Voyager utile et sans argent: la belle histoire de Nicolas !

Ou comment il est possible de voyager sans argent sur son compte bancaire ! Vous allez être surpris et vous allez lire une belle histoire. Encore une fois, tout cela grâce au voyage !

Bonjour Nicolas ! Pourrais-tu te présenter aux lecteurs ?

Bonjour Fabrice ! Comme vous pouvez le voir, mon prénom est Nicolas, je viens de Metz et j’ai 24 ans. Depuis septembre 2009, j’habite en Pologne à Lodz, pas loin de Varsovie. Concrètement, je suis venu en Pologne en septembre 2009 pour réaliser un service volontaire européen de 8 mois dans le journalisme. A la fin de ma mission, j’ai décidé de reprendre les études, car dans les universités polonaises on peut suivre les cours en Polonais ou en Anglais pour des frais de scolarité abordable, environ 700 euros l’année universitaire.

Ainsi, je suis étudiant en dernière année en Bachelor Degree « Business Management », et tous les cours sont délivrés dans la langue de Shakespeare. L’avantage principal est le côté international de ma promo, avec des étudiants d’Espagne, du Portugal, de Finlande, de Chine, de Dubaï, de Turquie, du Nigéria…etc… C’est plutôt marrant d’être le seul français dans une université, malgré le fait que le dernier semestre, quatre jeunes Français d’Ecole Supérieure de Commerce ont été mes compagnons de classe lors de leur programme Erasmus. Je suis aussi l’auteur du Blog Liveabroad.fr, où je donne mon point de vue, et des astuces pour voyager socialement et étudier à l’étranger.

Tu es parti plusieurs fois en Europe dans le cadre de projets sociaux proposés par l’Union Européenne : le SVE et le YOUTH EXCHANGE. Pourrais-tu nous en dire plus ?

Depuis 2007, grâce aux programmes proposés par l’Union Européenne, j’ai pu réaliser trois Service Volontaire Européen en Pologne. J’ai aussi participé à des YOUTH EXCHANGE et à des séminaires internationaux, ce qui m’a permis d’aller en Macédoine, en Turquie, en Italie, en République Tchèque et le meilleur pour la fin en Chine.

Pour comprendre mon parcours, je dois vous relater un bout de mon histoire, courant 2006. A mes 19 ans je vivais en Foyer pour Jeune Travailleur, et je bossais au Macdo pour subvenir à mes besoins.

Honnêtement ma vie n’était pas rose, donc je voulais absolument effectuer d’importants changements. Je recherchais une entreprise pour faire un BTS en alternance, mais ce fut un échec. Sur mon CV, les recruteurs faisaient souvent une fixette sur le lieu où j’habitais. On me demandait même si j’avais un casier judiciaire ou si j’avais fait de la prison.

Mon rêve était tout simplement d’habiter quelques temps à l’étranger pour pouvoir me ressourcer et retrouver de la joie de vivre. En faisant mes recherches à la mission locale, j’ai découvert le Service Volontaire Européen, il y avait  juste 4 lignes qui expliquaient en quelques mots ce concept. Pour moi, ce fut le saint Graal, sur le coup, j’ai contacté l’un des numéros de téléphone. Rendez-vous pris avec l’association. Bref, cette rencontre a changé totalement ma vie.  Autour d’un café, le président de l’association m’a demandé pourquoi je voulais partir, quelles étaient mes motivations… etc. Il m’a décrit clairement le programme SVE, et comment cela se passait.

