Marseille et où nous avons de ce fait raté notre correspondance pour rentrer en Belgique. Et pourtant, j’en garde une montagne de souvenirs incroyables et l’image d’un bébé qui sourit tout le temps. Comme s’il sentait qu’il pouvait avoir totalement confiance en moi malgré les difficultés. Comme s’il sentait que là était mon élément et mon équilibre.
3. Une partie de pêche en pirogue au large de Dakar au Sénégal
Comme Sacha aime poser des questions aux inconnus et s’intéresse à beaucoup de choses, nous nous sommes retrouvés embarquer sur une pirogue pour une partie de pêche avec des pêcheurs de Yoff à Dakar. La veille, intrigué par l’énorme poisson que transportait un homme, Sacha est allé vers lui pour lui demander comment il avait pêché ce poisson et s’il pouvait, lui aussi, pêcher de grands poissons comme ça. L’homme rigole et lui propose d’aller en mer pour pêcher. Sacha accepte et le rendez-vous est pris pour le lendemain. Arrivés à la plage de Yoff, nous rencontrons les pêcheurs qui vont nous embarquer. Il y a du vent et les vagues me semblent assez grosses. Mais il n’y a pas de problèmes.
Quelques minutes plus tard, je me retrouve à bord d’une pirogue sur une mer agitée. Oh rien de bien impressionnant pour des pêcheurs aguerris. Ni même pour mon fils. Mais suffisamment pour que j’aie le mal de mer et que je tourne de l’œil. Si bien qu’ils ont dû écourter la pêche et nous ramener à terre. Débarquée, titubant, je me suis posée quelques instants sur le sable, le temps de reprendre mes esprits. Depuis ce jour, j’ai le mal de mer et je tente de regarder l’horizon dès que je suis sur un bateau. Sacha, par contre, était joyeux et réalisait un de ses rêves : pêcher de vrais poissons. Que ne faisons-nous pas pour réaliser les rêves des nos enfants !
4. Danser sur un ferry entre Turku et Stockholm
Tout récemment, nous sommes partis pour un « train trip » en Scandinavie. L’idée était de rejoindre Bodø, en Norvège, en train. Ensuite, de rejoindre (toujours en train) Rovaniemi, en Finlande, et de rentrer en passant par Stockholm, en Suède. Pour aller à Stockholm depuis Rovaniemi, le plus simple et le plus économique était de prendre un train de nuit vers Turku puis de prendre le ferry pour traverser la mer Baltique. Une fois embarqués sur le ferry, nous sommes entrés dans une autre dimension temporelle et nous avons vécu un moment incongru. À peine installés pour prendre notre petit-déjeuner, deux musiciens se mis à jouer des musiques de bal musette et des couples de retraités ont rejoint la piste. Sacha aime danser. Et je le voyais au bord de la piste. Il regardait avec envie les couples danser, valser, virevolter. Puis, il est venu me chercher pour que nous dansions ensemble et nous avons dansé. Avec nos grosses chaussures et notre manque d’entraînement, nous dénotions un petit peu. Mais son sourire ! Et les sourires échangés ! Les encouragements. Et j’avoue que, même si j’étais un peu réticente au début, je me suis bien amusée. J’en garde un doux souvenir.
5. Son premier contact avec la mer sur Koh Chang en Thaïlande
La mer n’est pas vraiment mon élément. Je n’aime pas me baigner soit parce que l’eau est trop froide soit parce que je ne vois pas ce qu’il y a sous mes pieds. Et puis je déteste le sable. Mais quand on est en Thaïlande, que les îles sont magnifiques, que les températures sont agréables, que l’eau est chaude et transparente et le sable fin, j’apprécie malgré tout la baignade. C’est pourquoi, Sacha n’avait jamais mis les pieds dans une piscine ou à la mer avant notre voyage en Thaïlande. Nous étions impatients de lui faire découvrir le plaisir de l’eau chaude et de se laisser porter par les vagues. Mais Sacha, bien que intrigué par le va-et-vient des vagues, ne supportait pas le contact de l’eau et pleurait dès qu’on le baignait. Nous sommes alors allés lui chercher une bouée éléphant. Mais rien n’y fit, dès que nous faisions mine d’aller nous baigner, il s’encourait et partait escalader les rochers de l’autre côté. Je me souviens de ces moments où tous les soucis ne comptent plus et où nous sommes juste en train de vivre le moment présent avec beaucoup de joie.
