Lettre à moi-même quand j’avais 20 ans

Tu viens d’avoir 20 ans. J’ai eu envie de t’écrire cette lettre du futur, avec 20 ans de recul. Alors, écoute-moi, oui, écoute-moi bien et garde cette lettre. Voici ce que j’ai envie de te dire.

Nous nous demandons tous un jour ce que nous aurions fait différemment si nous devions rejouer notre vie, si nous pouvions revenir en arrière. La question n’est pas forcément que nous ayons des regrets, mais plutôt qu’avec le recul, nous ferions certaines choses différemment. Car oui, ce n’est pas contradictoire. Nous pouvons être heureux de ces années-là, mais il n’empêche que, si nous pouvions faire machine arrière, nous ne prendrions peut-être pas cette décision-là.

Personnellement, j’ai peu de gros regrets dans ma vie. Voire pas du tout. C’est déjà ça.

Pour autant, il y aurait bien des petites choses que je ferai autrement, ou plus tôt. Et alors, aujourd’hui, je serai sans doute différent. En tout cas, cas, j’aurai gagné du temps, et déjà, c’est important. C’est même très important.

Je me suis amusé à écrire une lettre à ce moi d’il y a 20 ans. Déjà. En somme, c’est ma moitié :-). Là, je peux vraiment employer cette expression !

Commence à voyager plus tôt

Mon premier voyage date de mes 22 ans. Bon, si je veux être exact, j’avais fait auparavant un trip avec des amis en Espagne. La différence, c’est que cette année-là, je suis parti rejoindre un ami à Londres pour m’y installer quelques mois afin d’apprendre l’anglais et, tout simplement, pour vivre une aventure. Ce fut une super expérience. Ce fut un peu le début de tout.

Ensuite, vers 24 ans, j’ai commencé véritablement à voyager en me rendant dans les pays de l’Est, au début, pour une femme. J’ai notamment découvert la Roumanie. J’en parle dans ce podcast :

Si cela était à refaire, je partirais encore plus tôt. Dès mes 18 ans. J’essaierais même de faire un échange scolaire ou de partir bosser l’été à l’étranger. Il y a tellement de possibilités…

Fais une année ERASMUS

Dès que tu le peux, débrouille-toi pour faire un échange universitaire à l’étranger, que ce soit un ERASMUS en Europe ou tout autre programme ailleurs.

C’est une super opportunité pour vivre à l’étranger, profites-en ! Tu vois, j’ai regretté de ne pas l’avoir fait. Lorsque je me suis décidé, j’arrivais au bout de mes études. Dommage. Tout simplement, à l’époque, je n’y ai pas pensé, je n’avais même pas l’info. Là, tu l’as, plus d’excuses ! Allez, fais-le, il y a 100 % de chances que tu ne regrettes pas cette expérience qui sera forte et riche dans ta vie. Just do it !

Fais un long voyage, vraiment un long voyage

Dans ma vie, j’ai fait plusieurs longs voyages. Mais le maximum ne fut que de 7 mois. Alors oui, c’est déjà pas mal, mais surtout, j’ai pu le faire plusieurs fois.

Pourtant, écoute, je te conseille vraiment de partir au moins un an, voire deux, voire plus. Prends une partie de ta vie pour voyager et suivre au maximum cette envie d’ailleurs. Jusqu’à ce que tu sentes qu’il est temps de revenir, jusqu’à ce que tu te dises que oui, c’est bon, j’ai vu et vécu ce que je voulais, il est temps de rentrer.

Je pense que c’est mieux, si tu peux, si tu as l’argent. Mais l’argent, il suffit de le trouver, ce n’est pas le plus dur. En procédant comme cela, au final, tu gagnes du temps, car sur une seule période, tu fais ce que tu aimes à fond. Et cela, comme d’autres choses, c’est la meilleure approche pour avancer vite dans sa vie.

Sois entier, fais les choses, mais fais-les à fond.

Suis tes peurs, elles sont comme des phares dans la nuit

Oui, les peurs sont là parfois pour nous empêcher de souffrir ou pour nous protéger d’un danger. Mais face à des choix que nous voulons faire, que nous pensons bons, elles sont en général là pour nous empêcher d’avancer. Ces peurs sont parfois la voix d’une partie de nous qui craint de réussir, qui pense que nous ne le méritons pas. Parfois, c’est la voix de notre père ou de notre mère et des croyances qu’ils nous ont refilé. Qu’importe, elles sont là pour nous indiquer où nous devons aller au final. Ce sont des phares qu’il faut suivre pour progresser et avancer.

