Tu voyages ? Tu fuis donc !
19Retour sur une interrogation que j’ai souvent (et vous peut-être) entendu durant ces dernières années.
Il y a quelque temps, lors d’une soirée chez des amis, j’ai rencontré une psychologue qui m’a interrogé sur les motivations qui se cachent derrière l’envie de voyager. Nous parlons ici de ceux pour qui le voyage occupe une grande place dans leur vie. C’est mon cas.
Forcément, en cohérence avec son métier, elle se demandait quels ressorts psychologiques jouent dans ce désir d’ailleurs. Ce fut l’occasion d’une discussion fort intéressante. Elle tombait à point car je venais d’écrire cet article !
La fuite de la monotonie
Pour commencer, voyager est au moins la fuite d’une certaine monotonie. Je crois que l’on peut au moins s’entendre là-dessus. C’est un détachement par rapport à sa réalité, c’est une thérapie par le plaisir pour se soigner de son quotidien.
En grande majorité, nos semblables prennent de temps en temps des vacances à l’autre bout du monde pour chercher une bouffée d’air, pour échapper à leurs soucis, le temps de quelques semaines, pour fuir une vie bien rangée.
C’est une des raisons qui poussent la plupart des gens à acheter un séjour. Les agences et les professionnels du tourisme l’ont bien compris et utilisent cet argument dans leurs campagnes marketing. Des exemples ? » Petit prix, grande évasion » JetAirfly – » A mille lieues du quotidien » Héliades.
Selon moi, il y a toujours une part de fuite dans le voyage.
Le témoignage de Cindy :
Dès que l’on prépare son voyage, on sent déjà qu’on s’échappe à ce quotidien qui nous mine le moral. On découvre des gens, une autre façon de voir la vie et on en revient grandi.
Mais ici, Instinct Voyageur oblige, je vais davantage parler des voyageurs au long cours, nomades ou semi-nomades. Et là, c’est plus compliqué. Moins fréquents, les voyages au long cours « dérangent » davantage. Quand vous êtes dans cette catégorie, vous recevez souvent des commentaires et des réflexions.
« La vraie vie »
Cela donne : « Tu fuis quoi ? Tu n’es pas bien là ? » ; « Pourquoi courir sans cesse ? » ; « Quand vas-tu mûrir un peu ? » ; « Ce n’est pas la vraie vie et la réalité ! » J’adore cette dernière ! La « vraie vie »… ! Mais de quoi parle-t-on au juste ? Et où se trouve la définition de ce qu’est « la vraie vie » ? Nulle part ! La vraie vie, c’est la vôtre, celle que vous créez à votre image et qui vous correspond, en dehors des pressions et des regards extérieurs. C’est tout. Le reste, c’est du blabla si vous me permettez l’expression.
Ces personnes se référent sans doute à leur vie et à celle de la majorité d’entre nous. Une vie rangée, plus conformiste. Je ne dis pas cela d’un ton péjoratif, c’est juste une constatation. Et on peut tout à fait être heureux dans ce type de vie, bien sûr. Après tout, en 2016, prendre un billet d’avion et s’offrir un paradis à l’autre bout du monde grâce à sa carte bancaire, tout en étant connecté avec ses proches en direct, est-ce vraiment du courage ? En tout cas, il n’y a là rien d’héroïque. Rester près de ses proches et affronter ses démons et le quotidien peut paraître, en vérité, plus courageux.
Il n’y a pas de règle écrite sur ce que doit être la « vraie vie ». Je dirais même que ce que fait la majorité des gens n’est pas forcément l’idéal à suivre, au contraire. L’être humain, en plus de la peur de l’inconnu, appartient à une espèce grégaire, qui a tendance à suivre la majorité sans réfléchir à d’autres possibilités, à d’autres options. C’est bien dommage. Mais d’un côté, tant mieux pour les autres ! Et puis, aussi tolérant que l’on soit en apparence, se confronter, voire se laisser déstabiliser par d’autres façons de vivre, de percevoir le monde, de s’organiser, qui marchent ou ne marchent pas, cela dérange ; c’est se faire une certaine violence. Et tout le monde n’y est peut-être pas disposé.
