Une mangrove et un hollandais
25Une ballade en barque dans une mangrove et un portrait d’un routard plutôt hors norme, c’est ce que je vous propose !
La Boquilla et sa mangrove
Une des attractions majeures autour de Carthagène, c’est un tour en bateau vers l’île Rosario. Et sa très populaire playa blanca. N’étant pas très motivé pour passer tout l’après midi sur la plage, je n’ai pas souscris. J’ai préféré une ballade à La Boquilla, un village de pécheurs situé à 7 km de Carthagène. Ayant réussi à motiver un petit groupe de voyageurs à l’hôtel, nous négocions facilement une ballade d’une heure en barque dans la mangrove. Celle-ci est formée de petits canaux étroits et couverts par une végétation dense. Charmant. Quelques oiseaux, hurons et pélicans se dressent au milieu du lac principal. Nous faisons une petite pause sur une plage quasi déserte.
Dans la mangrove…
Au loin apparaissent les tours des quartiers modernes de Carthagène. Celles-ci apparaissent plongées dans une sorte de brume, la pollution ?
Je discute un peu avec Lancho, le pilote de la barque. Au bout d’un moment, il me demande si je suis intéressé par de la « farine ». Autrement dit de la cocaïne. Je décline son offre généreuse. Il me propose alors de la marijuana. Je décline une seconde fois son offre. Là, il a l’air dépité. Voir désolé pour moi. D’après lui, beaucoup de monde consomment de la drogue en Colombie, du moins dans une large part de la population. Je reste un peu sceptique, cela a un coût…
Frans
Durant mon séjour à Carthagène, j’ai rencontré Frans, un hollandais de 50 ans fort sympathique. Le bonhomme est partie pour 2 ans autour du monde. Sans femme et sans enfant, c’est son premier mois sur les routes du monde. Cela lui a pris d’un coup, après un voyage au Pérou l’année passée. Avant, il n’avait jamais vraiment voyagé. Et puis, inexplicablement, il fut marqué par ce voyage au Pérou et eu ensuite envie de découvrir le monde. Il se décida en 3 semaines et pris congé de son poste de prof. Et du reste. Lorsqu’il parle de sa décision, il en parle comme d’une chose simple et naturelle. Il suffit de suivre son intuition et son cœur comme il aime à le répéter.
A son âge, je trouve qu’il faut un certain culot pour prendre cette décision. Et puis, comme il le dit, pas forcement évident de se retrouver au milieu de voyageurs si jeunes. Je le comprends. La plupart on en effet moins de 30 ans. Moi-même, parfois, je me sens parmi les plus vieux ! Cela dit, à voir Frans, le plus important c’est de rester jeune dans sa tête. Comme lui. Et c’est un fait, il l’est resté.
Cela montre qu’à tout âge, on peut attraper le virus du voyage ! Et franchir le pas !
Ainsi, se clos mon séjour à Carthagène et mes deux semaines sur la côte caraïbe. Retour à Bucaramanga où je vais débuter mes cours d’espagnol !
Instinct pratique
– Pour La Boquilla, 30 mm de collectivo. Puis cherchez le petit port. 20 000 pesos pour une heure de barque dans la mangrove est un bon tarif !
Salut Fabrice,
J’ai eu l’occasion de rencontré deux « vieux » routards, ils sont rares en effet. Avec un ami nous avons rencontré le premier – Mark – pendant un trek dans les montagnes laotiennes, près de la frontière chinoise. Pendant ces 3 jours et 2 nuits dans la forêt il nous a raconté des tas de souvenirs et d’histoires passionnantes. On l’écoutait sans jamais nous lasser !
Le second parcourait le monde en vélo. En Afrique il pédalait avec 20L d’eau sur son dos ! Nous l’avons rencontré en Malaisie alors qu’il faisait une courte pause dans son aventure…
Ces gens là sont rares ! Peut-être que dans quelques années tu en deviendra un à ton tour ?
