Sources d’eau chaudes, randonnées, lieux sacrés de plusieurs religions, cette région du nord de l’Inde a de quoi envoûter. Et en plus, vous êtes entourés de superbes montagnes…
Lors de mon voyage en Inde, après Dharamsala, j’ai poussé un peu plus au nord vers Manali. Je n’ai pas pu aller plus loin vers le Ladakh, la route étant alors fermée en raison de la neige.
Manali
Manali a un petit air de station touristique des Alpes. Et pourtant c’est ici la basse saison. La neige est très basse sur les sommets fermant la route vers le Ladhak à l’extrême nord du pays.
La grande majorité des touristes déambulant dans ses rues sont indiens. Avec sa population imposante, la puissance pauvre possède néanmoins un sacré réservoir de touristes locaux grâce à sa classe moyenne en devenir.
L’été, ce sont les routards occidentaux qui viennent en nombre dans ces montagnes de l’Himachal Pradesh afin de chercher de l’air frais. Et du cannabis.
La région est une des plaques tournantes de ce trafic en Inde. D’ailleurs certaines disparitions d’étrangers, mêlés de près ou de loin à ce trafic, ont eu lieu.
Manali a un côté artificiel qui contraste avec la beauté des montagnes environnantes.
Le village de Vashisht, à quelques kilomètres en hauteur, a plus de charme. Nous y dénichons une chambre avec terrasse offrant une superbe vue sur les montagnes enneigées. A l’aube, lorsque le soleil naissant vient caresser les flancs de celles-ci, je vous laisse imaginer le spectacle…Divin.
Le Rainbow Café est un peu le lieu de rassemblement des routards du coin : babas cools japonais, coréens ou israéliens sont ici en nombre. L’Inde est la destination favorite de ces derniers. Ils y viennent souvent après leur service militaire pour décompresser. Bon marché, de la liberté et du cannabis à volonté, certains abusent et un certain nombre se sont retrouvés en cellule.
A tel point que l’Inde a du prendre des mesures afin de limiter les visas délivrés ! Car ici, la tolérance est zéro de la part des autorités.
Le village possède un attrait de plus : des sources d’eau chaude. Gratuites, elles sont abondamment utilisées par la population. Des volutes de vapeur s’élèvent tout autour et rejoignent les sommets.
Plus bas dans la vallée, Old Manali est le vieux village originel. Les maisons en bois sont encore nombreuses malgré l’épidémie de guest houses.
Les scènes de vie paysanne y dominent entre champs de colza et forêts de pins. Dominant la vapeur des sources d’eau chaude, j’ai des discussions très intéressantes avec Salvatore. Celui-ci a entrepris un voyage de quatre mois en Inde et au Népal. Le sien en est à son commencement, le mien arrive à son terme. Ce genre de voyageurs croisés sur les routes, ce sont très souvent des personnages. Du moins à mes yeux.
Manali possède bien sûr son lot de temples hindous. L’hindouisme est une religion sacrément complexe et plutôt opaque au profane. Au-delà des principales divinités que sont Shiva, Vishnou, Krishna ou encore Ganesh, l’hindouisme possèderait quelques 330 millions de Dieux. Oui, vous avez bien lu !
Autant vous dire que même les Hindous s’y perdent ! Peu d’Occidentaux embrassent cette religion. D’ailleurs les gourous occidentaux, enfin reconnus comme tels, se comptent sur les doigts d’une seule main. Le bouddhisme nous est sans doute bien plus accessible.
J’ai retardé mon départ en raison de ma carte Visa défectueuse, une fois réapprovisionné en roupies, je laisse Salvatore derrière moi.
Attention : si vous partez avec une nouvelle carte bancaire, il faut absolument effectuer un premier retrait en France pour l’activer. Sinon, vous vous retrouvez en galère comme ce fut le cas pour moi.
Vous pouvez faire à Manali de nombreuses randonnées. Manali est sur le passage de la « route des dieux » qui mène vers Leh, la capitale du Ladakh. C’est la deuxième plus haute route au monde avec des cols dépassant les 5000 mètres d’altitude.
