Créée il y a plus de 2000 ans par le général Zhang Qian (164 – 114 av. J.-C.) sous le règne de l’empereur Wu, de la dynastie Han, la Route de la soie succède à la Route de Jade, datant du paléolithique. Son nom s’inspire d’une denrée extrêmement rare à l’époque : la soie, dont les Chinois gardaient jalousement le secret de fabrication.
Tous les chemins mènent à Rome : l’adage semble tout à fait approprié pour la route de la soie. Grâce à sa texture unique et son exotisme, la soie va vite conquérir les femmes de l’aristocratie romaine à partir du IVème siècle. Ce sera le début d’une longue et belle histoire.
La Route de la soie connaitra son apogée vers la fin du 13ème siècle, époque coïncidant avec l’âge d’or des comptoirs vénitiens. Les Parthes et les Sogdiens se chargeaient d’acheter aux Chinois, à Dunhuang, non seulement de la soie, mais aussi des cargaisons d’épices, de fourrures et d’armes en bronze, qu’ils remettaient à des intermédiaires syriens et grecs. Et dans le sens inverse, les caravanes partaient vers l’est en emportant de l’or, des céramiques et d’autres métaux précieux.
Ce va-et-vient a contribué à créer des échanges autres que commerciaux, entre les différents peuples des pays jalonnant la Route de la soie. Dans le sens ouest – est, elle ceci a contribué à faire pénétrer en Asie centrale et en Chine des religions et des philosophies nouvelles, comme le bouddhisme, l’islam, le christianisme. Dans l’autre sens, elle a permis à l’Occident de connaitre des procédés et technologies venus de Chine, comme la fabrication du papier, la poudre à canon et la boussole.
L’importance de Route de la soie finira par décliner avec l’avènement des « grandes découvertes » par voie maritime au XVème siècle.
Itinéraire et difficultés de la Route de la soie
La Route de la soie est en fait un entrelacs de pistes qui rallie la Chine à l’Occident en passant par le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Iran. C’est l’itinéraire qu’emprunta Marco Polo à la fin du XIIIème siècle et auquel le géographe allemand Ferdinand von Richthofen donna le nom de Route de la soie. Ce périple long de 8000 kilomètres représentait un défi que seuls des aventuriers de la trempe de Marco Polo pouvaient relever. La route était longue et parsemée d’embûches, liées au brigandage et aux guerres intestines auxquelles se livraient les tribus chinoises. Si l’on se fie à son récit, Marco Polo aurait mis trois ans et demi pour le réaliser.
À l’heure actuelle, la route de la soie est plus sûre et ouverte à tous les touristes. Marcheurs, coureurs, vététistes ou contemplatifs en minibus peuvent, chacun à leur rythme, revivre cette grande aventure. Il suffit aujourd’hui de sept semaines pour aller d’un bout à l’autre de la Route de la soie. Il est toutefois bon de préciser que les voyageurs seront confrontés à des conditions climatiques parfois extrêmes et devront s’adapter aux us et coutumes des populations qu’ils vont côtoyer lors de leur voyage.
Les étapes de la Route de la soie
* Xi’an
Il serait inconcevable de ne pas inclure Xi’an dans la liste des étapes de la route de la soie. Elle est non seulement l’une des plus grandes capitales antiques de la Chine, mais elle abrite également les guerriers en terre cuite qui représentent l’une des attractions majeures de l’Empire du milieu, artistique et archéologique. Autre curiosité à ne pas manquer : la montagne de Huashan, l’une des cinq montagnes sacrées de la Chine.
*Luoyang
Sur le plan historique, Luoyang, située à quelque 320 kilomètres à l’est de la province du Henan, a également son importance. À l’instar de Xi’an, c’est également une des capitales antiques de la Chine. Il serait dommage de passer à côté des monuments fabuleux que sont le temple du Cheval Blanc et le temple Gunalin.
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* L’Jiayuguan : la Grande Muraille
Comment passer sous silence la Grande Muraille ? C’est le symbole historique de la Route de la soie. Ne serait-ce que pour ses dimensions hors normes, cette muraille, conçue pour assurer la sécurité au niveau du corridor de Gansu, mérite amplement le détour.
*Dunhuang
À Dunhuang, une ancienne porte d’entrée de la région du Xinjiang, les touristes auront l’opportunité de visiter, à Mogao, un site unique : les troisièmes plus grandes grottes bouddhistes du monde, ainsi que le bouddha géant, âgé de 1 700 ans.