Le voyage, une fuite ?
Pourtant, oui, dans certains cas, le voyage peut être une fuite. Sur les routes du monde, j’ai souvent rencontré des voyageurs partis après une rupture, un divorce, un décès ou un licenciement. À la base, il y a une rupture de leur vie quotidienne, du statu quo. Il s’ensuit une perte de repères, une interrogation sur sa vie. Dans ces moments-là, prendre le large peut-être salutaire, voire vital.
C’est en tout cas une solution. Dans le cas d’une rupture, par exemple, c’est l’une des meilleures choses que je connaisse. Cela accélère le passage à autre chose. Le voyage est un accélérateur à bien des points de vue.
Sinon, quelles autres alternatives ? Certains dissiperaient leur mal-être dans l’alcool, la drogue (en voyage, c’est possible aussi, cela dit !), le jeu ou que sais-je encore. Le tout avec des antidépresseurs.
En fait, le voyage est sans doute la meilleure des drogues. C’est sain, cela ne fait pas grossir et n’a pas trop d’effets secondaires graves (quoique…) et surtout, vous vous enrichissez, vous vous améliorez.
J’ai aussi remarqué, à travers toutes ces années de voyage, que nombre de grands voyageurs et d’expatriés fuient des problèmes et notamment leur famille. Relations difficiles, désir d’une plus grande autonomie, envie de se prouver et de prouver quelque chose. Il y a parfois l’envie de se distinguer, de prouver sa valeur, d’attirer l’attention par rapport au père par exemple.
Voyager, c’est aussi parfois fuir une partie de soi-même. Parfois, le mal-être est notable quand le voyage se rapproche de l’errance. À un certain stade, la frontière devient floue. Je me souviens d’avoir croisé la route de quelques individus qui voyageaient depuis des années. Certains m’ont donné le sentiment, oui, d’une errance. Une errance triste.
Je vais vous faire une confidence. À un moment de ma vie, j’ai connu une période où je n’allais pas très bien, par suite d’une rupture. Je l’avais très mal vécue. Je n’arrivais pas à sortir d’un état semi-dépressif. Je me suis décidé à aller voir un psy pour la première fois de ma vie. Un de ses premiers réflexes a été de me prescrire des antidépresseurs. En France, les psy ont la main lourde pour cela, c’est bien connu.
Quelques semaines après, je suis parti pour un long voyage. Après seulement quelques jours, je me sentais un autre homme. Un matin, je me suis débarrassé de ma boîte de médoc, quelque part sur la côte du Cambodge. Quelle utilité en avais-je ? Plus aucune, car le voyage était alors devenu le meilleur des antidépresseurs. Je suis revenu gonflé à bloc au bout de quelques mois ! Mon psy aurait dû me prescrire… un voyage, tout simplement ! À quand cette recommandation ? Cela coûterait moins cher à la Sécurité sociale ! Par contre, certes, cela n’enrichira pas l’industrie pharmaceutique.
Le voyage comme thérapie ?
Oui, le voyage peut donc être une thérapie. Une thérapie efficace. Et cela, sans qu’un élément déclencheur vienne forcément tout bouleverser dans votre vie. Le voyage est un excellent vecteur de développement personnel.
La liste est longue des bénéfices que le voyage apporte : confiance en vous, ouverture d’esprit, enrichissement personnel, maîtrise des langues, connaissance de soi, découverte d’autres façons de vivre, d’autres rapports à la nature, à la connaissance, à l’État, au Bien, au Mal etc.
En voyage, loin de notre environnement, nous osons des choses auxquelles nous n’aurions jamais pensé. Un sentiment de liberté nous saisit alors, d’autant plus fort que le voyage est long.
Le voyage peut être également une solution pour ralentir le temps qui passe. Et puis, voyager permet, j’en suis certain, de rester davantage jeune physiquement et dans sa tête. Voyager peut véritablement changer votre vie. Voyager a changé ma vie et celles de beaucoup d’autres personnes que j’ai croisées. Des belles histoires, j’en ai tout un stock dans ma besace.
