Touriste ou voyageur : pour en finir avec ce débat stérile !
0Une question stérile
Ce débat stérile a nourri et continue de nourrir des milliers de pages sur la toile mondiale. Dès que je suis tombé dans la marmite du voyage, je l’ai entendu. Que ce soit sur les forums de voyage à l’époque, autour d’un café avec des amis ou sur la route au bout du monde, la question revient souvent.
Et avec elle des affirmations du style « lui, ce n’est pas un vrai voyageur », ou, « ha, regarde le touriste de base ! ».
Moi-même, il me semble que j’avais cette vision polarisée lors de mes premiers voyages.
La légende veut qu’il existe deux races bien distinctes : le touriste et le voyageur.
Le yen et le yang, la matière et l’antimatière.
La définition du touriste
Prenons la définition du touriste que donne le dictionnaire Larousse :
« Action de voyager, de visiter un site pour son plaisir. »
Tout déplacement pour le plaisir est donc un voyage.
On est d’accord ?
Le voyageur, ce touriste supérieur
Pourtant, il existerait donc une différence majeure entre un touriste et un voyageur.
Le voyageur voyage d’une certaine façon, d’une manière plus authentique, plus vraie etc.
Le voyageur s’intéresse vraiment à la culture locale, il va vers les locaux, il voyage aussi souvent plus lentement, il préfère vivre chez l’habitant que se poser dans des clubs de vacances.
Le voyageur se déplace en indépendant, parfois, sans rien prévoir à l’avance, sans rien organiser. Il fuit le confort, et surtout le luxe.
Il a plus d’expériences également. Il les vit d’une manière plus intense, plus authentique.
Authentique, voici un mot qui revient souvent dans la bouche des « voyageurs« .
Le touriste lui est loin de tout cela. C’est le bas de gamme du voyageur. C’est même le sous-voyageur.
On moque son désir de rester avec ses semblables, son goût du confort, sa peur de l’imprévu, son peu de curiosité, voir sa crainte des locaux. Le touriste reste avec ses semblables, par manque de curiosité, pas peur ?
Le cliché, c’est le touriste qui part une semaine au club Med à Djerba, sans sortir de son hôtel.
On est d’accord, tout cela est très cliché.
Je suis tombé par hasard sur cette illustration sur le site d’Holidify, une application voyage.
Qu’en pensez-vous ?
Difficile de faire plus cliché non. ?
C’est même assez bête. Pour le coup du selfie, tout le monde en prend de nos jours.
Quel voyageur n’a pas visité le Taj Mahal en Inde ? Ne pas le faire pour « ne pas faire son touriste » serait une erreur d’ailleurs, tant le site est sublime.
Ne peut-on pas visiter la Tour Eiffel et faire ensuite une randonnée dans les Alpes ?
Bref, ces images sont tellement clichées qu’elles en sont stupides.
Comme toujours, la réalité est plus complexe.
Il y a des touristes curieux et des voyageurs qui ne le sont pas.
Il y a des touristes respectueux de la culture locale et des voyageurs qui se conduisent comme des abrutis.
Oui, comme on dit, voyager ne rend pas forcément moins con.
Je pourrais citer comme cela des tas d’autres exemples.
Et puis, combien de voyageurs sont dans cette course au nombre de tampons sur leur passeport ?
Et on parle de cette course entre voyageur pour voyager le moins cher possible ?
De plus, tout change.
On peut voyager longtemps en sac à dos et puis ensuite préférer voyager en camping-car en France.
Ensuite, nous évoluons en général avec l’âge.
Notre façon de voyager change souvent. Nos besoins aussi.
D’où vient ce sentiment ?
Il y a derrière cela, un jugement péjoratif sur le touriste. On se positionne ainsi au-dessus de la masse, c’est bon pour l’égo. Car tout cela oui, est surtout lié à cela.
L’homme a besoin de se distinguer de la masse, de croire et de se donner l’illusion qu’il est à part.
L’homme a besoin de se mettre dans des catégories, c’est rassurant. Et dans la bonne catégorie.
L’homme a besoin de donner du sens à tout ce qu’il fait, et si possible un sens flatteur et qui flatte son égo, encore une fois.
Il y a aussi le regard des autres, le côté aventure est plus flatteur.
Nous retrouvons cela dans d’autres domaines de la vie.
Quelle est la part d’illusion dans tout cela ?
N’est ce pas une histoire que nous nous racontons d’abord à nous-même ?
Qu’en conclure ?
He bien, si l’on se fie à la définition du Larousse, elle s’applique tout à fait à n’importe quel voyageur, à vous ou à moi.
On se déplace tous pour le plaisir, point final.
Nous serions donc tous des touristes, c’est tout.
Certes, il existe de grandes différences dans la façon de vivre un voyage.
Entre un beauf passant de bons moments avec les jeux d’un GO du club Med et celui qui est part à pied rejoindre la tribu machin dans la jungle, la différence est énorme. Du moins, elle semble énorme à première vue.
Peut-être, nous pourrions aussi dire, à la limite, que tout voyageur est un touriste. Mais le contraire n’est pas forcément vrai.
Nous pourrions oui.
Cela dit, nous retombons alors dans un jugement de valeur entre deux catégories.
Aussi, faisons simple et restons sur ce constat : nous sommes tous des touristes les gars.
Et encore, il y a toujours là une sorte de catégorisation et un jugement non ?
Alors, on part sur cela ? Débat clos ?