Un voyage en vélo me tenterait bien, mais faudrait mettre le blog entre parenthèses:-)
Tu sais Arnaud, je ne souhaite pas forcement choisir cette voie extrême, je veut parler d’une vie de voyage sans rentrer en France. Je ne suis pas sûr qu’elle soit faite pour moi.
Et puis, ces personnes n’ont-elle pas quelque chose de cassé en elle? De plus, le voyage sans but au bout de plusieurs années, ne devient-il pas une sorte d’errance?
Avoir un but, une activite ne devient-il pas important? Et puis, je sais que certains voyage avec peu d’argent, j’ai même vu des voyageurs qui faisaient la manche. Devenir pauvre et rejoindre ceux des pays du sud ne me parait pas tres tentant.
Bon, on parle là d’une certaine catégorie. Qu’en penses-tu?
Salut Fabrice,
Pourquoi ces personnes auraient quelque chose de « cassé en elle » ? Tu trouves que parcourir le monde à vélo n’est pas un but en soi ? Et puis peut-être que leur but c’est simplement d’être heureux, et qu’ils l’obtiennent en voyageant, simplement.
Bon maintenant pour ceux qui font la manche, c’est encore autre chose…
En ce qui concerne ton article, c’était la première fois qu’on te proposé de la « farine » en Colombie, ou c’est quelque chose de récurant ?
Bonne route l’ami !
Miglaba Sandro! C’est un truc comme ca en birman non?
Je parlais là des personnes qui ont passé leur vie à voyager sans retour. Dans ce cas, c’est quand même se couper de quelque chose, d’une partie de soi non? C’est ce que je voulais dire, « cassé » est peut-être trop fort. Je ne sais pas, je me pose la question mais peut-être est-ce une question sans fin. Cela dépend, comme tu vois les choses et selon le vécu de chacun. J’ai rencontré des gens qui voyageaient depuis des années et je trouve qu’ils avaient un côté triste en eux, un truc. Tu en as pas rencontré? Tu vois ce que je veut dire?Mais il y a de tout comme dans la vie sédentaire.
Découvrir la terre en vélo est tout à fait un but, bien sûr!
Pour la farine, oui c’était le première fois. Mais il faut dire que je passe pas mes soirées dans les bars et boites, dans ce cas là, à mon avis, ca doit être plus souvent:-)Tu es tentés?;-)
Ah ! Non, je ne suis pas « tenté » par la farine, mais intéressé par le chemin qu’elle prend pour arriver jusqu’au touriste.
Je sais, je plaisantais bien sûr! Tout ces trucs artificiels, c’est pas mon truc non plus:-)
« Il se décida en 3 semaines et pris congé de son poste de prof. Et du reste. Lorsqu’il parle de sa décision, il en parle comme d’une chose simple et naturelle. Il suffit de suivre son intuition et son cœur comme il aime à le répéter. »
belle histoire que celle-ci !
Par contre, pour la drogue…. hum, aucun commentaire mais c’est d’un triste !
Quand en voyage, tu creuses un peu, il y a plein de sujets pas roses du tout….Pour la drogue, rien vu de mes propres yeux cela dit. Du moins encore.
Histoire très inspirante, c’est vrai. Au cours de tes voyages, Fabrice, tu te rendras probablement compte qu’il y a des voyageurs et des voyageuses de tout âge qui prennent la route pour de très longues périodes.
Va faire un p’tit tour de ce côté, par exemple : http://www.journeywoman.com/SoloTravel/SoloIndex.htm, ou ici : http://theplanetd.com/
Il ne faut pas perdre de vue que l’âge n’est qu’une convention sociale. Je connais une « jeune dame » de 81 ans qui fait son doctorat en histoire de l’art et qui consacre tous ses voyages à l’exploration des oeuvres d’art qui l’attirent le plus dans différents pays.
Et encore une fois, je craque pour tes photos !
