Que faire à Saint-Laurent du Maroni ?
0Une histoire unique
Classée ville d’art et d’histoire, Saint-Laurent-du-Maroni est la deuxième plus grande ville de Guyane française. Une ville étroitement liée à son histoire, peu commune, faite de souffrance, mais aussi de mélange de culture. Une ville douce et variée, aux portes de la forêt amazonienne ou du Suriname à découvrir absolument lors d’un séjour en Guyane.
Au cours de mon séjour de trois mois à Saint-Laurent du Maroni, j’ai pu découvrir sa richesse, comme ses côtés plus négatifs. Entre son passé douloureux et son présent complexe, Saint-Laurent évolue à son propre rythme.
Comme perdue au bout du monde, là où (presque) toutes les routes s’arrêtent, elle ne laisse place qu’à la nature sauvage et indomptable. C’est une porte d’entrée idéale pour des excursions sur le fleuve qui porte son nom, le Maroni, ainsi qu’au cœur de la forêt amazonienne.
Voici mes quelques conseils pour savoir quoi faire à Saint-Laurent du Maroni pendant votre séjour en Guyane !
La découverte de Saint-Laurent du Maroni commence forcément par celle de son centre-ville marqué par son passé de ville-bagne. En effet, si Saint-Laurent existe ce fut avant tout pour être un lieu de déportation des condamnés. Ils viennent purger des peines de 5 ans à la perpétuité dans le bagne inauguré le 21 février 1858.
Pendant la journée, les bagnards quittent leur cellule ou leur dortoir pour partir « construire » la ville. Les briques aux tons rougeoyants qui façonnent encore aujourd’hui le quartier dit du « Petit Paris ».
Saint-Laurent-du-Maroni devient officiellement une commune seulement en 1880. À partir de 1882, il devient possible aux personnes libres de s’installer à Saint-Laurent du Maroni et progressivement, les rues se remplissent de petits commerces, d’une population nouvelle, libre de circuler ainsi que des orpailleurs en quête d’or dans la région. La reconfiguration de la ville s’amorce ici et son visage va grandement changer au fil des années. Peu à peu des zones de la ville sont allouées à certaines catégories de population, sorties de l’administration pénitentiaire.
À mille lieues de la métropole, le bagne de Saint-Laurent est accepté… ou plutôt l’opinion publique ferme les yeux. La visite de la Guyane par le journaliste Albert Londres et la publication de ses écrits va grandement faire bouger les choses. Le bagne est abrogé en 1938 et définitivement fermé en 1946.
Après les années de bagne, un autre événement va marquer l’histoire de Saint-Laurent : la guerre civile du Suriname. Au tout début des années 90 près de 20 000 réfugiés traversent le Maroni pour s’installer à Saint-Laurent ce qui double quasiment la population de la ville. Les quartiers provisoires s’ancrent et un nouveau visage de la cité se dessine.
Aujourd’hui, visiter Saint-Laurent-du-Maroni, c’est partir à la rencontre du mélange des cultures qui façonne la Guyane de manière générale.
Quand visiter Saint-Laurent du Maroni ?
À Saint-Laurent-du-Maroni, comme dans toute la Guyane d’ailleurs, le climat est toujours assez agréable. En revanche, il y a deux saisons bien marquées : la sèche et celle des pluies.
Pour profiter au maximum de la visite de Saint-Laurent du Maroni comme des excursions dans la forêt, il est donc préférable d’éviter la grande saison des pluies, entre avril et juin. La petite saison des pluies se déroule entre décembre et mi-février, une période pluvieuse, mais qui laisse encore de belles journées et un peu moins d’humidité.
Ainsi, mi-février/mars est une bonne période pour venir découvrir la Guyane et visiter Saint-Laurent-du-Maroni. Ce sera aussi le cas entre septembre et novembre, pendant la saison sèche.
De manière générale, ce pays tropical offre toujours un climat chaud et humide. Il vaut donc mieux prévoir dans ses bagages parapluies et k-way, chapeau, crème solaire et lunettes de soleil pour être paré à toutes les éventualités.
