Sapa : randonnée au nord Vietnam au milieu des rizières !
16Flash back. Le nord du Vietnam fut un des meilleurs souvenirs de mon voyage au long cours à travers l’Asie du Sud-Est en 2009. Retour sur la région de Sapa, un des meilleurs endroits pour faire un trek dans ce pays !
Un brouillard dense envahit les rues une partie de la journée. La nuit, la couverture est de mise, et la journée le K-way est de rigueur en raison des averses régulières. Ambiance alpine, ce qui n’est pas pour me déplaire ! Fondée par les Français, la station d’altitude de Sapa est située à 1650 mètres a l’extrême nord-ouest du Vietnam. La région est connue pour ses minorités ethniques, notamment les Hmong, qui peuplent les villages autour de Sapa.
Sapa : une station touristique, avec ses mauvais côtés
Le lieu est touristique, trop même à mon goût. Les côtés négatifs du tourisme sont parfois visibles. Dans les rues de la petite ville, les femmes Hmong, en costume noir, occupent les rues. Elles vont et viennent de leurs villages pour assiéger le touriste dans le moindre coin de rue. Certaines vous accompagnent même sur des kilomètres. Elles vous proposent leur production artisanale. C’est un peu lourd, mais heureusement, cela reste très bon enfant grâce à leurs sourires. D’ailleurs, elles me paraissent plus souriantes que les Vietnamiens que j’ai pu rencontrer.
Le problème, c’est plutôt les enfants qui accostent le voyageur avec un anglais plus que correct ! Pendant ce temps, ils ne vont pas à l’école. Classique.
Dans un café, des Hmongs, attroupées, regardent un groupe de voyageuses à travers la vitre. Elles aiment bien taper la causette. Bien sûr, elles placent toujours à un moment un « you buy from me? ». Inévitable. On a presque envie de céder tant certaines sont charmantes. Les hommes, eux, travaillent aux champs et sont plus réservés.
Le village de Cat Cat est situé tout près de Sapa. C’est aussi le moins authentique. Et le mot est faible. Vous payez une taxe pour y entrer et vous en ressortez avec l’impression d’être passé devant une foire artisanale ! Que des shops (boutiques, plutôt ?) ! Vous l’aurez compris, il va s’agir ici de s’éloigner le plus possible de Sapa.
La randonnée autour de Sapa : un paysage de rizières de toute beauté au Nord Vietnam
Je m’incruste au dernier moment avec deux Australiennes trentenaires pour un trek de deux jours autour de Sapa. Bon je trouve parfois le mot trek exagéré quand il s’agit de ne marcher que 4 heures dans la journée sur des sentiers bien tracés et à un rythme pépère. Peut-être pensent-ils plus à une balade familiale, ou alors pensent-ils que le Blanc ne veut ni ne peut se fatiguer. Allez savoir !
En quittant Sapa sur un sentier glissant, nous sommes accompagnés par deux vieilles dames Hmongs portant sur leur dos un panier rempli de sacs, bracelets et autre tissus. L’une d’elles n’a que 50 ans alors qu’elle en paraît plutôt 70 ans. J’oublie que dans ces régions, si on paraît jeune plus longtemps, passé un cap, c’est plutôt le vieillissement accéléré.
Notre guide, à la dent d’or, est une femme Hmongs. Le temps, d’abord très couvert, s’améliore au fil des heures. En fin d’après-midi, le spectacle est grandiose. Les paysages de rizières en escaliers sont éblouissants de beauté. Je ne m’en lasse pas. Un panaché de verts colore les versants de ces montagnes abruptes. Les rizières se succèdent, certains sont vertes et attendent d’être moissonnées. Ce travail a déjà commencé, c’est la saison en ce mois d’avril. D’autres rizières attendent, elles, d’être piquées de plants de riz.
Les deux récoltes annuelles se succèdent ainsi dans ce pays qui est parmi les premiers exportateurs de riz au monde. Les champs sont remplis de vie, nombre de villageois sont aux champs accompagnés de leurs buffles. La lumière de fin de journée rend encore plus beau ce spectacle. Cette randonnée au nord Vietnam est un régal.
