J’ai fait l’ascension du volcan Chachani au Pérou !
1Après plusieurs jours passés du côté de Cusco, je décide de revenir sur mes pas et de retourner à Arequipa, avec une idée derrière la tête. Arequipa est entourée de majestueux volcans qui m’ont fait de l’œil lors de mon premier passage. Je pousse un peu les recherches et je décide donc de gravir le volcan Chachani, qui culmine à 6 077 m d’altitude.
Le Chachani est souvent surnommé « le 6 000 m le plus accessible du Pérou ». Mais ne vous y trompez pas : malgré sa réputation, l’ascension du Chachani est un défi qui exige de la préparation, et une bonne dose de courage. Êtes-vous prêt à le relever ?
Le volcan Chachani : quelques chiffres
- Altitude : 6 077 m
- Région : Arequipa, sud du Pérou
- Type de volcan : stratovolcan endormi
- Accès : 3 h de route depuis Arequipa en 4×4
- Durée de l’ascension : 2 jours / 1 nuit
- Température moyenne au sommet : entre -10 et -20 °C selon la saison
- Prix : 350 soles (monnaie péruvienne) soit environ 85 €
Pourquoi faire l’ascension du volcan Chachani ?
- Un 6 000 m accessible : avec un itinéraire techniquement peu exigeant, le Chachani est l’une des meilleures options pour atteindre un sommet à plus de 6 000 m sans escalade technique. Quelques semaines plus tôt, j’ai tenté l’ascension du Huayna Potosi, à côté de La Paz en Bolivie. Ce sommet est, selon moi, plus difficile que le volcan Chachani, car plus technique. C’est clairement de l’alpinisme, avec piolet et crampons et des passages bien délicats. J’ai abandonné à 5 800 m d’altitude, sans atteindre le sommet à 6 088 m d’altitude ! Frustrée et déçue, j’ai voulu tenter l’ascension du volcan Chachani.
- Une vue à couper le souffle : au sommet, la récompense est un panorama sur les Andes, les volcans voisins (Misti, Ampato), la ville d’Arequipa et parfois l’océan Pacifique au loin. C’est aussi l’occasion de capturer des photos incroyables au lever du soleil.
- Une expérience unique au monde : marcher sur un volcan endormi, dans un décor lunaire, sous les étoiles de l’hémisphère sud.
Une bonne préparation, la clé de la réussite !
Vous vous posez peut-être la question suivante : Gravir un sommet de plus de 6 000 mètres sans expérience en alpinisme, c’est possible ? Eh bien, la réponse est oui ! Le volcan Chachani au Pérou est l’un des rares sommets de cette altitude accessibles aux trekkeurs.
Mais une bonne préparation sera la clé de la réussite de votre ascension. L’altitude est l’ennemi numéro un en haute montagne. Une bonne préparation est non négociable pour faire de cette ascension une expérience mémorable et non une épreuve douloureuse.
La première étape est donc de s’acclimater au climat et ne jamais sous-estimer le mal aigu des montagnes (MAM). Pour optimiser vos chances de réussite et minimiser les risques, je vous conseille de passer au moins 2 à 3 jours à Arequipa (située à 2335 mm d’altitude) avant de commencer l’ascension. Si vous avez l’occasion de faire des randonnées d’acclimatation aux alentours de la ville (ex : Canyon de Colca, ascension du Misti, ou randonnées dans les Andes proches), c’est l’idéal !
Et question condition physique ?
Si le Chachani n’exige pas de compétences techniques d’alpinisme (pas de cordes ou piolets nécessaires en temps normal), une excellente condition physique et une bonne endurance sont indispensables. Pratiquez des activités cardiovasculaires régulières (course à pied, vélo, natation) et des randonnées avec dénivelé dans les mois précédant votre départ. Le jour de l’ascension, vous marcherez de longues heures sur des pentes raides, parfois avec de la neige ou des éboulis.
Symptômes du mal des montagnes : maux de tête, nausées, essoufflement. Buvez beaucoup d’eau, prenez de la feuille de coca ou consultez un médecin pour du Diamox.
L’équipement indispensable
Le climat en altitude peut changer radicalement et rapidement. Et croyez-moi, il n’y a rien de pire que d’avoir froid lors d’une ascension. Un équipement adéquat est vital pour votre sécurité et votre confort.
Voici l’équipement indispensable conseillé :
- Vêtements : Adoptez la règle des trois couches. Une couche de base respirante, une couche intermédiaire isolante (polaire épaisse), et une couche externe imperméable et coupe-vent. Prévoyez des gants chauds, un bonnet, un tour de cou, et plusieurs paires de chaussettes de randonnée techniques.