Comment se rendre à Saint-Laurent du Maroni ?
Saint-Laurent du Maroni se situe à l’extrême ouest de la Guyane. Le meilleur moyen pour y accéder sera depuis Cayenne (en arrivant par l’aéroport Felix Eboué depuis la métropole). Il faut compter entre 3 et 4 heures de route pour rejoindre Saint-Laurent depuis Cayenne.
Précision à connaître : c’est une route réputée dangereuse. Les conducteurs respectent rarement les limitations de vitesse (80km/h) sur cet axe qui est de plus dans un état assez moyen pour certaines parties. Peu de villes réellement traversées pendant le parcours et un barrage de police est généralement installé quelques kilomètres avant d’arriver à Saint-Laurent du Maroni (il était au paravent à l’entrée de la petite ville d’Iracoubo). Prévoir d’avoir son passeport (avec son vaccin contre la fièvre jaune à disposition.
Il n’y a pas d’autre moyen routier de rejoindre les deux villes principales de Guyane. La solution alternative sera de prendre un taxi (relativement cher) ou de chercher un covoiturage (les réseaux sociaux sont des outils indispensables pour échanger avec les locaux et s’entraider).
Saint-Laurent-du-Maroni possède un petit aérodrome. Il est possible donc d’y arriver par les airs même si c’est très rare. Il est généralement utilisé pour rejoindre les villes du fleuve, totalement isolées par voie terrestre comme Maripasoula par exemple.
Les quartiers de Saint-Laurent du Maroni
Petit Paris
Lors de sa construction par les bagnards, Saint-Laurent-du-Maroni est surnommée le Petit Paris. Un nom qui reste encore un peu aujourd’hui pour parler du centre-ville composé des bâtiments administratifs, du marché et de nombreux commerces.
C’est le quartier le plus attractif pour découvrir Saint-Laurent. Peu étendu, il se parcourt à pied et permet de découvrir le camp de la transportation, la jolie église de Saint-Laurent, la Mairie actuelle comme l’ancienne Banque de Guyane ou l’ancien hôpital fait de bois. Une exposition de photographie est d’ailleurs installée sur la devanture de ce dernier. Pour mieux découvrir Saint-Laurent, la municipalité a installé de nombreux panneaux et « cartes postales ». Ils racontent l’histoire du bâtiment concerné ou dévoilent des images du passé de la ville.
Une promenade piétonne passionnante à conclure par un bon jus local au Point Couleur, le petit kiosque installé au bord du lac. Cette zone des plus agréable est aussi un point de rendez-vous pour de nombreuses activités et animations, des artisans viennent présenter leurs créations le samedi par exemple, les familles se retrouvent pour manger le soir, les enfants pour jouer… Un endroit parfait pour chiller en fin de journée, grignoter quelques délicieuses brochettes accompagnées d’un jus de maracuja, de cerise locale ou une « Jeune gueule », la bière made in Guyane française !
L’office de Tourisme se situe sur la place du Boulevard Malouet. Dans l’eau tantôt grise, tantôt dorée du Maroni, en fonction des rayons du soleil, se dressent des épaves de bateau. Le plus imposant et plus célèbre est celui de l’Édith Cavell, un navire qui s’est échoué en 1924. Aujourd’hui, la végétation a repris ses droits et bien envahi la carcasse !
Les rues du centre de Saint-Laurent-du-Maroni sont tracées comme à la règle, bien droites, une succession de parallèles et perpendiculaires. Les principaux commerces de la ville s’y cachent. L’ambiance chaleureuse et multiethnique de la ville se ressent encore plus les jours de marché. Celui-ci s’installe sur la place Flore Lithaw tous les mardis, mercredis, vendredis et samedis. Le samedi étant le jour du plus grand marché, avec plus d’étals et plus de diversité. Le passage y est obligatoire pendant un séjour à Saint-Laurent du Maroni. C’est le meilleur moyen de découvrir les produits locaux et les ingrédients de base de la cuisine chinoise, bushinenguée comme Hmong ou créole.