Une nuit à Tan Tan
Nous passons la nuit au village de Tan Tan. Je suis un peu déçu de ne pas dormir dans une famille comme dans le Ratanakiri au Cambodge. A la place, c’est plutôt une maison aménagée en guest-house avec son dortoir de lits. Pas très authentique. Je fais la connaissance d’autres voyageurs.
La voix de l’une des Australiennes me tape un peu sur les nerfs, elle prend toujours un ton mièvre et aigu envers les habitants, comme si elle parlait à des demeurés. J’apprends qu’elle est institutrice, je comprends mieux, une déformation professionnelle.
Deux jeunes Israéliens sont là. Ils viennent de terminer leurs trois ans de service militaire. Ils déstressent avec un long voyage en Asie et des gros pétards (pour la version soft). Je retrouve également un Français dont je me dis au vu de sa tête que c’est un ingénieur. Gagné ! Au ton de sa réponse, j’ai eu l’impression qu’il était un peu vexé, par contre… Il est le premier à se jeter sur le vin de riz et engloutit verre après verre. Il est de Bretagne, je précise.
Le lendemain, nous marcherons encore quelques heurs au milieu d’un paysage de rizières et de montagnes.
Vietnam : impressions
J’avoue que je me suis plutôt mal organisé pour ce voyage au Vietnam. Il faut dire à ma décharge que je ne pensais pas que les déplacements des étrangers étaient aussi contrôlés. Beaucoup de coins et de villages ne sont accessibles qu’accompagné d’un guide. Ce qui est un peu frustrant et peut revenir cher. Au Laos et au Cambodge, vous êtes vraiment libre d’allez vous perdre n’ importe où. Et puis sur certains sites, c’est l’usine.
De plus, je trouve les Vietnamiens beaucoup moins sympas. En fait, il faut davantage de temps et de patience pour les approcher et nouer contact. Par contre pour les paysages, il n’y a pas photo, avantage au Vietnam! Une randonnée au Nord Vietnam est un must à faire dans la région !
Connaissez-vous cette région du Nord Vietnam ?
A lire ! ma visite de Hoi An, sublime !
Que de magnifique photo, merci pour cet article complet
Bonjour
J’y suis allé en 2005, et avais regretté que les échanges avec la population fussent essentiellement basés sur le dollar.
Je vois que malheureusement cela n’a pas trop changé.
J’ai, aussi, eu des problèmes de déplacement avec des itinéraires qui m’ont été refusés…
Mais une fois passée cette barrière, j’ai eu des contacts superbes, j’ai même cassé des pierres dans un champ à coup de masse. MDR
Un professeur nous a invités chez lui, mais c’est vrai que nous n’étions plus sur les sentiers touristiques.
Tu as raison, il faut plus de temps pour nouer quelques relations…
Comme je dis souvent, parfois il faut se perdre pour trouver ce que l’on ne cherche pas.
Alain
Bonjour Alain,
Je ne pense pas de toute manière que cela aille dans le bon sens…
Pourquoi tes itinéraires ont été refusés?
« il faut se perdre pour trouver ce que l’on ne cherche pas », c’est exactement cela!
Applicable au voyage d’une façon général:-)
Il est de Bretagne, je précise…. Il faut dire que nous avons une réputation à preserver !
Ah donc, tu es breton toi aussi:-)
Réputation qui n’est pas usurpée le plus souvent il faut le dire:-)
Pour notre part, le Vietnam fut un peu le pays galère de notre tour du monde… Coût des activités, impression d’être un portefeuille sur patte, difficulté de communiquer avec les habitants (surtout dans le sud) et seul pays où l’on galérait pour avoir des informations pour prendre les bus locaux (on nous re-dirigeait toujours vers les bus touristiques ou assimilé)… mais des paysages absolument magnifiques… et des vietnamiens adorables hors des sentiers touristiques.
En effet, j’avais aussi l’impression d’être une CB sur pattes.
Mais ce qui m’a le plus dérangé, c’est comme tu dis cette difficulté à sortir des lignes touristiques.
J’ai aussi cherché des bus locaux et autres, et devant la difficulté d’avoir les infos, j’avoue que j’ai souvent choisi la facilité.
