Les effets de la crise sur le voyageur (et pourquoi vous ne devez pas vous en faire !)
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C’est la crise ma bonne dame! Mais y-a-t-il des effets visibles de la crise sur le portefeuille du voyageur ? Eh bien oui, vous vous en doutiez. Mais il y a des surprises…
Tout d’abord, vous allez payer votre billet d’avion sensiblement au même prix. A moins que le cours du pétrole ne flambe vraiment.
Ce qui est loin d’être exclu…
Par contre, sur place, votre budget risque bien de souffrir. Tout cela à cause de l’euro et de sa dépréciation…
A l’heure où j’écris ces lignes, un euro vaut 1,24 dollar. Il n’y pas si longtemps, il valait 1,40 dollar!
Sacrée perte tout de même si vous voyagez aux Etats-Unis ! Presque 20% de pouvoir d’achat en moins !
Mais le problème ne se limite pas qu’aux Etats-Unis. Il concerne en fait beaucoup de destinations !
En Colombie : 12% de pouvoir d’achat en moins !
Et cela, en l’espace d’un an ! C’est beaucoup ! Une bière, dans un bar plutôt chic, coûte 4000 pesos. Cela fait tout de même 1,8 euros. Il y a un an, la même bière coutait 1,6 euros.
Et encore, en 2009, un euro valait plus de 3200 pesos ! Cela fait plus de 30% de perte! A tel point d’ailleurs que pas mal de Colombiens travaillant en Espagne sont rentrés à cause de cela…
Bref, vous allez dépenser 12% de plus en Colombie par rapport à l’année passée. Et comme en plus, tout augmente régulièrement ici, l’inflation tourne autour de 4%…
Malheureusement, ceci est le cas pour beaucoup de destinations. Ainsi, la perte de pouvoir d’achat pour nous est la même en Thaïlande. Le cours du baht est passé de 50 à 40 depuis 2009 ! Votre massage vous reviendra 20% plus cher !
Idem pour l’île Maurice ! Les lunes de miel reviennent plus cher !
Bref, vous pouvez appliquer cela à la grande majorité des pays d’Asie et d’Amériques…
Y-a-t-il des exceptions dans le monde?
Oui ! Il y a certains pays où l’euro ne s’est pas déprécié depuis 2009, miracle !
Et où sont-ils ?
En Afrique francophone et au Maghreb notamment pour beaucoup !
C’est le cas pour Madagascar, la Mauritanie, le Maroc, Turquie etc…En Tunisie, c’est même le contraire qui s’est passé : l’euro a pris 20% ! Idem en Guinée !
Et dans une moindre mesure la Russie, l’Ukraine, le Royaume-Uni, l’Islande…
Bien sûr, mon petit exposé de tient pas compte de l’inflation locale. Mais tout de même, c’est une indication. Bref, il y a vraiment des régions où voyager revient moins cher depuis la crise !
Un effet bénéfique de la crise en voyage : moins de monde et des tarifs sur place plus bas
En Amérique Centrale l’année passée ou au Pérou et en Bolivie cette année, les locaux m’ont tous dit qu’il y avait moins d’étrangers en raison de la crise. Certains se lamentaient même.
Ainsi, les hôtels, les restaurants et les agences sur place étaient en manque de voyageurs. Et cela, c’est une bonne chose pour vous et moi.
En effet, il est bien plus facile de négocier le prix de votre chambre dans un hôtel à moitié vide. Il n’y a qu’à faire jouer la concurrence. Donc, n’hésitez pas !
Et si vous êtes un adepte des tours organisés, là aussi, il y a des affaires à faire ! Les offres de dernière minute à prix cassés sont légions !
La crise et le voyageur
Bon et bien que faire face à cela ? Pas grand-chose en vérité…
Première solution: vous remettez à plus tard votre voyage vers certaines destinations pour une raison de budget.
Ou alors, vous vous adaptez. Ce qui est la meilleure solution. Quand on est passionné, on s’adapte et on y arrive !
Vous pouvez essayer d’économiser davantage dans la vie de tout les jours. Vous pouvez aussi essayer de monter à côté de votre travail un petit bisness. Si vous avez une maison ou un appartement, pourquoi ne pas louer votre bien si vous partez? Certains le font avec leurs biens immobiliers en proposant leurs maisons ou même leurs chalets à louer.
Vous êtes locataire? Sous-louez votre logement…Je l’ai fait maintes fois durant quelques mois!
Il y a beaucoup de façon de voyager moins cher : abaisser ses standards, voyager plus lentement et longtemps, voyager en vélo, à pied, grâce au woofing, le monde est plein de possibilités !
Tout est une question de volonté et de passion !
Et lorsque l’envie de voyager est là, l’argent n’est pas le plus gros problème !
Le frein en période de crise est davantage psychologique ! En France, nous sommes abreuvés par les médias de mauvaises nouvelles en cascade, ce qui entraîne un certain pessimisme. Je dirais même que les médias véhiculent une peur à travers reportages et autre. Difficile de ne pas être contaminé !
