Pourquoi j’ai du mal avec Pékin Express…

Mon avis sur Pékin Express qui vient de se terminer. Et c’est tant mieux ! Oui, je n’ai jamais été un grand fan de cette émission. Enfin, je partage juste ici mon avis. 

Je n’ai suivi Pékin Express qu’une seule fois, lors de la première (ou de la deuxième édition, je ne sais plus). Cela se passait en Chine justement. Ensuite, j’ai regardé cette émission de façon épisodique et sans y accrocher.

La dernière édition s’est terminée il y a quelques semaines. Ne me demandez pas qui a gagné, je n’en sais rien !… En tout cas, elle avait lieu à cheval sur trois pays : le Guatemala, le Costa Rica et la Colombie. Tiens, je viens de le découvrir ! Vous vous doutez bien que j’aurais aimé voir les émissions tournées en Colombie.

Pour la petite histoire, la finale à Bogota était encadrée par des policiers en civil. Visiblement, la municipalité voulait éviter le moindre problème pour suivre les 120 personnes attachées au tournage, question d’image. Il est vrai que ce tournage n’aurait pas été possible il y a 10 ans en Colombie, preuve encore une fois que les temps changent. Je ne savais pas, sinon, je serai peut-être allé jeter un oeil….

Entre nous, plusieurs choses m’ont toujours dérangé dans cette émission.

Source : Wikipedia

L’image de l’Occidental nanti dans la cour de récré

C’est clairement ce qui me gêne le plus : l’image renvoyée par le jeu et les joueurs. Lors de l’émission en Chine, j’avais été choqué par une scène qui doit être assez classique : un binôme avait à rejoindre le plus vite possible un point donné et, pour cela, il devait faire du stop.

Une camionnette arrive et s’arrête. Les candidats, à la limite de l’hystérie, demandent au jeune chauffeur de les prendre. Celui-ci ne comprend pas tout et finalement, refuse. Évidemment, le gars est payé genre 200 euros par mois pour une journée interminable et il devrait, en plus, prendre des Français en vacances, en train de jouer pour la télé. Ben voyons ! Le pire c’est que les candidats sont tellement énervés contre lui qu’il se fait limite insulter. Non, mais on rêve ! J’ai alors éteint ma télé, cela m’avait calmé direct !

Certes, il s’agissait sans doute d’une scène réductrice de l’émission qui, même si elle n’est pas récurrente, nous donne une idée de l’image que nous renvoyons à la population de ces pays : des nantis en vacances qui se stressent pour un jeu. Les pays du sud où se déroule le jeu constituent une sorte de cours de récré. Cela me fait penser un peu à la chanson de Renaud sur le Paris-Dakar. Là, aussi, c’était un peu le même principe : un jeu, une course dans les pays pauvres.

Bogota

Des trucages ?

Les producteurs de l’émission ont été régulièrement accusés de truquer le jeu. Lors de l’édition 2008, des rumeurs ont circulé. Il n’y a là rien d’étonnant, le but étant de faire de l’audience.

Pour cela, l’idéal est de scénariser l’émission et de favoriser les candidats les plus appréciés par les téléspectateurs. Après tout, c’est un peu le principe de bon nombre d’émissions de téléréalité.

Déjà, les candidats sont castés dès le départ. Ceux qui sont finalement sélectionnés répondent à des critères bien précis visant la ménagère de moins de 50 ans : le couple BCBG, le couple que l’on va détester, le couple gentil, etc.

Je me souviens d’une émission où un couple de candidats aimait le luxe et le montrait dans leur portrait. Rien de répréhensible, on est d’accord.

J’ai juste appris que la production savait que ce couple serait clivant et susciterait des critiques, voire de la haine… Donc, cela ferait le buzz et on parlerait de l’émission. C’est cousu de fil blanc. Bien sûr, vous ne connaîtrez jamais la vérité. On ne vous montre que ce que l’on veut bien, sous des angles particuliers et avec une voix off qui oriente votre pensée…

Si vous souhaitez en savoir plus sur les hommes et les femmes qui se cachent dans les coulisses de l’émission, voici un article intéressant du Parisien.