Je recommande tout particulièrement de goûter les chips de manioc et le couac des bushinengué ou encore les ananas sucrés et savoureux des Hmong !
La Charbonnière
Les trois quarts de la population saint-laurentaise est Bushinengué. Ils vivent pour la grande majorité dans le quartier de la Charbonnière, situé sur les berges du fleuve Maroni. Entièrement reconstruit dans les années 1980, car insalubres auparavant, ce lieu permet d’admirer l’architecture traditionnelle des Noirs-Marrons. Les maisons faites de bardeaux de bois possèdent un toit assez pointu. Elles ont été livrées en kit puis assemblées par ceux à qui elles étaient alors attribuées. Parfois, sur les portes d’entrée, on découvre l’art tembé, ce mélange typique de formes rondes et de couleurs savamment orchestré.
Le petit marché de la Charbonnière s’installe quasiment chaque matin au plus près du fleuve. Saint-Laurentais et Surinamais voisins se partagent les étals pour proposer fruits et légumes locaux, couac ou chips de Manioc, boissons sans oublier le poisson. Le soir, place à la musique et à l’animation dans ce quartier où tout le monde semble vivre en extérieur. Il y a toujours un endroit ouvert pour acheter un bami, du poulet griller ou boire un ti-punch.
Ce quartier haut en couleur demande un peu de prudence : ne pas faire étal de sa richesse où traîner seule tard le soir.
Sur la plage de la Charbonnière, des dizaines de pirogues en bois sont toujours accostées à la va-vite, prêtent à repartir. À l’arrivée des touristes, les piroguiers se font la course, toujours avec le sourire, pour être les premiers à accueillir les visiteurs et surtout être choisis pour réaliser la traversée. Ils font ainsi la navette, toute la journée entre Albina, ville du Suriname installée en face, sur l’autre rive du Maroni, et Saint-Laurent.
Je recommande vivement d’y faire un tour en journée, mais aussi en soirée. Ce quartier atypique dévoile deux ambiances totalement différentes et totalement représentatives du multiculturalisme de Saint-Laurent.
Village Paddock
Pendant l’époque du bagne, le village Paddock est le lieu de l’élevage des bovins puisque s’y trouve l’abattoir. Dans les années 1950, les Kali’na, Amérindiens du Suriname, s’y installent et la population grossit après la guerre civile du Suriname.
Aujourd’hui, ce n’est pas un quartier très touristique. Surtout résidentiel, il possède tout de même quelques petits snacks et restaurants traditionnels bien cachés. Le lieu idéal pour dénicher une bonne adresse ou savourer du poulet boucané des plus parfumés à prix mini !
Les routes en latérites ne sont pas très praticables et il est facile de se perdre entre les habitations, les carcasses de voitures échouées sur les bas-côtés et les petits chemins cernés de flaques d’eau plus ou moins importantes en fonction de la saison.
Roche bleue – Village Chinois
Il est parfois difficile de dissocier les différents « villages » et quartiers de la ville tant ils se suivent, s’entremêle. Pourtant, ils offrent des ambiances assez variées. Derrière le camp de la transportation et l’ancien hôpital, il est possible de longer le fleuve pour une promenade.
À Roche Bleu, un bel espace de pique-nique se révèle parfait pour admirer les couchers de soleil, plein ouest, sur le fleuve avec Albina juste en face. Les pêcheurs s’y installent souvent tout comme les jeunes ou les familles, le soir, avec des enceintes gigantesques. La musique rythme ces moments de détente, de discussion entre amis ou de parties de jeux comme les dominos.
Au niveau du village chinois, les pêcheurs proposent le fruit de leur travail. Un lieu à découvrir pour son anachronisme ! Les frigidaires et congélateurs renversés servent à conserver les poissons, frais ou boucanés, proposés aux passants. Il ne faut pas s’attendre à voir des étals bien rangés avec des poissons posés dans la glace, ici c’est bien plus simple. Péché, préparé, mangé. À tester !