Il faut tout de même avoir à l’esprit que les plus concernés par cette crise mondiale sont les nombreuses familles modestes qui vivent du tourisme dans bien des pays du monde. Beaucoup de ces familles ont carrément dû fermer leurs commerces…
Le voyageur reste un nanti, ne serait-ce que par ce qu’il peut se permettre de se poser cette question et d’écrire ou lire cet article:-).
Qu’en pensez-vous ? La crise vous freine-t-elle dans vos envies de voyage ?
La crise ne me freine absolument pas personnellement, et pourtant j’ai un budget d’étudiant. Mais en partant dans certains pays plutôt que d’autre on peut effectivement faire des économies malgré la crise. Et puis, reste d’autres solutions de logement comme le couch surfing.
C’est bien de le signaler: le voyageur reste un nanti. Certains expatriés se plaignent qu’un euro ne vaut plus que 8 yuans contre 11 auparavant. Apres:
– Je paie 4 yuans (0,50€) pour 30 km de bus. Le ticket de métro lui revient à 0,20€, le repas au resto 4€, le massage à moins de 10 euros
Il faut savoir rester décent et prendre conscience de sa chance… Même si l’euro perd de la valeur, le taux de change est encore largement en faveur de l’euro dans bien des endroits du monde…
alias http://www.candix.fr/2012/08/nomades-digitaux-pourquoi-partir-dans-un-pays-emergent/
Ca va, cela reste pas cher la Chine:-)
Sinon, il faut dire aussi, plus que le fait que l’euro a baissé, c’est aussi certaines monnaies qui ont monté. Du fait du développement de ces pays.
« Le frein en période de crise est davantage psychologique ! »
Entièrement d’accord avec toi sur ce point, les médias ne font que rendre les gens encore plus pessimiste qu’ils ne le sont déjà…
Au final, cette fameuse crise m’encourage encore plus à voyager, à fuir notre système français. Nous avons beaucoup de chance de pouvoir facilement voyager, ça serait dommage de s’en priver… 😉
Tu sais Benjamin, je sens vraiment une différence quand je suis en France ou ici par exemple en Amérique du Sud, toi aussi sans doute.
Je me sens plus léger, plus positif, plus créatif. Et cela, c’est en partie dû au fait que je ne suis plus abreuvé par les médias et l’information comme en France.
Enfin moins. En fait, en France, une solution serait déjà de réduire son flux d’info et ne pas passer trop de temps à regarder les news:-)
Au contraire la crise me donne encore plus l’envie de m’évader, quitte à vivre avec moins de confort.
C’est vrai que l’Euro en a prix un sacré coup. Au Vietnam il est passé de 31000VND à 27000VND et en Thaïlande de 41 à 38 bahts. Ca fait toujours mal quand tu changes.
La solution serait elle d’avoir un compte en Dollars? La question se pose. En tout cas se n’est pas vraiment pas ça qui va m’empêcher de partir
Hum pour le dollar Kevin, pas sûr du tout.
Dans beaucoup de pays d’Amérique du Sud, le dollar a baissé face aux monnaies locales.
Est-ce la même chose dans ce coin du monde? Il y a des chances!
It’s a relief to find sonomee who can explain things so well
Je ne pense pas que les Colombiens rentrent au pays à cause de la chte de l’euro mais plutôt parce qu’il n’y a plus de travail en Espagne, d’autant plus qu’en période de crise c’est les travailleurs étrangers qui trinquent le plus. C’est ce qui s’était notamment passé en Irlande avec les polonais.
C’est clair que la chute de l’euro nous est défavorable pour les voyages hors zone euro, mais d’un autre côté ça dynamise le tourisme en France : augmentation du pouvoir d’achat pour les touristes étrangers et plus de français qui restent en France pour leur vacances. Sans compter les exportations plus compétitives.
Oui tu as raison Fabrice, pour l’Espagne, c’est plus le fait que c’est la crise.
Tiens, dernièrement, une dame dans la rue me demande l’heure en Colombie. Elle voit que je suis étranger, français et alors elle me demande si je peux aider son fils.
Il est en Espagne et il ne trouve pas de boulot…
Par contre, je sais que certains colombiens sont revenus des USA en raison de la baisse du dollar, enfin c’est ce qu’on m’ a dit…
Je pense que c’est les destinations que l’on choisit qui vont nous motiver ou au contraire nous freiner. Je pense que de voire que l’euro est en hausse dans les pays africains et maghrébins va beaucoup plus nous motiver à décoller que de le voir en baisse dans d’autres régions du monde tels que dans les Etats-Unis.
Cordialement,
Amélie
Salut Fabrice,
Concernant l’augmentation des prix un peu partout, je ne m’en fais pas trop : je suis un adepte du minimaliste et j’ai l’habitude de dépenser le moins possible, où que je me trouve (autrement dit : de quoi me loger, me nourrir, et sortir avec les gens que je rencontre). Donc j’évite de regarder trop les prix, et je paie ce que j’ai à payer.