6. Voyager enceinte au Maroc
Même s’il n’était pas encore né, ce voyage au Maroc fait partie de son histoire et il aime dire qu’il est déjà allé au Maroc puisqu’il était dans mon ventre. Une grande partie de ma grossesse, je l’ai vécue dans un van et nous avons passé un peu plus d’un mois à sillonner les routes du Maroc et du Sahara occidental. Des semaines pendant lesquelles j’ai eu des envies de Léo, une gaufrette au chocolat qu’on ne semble trouver qu’en Belgique, et je dévorais les tagines que nous avions appris à cuisiner à Essaouira. Et surtout, il y a eu cette balade que j’ai faite seule dans les dunes de l’Erg Chebbi. Enfin, seule, pas vraiment. Avec Sacha. Je me souviens que je lui parlais et que je lui évoquais mon amour pour le désert. Ces grands espaces arides. La beauté. Le silence. Et toutes ces petites choses qui le rendent vivant : les bousiers, les traces, le vent, d’autres insectes, les acacias, les pierres, le chant du sable… Je lui ai parlé de mes voyages en Mauritanie et en Tunisie et je lui ai dit que je l’emmènerais un jour avec moi dans ces vastes étendues. Je ne l’ai pas encore fait. Mais nous avons encore le temps.
7. Faire du rafting sur la Neretva en Bosnie-Herzégovine
Il y a quelques temps, Joël a travaillé à Sarajevo. Alors, avant de nous installer à Sarajevo, nous avons fait un road trip en Herzégovine. Nous voulions emprunter les petites routes et découvrir des endroits reculés. En quittant le lac de Jablanica, nous avons repris la route pour rejoindre la capitale mais à Konjic, nous avons quitté la route principale et nous sommes dirigés vers le lac de Boračko. Nous y avons trouvé un magnifique campement juste au bord du lac et construit en bois. Un lieu idyllique ! Un groupe de polonais se préparait à partir pour descendre la Neretva en raft. Nous étions bien tentés de le faire et d’emmener Sacha avec nous. Nous avons donc demandé au guide s’il était possible de se joindre à eux avec un enfant de bientôt 4 ans. Pas de soucis. Il était le bienvenu. Nous avons trouvé un gilet de sauvetage plus ou moins à sa taille et un casque pas trop grand. Il était assis au centre du raft, entre nous et devant le moniteur. Pendant toute descente, il a répété les ordres en anglais. La rivière était relativement calme et ne présentait à ce moment de l’année aucun danger. Il n’a pas eu peur et a demandé quand il pourrait recommencer. Il a adoré cette expérience et, nous, nous avons adoré partager ce moment avec lui.
8. La magie du feu à Osenbach en Alsace
Il suffit de pas grand chose pour rendre un moment mémorable. Octobre 2017, nous sommes dans un camping à Osenbach en Alsace. Fin de saison touristique oblige, aucun restaurant n’est ouvert en milieu de semaine à proximité. Le gérant nous propose alors de faire un barbecue devant notre tente trappeur. Je n’aime pas trop les barbecues mais l’idée de faire un feu pour le repas du soir avec des saucisses grillées et des pommes de terre me plaît bien. J’accepte donc le challenge. Nous nous dépêchons pour redescendre au village précédent afin d’acheter quelques saucisses avant la fermeture des magasins. Revenus au camping, nous commençons à rassembler feuilles sèches, épines de résineux, pommes de pin, petits bois et branches mortes. Une fois nos tas bien achalandés, nous nous mettons à faire du feu.
Et là, ça marche ! Pas d’allume-feu, pas de charbon. Juste avec ce que nous avons trouvé et quelques allumettes. Nous étions surexcités et tellement fiers de nous. Sacha adore être dehors, jouer dans les bois, ramasser des bâtons, explorer, observer, courir, construire des cabanes, faire du feu. En faisant le bilan de l’année le soir de l’an, il nous a dit que ce moment-là est celui qu’il avait le plus préféré de son année. En même temps, c’était encore bien récent dans son esprit. Toutefois, cela démontre qu’il ne faut pas aller bien loin ni faire des activités exceptionnelles pour vivre des moments inoubliables. Nous avons fait du feu. Rien qu’à deux. Avec ce que nous avions sous la main. Et il a pris directement ! Nous étions fiers. Nous nous sentions puissants. Et tellement présents !