- Chaussures : Des chaussures de randonnée montantes, rodées, imperméables et offrant un bon maintien de la cheville sont cruciales. Je suis partie en voyage avec des chaussures de trail légères aux pieds, pas vraiment adapté pour ce genre d’ascension. J’ai donc décidé de louer des chaussures de montagne directement auprès de l’agence par laquelle je suis passée.
- Matériel technique :
- Un sac à dos de 40-50 litres pour vos affaires personnelles et une partie de l’équipement commun.
- Des bâtons de marche : ils soulagent vos genoux à la descente et améliorent votre équilibre. J’ai loué des bâtons de marche auprès de l’agence de voyage, car je ne suis pas partie avec les miens lors de ce trip en Amérique du Sud.
- Une lampe frontale avec des piles de rechange pour le départ nocturne.
- Des lunettes de soleil de catégorie 4 : la réverbération du soleil sur la neige et l’altitude sont intenses.
- De la crème solaire (indice 50+) parce que dès que le soleil se lève, ça tape fort !
- Alimentation et hydratation : Emportez des snacks énergétiques (fruits secs, barres de céréales, chocolat) et assurez-vous d’avoir au moins 2 à 3 litres d’eau par personne, même si votre agence fournit le reste.
L’ascension jour par jour
L’ascension du Chachani se fait généralement sur deux jours, bien qu’il soit possible de le faire en une journée. J’ai choisi de la faire en 2 jours pour une approche mesurée et une meilleure acclimatation. Je réserve l’ascension via l’agence Waikyadventours, fortement recommandée sur le groupe facebook des français au Pérou. Nous sommes 10 voyageurs avec 2 guides : Berli et Rodolfo. Je vous raconte mon expérience, jour par jour, en vous partageant un maximum de conseils et de détails.
La veille du départ
L’ascension physique a lieu sur 2 jours, mais l’aventure commence réellement la veille du départ ! L’agence de voyage m’avait donné rendez-vous pour faire le point avant le Jour J. Je m’y suis rendu avec mon sac à dos de 40L, vide, avec lequel je comptais partir pour l’ascension. Une des personnes de l’agence m’a remis un document reprenant une liste de tout le matériel dont j’aurais besoin. Nous avons ensuite fait l’inventaire ensemble de ce que j’avais déjà et de ce que je devais louer auprès de l’agence.
Je suis repartie de cette première rencontre fin prête et bien équipée pour affronter le volcan Chachani le lendemain !
Passez par cette agence ici au départ d’Arequipa !
Jour 1 : L’approche et le camp de base (vers 5 200m)
Votre aventure commencera tôt le matin à Arequipa. J’ai rendez-vous à 8h à l’agence Waikyadventours, dans le centre historique de Arequipa. Un véhicule 4×4 viendra vous chercher à l’agence, pour un trajet d’environ 2h30 pour atteindre un point de départ à environ 5000 mètres d’altitude.
De là, une randonnée de 2 à 3 heures vous mènera au camp de base, situé aux alentours de 5200 mètres. Le chemin est rocailleux, typique d’un paysage lunaire, mais la vue sur les volcans environnants (Misti, Pichu Pichu) est déjà spectaculaire. La distance de marche est courte pour cette première journée, mais vous aurez votre sac d’au moins 12 kg sur le dos, composé de tout le matériel pour camper. Nous arrivons au camp de base à 5200m d’altitude, vers 14h30, et nous installons nos tentes. Ça fait des années que je n’ai pas monté une tente, mais je m’en sors toute seule, et elle a l’air de tenir debout !
Les guides nous préparent un bon repas : une soupe et une chauffa, un plat péruvien (préparation de riz avec des légumes). 18h, il est temps d’aller se coucher pour essayer de gratter quelques heures de sommeil. Bon, bah c’est loupé, je n’ai pas réussi à dormir, j’étais pourtant bien installée !
Jour 2 : Le sommet et le retour (vers 6 075m)
Le réveil sonne à 00h. Après un petit-déjeuner léger et un bon thé de coca, vous vous mettrez en route vers le sommet. Vous commencerez l’ascension finale dans l’obscurité, à la lueur de votre lampe frontale. C’est Berli qui mène la danse, et en très bon guide, il va lentement et maintien la cadence, pour que tout le monde suive.
Nous traversons différentes sections : des pentes de sable volcanique, des éboulis, et des champs de neige ou de glace selon la saison. L’altitude commence à se faire ressentir, j’ai le bide en vrac mais le mental est là et rien ne m’empêchera d’aller au bout. Nous chaussons les crampons à 5800m, pour les 270 derniers mètres. Évidemment, marcher dans la neige ajoute une difficulté supplémentaire.