Merci pour les liens Marie, et le compliment sur les photos!:-)
Oui, j’en ai déjà croisé beaucoup sur la route. Et c’est heureux que l’âge ne soit pas une barrière. Enfin, elle le demeure tout de même, car comme tu dis, il y a derrière une histoire de convention sociale.
Je me rappelle au Cambodge avoir croisé un mec de 80 ans, sac à dos seul. C’était son premier voyage en routard! Rafraichissant!
« Il ne faut pas perdre de vue que l’âge n’est qu’une convention sociale », OK, j’y suis allée un peu fort, mais l’âge n’a pas besoin d’être un carcan.
Bonjour Fabrice,
J’ai bien aimé ton article.
J’ai croisé ou connu quelques « routards » de plus 50 ans. Et à chaque fois, j’appréciai leurs récits et leurs parcours. Je me rappelle en particulier de l’un d’entre eux qui tout les ans partait 3 mois par ses propres moyens, souvent le stop ou l’avion puis le stop :).
C’était il y a un peu moins de 20 ans.
Je pense qu’il doit toujours continuer. C’était en lui.
Il y a des chances oui qu’il continue:-)
*oui, c’est dans le sang 🙂
Je trouve qu’on rencontre un peu de tout, même si comme tu dis il y a une majorité entre 20 et 30 😉
2 exemples, un jeune anglais, 19 ans, il voyage 4 mois en Asie. La raison ? J’ai bossé 6 mois et j’ai des sous a t’il répondu.
Et un couple de quadra, rentré de tour du monde il y a 10 mois et déjà reparti sur la route, cette fois ils finiront leur voyage à Bali où ils comptent vivre.
Bon courage pour l’espagnol, tu prévois combien de temps ?
Genre un bon mois de cours, vous plus, cela dépand de l’intensité!
C’est vrai qu’une expression de tristesse peut se lire sur le visage (et dans les propos) de certains routard. Je l’ai vu moi aussi à certaines occasions. Et ça ne trompe pas. Ce que je peux en comprendre, c’est que ces gens ne parviennent pas à trouver leur bonheur, peu importe où ils se rendent dans le monde. Ça vient sûrement de l’intérieur. Là, il y a une rupture d’équilibre je crois.
Mais des gens tristes, il y en a aussi chez les sédentaires. La sédentarité peut être d’une tristessse immense pour quelqu’un qui rêve de partir et qui ne pourra jamais le faire.
Ha je n’affabule pas donc:-)Tu l’as remarqué aussi.
La raison est sans doute celle que tu avances. Où que l’on voyage, on emporte ses petits problèmes et autres.
Et oui bien sûr, c’est aussi la cas chez le sédentaire.
On pourrait en parler longuement, et ça rejoint sans doute ce dont on a déjà discuté. Je crois que ce type de voyageurs représente très bien ceux qui « fuient » quelque chose. Car même si on aime voyager et que l’on a ça dans le sang, comme on dit, il arrive un jour où l’on doive poser son sac.
Oui effet Yves, tout le monde doit poser son sac un jour.
Dans tout les cas,à l’extrémité, même si tu ne veut pas, face à la mort, tu seras obligé de poser ton sac!
Il y a le cas aussi de ceux qui n’ont tout simplement pas racines et qui s’en cherchent. Ils n’ont tout simplement jamais vécu assez longtemps quelque part pour être attachés à un lieu.
Oui tu as raison Rémi, il y a cet aspect là aussi.
Si tu as beaucoup bougé dans ta vie et ta jeunesse, tu n’es pas attaché spécifiquement à un lieu. Est-ce un bien, un mal? Question de point de vue:-)
Ni bien, ni mal sans doute.
C’est un fait, c’est tout.
🙂
Ce qui se produit quand on part de son pays pour une longue période, c’est qu’on n’est plus chez soi nulle part. (Dans mon cas, ma plus longue période a été de 2 annnées consécutives.)
Ailleurs, on reste un étranger et quand on revient, les autres ont cheminé (ou stagné, c’est selon) sans nous.
Exactement.
Tu es partis où pendant 2 ans?