Cependant, voyager n’est pas LA solution magique. Il n’en existe d’ailleurs pas, dans la vie. Nous partons avec nos problèmes dans notre sac à dos et nous les rapportons aussi. La belle parenthèse s’est alors refermée et c’est le retour aux réalités quotidiennes, à cette « vraie vie », comme la nomment certains, dont je parlais plus haut.
C’est pour cela que voyager doit être accompagné d’un travail sur soi, d’une prise de conscience. Il faut être actif, car c’est dans l’action que l’on se change. C’est surtout cela qui fait avancer. Rester dans la passivité ne suffit pas pour évoluer.
En fait, fuir a une connotation péjorative. Mais derrière le mot fuite, se trouve plutôt la notion d’une recherche, en général. C’est tout de même beaucoup plus positif. D’ailleurs, pourquoi toujours employer ce mot de fuite ? Pourquoi ne pas dire, plutôt, « Tu es en recherche » : ce serait beaucoup moins culpabilisant, non ?
« Le voyage est une fuite contre la routine, la monotonie, la familiarité, la soumission à la régulation du gouvernement collectif. » – Sylvain Tesson
Au début, pour ma part, voyager était vraiment un besoin, une nécessité. J’ai adoré le ressenti éprouvé en voyage, les rencontres, l’intensité, bref, tout ce qui va avec le voyage au long cours, en indépendant et seul. Bien sûr, il y avait une curiosité insatiable pour découvrir le monde. Et cela, depuis tout petit. L’adrénaline que procure le fait de partir seul à l’autre bout du monde sans billet retour était une composante essentielle de cette démarche. Je me souviens parfaitement de l’excitation qui me prenait lorsque je partais.
Depuis quelques années, je ressens moins ce besoin de voyager, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est devenu un mode de vie que je pratique une bonne partie de l’année. Et puis, le voyage m’a apporté ce qu’il devait m’apporter. Il m’a changé, vraiment. J’ai aussi pu réaliser la plupart de mes rêves de voyage. Il me reste, certes, encore quelques sites et pays à découvrir, mais enfin, je sais que je le ferai : ce n’est pas un problème de temps et d’argent.
Même si, au début, il peut y avoir un élément déclencheur dans le fait de prendre son sac et partir autour du monde, même si cela peut s’apparenter à une fuite, dans bien des cas, on prend goût au voyage et à l’intensité qu’il procure. Voyager peut alors se suffire à lui-même.
Au final, faut-il s’interroger sur les motivations qui se cachent derrière cette pulsion ? Pour ma part, j’ai tendance à analyser les choses et à chercher le pourquoi du comment. Si, pour vous, voyager devient un mode de vie qui empiète sur votre vie et votre équilibre ou sur vos relations, cela peut être utile d’en savoir plus, il me semble. Mais si vous êtes heureux comme cela, pourquoi donc se poser des questions ?
Le témoignage de Virginie :
Le voyage c’est l’évasion…j’aime pas le mot fuite, mais quand je me sens mal c’est mon meilleur remède !! Un bon billet d’avion !!
Finalement, je pourrais résumer cet article en interrogeant : « Vivre pour voyager, ou voyager pour vivre ? »
Parfois, voyager, c’est la recherche d’un certain vertige. Le souffle de la vie, une course perdue d’avance contre la Grande Faucheuse et l’immobilisme, dont le dernier stade est la mort.
Voyager, c’est la recherche de cette intensité et des émotions du nouveau né que nous avons tous été. Pour celui qui a connu l’expatriation (ou un long séjour à l’étranger), une comparaison vient souvent dans leur bouche : « Tu as l’impression de naître à nouveau ; tout est nouveau, différent, tu dois tout apprendre. C’est intense ! »
Je l’avais ressenti clairement lors de ma première expatriation à Londres. C’est ce qui m’avait enthousiasmé. Et c’est pour ça que j’ai voulu recommencer.