Les gagnantes de l’édition 2019 : Aurélie et Laetitia

Polémiques et critiques autour de Pékin Express

Depuis ses débuts, l’émission fait régulièrement l’objet de polémiques.

En 2014, des internautes ont appelé à son boycott, car Pékin Express se déroulait en Birmanie. Or, vous le savez sans doute, la minorité musulmane y est victime de violences de la part de la majorité bouddhiste. Plusieurs sponsors s’étaient même retirés de l’émission.

Le côté publique

Attention, il y a souvent des attaques de la part des téléspectateurs, mais aussi entre concurrents, surtout quand un duo va loin dans l’émission. Il faut être armé pour encaisser les critiques dont certaines sont parfois violentes.

Par exemple, les finalistes 2018 ont été attaqués, voire insultés à cause d’un coup bas fait à l’autre duo finaliste, un coup de bluff. Le gars a dû se justifier… Ce n’est pas forcément facile à gérer…

Pekin Express people

Forcément, la médiatisation rime avec la peopolisation. Il suffit de taper « Pékin Express couple » sur Google pour constater ce que les internautes cherchent.

C’est d’ailleurs assez drôle. On apprend par exemple que Lydia et Mounir se sont séparés à l’issue de l’émission. Super ! Attention ! La nouvelle est même reprise par une grande quantité de sites comme étant l’info du jour !

L’après Pékin Express ?

J’imagine que pour ceux qui sont allez loin, voire qui ont gagné l’émission, une sorte de spleen succède à l’euphorie. Vous avez été sous les feux des projecteurs pendant des semaines et d’un coup, plus rien, l’aventure est terminée. Ce type de passage à vide est tout à fait humain. Il est d’ailleurs connu que nombre de candidats d’émissions de téléréalité ont traversé ensuite un épisode de dépression.

Voici un article que j’ai trouvé sur le devenir des anciens gagnants et finalistes. À l’arrivée, il y a eu quelques divorces, mais aussi des liens renforcés entre amis ou entre père et fils. Certains couples se sont même formés. Ce genre d’expérience, forte et intense, est en effet parfois un accélérateur qui rapproche ou sépare.

J’ai plusieurs fois rencontré Salin et Linda, les vainqueurs 2013. Et pour cause, ils ont créé un blog de voyage et évoquent leurs aventures sur les réseaux sociaux. Une suite assez logique finalement.

Pour chaque édition, la production reçoit des milliers de candidatures. Passer à la télé est toujours aussi sexy et attirant… Toujours cette recherche égocentrique pour quelques minutes de célébrité. L’intérêt, j’imagine aussi, est de pouvoir voyager à l’œil. Enfin, quand je dis voyager, on se comprend…

Vous allez me dire, encore une fois « ha, le rabat-joie, ça critique, bon, OK, mais ce n’est qu’un jeu ». C’est vrai, ce n’est qu’un jeu, vous avez raison. C’est du temps de cerveau disponible pour la publicité, comme dirait l’autre. On peut choisir de ne voir que cela, de réduire Pékin Express à ce simple aspect. Et pourquoi pas ?

Mais il y a aussi le reste.

Tiens, on pourrait parler par exemple de l’aspect environnemental. Vous imaginez bien que le coût carbone de ce jeu, avec les multiples déplacements des joueurs, de l’équipe de tournage entre la France et le terrain de jeu (et à l’intérieur de ce terrain de jeu) doit être très conséquent. On est loin ici du slow travel.

Enfin, je comprends que l’on puisse être motivé pour participer à ce jeu: on voit du pays, le jeu et surtout on passe à la télé. On a de la visibilité quoi.

Et vous, votre avis sur Pékin Express ?

A propos de l'auteur

Fabrice Dubesset

J’ai créé ce blog voyage en 2010 après 15 ans de voyages. Digital nomad depuis 2011, je vis une grande partie de l’année à l’étranger. Podcasteur, entrepreneur, coach, je suis notamment l'auteur du livre « Libre d’être digital nomad », Ed Diateino, dispo en librairies, FNAC etc.