Je visite Trinidad, la perle de Cuba !

Au sud de Cuba, la ville de Trinidad est un des musts de l’île. Le temps semble s’y être arrêté au 19è siècle, lorsque la crise de la canne à sucre figea la ville. Traversant les siècles sans grands changements, Trinidad est une étape incontournable pour qui visite Cuba. Visiter Trinidad ? Oui, voici pourquoi !

La Plaza Mayor

Un peu d’histoire de Trinidad…

Trinidad fut l’un des principaux centres de production de la canne à sucre. Une ressource qui fit la fortune de Cuba aux siècles passés. Les Espagnols, et dans une moindre mesure les Français, tinrent les rênes de l’économie locale. Employant des milliers d’esclaves, les plantations prospérèrent et permirent de construire de riches bâtisses bourgeoises à Trinidad. Et dans tout le pays.

Puis, ce fut la crise. La ville fut paralysée et s’endormit pendant longtemps. Avec l’essor du tourisme à Cuba, Trinidad se réveille un peu. Cela dit, le voyageur a toujours l’impression que le temps est figé.

Ses ruelles pavées sans voiture, ses façades immuables y sont pour beaucoup. Ajoutez à cela la touche cubaine, pas de publicité et l’austérité, vous comprendrez pourquoi la ville donne l’impression que le temps s’y est arrêté.

Que Voir et Que Faire à Trinidad ? 

Un bref résumé de votre serviteur :

Plaza Mayor

La Plaza Mayor est le cœur de la ville. C’est une belle place qui n’a sans doute que très peu changé depuis 2 siècles. Devant l’église, une charrette passe parfois devant sa cathédrale. Une photo prise pourrait servir d’illustration d’une lointaine époque…

Cette place centrale est le cœur vibrant de Trinidad. Flânez sur ses pavés inégaux et admirez les bâtiments coloniaux aux couleurs pastel qui l’entourent. Ne manquez pas la Casa de la Musica, où vous pourrez profiter de musique live et de danse salsa en soirée. L’atmosphère y est électrique, parfaite pour une nuit cubaine mémorable.

Église Parroquial de la Santísima Trinidad

Cette église, dont la construction a débuté au début du XIXe siècle, est un exemple impressionnant de l’architecture coloniale. Son intérieur est d’une sobriété élégante, avec de magnifiques autels en bois sculpté. Montez les escaliers étroits jusqu’au clocher pour une vue panoramique imprenable sur la ville. 

Palacio Cantero

Vous pouvez entrer dans cette demeure historique transformée en musée pour une plongée dans l’histoire de la ville. Chacune des pièces restaurées donne un aperçu de la vie des riches propriétaires du passé.

Musée Romantique

Si vous êtes un amateur de l’ère romantique, ce musée est un must. Les intérieurs soigneusement préservés vous ramènent à une époque de poésie et d’amour. Ne manquez pas le charmant patio intérieur, un endroit parfait pour une pause contemplative.

Musée d’Architecture Trinitaria

Pour les passionnés d’architecture, ce musée est une mine d’informations. Explorez les différentes époques architecturales de Trinidad, de la période coloniale espagnole aux influences plus récentes. Vous en apprendrez davantage sur les techniques de construction et les détails qui font la richesse de l’architecture trinitaire.

Cette ville de 50 000 habitants est classée au Patrimoine de l’UNESCO. Tout ici se fait à pied. Je vais y rencontrer Vieri, un jeune Italien communiste (si, cela existe encore) et Sarah, une sympathique Parisienne (mais oui, cela existe :-)).

A lire : quel budget pour Cuba ?  

Un free tour pour visiter Trinidad ? Le bon plan!

Ambiance à Trinidad

De plus, étant en basse saison, pas trop de touristes. Trinidad est un des principaux sites de visite pour les groupes. Avantage : il est facile de négocier vu le peu de clients. Inconvénient : vous serez encore plus sollicité par les Cubains. Parfois, cela peut être pénible. Heureusement, c’est toujours avec le sourire et dans la bonne humeur cubaine ! Rien que pour les Casas Particulares, la compétition est rude ! Plus de 400 ! Idem pour les restaurants, vous serez ainsi régulièrement sollicité pour venir manger dans tel ou tel endroit.

Un vieux Cubain au visage de carte postale, cigare à la bouche, passe et repasse sur la place à cheval. Avec une pancarte : 2 CUC pour une photo. Difficile de ne pas éprouver une certaine tristesse à le voir passer et repasser cherchant un client. D’autres utilisent un coq.