Louer une moto pour traverser le pays doit être intéressant et dois te permettre de sortir des sentiers battus.
La prochaine fois, c’est ce que je ferais!
Absolument d’accord avec toi, sur tous les points. J’ai été globalement déçue par mon voyage au Vietnam fin 2009 mais sans doute parce que j’étais restée sur une image un peu « romanesque » du Vietnam avec ses rizières, ses gentils Vietnamiens et ses brumes sur Ha Long. Le business du tourisme est pourtant partout bien présent, et ça gâche le plaisir partout, même à Sapa. Néanmoins peut-on reprocher aux Vietnamiens cette volonté de développement économique ? Sans doute pas.
Sapa doit être vue comme un point d’ancrage pour zoner autour de cette région. Pour ma part j’ai pris un guide et une voiture pour aller 70km plus loin dans un village dont je ne me souviens plus du nom où il y avait un marché local ce matin-là avec des femmes de différents groupes ethniques, vêtues de leurs costumes traditionnels. Un rêve pour une photographe… Certains enfants n’avaient encore jamais vu de blonde, c’est toujours amusant et totalement dépaysant. Grâce à cette échappée je garde donc finalement un bon souvenir de Sapa et de sa région. Il ne faut pas faire l’impasse sur le Vietnam du nord.
Pour voir une région encore authentique, et très peu marquée par le développement touristique, il faut se rendre dans la région plus au sud de Buon Ma Thuot : les rizières sont encore traversées par les éléphants… Une autre planète.
Merci de faire remonter les souvenirs de ce voyage au Vietnam Fabrice ! 🙂
Je pense que cette partie du Vietnam est une des plus intéressantes.
Mais en effet, il faut éloigner de Sapa comme tu l’as fait Marie-Ange.
La prochaine fois que j’y passe, je m’écarterai comme tu l’as fait.
Dire que j’ai raté Buon Ma Thuot et ses éléphants….:-)
Un petit 4h par jour de marche, voilà le genre de rando que j’aime 😉
Les photos sont sublimes. Touristique peut être, mais quels paysages!
Je reviens d’un périple en Asie et je dois dire que la région Nord du Vietnam est la région où j’ai vu les plus beaux paysages de tout mon voyage ; Marie Ange, tu dois parler du marché de Ba Ha avec son marché du dimanche matin (j’ ai commencé ma boucle par cette ville) ; sur les conseils avisés d’un français connaissant très bien la région, j’ai suivi son itinéraire : Lac Babe, chutes de Ban Gioc et la route des nids d’aigles des H’mong noirs de Dong Van ; paysages époustouflants de beauté mais le problème est qu’il est presque impossible de le faire avec des transports locaux d’où la nécessité de louer voiture et chauffeur, c’est ce que j’ ai fait pendant huit jours, certes il faut casser un peu sa tirelire mais j’ai pu partager le véhicule avec une autre personne rencontrée sur un site de voyage, du coup cela devenait accessible, nous étions que deux mais aurions pu trouver une autre personne vu la grandeur du véhicule, pratiquement aucun touriste, gentillesse de la population locale rencontrée et surtout un courage hors du commun pour cultiver et vivre dans des régions parfois très hostiles. Magnifique Vietnam !!!
Tu veux dire Martine qu’il y a vraiment pas de bus locaux dans ce coin?
Personnellement je ne connais que les rizières de Camargue qui n’ont visiblement rien à voir avec celles que tu as pu voir là bas 🙂
Magnifique article encore une fois très bien réalisé et criant de vérité sur l’affluence touristique dont est victime Sapa et sa région.
Bonne continuation !
Il reste encore beaucoup de coins aussi magnifiques et moins touristiques que Sapa. Merci pour votre article qui donne envie à d’autres voyageurs de venir au Vietnam
Bonjour,
Sapa est maintenant un site trop touristique, c’est réalité. Mais si vous avez encore envie de découvrir les paysages magnifiques à Sapa, je vous conseille de réfléchir à Pu Luông (au Centre). C’est une destination merveilleuse et le plus important, extrêmement authentique!