Phonsavan et le mystère de la plaine des jarres
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Phonsavan, Laos. Cela sonne un peu comme un titre des aventures de Black et Mortimer, ou de Bob Morane. Et pourtant le mystère de la plaine des jarres existe bel et bien. Il reste encore entier.
A l’est du Laos, prés de Phonsavan, dans une plaine entourée de montagnes, des centaines de jarres sont disposées dans des champs sur plusieurs sites.
Phonsavan : un paysage surprenant
En granit ou en grès, elles sont de tailles diverses et sont disposées sans aucun schéma, comme si quelque génie les avait laissés là après quelque jeu. Aucune ne ressemble à une autre. Sarcophages, récipients pour la fermentation du vin ou de la conservation du riz, malgré les recherches aucune de ces hypothèses n’a été confirmée.
J’ai été étonnamment surpris par la beauté du lieu, avec ce contraste entre le gris des jarres et le vert des collines. Par leur disposition anarchique également. Un site qui vaut le détour et qui reste un des rares mystères archéologiques non encore élucidé.
Peu de touristes poussent jusqu’ici. Phonsavan est en effet à l’écart du circuit traditionnel que beaucoup de voyageurs prennent dans cette partie d’Asie.
Mines et bombes
Obus, mines, bombes, grenades, le bâtiment ressemble d’avantage a un musée de la guerre qu’à une guest-house. Ces armes datent de 30 ans et sont les restes des bombardements et de la guerre américaine contre le Pathe Lao, le parti communiste laotien.
De nombreuses jarres ont d’ailleurs été détruites durant cette guerre. Sur les trois principaux sites, des marquages sur le sol indiquent les zones non encore déminées. C’est incroyable de voir qu’après plus de 30 ans, des ONG travaillent encore au déminage des engins explosifs non désamorcés (UXO en anglais). Des gens meurent encore par dizaines chaque année en faisant exploser une bombe enfouie dans leur champ de riz ou en essayant de les désamorcer. Car pauvreté oblige, les habitants de la région font commerce de ces engins de mort en revendant la ferraille pour un dérisoire prix au kilo. Le salaire de la peur.
Le nombre de bombes larguées par les jets américains est tout bonnement incroyable sur une aussi petite surface. Pendant 10 ans, toutes les villes et villages furent bombardés avec des pertes civiles énormes. Du coup, dans la région, les obus sont recyclés en banc publique, en pots de fleurs et même en cloche d’école! Dans notre guest-house, un obus est même utilisé comme barbecue avec cette inscription: « enjoy the bomb barbecue! » Bonjour le mauvais goût !
Une amnésie
Notre guide Hmongs est, comme beaucoup de laotiens, frappé d’une amnésie historique. Ainsi, ne sait pas qu’il y avait avant le révolution de 1975 une famille royale. C’est nous qui lui apprenons! Et encore doute-il. Personne au juste ne sait ce qu’il est advenu de la famille royale envoyée par les communistes en camp. Ils seraient morts de maladie ou exécutés. Sidérant cette amnésie, en partie organisée, qui frappe le Laos comme son voisin le Cambodge. C’est un passe récent et important qui ne semble n’avoir jamais existé.
Pas très rassurant pour l’avenir. Non loin de Phonsavan, Muang Khoun est une des anciennes capitales royales. Il n’en reste pas grand chose tant elle a été dévastée par la guerre. Un grand Bouddha assis trône au milieu des ruines de son Vat. Un stupa de 30 mètres recouverte de végétation, semble être sortie du fond des âges.
Vous voyez la taille un peu?
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Instinct pratique
– Malgré les 7-8 heures de bus, la plaine des jarres vaut le détour !
– Prenez un guide, à plusieurs, c’est souvent plus intéressant, surtout que les sites sont dispersés à quelques kilomètres autour de la ville. Négociez le transport dans le prix.
– Les deux ou trois sites les plus importants suffisent.
– Ne sortez pas des sentiers battus, mêmes sur les sites…Des mines sont encore présentes.
Je dirai que l’endroit vaut peut être plus par le mystère qui s’en dégage et par le coté agréable d’être hors des sentiers battus que par la beauté des lieux elle même ^^
J’avais été très impressionné par la minuscule caverne juste à coté où s’étaient réfugiés des membres du Pathet (avec un t à la fin 🙂 ) Lao pour échapper aux bombes américaines.
A ce sujet, le musée des UXO à Phonsavan est très émouvant.
Il faut savoir que le Laos est le pays qui a été le plus bombardé pendant la guerre du Vietnam (plus que le Vietnam lui même) en raison de la présence sur son territoire de la fameuse piste Ho Chi Minh.