J’ai même été abordé par une femme d’au moins 50 ans qui me demandait si elle pouvait venir dans ma casa pour des câlins. Son fils d’une vingtaine d’années n’était pas loin. Glauque, vous avez dit ?

C’est un artiste. Il écrit des poèmes géographiques sur des pays qu’il ne peut voir que sur des cartes ou des images. Il connaît sur le bout des doigts la géographie de la France et les départements. Bien mieux que moi ! Dés les premiers instants où il nous parle, je sais qu’il va y avoir une question d’argent. Il nous montre son cahier rempli de poèmes sur la France. Ou sur l’Angleterre ou l’Allemagne. Entre autres. C’est son fond de commerce.

Il nous écrit un poème et nous l’offre. Contre un billet. Cela ne me dérange pas, c’est la rétribution d’un travail. Et il est si sympathique. Une bonne tête. Nous nous éloignons et lui continue. Plus tard, nous le croiserons encore, le saluant au travail devant un autre voyageur.

Vous pouvez facilement rester quelques jours à Trinidad. Boire un mojito devant un coucher de soleil, flâner dans les rues et tomber sur un groupe de salsa, discuter avec des Cubains, sentir le poids du passé dans ses pierres. Ou visiter des musées. La ville en possède beaucoup : Musée d’Histoire Locale, Musée d’Archéologie ou par exemple le Musée National de la Lutte contre les Bandits (les contre-révolutionnaires en fait !). Si vous ne devez en visiter qu’un, je vous conseille le Musée Romantique. Une belle collection de pièces et mobilier des 19è siècle dans une des plus belles maisons de Trinidad.

Une agence de voyage ? Voici Puraventura, le spécialiste des voyages authentiques et responsables en Amérique centrale et aux Caraïbes. L’agence vous propose de découvrir Cuba en petit groupe, en passant par Trinidad : entre incontournables et activités hors des sentiers battus, le tout en compensant à 100% les émissions de Co2.

Surtout que de belles plages sont accessibles non loin. Et puis l’atmosphère est contagieuse…

Chaque soir, sur la Plaza Mayor, les groupes de danseurs se succèdent à la Casa de la Musica. La piste de danse ne désemplit pas. Les Cubains y mettent l’ambiance ! Rien que les regarder danser est un spectacle. C’est beau. Rois de la piste de tout âge viennent inviter à danser les étrangères. Pour leur faire tourner la tête.

Et justement, pourquoi ne pas prendre des cours de Salsa à Trinidad ? 

L’endroit idéal pour se lancer !

Que faire aux alentours ?

Excursions dans les Montagnes Escambray

Si vous êtes adepte de randonnée, les montagnes Escambray offrent des sentiers pittoresques et une nature luxuriante à explorer. Les guides locaux peuvent vous emmener à la découverte de cascades cachées, de grottes mystérieuses. Assurez-vous de prévoir une journée entière pour profiter de cette expérience en pleine nature.

Plage de Playa Ancón

Pour une pause détente, rendez-vous à Playa Ancón, l’une des plages les plus proches de Trinidad. Ses eaux cristallines et son sable blanc vous invitent à la baignade, à la plongée en apnée et à la détente sous le soleil cubain.

Cela vous dit, un trajet jusqu’à la plage d’Ancon avec une belle américaine ? (la voiture hein)

La vallée de los indigenos

Mis à part la ville elle-même, c’est le principal centre d’intérêt autour de Trinidad. Une vieille locomotive conduit les touristes à travers les anciennes plantations de cannes à sucre. Pas de chance pour nous, celle-ci était en panne…pour une durée indéterminée…

En passant, n’hésitez pas à venir voir la gare de Trinidad. Vous pourrez admirer de veilles locomotives américaines du début du 20è siècle, ainsi que d’autres modèles soviétiques.

Aussi, nous avons dû composer avec un taxi. Une virée bien agréable le temps de quelques heures au sein d’une partie du passé de la région. De veilles haciendas hantent la vallée. Celle de Manaca Iznaga fut fondée en 1750. Sur celle-ci, une tour de guet de 44 mètres de haut se dresse encore. Ces tours servaient alors à surveiller les esclaves sur des kilomètres à la ronde. Le sang des esclaves fut l’engrais de l’industrie de la canne à sucre.

