Mon avis sur « Théorie du voyage : Poétique de la géographie »
8
Voir le livre sur Amazon
Qui est Michel Onfrey ?
Michel Onfray est un philosophe français né le 1er janvier 1959 à Argentan, en Normandie. Il est connu pour ses écrits et ses prises de position philosophiques souvent controversés. Onfray est le fondateur de l’Université populaire de Caen, une institution éducative visant à rendre la philosophie accessible au grand public.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages philosophiques dans lesquels il explore une variété de sujets, notamment l’épicurisme, l’athéisme, la politique, la culture populaire, et la psychanalyse. Sa philosophie est souvent caractérisée par un engagement en faveur de l’athéisme et du matérialisme, ainsi que par un rejet de la religion et de l’autorité de l’Église catholique.
Michel Onfray est également connu pour son style polémique et ses critiques fréquentes des institutions traditionnelles, y compris la philosophie académique et la psychanalyse freudienne. Ses œuvres et ses prises de position suscitent souvent des débats animés en France et à l’étranger.
Mon avis
L’un des plus médiatiques philosophes français a consacré un ouvrage au voyage parmi son importante œuvre. En fait, il n’est guère étonnant que le chantre de l’hédonisme est consacré un ouvrage au voyage.
Deux concepts qui vont très bien ensemble. Michel Onfray s’embarque ici dans des envoles lyriques et poétiques. Il défend l’idée du désir du voyage par les mots, du voyage hors du couple. Il décrit en tout cas bien ces ressentis de l’avant, du pendant et de l’après. Un ouvrage qui se lit très bien et très vite, et qui parlera au passionné du voyage.
Morceaux choisis:
« La passion du voyage ne quitte pas le corps de qui a expérimenter les poisons violents du dépaysement, du corps élargi, de la solitude existentielle »
« L’art du voyage induit une éthique ludique, une déclaration de guerre au quadrillage et au chronométrage de l’existence. La cite oblige a la sédentarité lisible grâce à une abscisse spatiale et à une ordonnée temporelle. Le nomade, lui, refuse cette logique qui permet de transformer le temps en argent et l’énergie en monnaie »
« Pour figurer ces deux modes d’être au monde, le récit généalogique et mythologique a fabriquer le berger et le paysan. Cosmopolitisme des voyageurs nomades contre nationalisme des paysans sédentaires. Le nomade inquiète les pouvoirs, il devient l’incontrôlable, l’électron libre impossible à suivre, donc à fixer. »
» Quand il se met sur la route, il obéit à une force qui, surgir de son ventre et du tréfonds de son inconscient, le pose sur le chemin, lui donne l’impulsion et lui ouvre le monde comme un fruit exotique »
A lire : sélections de romans voyage
et des livres sur le désert.
I really like your site. Very good posts! Please continue posting such awesome cotent.
Thanks you! The blog is in progress, see you soon!
Tu t’es fait avoir pas ce petit spam de chanel handbags, fabrice…
Oui c’était à mes débuts, j’avais askinet encore je crois. Depuis, c’est rare! D’ailleurs, c’est fou le nombre de spams sans!
Merci de nous avoir signalé cet ouvrage, qu’on devrait lire et relire avant tout voyage. En quelques chapitres, tout est dit sur cette chose mystérieuse qu’est le voyage, depuis la formation du projet jusqu’à la mise en forme des souvenirs.
A mon tour, je voudrais citer quelques passages que je trouve essentiels :
« Arriver sur un lieu dont on ignore tout condamne à l’indigence existentielle. Dans le voyage, on découvre seulement ce dont on est porteur. Le vide du voyageur fabrique la vacuité du voyage ; sa richesse produit son excellence ».
« Voyager suppose moins l’esprit missionnaire, nationaliste, eurocentré et étroit, que la volonté ethnologique, cosmopolite, décentrée et ouverte. Le touriste compare, le voyageur sépare. Le premier reste à la porte d’une civilisation, il effleure une culture et se contente d’en apercevoir l’écume, d’en appréhender les épiphénomènes, de loin, en spectateur engagé, militant de son propre enracinement ; le second tâche d’entrer dans un monde inconnu, sans prévenance, en spectateur désengagé, soucieux ni de rire ni de pleurer, ni de juger ni de condamner, ni d’absoudre ni de lancer des anathèmes, mais désireux de saisir de l’intérieur, de comprendre – selon l’étymologie. Le comparatiste désigne toujours le touriste, l’anatomiste signale le voyageur. »
« Les ennemis de la vitesse avionique critiquent également le téléphone, fixe ou cellulaire, la télécopie, l’ordinateur portable, les messageries électroniques, coupables, eux aussi, d’avoir précipité la mort du Voyage. Or, tout autant que l’avion, ces technologies nouvelles n’empêchent pas de voyager, au contraire, elles permettent de se déplacer autrement, différemment, moins coupés des siens. Elles sont utiles pour fixer des vertiges, formuler des impressions, mettre des mots sur des émotions. Communiquer suppose la maîtrise de ces machines, et non l’inverse. Condamnables quand elles suscitent de nouveaux esclavages, une incapacité à jouir du présent à l’étranger, elles deviennent magiques pour partager, offrir aux nôtres des cartes postales sonores, des fragments de voyage, des bouts d’affection donnés par impulsions numériques de l’autre bout du monde, malgré l’absence et par-delà la séparation. »
Je suis, on ne peut qu’être d’accord avec ces propos…
Merci JF pour ton long commentaire!
Les passages que tu cites le méritent!
Pour le dernier passage, internet en fait partie. C’est une question que je me pose parfois: blogger en voyage n’empêche-t-il pas de profiter au mieux du temps du voyage?
Ce n’est bien sûr que mon avis personnel, mais je pense que blogger au cours du voyage n’est pas une bonne démarche. D’une part, ça devient vite une obligation qui conduit le voyageur à l’esclavage (il n’y a qu’à voir tous les blogs abandonnés au bout de 2 ou 3 semaines de voyage…). D’autre part, mieux vaut rédiger un carnet de voyage dans ce que Onfray appelle l’après , avec le recul et un esprit de synthèse.
En revanche, lorsque je suis en voyage, je m’astreins à jeter chaque soir sur le papier, à l’ancienne, mes impressions de la journées, accompagnées parfois de quelques croquis ou d’adresses de personnes rencontrées. Avec les photos prises tout au long du voyage, ces notes souvent brouillonnes constituent le corpus de référence, à partir duquel s’élaborera après le retour le carnet de voyage.
Je suis d’accord avec toi pour le blog. Jusqu’ici je n’ai jamais tenue un blog en voyage mais par contre cela m’arrive de passer du temps sur le net pour écrire et envoyer mes récits. Certains font du net leur métier pour pouvoir voyager et bosser en même temps. Mais pour moi, ce n’est pas l’idéal, rien de remplace la liberté totale en voyage sans contrainte.
Je tiens aussi un carnet. Du réalise donc carrément un carnet au retour?
Pour ma part, j’en est réalisé qu’un sur le Cambodge (liens dans le menu du blog)