Non, ne hurlez pas à cette suggestion, et n’appelez pas la SPA à la rescousse ! Pour ma part, j’ai déjà essayé, et vraiment, ce n’était pas mauvais du tout !
Un plat de choix en Amérique du Sud
Le cochon d’Inde, appelé cuy en espagnol (en référence à ses couinements !), est un plat de choix dans les Andes, et cela depuis des millénaires. Domestiqué et élevé pour sa viande depuis plus de 5000 ans, il fait partie de la cuisine traditionnelle péruvienne, mais aussi en Bolivie, en Colombie et en Equateur.
Si en Europe, ce sont des animaux domestiques, d’ailleurs importés par les Espagnols après la découverte de l’Amérique, en Amérique du Sud, on les voit comme des animaux de boucherie très rentables, faciles d’entretien et rapportant assez d’argent pour subvenir aux besoins de toute une famille, ce qu’illustre un dicton inca : « Elève des cochons d’Inde et mange à ta faim ».
Ces petits animaux étaient également utilisés par les guérisseurs incas pour diagnostiquer les maladies, en les passant longuement au-dessus du malade et attirer les mauvais esprits pour en délivrer le malade.
Dans la cathédrale de Cuzco, et au couvent San Francisco de Lima, on découvre même des tableaux de la Cène où le Christ et ses apôtres dégustent un plat de cuy.
Ces dernières années, des chercheurs ont développé par croisement entre plusieurs espèces des races de cuyes plus gros que la moyenne, dépassant les 3 kg, afin d’encourager leur consommation, la viande de cochon d’Inde étant plus riche en protéines et plus pauvre en graisses que le poulet ou le porc, et bien entendu que la viande rouge.
En voyage : tentez le cochon d’Inde !
Le plus déconcertant pour un voyageur occidental étant peut-être la manière habituelle de le servir, présenté en entier sur un plat, tête et pattes incluses, comme un petit cochon de lait.
Selon les régions, les recettes varient : au Pérou, il est servi avec une sauce épicée, accompagné de pommes de terre ou de riz ; dans la région d’Huancayo, on le prépare frit, avec une sauce au poivre et à l’achiotl. A Arequipa, c’est la présentation qui est particulière : le cuy chactado est servi entier, griffes et dents comprises, fendu en deux, et comme écartelé dans l’assiette, accompagné de quelques légumes.
Parmi les plats traditionnels, on trouve également le picante de cuy, où le cochon d’Inde est découpé en morceaux, cuit dans une poterie au feu de bois, accommodé avec de l’aji coloré au jaune. Le Jaka Cashqui est un bouillon de viande de cochon d’Inde. Enfin, le pepian de cuy est un ragoût de cochon d’Inde accompagné d’arachides et d’herbes aromatiques.
Concernant le goût, les avis sont partagés : certains apprécient, y trouvant une ressemblance avec le lapin, pour d’autres, la viande est jugée trop sèche et surtout peu abondante, une fois décortiqués les nombreux petits os. Disons que vue la taille de la bestiole, la cuisson est essentielle pour garder une chair savoureuse et éviter qu’elle ne se dessèche, à vous d’essayer !
Et pourquoi pas la viande de lama aussi ?
Alors, vous êtes tentés après cet article? 🙂