De nombreux autres quartiers divisent Saint-Laurent-du-Maroni (les Sables Blancs, Saint-Maurice, les Malgaches…). Des zones qui s’élargissent de plus en plus au fil des ans du fait de la forte croissance démographique. S’il est toujours intéressant d’y passer, en voiture, pour avoir un aperçu complet de la ville, il n’y a en revanche rien de spécifique à visiter… mis à part, sûrement, quelques snacks à dénicher !
Terre Rouge
À la sortie de Saint-Laurent, en direction de Saint-Jean du Maroni, se découvre le village amérindien Espérance puis celui de Terre Rouge. Aujourd’hui ces villages qui semblent indépendants, ils restent pour autant rattachés à la ville de Saint-Laurent du Maroni. Des étapes sympas pour découvrir l’ambiance traditionnelle d’un village du bord du fleuve Maroni.
Des artisans s’y cachent, parfait pour découvrir des créations locales : bijoux en perles, sculptures en bois…
À Terre Rouge, une petite plage sous un immense et magnifique manguier sera le lieu parfait pour un pique-nique et une baignade. Parfois le soir, la musique chasse les bruits de la nature et de la forêt et la fête s’installe naturellement entre les habitants et les visiteurs.
Que voir, que faire à Saint-Laurent du Maroni
Voici ma sélection des principales activités à faire pendant un séjour à Saint-Laurent du Maroni. Il faut être conscient que cette ville, éloignée de tout, n’est pas la destination la plus favorable au tourisme qui y est peu développé. L’Office de Tourisme n’est d’ailleurs pas le meilleur pour donner des conseils sur les sorties et animations possibles. C’est d’ailleurs un peu frustrant de rater des événements faute d’une bonne communication !
Le Camp de la Transportation
Le camp de la transportation de Saint-Laurent du Maroni est LE lieu à visiter absolument. Un véritable incontournable qui offre, d’autant plus, une découverte historique passionnante. En grande partie rénové, il permet de se plonger dans le passé pour découvrir la vie au temps du bagne de Guyane.
Il y a deux propositions de visite. À l’entrée, quelques bâtiments d’exposition sont en accès pour une visite libre. Il s’agit essentiellement de photographie, de récits de bagnards installés notamment dans l’ancienne cuisine du camp pénitentiaire.
L’autre proposition – la plus intéressante selon moi- est une visite guidée organisée quatre fois par jour.
La visite dure environ 1h30 avec un guide sympathique, aussi passionnant que passionné. Cette visite du camp de Saint-Laurent permet de pénétrer à l’intérieur du bagne pour découvrir les dortoirs, les salles communes, les cellules, les espaces de « tri » des prisonniers ou encore la cour où l’on peut encore voir les traces de l’emplacement de la guillotine. Le guide parvient très bien à nous plonger dans le contexte de l’époque, raconte l’histoire de certains prisonniers célèbres et ne manque pas d’apporter des informations sur la construction de la ville ou encore du train qui cheminait à l’époque dans la région.
C’est, selon moi, idéal de débuter son visite de Saint-Laurent par la visite du bagne. Cela permet de mieux comprendre la ville et son passé pour ensuite parcourir son présent avec un regard neuf.
Le Sentier des Malgaches
Le sentier des Malgaches se situe à la sortie de la ville de Saint-Laurent en direction de Cayenne. Plusieurs boucles s’enfoncent dans une forêt réhabilitée il y a plusieurs années et qui a aujourd’hui repris ses allures naturelles. Ce sont des circuits parfaits pour des promenades faciles, en famille. L’un des côtés permet même de découvrir des œuvres de land art, des sculptures de bois qui s’intègrent à merveille dans le décor.
Une belle première incursion dans la forêt guyanaise, à la rencontre des espèces d’arbres typiques, des morphos, des lézards, de plusieurs espèces de singes pour les chanceux…
En saison de pluies, le sentier peut-être assez boueux et glissant, mieux vaut prévoir des baskets ou encore de l’antimoustique !