Alors, oui, je sais, ce n’est pas facile. Mais quand tu seras dans ce cas, essaye de suivre ses peurs, essaie de ne pas t’en détourner ou de faire l’autruche. Ce sont des alliées, vraiment, efforce-toi de les suivre.

Vis comme si tu devais mourir demain

Je sais que cette phrase pourrait être tirée de « Le développement personnel pour les Nuls ». Elle est tellement évidente. Elle est aussi difficile à mettre véritablement en place dans la vie de tous les jours. Car la routine, le quotidien, les soucis nous font oublier cette vérité. Car à 20 ans, on a l’impression d’avoir la vie devant soi. C’est une réalité, mais celle-ci nous fait croire que nous avons le temps. Or, c’est également faux, car le temps passe et ne peut être créé comme l’argent.

Et, plus on avance en âge, plus le temps passe vite. Tout s’accélère et les possibilités se réduisent petit à petit. Mais cela, il faut du temps pour en avoir conscience. Et peut-être que cela fait partie des choses qu’il faut vivre pour en avoir vraiment conscience. L’entendre, le lire ne nous permet pas de l’intégrer, je pense. Et lorsqu’on l’intègre, il est déjà tard. C’est con la vie parfois !

Alors, à toi qui as 20 ans, je sais que ce que je viens de dire va difficilement changer ta vision des choses, mais je me devais de te le dire. Pour le reste, c’est de ta responsabilité.

A lire : comment voyager aide à rester jeune !

J’adore ces 2 citations. Tellement vrai mais tellement difficile de l’appliquer toujours au quotidien. Il faudrait les avoir toujours devant ses yeux. #citations #lifestyle

Une publication partagée par Fabrice Dubesset (@instinct_voyageur) le 23 Sept. 2017 à 3 :19 PDT

Ne te prends pas la tête avec les femmes

Quand je regarde le passé, j’ai parfois perdu de l’énergie et du temps de vie pour des personnes ou des histoires qui ne le méritaient pas. En fait, la question n’est pas tant de savoir si cette femme en valait la peine que de se rendre compte que tout cela ne compte pas tant que cela au final. En plus, avec le recul, on s’aperçoit souvent que dès le départ nous avions devant nous les signes et les germes du futur de la relation. Dans une relation, les cartes sont données dès le début, il est rare qu’ensuite cela change. C’est juste qu’on ne veut pas le voir.

Il y a des choses bien plus graves dans la vie que de se faire larguer par la femme que l’on aime ou de se séparer après des années de vie commune. Il n’y a pas mort d’homme comme dirait l’autre. Il suffit de prendre du recul pour s’en rendre compte. Imagine-toi en vue Google Earth, toi, là, minuscule point assis sur ce banc dans ce parc avec ta déprime. La caméra s’élève de plus en plus, bientôt tu vois notre planète, puis notre système solaire, la galaxie, etc. On n’est rien, tu n’es rien, ton problème est insignifiant.

Alors oui, même si cela te semble difficile, lorsque tu connaîtras cela, car tu le connaîtras au moins une fois dans ta vie, essaie de ne pas perdre trop de temps à ruminer. C’est du temps perdu pour te laisser libre de faire une autre rencontre. Et, au final, à la fin de ta vie, tout cela comptera, tout ce temps perdu comptera.

N’aie pas peur de l’échec, seule l’action compte à l’arrivée

Au final, parfois, il vaut mieux prendre une décision, même mauvaise que de ne rien faire. Car le pire, c’est le statu quo, l’indécision, car ce genre de situation bouffe notre énergie et notre estime de soi. Alors, dans la vie, quand tu seras devant des choix cornéliens, essaie d’écouter ton cœur et de passer à l’action, même si cela te fait peur. Il est rare qu’on ne puisse revenir sur une décision, il est rare qu’un choix soit fondamentalement mauvais. Certes, il y a des bons choix et des mauvais choix, mais en soi, rien n’est figé.

Et puis, parfois, il y a des échecs qu’il est nécessaire de vivre pour pouvoir passer à autre chose et avancer.

Investis plus tôt dans l’immobilier

J’ai attendu 39 ans pour être propriétaire. Et je ne le regrette pas du tout. Ce fut une des meilleures décisions que j’ai prises ces dernières années. J’aurai dû le faire plus tôt. J’aurai pu le faire il y a 10 ou 15 ans. Je ne l’ai pas fait par peur que cela ne m’attache et ne m’engage trop.

