Vivre et travailler en Australie : mon incroyable parcours professionnel
0La prise de décision : partir vivre et travailler en Australie
La volonté de vivre à l’étranger
Je trouve que parfois il y a des moments dans la vie où tout est aligné ! Surtout quand il y a des décisions qui s’imposent à toi presque naturellement : une opportunité à saisir là tout de suite, une chance de commencer une nouvelle vie ailleurs, l’occasion de prendre un nouveau départ… Bref, un changement de vie totalement inattendu et moi j’adore ça !
Tout a commencé en 2014 quand, pour fuir la routine d’une vie qui m’ennuyait, je suis partie vivre en Corse, dans un petit village perdu dans les montagnes. On peut dire qu’à cette période de ma vie, j’avais besoin de me poser les bonnes questions et cet isolement m’a fait le plus grand bien !
Puis, au fil des mois, je réalise que j’ai quand même, et depuis longtemps, des envies d’ailleurs… C’est donc en rentrant en janvier 2016 que j’avais déjà le projet de repartir très vite, pour vivre et travailler à l’étranger en Australie ou au Canada.
Les possibilités du PVT
Grâce au PVT (Permis Vacance Travail) pour moi qui avait moins de 31 ans, les deux destinations étaient envisageables et me paraissaient facilement accessibles.
Fin février 2016, après un mois à voyager en sac à dos en Thaïlande, je me suis sérieusement mise à étudier les différentes perspectives d’« expatriation temporaire » dont je pouvais bénéficier pour ce nouveau projet.
J’étais toujours clairement tentée par ces deux destinations : Le Canada et l’Australie. Deux destinations qui m’ont toujours fait rêver, deux nouveaux continents à explorer.
« Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais ». Alors continuons nos rêves de fous !
Après plusieurs heures de recherches sur Google, sur les sites des gouvernements respectifs, les forums, les blogs et j’en passe, je me suis très vite rendu compte qu’il était clairement plus facile pour moi de partir vivre et travailler en Australie ! A ce qu’il paraît, le PVT (Permis Vacance Travail) est bien plus facile et rapide à obtenir, ce qui s’est avéré véridique puisque j’ai obtenu mon visa pour l’Australie en seulement deux minutes !
Mais j’étais encore dans l’hésitation… la distance et la barrière de la langue m’effrayaient un peu ! Et puis, il existe des jours où la vie a un sacré goût d’aventure, de kiff, et de sensations plus fortes encore !
En seulement quelques jours, ma décision était prise : je partirais vivre en Australie, au pays des kangourous !
J’évalue le marché du travail dans la restauration, je passe en revue les démarches administratives nécessaires, j’établis un budget, j’informe mes proches… Un véritable challenge à relever déjà (et je ne croyais pas si bien dire) mais j’étais archi-prête et plus rien ne pouvait m’arrêter !
Trouver son premier travail en Australie
Un premier job trouvé en deux jours
Je suis arrivée à Sydney avec un Permis Vacance Travail en mars 2016. Un départ ultrarapide vers un nouveau morceau de vie à l’autre bout du monde ! Deux jours après mon emménagement dans la petite ville de Cessnock (à deux heures trente de Sydney, NSW), je trouvais un job dans un petit café sympa juste à côté de chez moi : je suis devenue Barista !
Les patrons, un couple de quadra fort sympathique, sont hypers contents d’avoir une Française comme employée, c’est “good pour le business” comme ils disent ! Ils ont ouvert le Kafé Dream 5 mois auparavant. Ils sont adorables avec moi, ils me posent beaucoup de questions sur moi et mes projets, ce qui m’oblige à progresser assez vite en anglais et je me débrouille plutôt bien je trouve !
Plus de 10 ans dans la restauration, devant ou derrière le bar, et je me retrouve à apprendre à faire des cafés, étonnant n’est ce pas ? L’Australie est un pays qui ne connaît pas le simple café expresso ! Enfin si bien sûr… Mais seulement pour les Européens qui viennent en Australie ! Eux, c’est plus du genre “un peu de café et beaucoup de lait” ! Ce qui donne : le Flat White, le Latte, et le Capuccino pour les 3 principaux. Avec un joli design sur la crème (toute une technique je t’assure !) C’est de l’art et l’idée d’apprendre à faire ça m’exalte ! Ensuite, il y a pas mal de dérivés : avec du caramel, du cacao, des sirops, du lait d’amande, du lait de soja, … Bref, pas de quoi s’ennuyer !