Une excursion sur le fleuve Maroni
Saint-Laurent ne serait pas Saint-Laurent sans son Maroni ! Ce large fleuve à la couleur changeante et ondulant au rythme des marées attire et intrigue… Pendant un séjour dans la ville de l’ouest guyanais, impossible de manquer une excursion en pirogue à la découverte du fleuve et de ses secrets.
Plusieurs prestataires proposent des sorties variées, à la demi-journée, à la journée ou plus. Il est aussi possible de louer un canoë-kayak pour une promenade en autonomie.
Les deux options sont sympas… et je recommande de faire les deux en fait ! Avec un prestataire, c’est plus organisé et rythmé, mais cela permet de visiter quelques villages installés au bord du fleuve, côté Suriname ou guyanais, d’aller jusqu’aux rapides et selon les thématiques des sorties, de rencontrer plusieurs espèces animales. En canoë-kayak, il y a l’avantage d’évoluer à son rythme, moins loin, mais aussi plus tranquillement pour tenter d’apercevoir des paresseux ou des toucans dans les arbres.
Certains prestataires proposent aussi des sorties nocturnes ou encore des sorties pêche, des visites de l’île des Lépreux… Il faut se renseigner auprès de l’Office du Tourisme, sur les réseaux sociaux, mais aussi en parlant avec les locaux, les plus à même d’apporter les bons conseils.
Le centre-ville, son marché et ses commerces
Comme évoqué plus haut, le centre-ville de Saint-Laurent est à visiter. Son marché représente son centre névralgique, animé plusieurs matins par semaine. Il faut surtout s’y rendre le samedi matin, quand il est le plus rempli pour savourer les fruits et légumes locaux en fonction des saisons.
J’ai adoré faire le marché de Saint-Laurent du Maroni, un moment presque festif qui fait vibrer la ville pendant quelques heures. Les étals sont complétés par quelques vendeurs installés plus loin dans les rues avec d’autres produits comme de l’eau de coco ou des œufs frais.
Excursions aux Chutes Voltaires
Les Chutes Voltaires, c’est l’attraction la plus populaire et l’excursion en forêt la plus « proche » de Saint-Laurent. Il est possible de s’y rendre par ses propres moyens si l’on possède un bon 4×4 permettant d’aller jusqu’au bout de la piste Paul Isnard. Une route déjà sympa puisqu’elle s’enfonce dans la forêt au milieu de nulle part, permet de faire étape dans quelques criques ou encore de croiser des animaux sauvages.
Le sentier, large et bien balisé, débute au niveau du parking, de la barrière et du Camp Voltaire, pour rejoindre la première chute Voltaire au bout d’environ 1h30 de marche. Un bel espace pour pique-niquer, se baigner dans l’eau rafraîchissante et même manger des ananas sauvages. La suite du sentier s’enfonce beaucoup plus dans la forêt amazonienne, dense, indomptée, inquiétante. Je recommande de préférer une excursion avec un guide. Il existe plusieurs propositions : 1, 2, 3 jours ou plus.
Personnellement, j’ai fait une excursion de 3 jours et deux nuits avec nuit en hamacs sous des carbets (structures de bois ou parfois de taule, qui permettent d’accrocher son hamac pour dormir à l’abri de la pluie), le premier au niveau des 2èmes chutes Voltaire, le second sur un inselberg. Il s’agit de rochers surplombant la forêt qui permettent d’avoir une vue incroyable sur la canopée. Un spectacle magnifique, notamment au coucher et au lever du soleil. Dormir ainsi perdu au cœur de l’Amazonie est une vraie aventure à vivre une fois dans sa vie !
Pour vos excursions en forêt amazonienne, pensez à prévoir quelques affaires absolument indispensables :
Un hamac confortable et léger avec sa moustiquaire, une lampe torche, un sac à dos étanche, des vêtements qui sèchent vite et couvre bien le corps (haut manche longue, pantalon) et du produit anti-moustique !
Le Sentier de la forêt de Saint-Jean
Ce sentier plonge dans une forêt moins dense pour une promenade d’environ 3-4 heures. Il y a une petite boucle et une plus longue qui conduit vers l’ancien bagne de Saint-Jean. Ce Camp de la Relégation était destiné aux récidivistes qui quittaient alors Saint-Laurent pour ce lieu encore plus isolé et rude et y rester à perpétuité.
