Voyager responsable : le guide
25Cet article est publié dans le cadre de l’opération “Unis pour un tourisme alternatif”. Orchestrée par Voyageurs du Net et parrainée par Voyageons-Autrement, ABM, Babel Voyages, EchoWay et Viatao, cette opération vise à promouvoir dans la blogosphère le tourisme responsable et alternatif.
Avant le voyage
Le tourisme est une activité humaine qui pollue et qui ne cesse de croître. J’en avais déjà parlé dans cet article.
De plus, la concentration forte de touristes en certains endroits a des impacts négatifs, non seulement sur l’environnement, mais aussi sur les structures de la société locale. Par exemple, des enfants peuvent abandonner l’école pour mendier de l’argent auprès des touristes. Certains sites voient aussi le développement de la prostitution. Je pourrais citer d’autres exemples…Enfin, une grande partie de l’argent engendrée par le tourisme ne profite pas aux locaux.
Selon une étude « TNS Sofres/Voyages-sncf.com » réalisée en 2009, 90 % des Français souhaitent être mieux informés. Il y a donc un certain intérêt pour le voyage responsable.
Voyager responsable commence dès la préparation du voyage. De mon point de vue, il convient de se renseigner un minimum sur la culture du pays où l’on va. Au moins, dans le but de savoir ce qui est à éviter ou pas de faire. C’est déjà important au niveau de la tenue vestimentaire.
Ensuite, il convient de réfléchir au type de voyage que vous allez faire. Comment allez-vous vous déplacer, où allez-vous loger, etc.
Respecter la culture et les populations locales
Pour beaucoup d’entre nous, cela peut paraître une évidence. Et pourtant, au vu de ce que je vois parfois, je me dis qu’il y a des progrès à faire de ce côté-là…. Il y a quelque temps, je parlais dans cet article des attitudes à éviter en voyage.
À l’étranger, c’est au voyageur de s’adapter et non aux habitants de s’adapter à lui. C’est, je pense, quelque chose de fondamental à avoir à l’esprit.
Respectez les lieux de culte. Habillez-vous en fonction des circonstances. En Asie, certains touristes s’amusent avec les statues géantes de Bouddhas que l’on peut rencontrer parfois dans certains temples. Pensez aux locaux qui voient ce genre de comportement, que peuvent-ils bien penser à votre avis ?
D’une façon générale, respectez les us et coutumes locales. Dans bien des pays du sud, la société est assez traditionnelle. Ainsi, embrasser sa compagne dans la rue ne se fait pas. Faites de même. Une jeune femme qui marche en bikini bourrée dans un village du Laos en embrassant son copain, c’est complètement irrespectueux. Et pourtant, c’est quelque chose qui arrive souvent dans un lieu comme Vang Vieng.
Ne faites pas la morale et n’émettez pas des jugements hâtifs et manichéens sur ce que vous voyez. Le voyageur ne fait que passer, en cela, il n’a qu’une vision partielle de ce qu’il peut voir. Difficile alors d’interpréter les choses. De plus, notre société occidentale n’est pas forcément un modèle sur bien des points.
Conservez toujours une distance physique. Toucher la tête ne se fait pas en Asie par exemple.
N’achetez pas d’antiquités ou d’objets sacrés, ni des reliques d’espèces menacées.
Ayez une attitude réfléchie. Je suis peut-être un peu strict par rapport à cela. Au Vietnam, j’étais toujours assez gêné de voir des Occidentaux s’amuser à tirer avec une M16 ou poser tout sourire devant un canon.
Je pourrais aussi évoquer Potosi et le tourisme de la misère. Visiter un bidonville en trombe et en mitraillant de photos les lieux est loin d’être un signe de respect. Il est vrai que parfois, la frontière peut être mince. J’en parlais il y a peu au sujet de ma visite des mines de Potosi en Bolivie.
Demander toujours avant de prendre un individu en photo, c’est la moindre des choses. Une demande peut se faire par un sourire seulement.
La nature
Ne jetez pas vos déchets sur le sol ! Si vous ne le faites pas en France, ne le faites pas chez les autres ! Même si vous avez l’impression (juste) que tous les locaux font cela. Jetez le papier dans une poubelle. Si vous ne voyez pas de lieu pour cela, gardez avec vous vos déchets, à cette fin, toujours prévoir un sac plastique dans son sac. PS : ceci comprend aussi les mégots !