9. Fêter mes 31 ans à Kulen Vakuf en Bosnie-Herzégovine
Pour mon anniversaire, je n’aime pas être en Belgique. J’aime prendre de la distance et découvrir de nouveaux endroits. Cette année-là, j’avais décidé de partir en voiture en Bosnie-Herzégovine pour mon anniversaire. Après une première nuit à Ostrožac na Uni, nous nous rendons à Kulen Vakuf, dans le Parc National de l’Una. La raison de notre présence dans ce parc : les chutes de Štrbački Buk, parmi les plus belles chutes du pays. Et puis, surtout, parce qu’y aller donne l’impression de vivre l’aventure puisque le site n’est pas vraiment indiqué, qu’il faut emprunter une piste de 8km en voiture et ensuite poursuivre son chemin à pied. Comme souvent lors de nos voyages en Bosnie-Herzégovine, nous sommes les seuls touristes venus admirer les chutes et les seuls clients de la Pansion Saraj, une petite pension familiale au charme désuet. Ayant constaté que c’était mon anniversaire, la dame me propose de me préparer un repas de fête. Des saucisses, du riz et de la sauce tomate suivis d’un gros morceau de gâteau au chocolat. Si l’intention était gentille et généreuse, le repas n’était pas vraiment bon. Mais, nous avons apprécié cette attention et nous avons beaucoup ri avec Sacha en dégustant ce repas de fête. Cet anniversaire reste gravé dans ma mémoire tant par sa simplicité, la rusticité du repas et l’accueil bienveillant de la propriétaire que par le contexte particulier, une salle vide dans un village totalement inconnu où nous étions les seuls touristes.
10. Se passionner pour les temples néolithiques à Malte
Nous avons passé plusieurs semaines à Malte, cette petite île au milieu de la Méditerranée dont nous ne connaissions rien. Avant d’y aller, je n’avais que le vague souvenir des nombreuses églises visitées avec ma mère dans les années 80 alors que j’étais encore une enfant. Une fois sur place, nous avons découvert la richesse de son patrimoine historique et l’importance cruciale que cette île a eue dans l’histoire. Nous avons arpenté (presque) tous les sites archéologiques de l’île et sommes partis sur les traces des Chevaliers de l’Ordre de Malte. Voyager avec son enfant c’est explorer les lieux différemment, avoir un regard neuf sur toutes les choses, nourrir notre curiosité et apprendre des tas de choses car on prend le temps. On prend le temps de s’imprégner des lieux, de poser des questions, de chercher des indices, de lire les panneaux explicatifs, de jouer.
Ainsi, nous avons visité la grotte de Ghar Dalam et avons imaginé les hommes qui vivaient dans ces grottes entourés des hippopotames et éléphants nains, le musée national d’archéologie où nous avons admiré les magnifiques sculptures et bijoux de l’époque néolithique, les temples de Tarxien, de Hagar Qim et de Mnajdra… Chacune de ces visites nous prenait la journée et nous ouvrait des perspectives passionnantes. Nous poursuivions notre découverte du passé fascinant de cette île en regardant des documentaires et en lisant des tas de choses. Je garde un souvenir très studieux et passionnant de notre séjour à Malte.
Et puis, il y a tous ces petits moments, pas seulement réservés au voyage, qui créent le lien, font grandir, rendent heureux. Observer les grenouilles toute une journée au bord d’un étang au Camp Zelenkovac en Bosnie-Herzégovine, les fourmis lors de nos randonnées un peu partout ici ou ailleurs ou les oiseaux qui viennent se poser devant nos fenêtres à Bamako. Se baigner dans des piscines naturelles dans le Drakensberg en Afrique du Sud, jouer du piano à Milan et découvrir la kora au Sénégal. Manger des glaces à Milan et des Ćevapi à Sarajevo. Arpenter les rues de Bruxelles ou de Paris et regarder partout partout pour voir les petites choses qui mettent le sourire aux lèvres. Fêter son anniversaire en Croatie, en Corse et au Pays de Galle… Tous ces petits instants rendent chacun des voyages inoubliables. Et se dire finalement que le voyage est un état d’esprit que l’on peut transposer dans son quotidien. Exercice difficile certes mais qui permet de goûter aux joies du voyage chaque jour.