Quelques mois plus tard, en novembre 2006, il m’a rappelé pour me proposer un SVE de 3 mois à Wroclaw en Pologne. J’ai dit OUI de suite, sans me poser de question. De toute façon, je n’avais rien à perdre. Le SVE allait se passer dans un centre social pour des enfants et des adolescents ayant des problèmes familiaux. Ma mission était de m’occuper des jeunes, de faire du sport avec eux, de recadrer leurs comportements si nécessaire, de donner des cours de français et d’être accompagnateur lors des sorties en groupe. Lorsque j’ai annoncé à mon entourage que je partais habiter pour 3 mois en Pologne, la plupart ont réagi de cette manière : « Tu es fou, ce pays est pauvre, ce n’est pas développé, il vaut mieux rester en France…etc.. »

Quelques semaines avant mon départ en Pologne, il m’a proposé aussi un échange de jeunes alias YOUTH EXCHANGE pour une dizaine de jours à côté de Prague. La thématique était autour de la citoyenneté européenne, et on était une vingtaine de jeunes de plusieurs pays tels que l’Estonie, l’Angleterre, l’Italie, la République Tchèque, la Pologne et bien sûr la France. Mon anglais était bien sûr catastrophique, mais, franchement ce fut fantastique. Je n’avais plus qu’une envie. C’était de réaliser ce SVE en Pologne.

Arrivé sur place en bus, l’association d’accueil m’a récupéré à la gare centrale de Wroclaw. Ils m’ont montré l’appartement où j’allais vivre, ainsi que mon lieu de travail et l’endroit où j’allais recevoir les cours de polonais.

Et oui, à la base, je ne parlais pas UN MOT de polonais. Ce fut folklorique. En bref, je travaillais au centre du lundi au vendredi de 14h à 19h, et les matins, j’avais une heure et demi de cours de polonais avec un professeur qui ne parlait pas français. Ce fut un double avantage, car j’ai du potasser mon anglais en même temps. Au centre social, une éducatrice polonaise me traduisait, et m’accompagnait dans mes tâches quotidiennes. Je me suis adapté facilement et je me suis vite attaché à ce lieu et aux enfants, aux côtés humains surtout.

Entre-temps, beaucoup de rencontres intéressantes, et enrichissantes. A la fin de mon séjour, j’ai du rentré en France. Et j’avoue que je n’en avais pas du tout envie. Mais le plus important, c’est que j’avais retrouvé la joie de vivre. J’ai entrepris un BTS en alternance, j’ai pu trouver une entreprise, et durant deux ans je suis resté en France. Lorsque j’ai eu mon diplôme, je suis reparti de nouveau en Pologne, mais cette foi-ci pour un SVE en long terme de 8 mois dans le journalisme.

Au niveau des mes tâches quotidiennes, je devrais écrire des articles chaque semaine et les publier sur le site internet, réaliser des interviews, faire des conférences pour promouvoir le SVE au sein des jeunes, faire des reportages photos, et écrire un livre en collaboration avec l’ONG.

Projet en Turquie

Belle histoire ! Quels sont les critères pour pouvoir postuler au SVE et au YOUTH EXCHANGE  ?

Pour le Service Volontaire Européen :

Le critère principal : Avoir entre 18 et 30 ans.

Ce programme est ouvert à tout le monde. Aucun diplôme requis, aucune compétence linguistique requise, de même pour l’expérience professionnelle.

Il faut juste être motivé, avoir réellement envie de partir et de donner aux autres.

Pour le YOUTH EXCHANGE :

Avoir entre 18 et 35 ans.

Ce programme est ouvert à tout le monde. Aucun diplôme requis, aucune compétence linguistique requise, de même pour l’expérience professionnelle.

Quels types de missions sont proposés ? Pour combien de temps et où ?

Le panel de missions est très large. On peut travailler par exemple :

–          Dans un théâtre

–          la lutte contre le racisme / les discriminations

–          L’enfance : centre social / orphelinat

–          La drogue

–          Le sport

–          Dans un centre avec des personnes handicapées moteurs ou mentales

–          Et plein d’autres projets

Pour avoir la liste des projets, il suffit de se rendre sur ce site : http://ec.europa.eu/youth/evs/aod/hei_en.cfm

Il y a en tout 4500 projets réalisables !!!!

Je propose aussi sur mon blog des offres SVE en Islande, Macédoine, Italie, Turquie, Grèce : http://liveabroad.fr/category/offre/

Chaque jeune a droit un crédit de 12 mois. Donc par exemple vous pouvez faire un SVE de 2 mois au Portugal dans la lutte contre l’alcoolisme, puis 10 mois en Suède dans un centre sociaux-éducatif.