N’importez pas d’animaux. Cela peut être tentant parfois, mais non. De même, n’achetez pas de fourrures ou autres objets favorisant le commerce ou le braconnage.
Ne donnez pas à manger aux animaux sauvages. Le risque est qu’ils s’habituent à cela. Là, aussi, la chose est bien sûr tentante, je comprends.
Payez les droits d’entrée des parcs. Il y a souvent moyen de ne pas le faire. Certes, une partie de cet argent va peut-être aller dans d’autres poches, mais dans l’ensemble, cet argent contribue à l’entretien du parc.
Ne touchez pas les animaux sauvages. C’est encore plus vrai en plongée. Une règle du plongeur responsable : ne rien toucher, poissons ou coraux.
A la plage, préférez des produits (crème solaire) biodégradables. C’est mieux pour l’environnement et pour votre corps également !
Dans beaucoup de pays, l’eau est une denrée rare. Dans certains hôtels, vous verrez parfois des inscriptions vous encourageant à ne prendre qu’une courte douche par jour. Respectez cela !
Déplacements, logements…
Bien sûr, il est préférable de privilégier les transports en commun comme le bus et le train. De même, le covoiturage, le stop, la marche ou le vélo sont bien sûr des moyens de se déplacer qui sont plus respectueux de l’environnement. Vous réduisez ainsi votre empreinte carbone en voyage.
En fait, l’idéal serait de partir moins souvent, mais plus longtemps.
Se loger chez l’habitant ou dans un petit hôtel familial va plutôt dans le sens de la réduction de l’empreinte carbone du voyageur.
Les grandes chaînes hôtelières de lux international ne sont pas très soucieuses de l’environnement. Ou si elles font mine de le faire, c’est avant tout pour leur image.
La construction d’un grand hôtel de luxe engendre un gros impact sur l’environnement local. Ce sont parfois des dizaines d’hectares qui sont concernés. Le paysage est alors transformé. Sans parler du fait qu’il arrive que des populations locales soient déplacées de force comme dans la région de Cancún au Mexique.
Enfin, achetez la nourriture au marché plutôt qu’au supermarché.
Donner, faire plus
Mis à part ses recommandations pour réduire votre empreinte, il y a bien sûr un moment où il est difficile de faire plus. Aussi, vous pouvez aussi entreprendre des actions afin de contribuer davantage. Il s’agit ici de donner de son temps de voyage pour l’environnement.
Si vous faites de la plongée, PADI organise régulièrement des actions en ce sens. Ainsi, de par le monde, beaucoup de centres de plongée organisent une ou deux fois dans l’année des journées spéciales : faire participer un maximum de plongeurs afin de nettoyer une partie des fonds marins. Pendant toute une journée, les plongeurs se succèdent pour ramener à la surface des bouteilles de plastique, des sacs de plastique, des pneus et tout ce que vous pouvez imaginer.
Je plonge dès que je le peux en voyage, pour autant, je n’ai jamais eu la chance de tomber sur un de ces événements. C’est bien dommage, j’aurais participé avec plaisir !
Vous pouvez également consacrer une partie de votre voyage à faire de l’éco volontariat. Pendant quelques semaines, vous allez travailler au sein d’une organisation de protection de la nature. Là aussi, c’est une expérience que j’envisage de faire prochainement.
Il y a sans doute d’autres actions qui sont possibles en voyage. Si vous en connaissez, merci de les partager ici !
Alors, et vous, voyageur responsable, un peu, beaucoup ou à la folie ?
Les comportements irrespectueux on les voit malheureusement partout…
Super article même si beaucoup de choses me semblent être évidentes et spontanées.
Il y a un truc qui me tape particulièrement sur les nerfs (outre le touriste qui jette ses déchets partout) c’est les touristes qui photographient les locaux comme des bêtes de foire, même pas un bonjour ni un sourire. Le minimum serait de demander aux personnes si elles souhaitent être prises en photo.
Il faut se mettre à leur place, ça me taperais sur les nerfs que des personnes en vacances me vole un portrait et ça plusieurs fois par jour.