Ceci dit, c’est une belle vallée verdoyante, dominée au loin par les montagnes. Une vallée également classée par l’UNESCO.

Leandro

La soixantaine, le visage ridé de Leandro inspire forcement la sympathie. Il est conducteur de taxi à Trinidad. Leandro est fière de sa belle Américaine de 1953. Il a raison, la belle est confortable et spacieuse. C’est à son bord que nous avons parcouru la vallée de los Ingenios.

Leandro a un fils qui a émigré en Floride. Il n´a su la nouvelle qu’une fois que son fils a été de l’autre coté. Les traversées en barques sont dangereuses. Pour autant, des milliers tentent de partir chaque année fuyant la pauvreté. Dans les années 60, c’était pour des raisons politiques. Depuis, c’est la nécessité économique. Une vraie hémorragie qui perdure. Miami a son Little Havana depuis longtemps.

Concevez vous-même votre voyage de rêve à Cuba avec une agence locale.

Demandez votre devis, c’est gratuit et sans engagement ! Vous restez libre !

Confidences

10 000 dollars le passage, c’est ce que son fils a payé. Une somme colossale. Leandro se confie à la terrasse du restaurant, à voie basse. C’est dangereux de parler de cela à des étrangers. Il n’est pas à l’abri d’une dénonciation, les oreilles de Fidel sont partout.

Il est heureux de parler de cela. Les anciens comme lui sont moins anti Castro que les jeunes. Car ils se souviennent de l’époque de Batista dans les années 50. Les Cubains étaient pauvres et Cuba ressemblait plus à une annexe des Etats-Unis : casino, corruption, mafia, prostitution, voici le tableau. La révolution, en 1959, a vraiment été un plus, une avancée avec l’éducation, la santé gratuite, l’indépendance du pays, un travail et un salaire pour tous. La pauvreté a grandement diminué.

Il est d’une certaine façon reconnaissant à Fidel pour cela. Pour autant, le régime doit évoluer, rien ne marche depuis longtemps et les Cubains n’ont aucune liberté. Une immense prison. Une société figée.

Beaucoup de voyageurs ne s’intéressent pas à la vie des Cubains. Pour avoir parlé avec pas mal de Cubains, tous sont enchantés de voir que des étrangers s’intéressent vraiment à leurs problèmes. Au-delà de la beauté du pays.

Quelques heures avec Leandro, quelques minutes à discuter de la réalité. Nous repartirons, lui restera.

Instinct Voyageur

– Voici la liste des hôtels de Trinidad sur Booking pour aller au plus vite !

–Carte eSIM pour Cuba !

–Vols pas chers !

N’oubliez pas une assurance voyage pour partir l’esprit tranquille.

Celle d’Heymondo par exemple !

– Une casa sympathique toute proche de la Plaza Mayor ? Allez de ma part voir Ricardo et Hortensia ! 20 CUC la chambre sans dej. Une très bonne table le soir pour y manger et un couple de cubains adorables ! Adresse : calle Colon 366 (53-41) 993083.

–  Bus La Havane –Trinidad : 6 heures, environ 35 CUC

–  Connexion internet plutôt rapide (pour Cuba) à la Cafétéria Las Begonias

–  Coût du train : 10 CUC. A plusieurs, cela peut revenir moins cher en Taxi.

–  Ballade en taxi dans la vallée de los Indigenos : 25 CUC.

– Pour la carte de tourisme à Cuba, c’est ici. 

–Une assurance voyage ? Obligatoire à Cuba. 

L'avis de Fabrice

Visiter Trinidad fut un des meilleurs moments de mon voyage de deux semaines à Cuba.  J’ai ADORE. L’ambiance, le calme, la ville ou plutôt ce gros village. Et comme toujours à Cuba,l’impression de remonter le temps. Il est facile de se laisser aller à rester longtemps ici. Dite bonjour à Trinidad de ma part ! Un beso ! 

Aviez-vous entendu parler de cette ville? Quelle image avez-vous de la vie des Cubains?

A propos de l'auteur

Fabrice Dubesset

Voyageur au long cours depuis plus de 25 ans, auteur et créateur d’Instinct Voyageur,j’ai créé ce blog de voyage en 2010. Je partage ici mes récits, conseils et réflexions pour voyager plus souvent, plus longtemps, plus intensément !
Je suis l'auteur du livre « Libre d’être digital nomad », Ed Diateino, .
À propos de Fabrice Dubesset, auteur d’Instinct Voyageur