Pour poursuivre la réflexion sur le voyage :
A lire :
Comment voyager vous aide à rester jeune !
Le voyage ralentit le temps : la preuve scientifique !
Le voyage : un accélérateur pour le couple !
Qu’en pensez-vous ?
C’est un sujet à débat et qui me passionne, j’attends vos interventions !
J’en pense très simplement que la fuite est dans la dépendance quelle qu’elle soit, et je pense également que, psy compris, l’humain fuit par ce rythme de vie effréné, fait intégralement de « paraître ».
Car on peut tourner en rond éternellement : que fuis-tu en partant ? Ou, pourquoi fuis-tu le monde en restant cloué là ?
La question à se poser est très simple : si demain je ne peux plus faire ce que je suis en train de faire, est-ce que mon bonheur et l’estime que j’ai de moi-même s’en verra chamboulé ? Ou plus simplement encore : si demain je perds tout ce que j’ai, est-ce que mon bonheur et l’estime que j’ai de moi-même s’en verra chamboulé ? Si oui c’est une fuite, si non, ce n’en est pas une. Et crois-moi que si tu enlèves le statut social à monsieur tout le monde, psy ou pas, il descendra tout droit au fond du trou.
La personne qui vit un moment difficile et qui décide de prendre le large pour un temps, sait que ce n’est qu’une parenthèse nécessaire et à ce titre ça ne peut être qualifié, en soi, de fuite.
Sans quoi nous devrions dire du grand sage qui médite qu’il fuit.
Des fois tu as simplement besoin de te réaligner et les plus grands maîtres sur cette terre en ont également besoin, tu peux le faire par la méditation, une promenade en forêt ou un voyage et il est clair que c’est plus accessible à travers le voyage, qu’à travers la méditation, au moins pour un temps.
Maintenant il y a une autre dimension à cette question, celle de ce pour quoi nous sommes sur terre. Tout le monde n’est pas venu pour voyager, mais le chemin de certains passe par le voyage, et là dessus il n’y a pas à discuter 107 ans. Chacun suit son chemin, qu’il soit fait de fuites, de mensonges, d’illusions, ou de la vérité de qui nous sommes, peu importe, chacun avance à son rythme et vit les expériences qu’il a à vivre.
Dans l’espoir que l’évidence de cette réponse règle définitivement la question de la fuite, que ce soit parmi les voyageurs ou tout autre prétendu spécialiste.
;).
Grosso modo, je suis d’accord.
On peut en effet fuir en restant cloué sur place, fuir un mal-être ou une incapacité à dépasser des blocages par l’alcool, la drogue, la télé, des relations passionnés et fugitives…etc.
Et en effet, ces instants de fuite sont parfois nécessaire, tout le monde connait cela.
Cela dit, si cela devient permanent et que cela entraine une souffrance, c’est un problème.
Et si arrêter de le faire entraine une souffrance, idem, c’est une dépendance en effet.
Après, il y a plusieurs grilles de lecture, phylo, psy..Un psy dirait qu’il y a dépendance car il y a un vide intérieur à combler.
Nous avons tous, plus ou moins, un vide à combler.
Intéressant que tu parles de la méditation, je pratique régulièrement depuis peu. J’adore.
On peut la voir en effet comme une fuite du monde extérieur, puisque tu te tournes vers ton monde intérieur.
En restant ouvert aux sensations extérieurs tout de même. Mais je dirais que cette pratique n’a que des conséquences positives.
Je serais moins affirmatif sur le voyage érigé en fuite.
Pour être simple, disons qu’il y a de gros et vieux réflexe chez les psys, se sentant autorisés à juger et analyser la démarche d’autrui (sans d’ailleurs qu’on le leur demande). Pour reprendre leur méthode, il y a chez eux une angoisse affective liée à la peur de l’inconnu et donc la nécessité de qualifier toute sortie de la routine comme une fuite. Le problème, c’est que ce type d’analyse psy est extrêmement commune et donc relève d’une répétitivité qui masque un besoin de paraitre normal.Le besoin de normalité relève de l’instinct grégaire et d’un manque de personnalité. Ils disent « fuite » là où il y a élan et prise de risque.