Vous pouvez bien sûr partir 12 mois dans un pays, pour réaliser un projet en long-terme. C’est vous qui décidez.

Où ? A la base, le SVE se déroule en Europe, donc on peut le faire en Macédoine, en Turquie, comme en Islande. Mais actuellement, le SVE devient de plus en plus international, et il est possible d’en faire au Guatemala, en Russie et même en Chine.

Meeting Association en Italie

Pour le YOUTH EXCHANGE :

Cela se passe partout en Europe, et même parfois au-delà des frontières européennes. J’ai eu l’occasion de faire un YOUTH EXCHANGE pendant deux semaines en AVRIL 2012 à Xiamen en Chine ayant pour thème principal les relations internationales entre la Chine et l’Europe.

Au niveau des thématiques abordées, il y a un large choix. Allant de la lutte contre le racisme, ou par exemple améliorer la mobilité des personnes handicapées.

Concernant la Macédoine, l’échange s’est déroulé sur la communication au sein des ONG en Europe Centrale. Pour la Turquie, c’était un projet sur l’amélioration du quotidien des personnes non voyantes. En Italie, le thème principal était l’intégration de la seconde génération d’immigré et la promotion de la citoyenneté européenne.

Le YOUTH EXCHANGE se passe en moyenne entre 5 et 15 jours et accueil une vingtaine jeune de 4 à 6 pays différents.

Sur cette page facebook vous aurez accès à une liste de projet réalisable : https://www.facebook.com/groups/youthpartnernetwork/

Comment cela se passe-t-il au niveau du budget ? J’imagine qu’il faut en rajouter de sa poche non ?

Au niveau du budget cela diffère en fonction du SVE et du YOUTH EXCHANGE.

Pour le SVE, l’Union Européenne finance la totalité du projet. Le participant n’a pas besoin de rajouter de sa poche. Le logement, le voyage aller-retour, la nourriture, le VISA, et l’assurance sont pris en charge au niveau du budget. Idem pour les moyens de déplacement lors du SVE. De plus le volontaire reçoit de l’argent de poche tous les mois, en fonction bien sûr du pays. Par exemple en Pologne, je touchais environ 200 euros par mois pour l’argent et la nourriture. Pour les projets sur le long terme, l’association d’accueil offre des cours de langue (environ 6 heures par semaine) pour faciliter l’intégration. Après tout dépend comment vous vivez, si vous êtes très dépensier ou non.

Pour le YOUTH EXCHANGE, il faut participer à auteur de 30% pour le voyage aller-retour. L’hébergement, les repas, le VISA, et les activités sont pris en charge. Bien sûr si vous voulez sortir, ou faire des restaurants en extra, il faudra payer de votre poche. Donc par exemple, si vous voulez faire un échange en Croatie, le billet d’avion coûte admettons 300 euros, vous devrez payer 100 euros.

Inauguration SPA

C’est vraiment avantageux ! Quels sont pour toi les gros avantages de ce type de programme ?

Le principal avantage est l’accessibilité. Pas besoin de diplôme de tel type pour pouvoir y participer. L’égalité des chances est mise à l’honneur. Peu importe son expérience, peu importe son passé, son caractère, son attitude.

L’apprentissage des langues est un très gros avantage. Grâce au SVE, j’ai pu apprendre une nouvelle langue qui est le Polonais, et bien sûr j’ai surtout amélioré mon Anglais. Jamais je n’aurais pensé, il y a 4 ou 5 ans, que je suivrais un cursus universitaire uniquement en Anglais. L’autonomie, car il faut gérer son quotidien de A à Z, faire attention à son budget sont 2 points importants que le SVE permet d’apprivoiser.

Le coût aussi, car sans argent il est possible de partir. Lorsque j’ai fait mon premier SVE, mon compte bancaire était à 0. En dernier point, je dirai les rencontres que l’on peut faire et les endroits que l’on peut visiter.

