Hội An, sur la route Mandarine !
0De Nha Trang à Hội An, la route Mandarine est un must du Vietnam. Retour sur un de mes meilleurs moments au Vietnam.
Nha Trang
Courte halte à Nha Trang, station balnéaire sur la Mer de Chine. Cette grande ville est visiblement en proie à la bétonisation de son rivage, de grandes tours se dressent dont un Hilton en passe d’être ouvert. Il faut dire que c’est la seule ville du Vietnam implantée à même le littoral.
Abritée entre les montagnes et le large, le climat est ici réputé pour son ensoleillement et sa chaleur toujours supportable. En effet, le long de ses belles plages de sable fin, une petite brise bien agréable souffle. A mon avis, les récents troubles en Thaïlande vont profiter au tourisme vietnamien en expansion.
Pour en savoir plus :
Depuis le début du blog, en 2010, je publie régulièrement la série « Flash Back ». Ces texte et photos sont tirés de mes anciens carnets de voyage. Il y a peu, je vous racontais mon trip à dans le nord du Laos
La route numéro 1 est la véritable épine dorsale du pays. Cette route, baptisée route Mandarine par les Français au XIXe siècle, construite par les Empereurs jadis, relie sur 1700km le Delta du Mékong aux confins des frontières nord du pays.
Hội An
Hội An est desservie par cet axe. Epargné par la guerre, ce petit port, classé par l’UNESCO a vraiment du charme. Je découvre une petite ville qui par ses maisons coloniales très bien conservées et ses quelques maisons en bois de plusieurs siècles me rapproche d’un lointain passé.
Au marché, une armée de chapeaux coniques semble danser entre les allées. L’odorat aussi est sollicité par les effluves se dégageant des étals des marchandes.
Les hommes eux, sont au café et jouent aux dominos ou aux échecs chinoises (je n’ai pas encore compris les règles). Le centre touristique avec ses nombreuses maisons de caractère se visite à pied.
Je suis en train de me réconcilier avec le Vietnam. Les présentations ont été un peu difficiles au début mais là avec le temps et un peu de communication, on est en train de dépasser les blocages. Il suffit aussi de s’écarter des pôles touristiques. Pas nécessaire d’aller très loin en somme.
Une balade en vélo dans la campagne environnante autour d’Hoi An suffit pour vivre des rencontres sympas et voir fleurir les sourires.
Le paysage est d’un vert éblouissant. C’est le début de la récolte du riz et peu à peu les rizières sont fauchées. Je longe le port de pèche d’un village, jouant avec des enfants, ces êtres encore pas trop formatés par la société.
J’aide une étudiante à élaborer son questionnaire portant sur l’étude du tourisme local, je bois du whisky tord boyau avec un vietnamien déjà très avancé sur le chemin de l’hébétude. Il ne parle pas un mot d’anglais, heureusement une vieille dame nous est d’un grand secours en arbitrant nos échanges de quelques crachats envoyés sur le sol.
Il n’est pas rare de voir des parties de badminton sur les places publiques. Les Vietnamiens en sont friands et l’envie me prend à chaque fois de tâter du volant.
De retour à Hội An, en face du pont japonais, assis aux cotés de vieilles vendeuses aux visages aussi ridés que du vieux parchemin, un quadragénaire blanc à vélo me dévisage. Je le salue d’un air mi amusé mi interrogatif. “ Excusez moi, mais c’est fou vous avez le même regard, les mêmes yeux que mon père lorsqu’il était jeune, vraiment” me déclare-t-il. Bigre mais c’est qu’il a l’air véritablement ému. “Mon père est mort il y a vingt ans” ajoute le voyageur allemand. Croit-il en la réincarnation?
Impermanence
Je croise dans un cyber-café d’Hội An une routarde. Je sais, c’est incroyable ce que nous réserve la vie. Sauf que son visage me dit quelque chose. C’est réciproque visiblement.
Après un court instant, on se pose mutuellement la question. Où ? Quand ? Dans quelles circonstances ? Diantre, impossible de s’en rappeler ! Je refuse de sortir du lieu sans retrouver la mémoire. C’est énervant cette sensation, vous devez savoir de quoi je parle. Je n’arrive pas à situer cette dynamique brune à l’accent germanique dans mon voyage. Cambodge, Thaïlande -?…Elle aussi est perdue dans la brume de son esprit. J’en conclus que je n’ai pas du la marquer beaucoup…Rectification, elle ne m’a pas marqué.
Finalement, nous renonçons à l’illumination et nous nous séparons, un peu gênés, en nous souhaitant un bon voyage. Impermanence, impermanence.
Dans des lieux comme ceux-là, j’ai l’impression de ne passer qu’à la surface des choses, de glisser vite sur une autre culture, d’être dans une bulle se mouvant dans une autre atmosphère.
On voit surtout des lieux, peu des humains en somme. Vraiment je veux dire. C’est souvent une réalité comme l’est le fait que le touriste n’est vu que comme un portefeuille sur patte. Tout est fait pour nous amener à dépenser, les sourires comme les questions plus personnelles. Les ficelles sont parfois d’ailleurs un peu grosses ! On peut devenir parano, du moins méfiant, voire limite agressif. On évite de se mettre à leur place, plus facile.
Le tourisme c’est une industrie, du commerce, des gens en vivent, de plus en plus. Le tourisme s’élargit, aussi les adeptes du voyage recherchent toujours plus loin ces zones peu connues ou fréquentées par leurs semblables.
Pour ma part, plus que les lieux, c’est la magie des moments que je recherche. Et celle-ci existe même dans des endroits “touristiques” comme Hội An. Des moments, des échanges désintéressés, des rires, ces instants qui font la moelle du voyage se trouvent pour peu qu’on prenne son temps. J’aime voyager lentement, c’est un luxe.
Conseils pratiques
–Carte eSIM avant votre départ !
N’oubliez pas une assurance voyage pour partir l’esprit tranquille.
Peut-être serais-je un peu frustré de passer vite dans ces pays comme le font les adeptes des tours du monde qui “font” une vingtaine de pays en quelques mois.