Si avec ça ils n’ont pas leur dose pour psychoter confortablement et en rond, je ne sais plus quoi dire.
Sinon, pour ma part, on m’a souvent dit: « L’herbe est toujours plus verte ailleurs », sous-entendu « on croit trouver ailleurs ce qu’on est incapable d’apprécier à proximité. » J’ai une nouvelle pour eux: oui, l’herbe est infiniment plus verte ici que là où j’étais et où ils sont encore !
On touche en effet là une limite de la psychologie, cette tendance à voir dans tout sortie de la routine ou du modèle dominant une pathologie psy.
D’ailleurs, j’ai lu que la dernière édition de l’ouvrage référence sur les pathologies (je sais plus le nom) faisait polémique.
En effet, la tendance au non conformisme serait désormais une pathologie ! C’est aller trop loin.
L »herbe est-elle toujours plus verte ailleurs ? Parfois, oui, parfois non 🙂
Voyager, c’est sortir de sa zone de confort, prendre du recul sur sa vie, ses choix (ou son absence pour les plus conformistes d’entre nous ?), son environnement…
Fuir est une action de repli, qui n’ouvre pas sur une dynamique franchement positive…
Alors voyons davantage le voyage (au long cours) comme une quête! Elle ouvre un champ d’action infini.. Pourquoi pas la quête d’une vie? En tous les cas assurément une quête de sens.
En tous les cas merci pour cet instant de réflexion passionnant !
Nous avec Libre autour du Monde on en est très friand ?
Pourquoi tant philosopher et/ou psychoter ?
Bien sûr que voyager c’est fuir mais fuite ne signifie pas lâcheté ; fuir serait plutôt synonyme de lâcher.
Lâcher l’ordinaire, le quotidien, le mur d’en face, la connerie environnante (écoutez-vous les nouvelles de France en voyage ? Non), lâcher du lest pour monter plus haut, lâcher les fils à la patte, etc.
Voyager ce n’est pas toujours facile. Ne voyage pas en first (et en payant) qui veut.
Un voyage de nuit « quiché » dans un siège trop petit après avoir rejoint l’aéroport 4 h avant le départ. La correspondance qui vous oblige à coucher ici ou là.
La bêtise crasse de la policière anglaise qui vous pique tous vos produits liquides de qqs millilitres sans raison et vous oblige à courir ensuite comme un dératé des km de couloirs !
Non ce n’est pas tout ça le mal du voyage.
S’il vous est arrivé de végéter quelques jours, un tour de shopping vous requinque.
Et ben, un voyage, c’est pareil : ça fait voir la vie, les gens, les pseudo-problèmes autrement. On revient avec l’oeil qui brille, le sourire. On dit « bonjour » à tout le monde.
Et puis, bien sûr, nos gênes sont là : né à l’étranger, aux colonies. Avoir eu des jobs en expatriation, des parents ayant la bougeotte, ça aide.
Une maladie incurable, quoi !
Soyez heureux et conservez-vous
Je dirais pourquoi ne pas philosopher parfois?
C’est important aussi de prendre du recul sur soi et sa vie.
Cela dit, étant né à l’étranger, et si tu as toujours bougé, cela fait partie de ton ADN 🙂
Pourquoi partir du principe que voyager c’est fuir? Je n’ai jamais compris cela. Je crois que la question de base est biaisée est ne peut qu’amener à une réponse partiellement erronée comme celle argumentée dans ce billet.
D’ailleurs, ce billet et son idée générale part de cette expérience personnelle qu’est le départ après une rupture. Les autres réflexions sont tissées autour de cette première idée de « départ pour sentir mieux ». Mais, c’est voir cette question – si c’en est une – d’un seul côté du prisme…
Le voyage n’est pas forcément synonyme de fuite, il peut être aussi son contraire.