Concernant le YOUTH EXCHANGE, cela permet de pratiquer son anglais, de rencontrer des gens d’horizons et de cultures différentes. Bien sûr l’enrichissement personnel est un point clé. Lors d’échange, vous rencontrez en une seule fois une vingtaine de personnes donc cela pousse à être sociable, à discuter en anglais, et surtout de ne pas être seul. Généralement, les plannings sont assez chargés, donc toute la journée, vous êtes occupés à faire des activités variées. Dernier avantage non négligeable est le fait d’être directement en contact avec les locaux, donc honnêtement, vous éviterez des arnaques, et ils seront très contents de vous aider ou de vous faire visiter et découvrir leur pays et culture.

Tiens, pourrais-tu nous raconter tes trois meilleurs souvenirs/anecdotes ?

– Ce qui me vient à l’esprit c’est mon prof de polonais lors de mon premier SVE. Il était super strict avec moi, et très demandeur lors des leçons. Parfois, ce fut difficile, surtout le premier mois pour assimiler la langue, mais honnêtement c’est grâce à son attitude et à sa méthode d’enseignement que j’ai pu apprendre une langue aussi difficile soit-elle.

– Lors de mon SVE en long terme à Lodz, étant journaliste pour une association féministe, j’étais souvent invité à des inaugurations de SPA, musée..etc. J’ai passé du très bon temps, surtout avec les buffets à volonté et la vodka qui allait avec. Les réveils furent difficiles mais ça valait le coup.

– Le YOUTH EXCHANGE en Macédoine fut extraordinaire. On m’a proposé la veille du départ si je voulais venir, il a fallut que j’appelle mon ancien patron chez lui à 22heures pour lui demander des congés de deux semaines. J’ai tenté, il a accepté. Il m’a dit : « Fonces, tu es jeune ». Donc je suis rentré chez moi, j’ai prévenu mes parents que je partais le lendemain vers midi en voiture en Macédoine. Bien sûr, ils étaient choqués. Bref le lendemain, direction Padova en Italie avec à bord, deux Italiens, un Français et une Hongroise. On a dormi chez des amis à Padova durant 2 jours puis on a pris le ferry à Venise direction la Grèce. Arrivé en Grèce, on s’est arrêté en voiture près d’une crique totalement déserte pour se baigner.. et après hop c’était parti, en route vers la frontière. Le GPS ne marchait pas, c’était folklorique. Franchement à refaire. J’ai adoré ce road trip. Si vous avez l’occasion de visiter la Macédoine, foncez !! C’est magnifique ; pas cher, et les locaux sont supers sympas !!

Buffet journalisme

J’aimerais aussi aller dans ce coin là ! Des conseils pratiques à donner pour ceux qui sont tentés par un SVE et un YOUTH EXCHANGE?

Faites vos recherches, n’abandonnez-pas. Généralement il faut compter entre 3 à 6 mois pour partir en fonction de l’approbation de l’Union Européenne. C’est une excellente opportunité, donc n’hésitez pas à la prendre. Un conseil important : si vous êtes plutôt citadins, choisissez un projet dans une grande ville, ne faites pas l’erreur de tomber dans un village car le quotidien risque d’être difficile.

Tu fais bien de préciser ce dernier point en effet ! Un dernier mot ?

J’espère que cet article vous a plu et vous a donné envie de participer dans ce genre projet.

Merci Nicolas d’avoir pris le temps de raconter cette belle expérience ! C’est vraiment motivant, et pour ma part, je ne soupçonnais pas la richesse de ces programmes d’échanges ! Si j’avais su à l’époque, j’en aurais profité clairement !

Comme quoi, si vous n’avez pas d’argent, et bien il est toujours possible de voyager ! Ce n’est qu’une question de motivation et d’accès à l’information ! Tout est possible !

Et le voyage, cela peut changer une vie, je ne le répéterais jamais assez !

Motivant non ?

A propos de l'auteur

Fabrice Dubesset

J’ai créé ce blog voyage en 2010 après 15 ans de voyages. Digital nomad depuis 2011, je vis une grande partie de l’année à l’étranger. Podcasteur, entrepreneur, coach, je suis notamment l'auteur du livre « Libre d’être digital nomad », Ed Diateino, dispo en librairies, FNAC etc.