Ometepe ou comment l’un de ses volcans a bien failli avoir eu raison de moi
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La fameuse île d’Ometepe va être ma dernière étape au Nicaragua. Ce lieu, assez magique, est une étape incontournable en Amérique Centrale. Rien que ses deux volcans exercent une forte attraction…
Le lac Nicaragua : le deuxième plus grand lac d’Amérique du Sud
Le lac Nicaragua ressemble à une mer. Pourtant, c’est un lac d’eau douce, le deuxième plus grand d’Amérique du Sud. Profond de plus de 200 mètres, il faut environ 14h pour que le ferry assurant la liaison le traverse dans toute sa longueur! Pour ma part, la traversée vers l’île d’Ometepe va me prendre 4 heures à partir de Granada.
Le ferry part dans l’après midi et permet ainsi d’admirer le coucher du soleil sur le lac, avec à l’arrière plan les cônes des volcans. Un moment suspendu pendant lequel tout le monde est sur le pont du navire, guettant les derniers rayons de l’astre.
Ometepe, c’est la plus grande île du monde sur un lac d’eau douce. Rien que cela ! Ometepe, c’est 26 km carré et 42 000 habitants. La plus grande partie de l’île est occupée par deux volcans à chacune de ses extrémités. La population vit donc sur les marges du volcan, entre ses pieds et les rives du lac.
L’ascension du volcan Maderas d’Ometepe
C’est le plus facile des deux volcans. Je fus bien aise de commencer par celui-ci ! En effet, son ascension fut bien plus dure que je ne le pensais !
Il ne culmine certes pas très haut, seulement à environ 1394 mètres d’altitude. Par contre, le dénivelé dans la journée est pas mal : plus de 1200 mètres. Cela se corse lorsque vous avez un guide qui a tendance à confondre le verbe courir et marcher ! A la montée comme à la descente !
Ce qui donne un lever à 4h du matin pour prendre le bus qui nous amènera au pied du volcan de l’autre côté de l’île. Puis après une pause déjeuner dans une finca, mon guide, moi et un allemand, nous commençons l’ascension. En un peu plus de 3 heures, nous sommes arrivés au sommet !
Il faut savoir que les flancs du volcan sont entièrement recouverts par la végétation. Donc, vous profiterez rarement d’une vue dégagée. Ensuite, le chemin est difficile, étroit et glissant. Par moment, c’est presque de l’escalade.
Cela dit, les efforts furent récompensés ! Le cratère du volcan est occupé par un lac. De toute beauté ! Surtout que la journée était ensoleillée, d’où un panorama dégagée sur ce petit coin de paradis !
Prendre un guide, c’est plus de sécurité. Certes, la montée est facile, par contre à la descente, c’est plus compliqué. Le voyageur peut avoir l’impression qu’il lui sera facile de redescendre. Après tout, il suffit de suivre le sentier qui descend vers le lac. Mais en vérité, tout ceci est trompeur. Car plusieurs chemins se croisent et il est facile de les confondre. Et tous ne mènent pas forcement jusqu’au lac.
Il y a peu, un touriste allemand s’est fait prendre au piège. Parti sans guide à la conquête du volcan Concepción, il s’est perdu lors de la descente. Il a fallu le concours de l’armée pour le retrouver au bout de trois jours. Il était dans un état d’extrême faiblesse et choqué. Il s’en est fallu de peu. Mon guide m’a raconté l’histoire en ajoutant que depuis, il se rend souvent à l’église…
En hypoglycémie
La descente fut aussi rapide que la montée, notre guide voulant absolument ne pas rater le bus. Ce qui avait tendance à me taper sur les nerfs, car bon le propre d’un guide c’est de s’adapter au rythme de ses clients !
Je trouve en général ce genre de descente plus dure que l’ascension. En effet, vous devez rester très concentré sur le chemin. De plus, les jambes et les genoux souffrent.
Et au bout de trois heures de descente, j’ai commencé à ressentir des signes de faiblesses. Plus de jus et l’impression que mes jambes ne me portez plus. Et dire que l’arrivée était encore loin…En plus de cela, mes gros doigts de pied commençaient à me faire très mal en raison du fait que les ongles « tapaient » contre le fond de mes chaussures…
A la fin, j’avais même du mal à avancer, m’aidant d’un bâton et marchant d’un pas hésitant ! Pas beau à voir !
J’ai tout de même profité du splendide paysage qui s’offrait à moi. Le volcan Concepción dans toute sa splendeur au milieu du lac. A ses pieds, des champs de culture de haricots, de bananiers. Au milieu, des gros rochers noirs volcaniques posés ici et là. Un petit nuage semble toujours avoir élu domicile au sommet du volcan Concepción. Celui-ci est encore en activité et dégage de la fumée.
Le volcan Pacaya au Guatemala fut bien plus facile. Et très différent aussi au niveau visuel. Une éruption de lave avait eu lieu il y a un an, ses flancs avaient des aires de fin du monde.
Le Maderas est bien plus bucolique. Pourtant, il a bien failli me laisser en place ! Moralité : ne jamais sous estimer la bête et y aller doucement quand cela fait un bon moment que vous n’avez pas fait un exercice physique intense et prolongé. Ne pas le faire au pas de course ! Et dernière leçon, un Coca-Cola, c’est un bon remède en cas d’hypoglycémie (et de problèmes gastriques).
Pour ma part, j’ai laissé tomber l’ascension de l’autre volcan. Avec ses 1610 mètres, la pente du volcan Concepción est encore plus raide. Certains touristes abandonnent même au milieu.