Ce n’est pas parce que nous sommes différents avec une culture différentes que l’on doit se comporter différemment vis à vis des locaux (respectueusement parlant) …
D’autre part j’espère vraiment que le monde va se réveiller et se battre pour sauvegarder son environnement et ses cultures.
Bonjour Laura,
Moi aussi, c’est quelque chose qui m’énerve assez, vraiment!
Je me souviens notamment, une fois en Inde, d’un occidental qui faisait cela de loin avec son gros zoom….
Je suis entièrement d’accord avec Laura. Je me rappelle d’une famille Slovène qui n’arrêtait pas de photographier un jeune chamelier en Tunisie. Ça m’avait singulièrement énervée.
Sinon j’ai adoré l’article. Ce doit être le plus intéressant et le plus utile que j’ai lu cette semaine. Merci.
« Ce doit être le plus intéressant et le plus utile que j’ai lu cette semaine. »
Merci Sophie:-)
Bien vu et bien décrit, le tourisme c’est avant tout aller à la découverte de l’autre, que ce soit un endroit, une culture ou un être humain. La meilleure façon de le faire est de « l’imiter » tout au long du séjour, de penser comme lui, d’avoir les mêmes réflexes (pas tous). adopter ce mode de pensée vous ouvrira la porte de nouvelles sensations. Les fêtards éclatez vous dans les lieux dédiés ! 🙂
Avoir l’esprit ouvert et ne pas juger. Accepter la différence et ne pas vouloir que tout soit comme chez nous. Comprendre la réalité locale. Voyager responsable c’est une façon de penser.
tout ce que tu cites me parait évident mais malheureusement ce n’est pas le cas de tout le monde. Cela me parait évidant aujourd’hui mais je n’ai pas tjs respecté ces règles lors de mes voyages. Je suis convaincu que le voyage est la meilleure des formations et j’ai appris avec le temps à respecter les locaux et l’environnement
« le voyage est la meilleure des formations et j’ai appris avec le temps à respecter les locaux et l’environnement »
Je suis d’accord, heureusement, il est possible d’apprendre avec l’expérience.
Je pense que de toute manière, peu de voyageurs se comportent parfaitement, surtout au début…
Tant de fois j’ai été gênée par le comportement des voyageurs en me disant : « les locaux vont penser qu’on est tous comme ça! » Car si de nombreux voyageurs agissent de façon irrespectueuse que ce soit directement ou indirectement avec la population locale, ils ne se rendent pas compte que les locaux ont une piètre image d’eux.
À mon dernier voyage, à Cuba, il y a quelques mois, une femme m’a dit: les Canadiens, on dirait qu’ils laissent leur cerveau congelé chez eux quand ils viennent ici ». Et moi, qui essayait de la convaincre en disant: « mais on n’est pas tous pareils. Et puis, c’est malheureusement l’effet du voyage, ils ne sont pas comme ça chez eux ».
C’est là que j’ai réalisé que ce qui m’énerve le plus, c’est de savoir qu’ils n’agissent comme ça qu’en voyage, qu’ils adoptent une attitude de colonisateurs. Ils n’oseraient même pas agir comme ça chez eux.
Il est vrai que c’est énervant, les gens ont ensuite tendance à généraliser sur une communauté juste à partir des faits d’une minorité.
Et après, pour leur faire changer de point de vue, c’est pas gagné…
Merci beaucoup de ta participation Fabrice à notre opération.
Ton article est très riche en conseils qui relèvent du bon sens et qui sont parfois même rappelés dans les guides touristiques, notamment pour les coûtumes et us des pays qui nous accueillent.
Ayant vécu en Afrique de l’Est et en Amérique centrale, je sais très bien que les consciences environnementales des locaux sont beaucoup moins fortes que celles qui se sont construites en France ces dernières décénnies. Je remarque souvent des regards curieux quand je me ballade en ville pendant 5 minutes avec mon mégot ou un quelconque déchet dans la main, en recherchant une poubelle. En plus de ne pas jeter ses déchets n’importe où, on peut essayer, à notre échelle, de transmettre notre sensibilité à l’environnement.
Partager, faire réfléchir, apprendre les uns des autres : c’est aussi ce qui fait toute la magie du voyage.