*Turpan
La ville de Turpan sera toujours précédée par la renommée de son art culinaire, la culture ouïghoure et ses vignes incomparables faisant d’elle un site incontournable. Symbole de la Chine triomphante sur le plan de la modernité, elle n’arbore pas moins fièrement des sites âgés de 2 000 ans comme les ruines des villes de Gaochang et Jiaohe.
* Urumqi
Son lac céleste, un plan d’eau entouré de monts aux sommets enneigés et de prés peuplés de chevaux, moutons et yaks paissant au milieu de fleurs sauvages aurait fait le bonheur du paysagiste britannique Thomas Gainsborough.
* Kashgar
Bien que la Route de la soie ait perdu de son importance au fil des siècles, la ville de Kashgar demeure une référence pour les commerçants du monde moderne. Située au confluent de la Chine, du Pakistan, du Cachemire et du Kirghizistan, cette ville-carrefour où l’influence musulmane est prédominante, conserve toutes les caractéristiques des marchés de la belle époque. Les commerçants pakistanais, ouighours et tadjik y échangent toujours biens et bétail.
Infos pratiques sur la route de la soie
* La tenue vestimentaire
Les sept semaines que les voyageurs passeront sur la Route de la soie seront loin d’être uniformes. Ils auront droit à des variations de température allant de 40°C, à Dunhuang, à moins de 0°C, sur les hauteurs du Kirghizstan et du Tadjikistan. En conséquence, il faudra prévoir des vêtements en fonction de ces paramètres.
Par ailleurs – et ceci concerne surtout les femmes –, les régions traversées par l’itinéraire de la Route de la soie sont majoritairement d’obédience musulmane. Les tenues légères comme le short ultra court et les brassières… sont à proscrire.
* L’équipement de base
Compte tenu des conditions climatiques, vous aurez besoin : d’un sac à viande pouvant protéger des froids de -10°C, d’un vêtement polaire, de lunettes de soleil, d’une crème solaire à haut indice, d’un survêtement et d’une couverture de survie
* Santé et hygiène
Bonne nouvelle : les pays traversés par la Route de la soie n’exigent pas de certificats de vaccination. En revanche, eu égard aux expériences de vos prédécesseurs, il est recommandé de ne pas boire de l’eau du robinet.
* Assurances
Il est toujours utile d’assurer vos arrières lorsque vous entreprenez un voyage devant durer des semaines. Le rapatriement médical ou le remboursement de frais médicaux à l’étranger, les pertes ou avaries de bagages sont des choses à ne pas prendre à la légère. Consultez votre assureur !
* Les visas
Les visas pour les voyages hors de l’Europe posent souvent problème. Fort heureusement, les pays que vous traverserez ne sont pas trop pointilleux sur le sujet. La plupart du temps, vous pourrez obtenir ces sauf-conduits au cours de votre périple. Pour vous simplifier la tâche, voici quelques tuyaux :
– Visa kazakh
Vous pouvez l’obtenir en Mongolie au bout de trois jours ouvrables, mais le plus simple est de passer par l’ambassade du Kazakhstan à Paris. Vous n’avez juste qu’à remplir le formulaire de demande, y adjoindre une photo, présenter votre passeport et régler les frais par carte bancaire.
– Visa kirghize
Excellente nouvelle : vous n’avez pas besoin de visa !
– Visa tadjik
Vous pouvez l’obtenir en cours de route à Bichkek, capitale du Kirghizistan, auprès de l’ambassade du Tadjikistan.
– Visa ouzbek
Il suffit d’en faire la demande au Kazakhstan ou au Kirghizistan, moyennant le remplissage d’un formulaire avec sa photo et de régler.
– Visa turkmène
Pour ce pays, il n’existe pas de visa de tourisme, mais il est possible d’obtenir un visa transit valable trois à cinq jours. Vous devez juste préciser le point d’entrée et de sortie du pays et présenter un visa valable pour le prochain pays que vous allez visiter.
– Visa iranien
Aucune difficulté : vous n’avez qu’à vous y prendre un peu à l’avance pour faire un relevé d’empreinte auprès de l’ambassade et régler les frais correspondants. ( Visa Iran : ce qu’il faut savoir)
Vous en savez maintenant autant que nous sur la Route de la soie. Amateurs et amatrices, il ne tient désormais qu’à vous d’aller au bout de vos rêves !