Une excellente première expérience
Les clients sont souvent surpris que je sois là, dans cette petite ville qui ne paie pas de mine et ils m’interrogent souvent “Mais que faites-vous ici ? ”. Quand je leur dis que mon copain est Chef de cuisine dans la région (c’est une région de vignobles avec des restaurants gastronomiques), ils écarquillent les yeux et me disent que j’ai de la chance ! Les Chefs français ont la cote ici ! D’ailleurs, j’ai remarqué que la gastronomie française est bien vue dans le monde entier et impressionne toujours !
Les clients sont contents de parler avec une Française et certains se moquent un peu de mon accent ce qui donne des situations assez comiques parfois. Je trouve que l’ambiance est conviviale et chaleureuse. Les patrons sont satisfaits. Je finis mes journées au plus tard à 15h. Après le travail, je vais parfois à la galerie d’art, prendre le goûter au Coffee du coin (un autre !), ou encore lire à la bibliothèque. J’adore ce job !
J’ai beaucoup appris et j’ai adoré cette expérience en tant que barista mais au bout de 4 mois, l’affluence au café est minime et je commence à m’ennuyer ! Je cherche un nouveau job.
Mon incroyable parcours professionnel en Australie
Un deuxième emploi trouvé en quelques jours
En ce qui me concerne, je n’ai pas d’ambition immédiate à satisfaire, de rêve à combler si ce n’est celui que je suis en train de vivre. Je veux juste emprunter des chemins inconnus, encore un peu. Je m’abandonne au destin qui sait sans doute ce qu’il fait.
Je peux tout faire, rien ne me rebute. Mais mon niveau d’anglais n’a pas beaucoup progressé pendant les derniers mois j’ai l’impression. Je perds confiance en moi de ce côté-là. J’hésite, j’ai peur de me lancer. Mais je sais que je dois aller de l’avant.
En quelques jours, j’obtiens un job de Kitchen Hand dans le restaurant où mon cher et tendre travaille. Nouveau challenge personnel et professionnel ! Nous travaillons donc tous les deux dans le même restaurant gastronomique, à Pokolbin, dans le NSW.
Muse Restaurant, un restaurant étoilé, récompensé plusieurs fois, et classé l’un des meilleurs restaurants du pays. Le patron, un trentenaire talentueux, a reçu plusieurs récompenses et il a même été invité sur des plateaux de télévision pour participer à de célèbres émissions culinaires tel que Top Chef !
Au début, mon travail consiste à faire la plonge le soir et le week-end (en plus de mon job en tant que barista au Café Dream). Le poste consiste également à effectuer des tâches relativement simples pour aider les Chefs cuisiniers : éplucher, décortiquer, mettre sous-vide, …
Ce n’est pas compliqué mais c’est physique et éprouvant. La cuisine est immense, au moins 150 mètres carrés ! Il y a deux postes de plonge, l’un et l’autre aux deux bouts de la cuisine évidemment… Le rythme de travail est dingue ! Je cours partout pendant des heures, je transpire et j’ai mal au dos mais je m’en fiche. Je suis heureuse d’être ici. L’équipe est fantastique ! Curieusement, je ne me suis jamais sentie aussi bien !
Je travaille avec une brigade de jeunes Chefs cuisiniers extraordinaires et c’est sûrement grâce à eux que je me sens parfaitement bien ! Les horaires sont corrects, j’embauche au plus tôt à 16h pour le service du soir et je travaille jusqu’à la fermeture (entre 23h30 et 1h du matin).
Le patron et le Head Chef sont satisfaits de moi. Tout le monde semble impressionné par mon travail, mon organisation, mon efficacité… Je gère mon poste à la perfection et croyez-moi, dans un restaurant avec 5 à 9 plats par personne il faut être rapide et efficace !
Au bout de 1 mois environ, je démissionne de mon job de barista (à contrecœur mais ça devient trop difficile pour moi de cumuler les 2 emplois). Encore une fois, j’ai du temps pour moi et j’apprécie. C’était nécessaire aussi !
Une évolution rapide
Trois mois plus tard, je suis encore à mon poste de Kitchen Hand. Je travaille dur et c’est récompensé. Le patron et le Head Chef reconnaissent mon professionnalisme.
Ils connaissent mon expérience en tant que serveuse et jugent mon niveau d’anglais correct pour me proposer un poste en salle. Je refuse. Je me sens incapable d’affronter la clientèle avec mon niveau d’anglais trop médiocre. J’aime discuter avec les gens, collègues et clients et j’en suis encore incapable sans faire répéter 15 fois mon interlocuteur ! Dans le rush d’un service irréprochable, je pense qu’il est difficile d’être efficace dans ce cas-là mon sens professionnel est catégorique !