Par contre, je reviens sur tes dernières lignes. J’ai passé 3 mois en Suède, loin de toutes les conn**** que les médias français nous assènent à longueur de journée. Et je confirme : ça fait un bien fou, une cure de désintox de l’info-déprime ! D’ailleurs, depuis que je suis rentré en France (une 10aine de jours), je demande à mes amis et à ma famille de m’épargner les infos (radio / télé / presse écrite), histoire de ne pas me faire chuter le moral en entendant parler de la crise tout le temps, du chômage qui monte, et autres joyeusetés.
Plus je voyage, et plus je me rends compte, en rentrant, que les français sont tout le temps tristes, déprimés et ont toujours une « bonne » raison de se plaindre. Je commence à comprendre pourquoi…
Merci pour cet article !
Tiens Jérémy, et comment sont les Suédois par rapport à cela?
Les médias, cela doit être la même chose chez eux non?
Enfin, tu vas me dire, il faudrait maîtriser le suédois, ce qui est peut-être ton cas?
Je parle pas suffisamment suédois pour capter ce que disent les news dans le détail, mais les gros titres sont à peu près les mêmes que chez nous (crise, blablabla, chômage qui monte, blablabla, tu vois le topo – et pourtant leur économie va beaucoup moins mal que la notre). Soit nous, français, sommes beaucoup plus influençables par les médias, soit y’a un truc que je pige pas, car j’ai pas ressenti cet effet chez les suédois. Au contraire, les suédois que j’ai rencontré et avec qui j’ai été amené à parler économie, sont même plutôt confiant sur leur avenir (« on s’en est toujours sorti, notre pays est fort, on a confiance en nos dirigeants pour nous en sortir, etc »).
Peut-être aussi qu’à l’étranger, on a l’esprit beaucoup plus ouvert et positif à notre environnement, de part la découverte d’un nouveau pays, alors qu’en France, on se referme davantage car on a le sentiment de ‘connaître’ tout ce qui nous entoure. Du coup on est plus sensible au négativisme ambiant. C’est un débat intéressant en tout cas.
C’est claire que l’économie de la Suède est bien meilleure, comme celle des pays voisins!
En effet, la mentalité a l’air différente, plus positive. C’est rare de voir cela chez les français en ce moment du moins.
Pas trop dur le suédois sinon?
De toute manière, il est claire que quand tu es à l’étranger, tu es plus positif, cela c’est une certitude. Sauf si tu as le mal du pays:-)
Si on sait placer ses priorités… si vraiment voyager est notre envie, alors on économisera au lieur d’acheter le dernier écran plat/smartphone/gadget à la mode…
la passion exige des sacrifices…
Je dirais même que passion est synonyme de sacrifices non?:-)
Tu as raison, Fabrice! Soyons positifs! La crise pousse à être créatif dans ses choix. A explorer des lieux et des modes de voyage/séjour auquel on aurait pas songé.
Sans celà, je ne serai sans doute pas partie en Géorgie.. Et si je l’avais fait, j’aurai sans doute séjourné dans des hôtels, et bougé plus! Mais là, j’ai revu ma destination, mon logement et mes déplacements à la baisse et vous savez quoi? Ces 10 jours furent une de mes meilleures expériences de voyageuse!
Qu’importe la situation, il y a toujours du positif! La crise permet justement de sortir de nos habitudes de consommation et de découvrir de nouvelles choses (autres pays, autres esprits, autres façons de consommer…)
Que je parte avec mon sac à dos en Inde, à Hong Kong ou en Afrique de l’ouest, c’est pareil dans le sens où je vis au niveau des populations (transports collectifs, nourriture dans la rue, hébergement etc) et donc , franchement, la vie n’est pas chère en comparaison avec la (sous)-France !
Question : partir en voiture par la Mauritanie, après le Maroc et aller jusqu’à St-Louis du Sénégal, des conseils, tuyaux, infos récentes ? Please, Merci !
Pourquoi Jean-Luc, c’est un projet?
Justement, je compte le faire en décembre:-) Apparemment, tu peux pas passer au Sénégal en voiture…
Tu as des infos?
En effet, c’est en projet et le mois de décembre pourrait convenir.
Je « collecte » donc le maximum d’infos en ce moment sur ce voyage, quelle voiture emmener, quellles « marchandises » etc…
En fait je comptais y aller en accompagnant une association qui emmène des véhicules donnés pour le Sénégal. Mais pas sûr…
Avec mon frère nous avions déjà traversé le Maroc, l’Algérie et le Mali par l’Adrar des Iforas et le Tanezrouft, donc le désert, en plein été… avec une 504 peugeot !
Quelle aventure !!! mais c’est bien fini maintenant avec la quasi-certitude de se faire kidnapper en route …
Bon, des infos « fraîches » ?
@+
De mon côté, j’ai déjà la voiture.
Reste l’itinéraire. Mais tu confirmes qu’il n’est pas possible d’aller au Sénégal avec sa voiture?
Nous, on va peut-être en fait s’arrêter en Mauritanie. Tu connais les coins à éviter?