Le « kit » pour les bains.
Manikaran
Autre vallée de l’Himachal Pradesh, autre localité, et autre source chaude. Située dans la Parvati Valley, Manikaran est un nom sacré pour les Sikhs.
Un trajet en bus à travers un paysage de toute beauté me conduit sur les rives d’une rivière au cours d’eau agité. En face, ce qui n’est qu’un gros village s’étire tout en longueur au pied d’une imposante falaise.
Un vieux pont permet d’accéder aux rues étroites du bourg. Pas de circulation ici, un vrai plaisir. Je n’y croise quasiment que des pèlerins indiens.
En fait, j’ai un peu l’impression de me retrouver au fin fond de l’Inde, ce qui est loin d’être désagréable.
Le temple sikh et ses bains chauds sont remplis de vie et de couleurs.
Les habitants de Manikaran, tout comme les pèlerins Sikhs, sont vraiment agréables. Leurs turbans colorés émergent ici et là au milieu des nuages de vapeur. Respect car avec cette température, ils doivent sacrément avoir chaud sous leur turban, qui cache en plus une impressionnante chevelure ! Les nuages de vapeur s’élèvent au-dessus de la rivière cachant en partie les demeures du village.
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Mandi et Rewalsar Lake
Je commence à prendre le chemin du retour vers Delhi. Petite halte à Mandi où je découvre un des lieux sacrés du bouddhisme.
Rewalsar Lake est situé à une heure de bus au sommet d’un crête montagneuse. Autour d’un petit lac, plusieurs monastères bouddhistes et une communauté tibétaine active. Les eaux du lac sacré sont gorgées de gros poissons nourris par les pèlerins et les touristes. C’est impressionnant à voir lorsque ceux-ci viennent au bord du bassin, bouche béante à l’air, se disputant la nourriture.
De vieilles dames, ridées à l’infini et armées de cannes, veillent au grain, ou plutôt aux offrandes. Les singes sauvages, quant a eux, essayent pendant ce temps de récupérer les miettes sur la terre ferme. A vue d’œil, il faudrait sûrement un chalutier pour pêcher tout cela !
Le retour en bus est chaotique. Une portion de la route s’est effondrée dans le vide.
Les routes de l’Himachal Pradesh sont souvent dans cet état. Alors que je commence à me faire a l’idée qu’il va me falloir user du pouce, une pelleteuse surgit de je ne sais où. En cinq minutes, le passage est élargi pour que le bus brinquebalant puisse tout juste frôler le vide.
Direction New Delhi !
wooooh 330 millions de Dieux!!! Ils arrivent à tous les retenir? J’ai en tout cas beaucoup aimé ton article, très vivant et pleins d’anecdotes. Dis-moi, les poissons… Jamais ils ne les pêchent?
Tes photos sont superbes Fabrice, et pleines d’émotions. Ca donne envie de visiter cet endroit ! Je ne savais pas que le cannabis était aussi répandu là-bas… On en voit beaucoup ?
C’est facile à trouver en tout cas !
J’ai beaucoup aimé cet article, sur une région dont je n’avais jamais entendu parler !!!
Et la fin m’a fait rire, avec la portion de route qui s’effondre dans le vide ! Emotions garanties, mais apparement, cela ne t’a pas plus fait peur que cela Fabrice 🙂
Pour le transport c’est pas vraiment le top on dirait! faut avoir le cœur bien accroché! Sans tomber dans les clichés, je ne serai pas étonné d’apprendre que d’anciens soldats y aient élus domicile. Le seul attrait qu’on les touristes d’y venir serait le cannabis et pourtant c’est une magnifique région!
J’ai adoré tes photos, elles sont vraiment trop belles. Cela n’a pas l’air tout repos de voyager en Inde. Je ne connais pas encore l’Inde, seulement le Sri Lanka, mais je m’étais dite que l’Inde c’est encore un cran au dessus.
Je pense oui !
Le « NO GIRLFRIEND NO TENSION » est collector !! Tu me vends du rêve là 🙂 ca me rappelle le « all is possible in india » en plus funky