Je reste donc à ma place de Kitchen Hand, à la plonge. Mais pas pour longtemps…
Peu de temps après, le patron et le Head Chef me proposent autre chose. Depuis plusieurs jours, il manque un Chef dans la brigade et ils n’arrivent pas à recruter. Il me propose donc de travailler avec les Chefs cuisiniers pour la « mise en place », histoire de les soulager un peu.
J’accepte cette fois-ci avec plaisir ! J’occupe toujours le poste de Kitchen Hand mais je réduis mon activité à la plonge pour passer plus de temps dans les cuisines.
Je travaille désormais la journée. J’embauche dans la matinée et je pars dans la soirée, vers 19h, juste avant le coup de feu (parfois je reste pour aider la nouvelle recrue à la plonge).
Mon anglais est encore médiocre (selon moi) et c’est difficile de tout comprendre mais les Chefs sont au top : malgré leur quantité astronomique de boulot, ils prennent tous le temps de m’expliquer et surtout de tout me montrer. Heureusement, j’ai une capacité d’adaptation assez développée (merci les jobs saisonniers !).
La plupart du temps, je reproduis et au bout d’un moment je sais ce que j’ai à faire et j’assimile assez vite le vocabulaire. Je suis de nature très observatrice, attentive et sérieuse. Toutes ces qualités sont précieuses pour relever cet incroyable défi ! Je note des recettes et des astuces de Chefs dans mon petit carnet. Je deviens plus autonome et je finis par gérer ma propre section, toute seule !
Cela veut dire que je suis responsable de la préparation d’un plat de A à Z… De la mise en place de chaque ingrédient à la quantité pour tout le service. Tout doit être parfaitement maîtrisé. Pas le droit à l’erreur, car c’est le premier plat proposé sur le menu de dégustation. C’est dingue ! Je ressens à la fois la pression et l’excitation montée en moi ! Et c’est ce qui m’amène à me dépasser chaque jour un peu plus !
Habituée au rush des jobs saisonniers, j’aime ce rythme (même si c’est dur), j’aime ce travail. C’est différend de tout ce que j’ai pu vivre jusque-là comme expérience professionnelle. J’apprends chaque jour un tas de choses et je communique plus souvent avec l’équipe. Je m’éclate à 1000 % et je suis super contente d’avoir cette chance de vivre cette expérience ici en Australie !
Une promotion au bout de 7 mois
Puis au bout de quelques semaines seulement, le patron, satisfait de mon boulot et enthousiaste, me fait de nouveau une proposition. Il aimerait que je fasse aussi le service du soir en tant que « Commis Chef ». Euh… Whaaaat ?! Moi, être au front (la cuisine est ouverte) en plein rush ! Malgré la barrière de la langue et mon manque de compétences en cuisine, il pense que je suis capable d’assurer pendant le service ! Il me fait confiance et toute la brigade aussi !
C’est vrai que je connais certains produits et les plats à la carte car je les travaille pendant la mise en place. Et, d’après lui, mon côté artistique me servira pour le dressage. Je trouve cette proposition hallucinante ! Je suis vraiment ravie et tellement reconnaissante de ça !
C’est comme ça que je me suis retrouvée, après même pas 7 mois dans l’entreprise et sans aucune expérience ni compétences en cuisine, a porté la veste de « Chef » dans un des plus beaux restaurants étoilés d’Australie !
C’est dingue ! Je ressens à la fois la pression et l’excitation montée en moi ! Et c’est ce qui m’amène à me dépasser chaque jour un peu plus !
J’ai fait partie d’une brigade de Chefs talentueux, j’ai dressé des assiettes incroyables sous l’œil d’experts de la gastronomie. J’ai découvert l’univers de l’art gastronomique et grâce à cette incroyable expérience, j’ai dépassé mes limites à la fois personnelles et professionnelles.
On peut dire que je suis clairement sortie de ma zone de confort, encore plus que pendant tous mes autres voyages !
« QU’EST CE QUI POUSSE UN HOMME À SE DÉPASSER AINSI ? C’EST MYSTÉRIEUX ET POURTANT, C’EST LA MEILLEURE PARTIE DE NOUS-MÊME. » MIKE HORN
Mon bilan après 2,5 à vivre et travailler en Australie
Vivre et travailler en Asutralie fut une expérience enrichissante à tout point de vue.
La barrière de la langue
Le plus difficile à gérer quand on vit et travaille en Australie, c’est la barrière de la langue. Une nouvelle langue à maîtriser rapidement car, dans ce métier, la communication est dominante à chaque moment de la journée. La barrière de la langue a été probablement le plus fatiguant pour moi. Outre le stress d’être à la hauteur que ça m’a procuré quotidiennement. Le fait de ne pas pouvoir m’exprimer comme je veux et de ne pas comprendre immédiatement a limité mes possibilités d’actions et ma réactivité.