La rupture n’est qu’un exemple et il me semble que l’article dit aussi que le voyage n’est pas que synonyme de fuite…
Voyager c’est aussi se fabriquer des souvenirs … se faire des parenthèses dans son quotidien … ça ne veut pas forcément dire que le quotidien est nul… qu’il faut le fuir … mais simplement qu’on peut avoir envie de l’enrichir d’expériences nouvelles. Cela dit fuir peut être juste et salutaire …
Article que j’ai eu beaucoup de plaisir et d’intérêt à lire. Je ferai certainement une réponse au travers d’un prochain article dans lequel je ne manquerai pas de te citer 😉 Mais je vais commencer par ici déjà.
Je ne suis pas particulièrement nomade, du moins pas comme on l’entend ; j’ai quitté la France en 2011 pour le Brésil où je suis restée 2 ans pour 2 boulots, puis j’ai filé 2 ans au Portugal où c’est mon mari qui a dégoté un poste, puis 6 mois Canada pour un déplacement pro, et maintenant Australie depuis 1 an où nous sommes venus à l »aventure et nous nous sommes tous deux créé une situation. Notre quotidien se constitue des mêmes éléments que quelqu’un resté dans son pays (on bosse, on doit payer des factures, se batailler avec l’administration, etc…), mais du fait de changer régulièrement de pays, d’être au coeur d’une autre culture, etc, notre quotidien est aussi un perpétuel voyage. Je me définis souvent comme étant en tour du monde à vie sauf que je me crée une zone de confort partout où je vais 🙂 Enfin du coup, même sans être « nomade », même en ayant ce quotidien « normal », on continue de me maintenir que je fuis quelque chose…
J’ai toujours maintenu que non, il n’y a rien qui me dérangeait dans ma vie d’avant, et j’aime ma France ; je voulais juste découvrir autre chose, je ne voyais pas la fuite là-dedans. Mais en réfléchissant, oui, il y a une chose que j’ai fui : le risque d’avoir des regrets si je ne m’étais pas lancée dans ma vadrouille autour du monde 🙂
Excellent !
Bon par contre il va falloir un jour disserter sur « c’est quoi un nomade? »
Pcq pour moi, ton parcours, il a comme un parfum Nomad tout de même …
« pas particulièrement nomade », c’est vite dit Jenny :-).
De riches expériences, ici, c’est plus de l’expatriation que du voyage, mais qu’importe, c’est du nomadisme.
Je pense que le voyage nous aide surtout à fuire nos propres idées et personnalités.si on aime pas une vie qu’on mène, un endroit ou e routine c’est qu’on s’aime pas, ou qu’on aime pas une partie de soi-meme…
Hmm ça sent la crispation contre les nomades ?
Ça ressemble plus à un jugement d’incompréhension que celui qui vient dune expérience de voyage au long cours…
Article intéressant, qui fait bien le tour de la question je trouve. Pour moi aussi le voyage a d’abord été une thérapie : .
« Ce n’est pas la vraie vie » : comme tu dis, qui a décidé de ça ? La société ? Eh bien, j’ai décidé que je n’étais pas d’accord ahaha !
Ensuite, concernant la fuite : c’est parfois une bonne solution de partir pour les raisons que tu as cité, mais parfois ça ne l’est pas tout simplement parce qu’au retour (si tu rentres) tu retrouves tes problèmes… donc au final c’est pire après !
Enfin pour rebondir sur le commentaire de Faissal : c’est peut être vrai dans certains cas, mais c’est loin d’être une vérité générale !
Et la conclusion de Jenny je la fais mienne aussi (copyright pour toi ahaha !)
Pire après, pas sûr, enfin cela dépend.
Au moins, un long voyage change bien souvent la personne, en mieux :-).
Et si les problèmes sont toujours là au retour, au moins, tu as peut-être évolué sur certains points.
J’ai connu moi aussi une période dépressive durant laquelle je n’avais même plus envie de voyager (alors que je voyageais avant). J’ai eu la chance de tomber sur une meilleure psy, car elle a réussi à me convaincre de repartir en voyage 🙂
Bien d’accord avec la formule « la vraie vie, c’est la vôtre » en tant cas 🙂