Je n’ai pas eu le temps de faire la grande boucle. La petite offre une jolie et courte (moins d’une heure de marche) promenade dans la forêt, parfait pour tenter d’apercevoir quelques singes, des serpents ou des araignées locales. Il ne reste pas grand-chose du bagne si ce n’est quelques bas de milliers ou morceaux de murs en brique.
Que faire autour de Saint-Laurent du Maroni ?
Javouhey et son marché Hmong
Le marché de Javouhey est un moment sympa pour découvrir d’autres produits traditionnels de la culture Hmong. Il y a essentiellement des étals de fruits et légumes, mais aussi quelques créations artisanales. Le marché se déroule tous les dimanches matin.
Mana
Mana est un joli petit village en bord de fleuve, situé à environ 40 minutes de route de Saint-Laurent. Parfait pour une agréable promenade, visiter le Centre d’Art et de Recherche de Mana, parcourir les étals du marché nocturne le jeudi soir ou encore participer à de nombreuses animations organisées tout au long de l’année.
Awala-Yalimapo
Après Mana, on découvre les bourgades d’Awala et de Yalimapo se succédant sur le dernier bout de terre avant d’atteindre la mer et l’embouchure avec le fleuve Maroni. Parfait pour une détente en bord de mer, sur la plage ou sous les abris pour un pique-nique.
Une réserve se trouve sur cette zone, elle se parcourt à pied, mais gare aux moustiques pendant les saisons de pluie !
À l’issue de la route se découvre un vestige. Il est possible de réserver une visite guidée en amont. Avec un peu de chance, vous ferez aussi la rencontre de graveurs de calebasses qui pratiquent installés sous les cocotiers et vendent leurs créations.
Un endroit vraiment adorable dans lequel on se sent immédiatement bien et que j’ai personnellement beaucoup aimé !
Albina et le Suriname
Albina est si proche, qu’il serait dommage de ne pas s’y rendre ! Les piroguiers n’attendent que vous au niveau de la Charbonnière. La traversée du Maroni coûte 5€ par personne et ne dure qu’une dizaine de minutes. Il n’y a pas grand-chose à voir à Albina si ce n’est son petit marché. En revanche, les taxis sont légion et prêt à faire la navette vers Paramaribo, la capitale située à environ 2h de route.
Maripasoula et les villages du fleuve
Depuis Saint-Laurent-du-Maroni, il est possible de partir à la découverte des villages isolés situés plus bas sur le fleuve. L’avion est la solution la plus rapide, mais par le fleuve c’est une vraie expérience. Il faut compter environ 8h de pirogue pour rejoindre Maripasoula, une ville de 30 000 habitants, coupée de tout.
Saint-Laurent possède une atmosphère vraiment différente de Cayenne, plus calme avec son côté village… mais aussi moins sécuritaire sur d’autres aspects. Une ville dont j’ai aimé découvrir les différentes facettes, selon les quartiers. Pour autant, ce n’est pas ici que je choisirais de poser mes valises pour une installation de plus longue durée. En effet, vivre à Saint-Laurent durablement c’est aussi faire face à des pénuries sur certains aliments, sur le gaz parfois, à des pannes de courant, des tarifs exorbitants pour se loger et une certaine insécurité latente. Ce qui était pour moi le point le plus négatif, c’est le manque d’activités quotidiennes (plus de cinéma par exemple) et le nombre de commerces très restreint.
En revanche, le tourisme n’y étant quasiment pas développé, c’est une super ville pour un court séjour plongeant directement dans la vie locale et dans une ambiance totalement authentique.
Deux autres destinations au top en Guyane : Visiter Cayenne : que faire, que voir ?
Visiter Kourou, et le Centre Spatial !
La visite de Saint-Laurent-du-Maroni ne demandera pas plus d’un long week-end. C’est un très bon point de départ pour plonger au cœur de la forêt amazonienne ou partir découvrir le Suriname voisin.