J’avais toujours envie de poser des questions, de m’intéresser d’avantage mais c’était compliqué de s’investir avec cette barrière de la langue. Parfois, c’était vraiment frustrant ! Et aussi il faut savoir gérer la pression car ça peut facilement dégénérer, surtout pendant le rush !
PVT et visa
En mars 2017, quinze jours avant la fin de mon PVT : coup de chance ! Grâce au parrainage de mon conjoint, nous avons tous les deux obtenu (au bout de 12 mois de procédure) une résidence temporaire pour les 4 années suivantes avec une possibilité de demander une résidence permanente au bout de deux ans. Notre super patron et la comptable du restaurant nous ont beaucoup aidés dans nos démarches alors on est tous ravis de cette bonne nouvelle !
Pour pouvoir postuler à un visa sponsorisé par une entreprise (Visa 457), les démarches sont longues et le coût est conséquent, autant pour l’entreprise que pour le candidat.
Le salaire en Australie
La plupart du temps, le salaire en Australie est payé à la semaine et non au mois comme en France. Parfois, c’est un salaire fixe (négociable). Ou bien, comme dans mon cas, c’est un contrat payé à l’heure, “en casual”.
On peut négocier le salaire selon l’expérience et les qualifications du candidat et la situation géographique de l’entreprise, tout en pensant que l’on va très certainement travailler le soir très tard et les week-ends. Mais contrairement à la France dans la restauration, en Australie des majorations de salaire sont alors mis en place sur ces créneaux horaires et pour les jours fériés aussi (c’est carrément payé double !).
Personnellement, mon salaire a évolué au fil de mon parcours professionnel sans rien demander. Je pense que mon patron était sincèrement content de mon travail. Et j’imagine que le fait d’avoir été en couple avec un membre de la brigade qui était un Chef pâtissier français faisait de nous deux de bonnes recrues ! De ce fait, il ne voulait pas nous laisser filer !
La qualité de vie en Australie
La vie devient facile en Australie si on travaille. Les Australiens sont formidables, la nature est incroyablement riche et variée. L’Australie est vaste et on a toujours des milliers de belles choses à explorer dans ce pays.
Je suis restée travailler à Muse Restaurant jusqu’au dernier jour avant mon retour en France, soit 2 ans et demi après mon arrivée au restaurant en tant que Kitchen Hand.
J’ai quitté bien plus que des collègues ce jour-là. J’ai quitté des gens formidables, un parcours professionnel incroyable et une belle leçon de vie que je n’oublierai jamais. Celle de la tolérance, de saisir une opportunité sans avoir peur et de s’entourer des bonnes personnes.
À Muse Restaurant, c’est un patron et un Head Chef sans cesse soucieux de mon bien-être que j’ai rencontré avant tout. J’y ai reçu un soutien inconditionnel et du réconfort chaque jour. Plus qu’un métier et une passion, une vraie aventure partagée ensemble…
Je n’ai même pas compris comment tout ça a pu m’arriver à moi ! Aujourd’hui encore, je ne réalise toujours pas cette chance que j’ai eue d’avoir été sur le chemin de ces gens-là ! Ce n’est pas toujours simple de tout laisser derrière soi mais, parfois, c’est encore plus difficile de rentrer ! Et même si aujourd’hui j’ai quitté l’Australie, un jour j’y reviendrai pour continuer l’aventure…
Partir vivre en Asutralie : une aventure incroyable
Voyager, c’est s’enrichir chaque jour. Et c’est probablement la raison qui me pousse à partir pour de nouvelles aventures, chaque année. Sans cesse en quête d’un nouvel environnement à explorer. Tout ça est tellement excitant !
Tout quitter pour vivre et travailler en Australie ou dans tout autre pays, c’est comme faire un pas dans le vide : c’est l’inconnu ! Ce n’est pas facile de se lancer car on ne sait pas ce qu’il y a à l’arrivée, même quand on croit avoir des plans.
On ne sait pas où ni comment on va retomber, ni l’impact et les conséquences que cela va avoir dans notre vie. Mais une fois qu’on l’a fait, on se rend compte à quel point c’était facile malgré les difficultés rencontrées.
Maintenant que je l’ai fait, je me rends compte à quel point c’était facile en fait ! Et tellement génial !
Tu pars vivre et travailler en Australie ? Ne sois pas inquiet ! N’aie pas peur de saisir les opportunités !
On s’adapte ! Et on s’en sort ! TOUJOURS !