Pour les mégots d’ailleurs, j’ai remarqué qu’il y a peu de gens même en France qui le font…
Alors, ailleurs en effet…
En Colombie, je t’avoue que je n’hésite pas à faire remarquer à un passant qu’il a « laissé tomber » quelque chose sur le trottoir.
En général, il le ramasse alors pour le mettre dans une poubelle. Il sait qu’il a fait une faute.
Enfin, ce genre de truc ne serre pas à grand chose, il ne le fera pas la prochaine fois, l’important c’est l’éducation envers les jeunes.
Bonjour Fabrice,
J’espère que tes conseils serviront à faire changer quelques habitudes désepérantes qu’ont certains touristes – moi ce qui me rend dingue, c’est quand on nourrit des animaux sauvages (même quand des panneaux tous les 5 mètres et toutes les brochures du coin disent de ne surtout pas le faire !). Les kéas en Nouvelle-Zélande par exemple, que l’on attire avec n’importe quelle cochonnerie pour prendre des photos…
Quant aux déchets, je trouve aussi qu’il est intéressant de réduire leur production. Dans ses achats, sa façon de préparer ses affaires etc. on peu privilégier des solutions qui réduisent la quantité de déchets produits. Beaucoup de pays n’ont pas de systèmes de traitement des déchets aussi développés qu’en France, donc éviter d’en produire est vraiment important. L’exemple le plus extrême que j’aie vécu c’est Tonga, où il n’y avait (presque) aucun système de collecte et de traitement des déchets. Un vrai crève-cœur que de voir tout jeté au vent insouciamment par une population qui n’a pas conscience de ce qu’elle fait. Si je ne voulais pas que ça finisse par terre ou à la mer, il fallait donc que je garde tout avec moi (du moins, le non rapidement biodégradable)…
Hum, j’imagine en effet que l’océan à Tonga devait être assez pollué par des déchets, surtout après des pluies…
Beaucoup de touristes se comportent mal et je trouve, particulièrement dans les pays les plus pauvres: mépris, photos de quartiers pauvres, …
Ton article devrait être lu par tous les voyageurs car même si certaines pratiques semblent évidentes, d’autres le sont moins et peuvent être oubliées. Une bonne dose de rappel ne fait pas de mal, merci
« Une jeune femme qui marche en bikini bourrée dans un village du Laos », je me demande si c’est un comportement typiquement Français ou si d’autres occidentaux font pire sous prétexte « que-je-suis-en-vacance-donc-je-fais-ce-que-je-veux »…
Le pire c’est qu’aujourd’hui cela ne se produit pas seulement dans les pays pauvres, quand je vois la réputation que nous avons en Espagne notamment dans des villes comme Lloret de mar à l’occasion des spring break, je comprends les clichés qu’ils peuvent avoir sur nous !
Ah oui, il y a des spring break à la française en Espagne?
Et oui pour une petite centaine d’euros (c’est d’ailleurs dans quelques jours)
Voyager en responsable est un concept fort intéressant qui séduit beaucoup de touristes. Qui au delà le fait de visiter des pays s’impliquent dans l’écologie.
Bonsoir Fabrice,
Hormis tout le problème du respect de l’humain, moi je suis désolée par le manque de respect vis à vis de la faune sauvage que tu soulèves dans ton article.
Je serai prête à « mordre » quand je vois le nombre de touristes se comporter comme dans un zoo…
merci beaucoup pour les conseils, ce sont utiles…
ce que j’aime dans cet article, les comportements cités et qui sont bien présentés, il faut respecter les gens, la nature, et être heureux.
Au final ça dépend de la culture.
Personnellement en Inde, je me souviens que j’étais en train manger un sandwitch en attendant le bus. Là je ne trouvais pas de Poubelles et le mec m’a dit de jeter ça par terre, je lui ai dit non que je préférais jeter ça dans une poubelle ou le garder. Il m’a demandé de lui donner les papiers et les as jeter sur la route… J’ai halluciné !
Par la suite, il m’était impossible de trouver une poubelle quand j’en cherchais une. On a bord faire des efforts, on sent parfois que dans certains pays, ce n’est pas la priorité.
Bonjour,
Je cherchais justement des infos sur les voyages responsables et l’écotourisme et je découvre ce blog qui regorge de ressources sur l’univers du voyage,
A bientôt,