Mais, c’était une erreur. Je pensais que m’engager dans un projet immobilier m’empêcherait de voyager ou de vivre à l’étranger. C’est faux. Cela n’a rien changé à mes envies de voyager. Pas de lien, j’étais dans l’erreur.

Nous avons tous dans notre esprit des schémas, des croyances qui nous limitent. Il n’est pas évident de s’en rendre compte, car beaucoup viennent de notre éducation, de nos parents et de notre vécu. Il est surtout difficile d’en changer. Mais c’est possible.

Alors, n’écoute pas ses croyances, investis plus tôt si tu le peux. Tu gagneras en indépendance et tu gagneras du temps.

Prends soin de ton corps et de ta santé

Tu n’as qu’un seul corps et celui-ci va vieillir, c’est inéluctable. Petit à petit, tu vas t’en apercevoir. Mais cela va demander du temps. Ce n’est que dans la trentaine que tu vas en prendre pleinement conscience. Un peu plus tard, si tu as de la chance. Mais, autour de 40 ans, tu le réaliseras vraiment. Et cela, d’un coup peut-être.

Alors, essaie d’en prendre soin le plus possible pour le faire durer au mieux. Et plus tu commenceras tôt, mieux ce sera. Ne fais pas trop d’excès, fais en sorte que le sport occupe une place importante dans ta vie. Mange sainement, même si cela demande des efforts. Prends soin de tes dents dès le début. C’est un patrimoine que l’on ne peut pas récupérer.

Passe plus de temps avec tes proches

Tu te rendras compte plus tard que la famille est plus importante que tu ne le penses. Mais pour cela, il faut devenir adulte. Tu verras qu’il est important de passer du temps avec ces parents qui vieillissent. Ils ne seront pas toujours là.

Ha oui, passe plus de temps avec ta grand-mère avant que sa maladie d’Alzheimer ne prenne trop d’importance. Questionne-la sur sa vie, ses rêves, ses échecs, tu apprendras beaucoup. Parle, échange, discute avec elle avant qu’il ne soit trop tard, avant que sa mémoire parte, avant qu’elle ne meure une première fois.

Et, tout simplement, dis à tes parents et à tes proches que tu les aimes.

Et plus généralement, garde à l’esprit que la richesse des relations doit être au cœur de ta vie. Que ce soit des relations amoureuses, amicales, professionnelles, familiales, c’est ce qui fait en grande partie une vie. C’est ce qui enrichit le plus, c’est ce qui donne le plus d’intensité.

Dis davantage ce que tu penses

Autour de nous, nos rapports avec les autres sont souvent superficiels. Même avec nos proches, nos amis, nous évitons souvent les sujets qui fâchent, parfois, nous préférons rester dans le non-dit, les illusions, etc. Quel intérêt à faire cela ?

Bien sûr, il s’agit de mettre les formes, tu seras d’accord. Mais crois-moi, à l’arrivée, tu seras toujours gagnant à dire les choses, les belles comme les mauvaises, celles qui te paraissent importantes à dire, même si elles sont dérangeantes. Tu gagneras du temps, tu gagneras à être plus proche de toi. Et tes relations n’en seront que plus vraies. Et plus fortes.

Je sais que tu as tendance parfois à garder tes émotions pour toi dans une relation, surtout amoureuse. Fais toi violence, communique plus. De plus, refouler ses émotions, cela laisse toujours des traces, cela peut avoir un impact sur ton corps et ta santé. Au final, tout le monde est gagnant, tu seras gagnant.

Apprends à te connaître

Se connaître soi-même est l’un des objectifs de toute vie. Entre nous, la vie n’a pas de sens. Ne perds pas ton temps à chercher, je te le dis de suite. Enfin si, il y a un sens à suivre : la vivre de la meilleure manière, d’une manière qui colle le plus à tes désirs et à toi-même. S’il y a un sens à la vie, c’est de se connaître et de devenir une meilleure version de soi-même. C’est ce que tu te dois. D’une certaine manière, c’est ce que tu dois à la vie.

Mais tout cela, c’est un travail, un effort continu. Et parfois c’est difficile car cela demande la capacité de se remettre en cause, de s’écouter, de creuser des zones sombres, d’accepter certaines choses dérangeantes. Cela demande des lectures, des temps de réflexion, etc. Cela demande de l’argent aussi pour se former, se connaître via une psychothérapie ou autre.