Après 5 à 7 heures d’effort, vous atteindrez le sommet du Chachani. L’émotion est indescriptible. À 6075 mètres, le monde s’étend à vos pieds. J’ai versé ma petite larme en arrivant en haut, fière de mon ascension ! Le lever de soleil sur la cordillère des Andes, illuminant les volcans voisins et les vastes plaines désertiques, est une récompense inoubliable. Je n’oublierai jamais ce moment qui restera l’un des plus marquants de mon voyage. Le vent se lève au sommet, donc on redescend assez rapidement, mais j’ai eu le temps d’immortaliser ce moment unique et de savourer la vue à 360 degrés.
La descente, bien que plus rapide (environ 2-3 heures), demande également de l’attention pour éviter les chutes sur les terrains instables. On se laisse aller dans la roche volcanique, ça avance tout seul et ça fait sacrément travailler les cuisses !
De retour au camp de base, je m’endors quelques minutes dans ma tente avant de passer au démontage du camp. Dur dur de repartir avec le sac sur le dos pour la dernière heure de marche. Satisfaction maximale lorsque je vois le 4×4 arriver, pour nous ramener à Arequipa.
De retour à l’agence avec laquelle vous avez souscrit votre tour pour y laisser le matériel de camping et les équipements que vous avez éventuellement loués. C’est l’heure de dire au revoir à l’équipe, de se féliciter une dernière fois et de remercierr nos guides pour cette expérience inoubliable !
Mes conseils pour le Chachani
- Ne pas sous-estimer l’altitude : marchez lentement, buvez beaucoup d’eau
- Informez toujours quelqu’un de votre itinéraire
- Emportez une trousse de premiers soins adaptée à la montagne
- Encadrement : il est fortement recommandé de réaliser cette ascension avec une agence locale reconnue et des guides expérimentés, qui connaissent parfaitement la montagne, les conditions météorologiques et savent gérer les urgences. Ils fourniront l’équipement de camping et de sécurité nécessaire. Il y a 2 agences reconnues pour ça à Arequipa : Quechua Explorer Andeans Mountains et Waikyadventours !
Ou sinon, passez par cette agence ici au départ d’Arequipa !
Quand partir ?
- Meilleure saison : avril à novembre (saison sèche), lorsque les ciels sont clairs et les conditions plus prévisibles.
- Températures : entre -10 °C et -20 °C la nuit au camp de base. Des vents peuvent accentuer la sensation de froid.
- Attention : la neige peut rendre l’ascension plus difficile hors saison, et la météo peut changer très rapidement en haute altitude.
Foire aux questions (FAQ)
L’ascension est-elle dangereuse ?
Pas si vous êtes acclimaté, bien équipé et accompagné. Le danger principal est le mal aigu des montagnes.
Faut-il un permis ou un guide ?
Pas de permis obligatoire, mais un guide est vivement conseillé pour la sécurité, l’orientation et la gestion des imprévus.
Puis-je louer le matériel à Arequipa ?
Oui, via les agences ou dans des boutiques de montagne locales. Assurez-vous de la qualité (température du sac de couchage, état des chaussures).
Est-ce faisable en solo ?
Techniquement oui, mais déconseillé à cause des risques liés à l’altitude, à la météo, et à l’isolement.
Peut-on faire l’ascension en une journée ?
Certains tentent un aller-retour express, mais ce n’est pas recommandé sans expérience ni acclimatation. Le trek sur 2 jours reste la meilleure option.
L'avis de Fabrice
Clairement, les volcans sont pour moi une des activités phares de tout voyage en Amérique du Sud. Vous avez le choix il faut dire…
La plupart des volcans se trouvent en Équateur, en Bolivie, au Pérou, en Colombie, au Nicaragua et au Guatemala. Dans ce dernier pays, je me souviens du volcan Pacaya.Et que dire du volcan Acatenango !
Souvenir chouette aussi du Nevado del Ruiz.
Préparer son voyage :
–Un hôtel où loger ? Voici une sélection sur cette page !
–Louer une voiture pour un roadtrip de fou !
Défi réussi, nouveau record à 6077m d’altitude. Quel sera le prochain ?
Et vous, prêt à relever le défi ? N’hésitez pas à partager vos questions, conseils ou expériences personnelles en commentaires ! Bon sommet !
Je ne connaissais pas ce volcan. Mais la vue au sommet est vraiment magnifique. Difficile de faire l’ascension lors d’un court séjour au Perou. T’as quasi une petite semaine de préparation / acclimatation, ascension.