Oui je ma rappelle de la caverne,je vois que j’ai affaire à un connaisseur:-)
Le musée est aussi à visiter clairement. En effet, c’est un fait peu connu mais le Laos fut une zone incroyablement bombardé. Les paysans du coin retrouvent encore des bombes, ils en revendent le métal…
Encore un de ces mystères qui me fait penser à quelque chose de similaire en amérique du sud. Je crois que ce sont d’immenses sphères de pierre..
Ha Julien, tu m’intéresses beaucoup là! Je vois pas ce que c’est, tu as plus d’infos?
Salut,
ça parait fou cette amnésie !!
et ces bombes et ce salaire de la peur : bouhhh…
Le mystère des jarres demeure et la taille est impressionnante.
merci Fabrice pour ce récit de voyage, les photos et les précisions historiques : on croirait faire le voyage.
Bonne soirée à tous.
Oui vraiment Angélique, fou c’est le mot…C’est là qu’on voit l’importance de la mémoire d’un peuple. Ayant fait histoire, j’en suis convaincu. Quand tu vois cette amnésie, cela fait peur. Idem d’ailleurs chez le voisin Cambodgien parmi les jeunes.
Je trouve cela sympa que certains lieux conservent encore leur mystère pas toi?
Les paysages sont vraiment magnifiques, c’est clair que cela en vaut le détour ! J’aimerai vraiment pouvoir m’y rendre un jour, mais je suivrai bien tes conseils, bien que je n’aime pas trop être derrière un guide, pour certaines destinations ils s’avèrent indispensables.. d’autant plus qu’il reste toujours des mines dans les environs !
Je n’aime pas trop prendre des guides non plus mais parfois cela est nécessaire, pour des gros treks ou des lieux comme celui-ci. De tout manière en général, tu trouves toujours d’autres voyageurs avec qui partager les frais, donc au final c’est un bon plan!
Quelle belle histoire si bien narrée, quel dommage que les bombes en fassent partie, mais c’est bien cela aussi qui fait l’Histoire…
En tout cas merci pour cette découverte, cela me tente beaucoup d’aller y faire un tour 🙂
Oui c’est une région où peut de touristes se rendent. Déjà, au Laos, il y a pas foule!
C’est vrai qu’il reste encore énormément de mines et de bombes au Laos. C’est d’ailleurs une plaie pour tous les paysans et leurs enfants.
Il faut savoir que beaucoup de ces bombes ont été lachées par l’armée américaine… c’est triste
Et oui 30 ans après, les bombes américaines tuent toujours….
Bonjour,
je ne connaissais pas du tout cette plaine. C’est très intéressant.
Pour ce qui est des bombes (et des mines), hélas cela ne me surprend, malheureusement, pas, étant données les quantités larguées.
J’ajouterais que je suis d’une région où l’on découvre encore des obus de 14-18 dans les champs ou les bois… presque 100 ans après.
Ce qui me choque c’est la non-réaction des pays qui pourraient au déminage.
Oui seul des ONG s’en charge….Alors que ce devrait être de la responsabilité des US, surtout après tout ces morts civiles….C’est un vrai poison ces bombardements, comme tu dis, on en retrouve encore de la première guerre chez nous, c’est fou.
Oui, un poison qui “pourrit” une région pendant des décennies.
Je pense également que le mystère de ces jarres et le côté hors des sentiers battus vaut bien plus le détour que la beauté des lieux en elle-même.
C’est quand même fou qu’encore aujourd’hui, les historiens n’ont aucune idée de la provenance de ces jarres !
Et quant aux mines…c’est absolument terrible..je ne comprend pas que ni le gouvernement français, ni le gouvernement américain qui sont en partie responsable, ne s’occupent pas de ce problème. Au Cambodge, c’est encore pire, les Khmers en ayant rajouté une couche ! Même dans des sites touristiques comme Angkor, le risque zéro n’existe pas, vu le nombre de mines déployées…effrayant !
Le gouvernement français n’est pas du tout responsable ! Ce sont les américains qui ont bombardés cette région massivement au moment de la guerre du Vietnam.
D’autre part, contrairement au Cambodge, ce ne sont généralement pas des mines mais des bombes qui n’ont pas explosées au moment du contact avec le sol.
Mon guide à Phonsavan me disait que 30% des bombes larguées n’avaient pas explosé, tout en détruisant l’entrée d’une grotte datant du paléolithique et un temple bouddhiste à proximité.
L’intérêt stratégique était par ailleurs totalement nul à l’époque. Une guerre du Laos totalement ignorée comparativement à la guerre du Vietnam.
Note les couvercles des jarres, renfermant vraisemblablement initialement des ossements de familles, ont été utilisés au cours des siècles pour construire des maisons.