Te connaître mieux, c’est prendre ensuite de meilleures décisions. Et au final, c’est gagner du temps. Gagner de temps, cela toi être l’un des mantras de ta vie.

PS : Le voyage solo est une bonne entrée en matière pour se connaître davantage.

Une nouvelle année. C’est l’occasion de faire un bilan de l’année passée. Je me réserve toujours quelques jours à l’ecart pour faire le point sur les succès et les échecs de l’année passée. C’est un exercice super important pour avancer dans la vie. Un des meilleurs moments de l’année. C’est le moment également pour vous fixer les objectifs de l’année, dans tous les domaines.

Une publication partagée par Fabrice Dubesset (@instinct_voyageur) le 2 Janv. 2017 à 5 :38 PST

Écoute davantage ton cœur et ton intuition

Écouter son intuition est sans doute l’une des phrases les plus bateaux que l’on entende autour de soi. Pourtant, dans la vraie vie, qui l’applique vraiment au quotidien, tout le temps ?

Déjà, il faut être capable d’écouter cette partie de soi, ce qui n’est pas forcément facile pour tout le monde. Ensuite, il faut arriver à suivre son intuition. Et quand celle-ci nous dit qu’il faut changer, sortir de sa zone de confort, c’est là que nos peurs arrivent pour combattre cette intuition.

Essaie d’être plus à l’écoute de ces intuitions, médite, reconnecte-toi davantage avec cette voie qui est là pour que tout soit en accord avec toi-même.

A lire : Comment le voyage développe votre intuition

N’écoute pas les autres

Je ne dis pas que tu ne dois pas demander conseil à tes proches. Non, bien sûr. Mais au final, il n’y a que toi qui sais ce qui est bon pour toi. Personne ne saura si cette femme sera la femme de ta vie, si tu dois rester avec elle, si ce choix de raison est une bonne idée. Personne ne peut te dire si cette décision, qui va provoquer un grand changement, est une bonne chose. Personne ne le peut. Il n’y a que toi qui sais. Alors, fais-toi confiance, écoute-toi.

Écoute plus ton cœur, moins ta raison

Et quand bien même, les choix de cœur te conduiront à des erreurs et des impasses, ce n’est pas grave. Tu as le temps de faire des erreurs, c’est la période de ta vie où tu peux en faire plus facilement. Plus tard, ta marge de manœuvre sera moins grande. Chaque erreur aura plus d’implications. Tu t’es trompé de carrière ? Pas grave, au moins, tu sais que tu ne veux pas cela. Change.

J’aurai sans doute pu te dire davantage de choses et te donner davantage de conseils. Mais je crois que j’ai là l’essentiel. C’est ce que la vie m’a appris depuis 20 ans. Et je ne doute pas que je vais en apprendre encore au cours des 20 prochaines années !

Alors, je te dis cela, je te donne cela, je te le transmets. Utilise-la, en fait, à partir de maintenant, ce que tu vas faire de ce que tu as lu, c’est ta responsabilité. Je te fais confiance.

Voilà pour cette lettre à moi-même :-).

Cela me fait penser à un roman « Replay » de Ken Grimwood, que je vous conseille fortement. Le héros, Jeff Winston, meurt en 1988 et se retrouve 25 ans plus tôt à l’âge de 18 ans. Bien sûr, connaissant les événements qui se sont passés, il change le cours de sa vie en investissant en bourse. Vous imaginez comme il lui est alors facile de devenir riche. Puis, il meurt à nouveau en 1988, puis il se réveille à nouveau. Puis il meurt encore une fois, et encore une fois… J’en parle dans cet épisode du podcast :

Et vous, que feriez-vous différemment avec le recul ? Partagez votre expérience, c’est aussi le but de cet article. 

Si cet article vous a plu et que vous pensez qu’il peut être utile à un proche, merci de le partager. 

D’ailleurs, au final, est-ce que tout le monde ne devrait pas faire ce genre d’exercice à un moment de sa vie ?

Vous pouvez aussi vous écrire une lettre dans le futur, je parlais de cette idée dans cet article.

A propos de l'auteur

Fabrice Dubesset

J’ai créé ce blog voyage en 2010 après 15 ans de voyages. Digital nomad depuis 2011, je vis une grande partie de l’année à l’étranger. Podcasteur, entrepreneur, coach, je suis notamment l'auteur du livre « Libre d’être digital nomad », Ed Diateino, dispo en librairies, FNAC etc.