Instinct Pratique
– 10 dollars par personne le guide pour la journée
– Il y a depuis peu un ATM à Altagracia. Sinon, beaucoup d’hôtels et restaurants acceptent les paiements par carte bancaire, plutôt étonnant !
– Ferry directe en partance de Granada : le lundi et le jeudi, 4 heures de trajet
Tiens, et vous, cela vous est déjà arrivé la panne sèche ?
Belle ballade :), effectivement cela se voit que la montée a été rude 🙂
Et tout à fait, une canette de coca rebooste bien quand un coup de barre se fait sentire.
Chez moi aussi ça parle volcans tiens !
Petite faute : « l’impression que mes jambes ne me portez plus. ».
Sympa comme périple, mais tu as l’air d’en avoir souffert. Mais à mon avis c’est aussi l’intérêt de ces randonnées, quand on rentre chez soi épuisé on se sent super bien.
C’est bizarre que la descente t’épuise plus que l’ascension. Parce que monter c’est quand même physiquement plus exigeant, non ?
Perso, je prefere les montees car moins de risque de glisser ou tomber. Et puis, cela fatigue moins les genoux. Sur une longue descente, tout ton poids portent sur tes genoux. Et puis, tu dois te concentrer plus…
Toi, c´est le contraire?
Non, c’est vrai que je préfère grimper mais je trouve ça plus épuisant 🙂 (peut être que je suis un peu maso).
C’est vrai qu’en descente il faut être plus prudent et que ça fait mal aux pieds 🙂 . Mais je trouve ça plus reposant.
Le coup des ongles qui tapent à la descente, je ne comprends pas pourquoi on ne trouve pas plus l’information. En même temps j’ai jamais lu « le petit guide des choses à faire avant de grimper un volcan ».
Ca a couté un ongle à ma copine et depuis on ne se fait plus avoir.
Les vues étaient quand même sublimes finalement 🙂
En fait, j´ai perdu mes 2 gros ongles apres!L´un car il s´est decolle un peu et puis il est mort…Et l´autre car il est devenu noir. C´est un truc assez courant en rando. Il faut vite alors le percer avec une aiguille pour faire ecouler le sang qui c´est forme dessous. Sinon, tu risques de le perdre aussi! Bref, j´ai fait la totale!
Cela t´est deja arrive Bruno?
Ca doit être assez horrible de perdre ses 2 ongles de gros orteils. Ca ne m’est encore jamais arrivé, je croise les doigts…
Ca t’a beaucoup gêné par la suite le temps que ça repousse ? Tu devais mettre des chaussettes épaisses ?
En fait, c’est peu douloureux car en general, le nouvel ongle pousse dessous et ensuite pousse l’ancien qui tombe alors.
Il est certes a moitie forme mais le reste est recouvert d’une peau dure et non cela ne pose pas de probleme, voila pour les details:-)
Non jamais pour l’instant. Avant chaque rando je me coupe bien les ongles, vraiment court. Je touche du bois 🙂
Voila un bon reflexe! Je n’y pense jamais! Enfin, depuis cette histoire si:-)
Salut Fabrice,
Tes photos sont vraiment magnifiques ! j’adore la première.
Je me rappelle avoir eu à peu près la même tête et la même couleur que toi après une petite rando sous le cagnar à Borneo 😀
Merci Nicolas!
Oui,on voit que j´ai souffert, mon t-shirt le montre aussi!:-)
Salut Fabrice
Bonne année 2012 !
Ton article m’a rappelé un trek en Brimanie ou le 3ème jour, le guide, bien qu’étant enseignant à la retraite, a décidé de « battre son record » pour atteindre le lac Inle. Et bien il fallait le suivre le petit vieux !
Partir sans guide nécessite une vraie préparation, à la fois physique, matérielle et se renseigner très précisément avant de partir auprès des autorités locales (en indiquant par exemple son itinéraire et la date/heure de retour). Il y a de toute façon un risque mais c’est de temps en temps agréable de se retrouver vraiment seul au monde et de chercher son chemin !
Salut,
Je suis comme toi, je préfère monter que descendre car descendre demande de se concentrer, de ne pas déraper sur les cailloux etc. (surtout que moi j’ai envie de descendre le plus vite possible, presque en courant :p)
Je ne connaissais pas ce lac et ces deux volcans, je trouve la première photo magnifique.
« que 1394 mètres… » Eh ben…
Ca m’est déjà arrivé ue fois d’être à cours de jus… vraiment un sentiments étrange d’être vide de l’int »rieur. Pas spécialement envie de renouveler l’expérience! Heureusement, il y avait une banane à proximité!
Tous mes vœux en tout cas, Fabrice!
Bonne annee aussi a toi Melissa!
Cela me fait penser que j´ai plein de blogs a retourne visiter, cela fait un moment!
Oui, vaut mieux avoir une marge avant ses limites!
Salut Fabrice et bonne année!
Je vois que tu vadrouille beaucoup! C’est intéressant de voir qu’il y a beaucoup de chose à faire lorsque tu voyages! Si tu t’arrête à ce que tu vois dans les guides, le voyage perd de sa saveur!
Je découvre une nouvelle destination au fil de tes articles! Ta vas presque me donner l’envie de faire un détour par chez toi!
Sinon je ne connaissais pas du tout cet endroit! Mention spéciale pour la carte qui ressemble à une carte au trésor lol.
Et oui, descendre est beaucoup plus traître que monter! hehe
Beaucoup de choses a faire en Am centrale en effet, il y a en a pour tous les gouts, sauf la haute montagne en fait!
C’est pas mon fort non plus les descentes.
Joli petit coin de paradis en tout cas.
Belle découverte!