Comment Jean est devenu un voyageur perpétuel grâce à internet 2/2
20photo credit: Giorgio Montersino
En effet…Quelles revenues tires-tu en moyenne de ton activité et quel est ton budget en mode voyage?
C’est vraiment variable. Certains projets progressent, d’autres tombent. En continu. Et mon budget est variable selon l’endroit où je me trouve.
Ma façon de faire, c’est de dépenser ce dont j’ai besoin pour vivre, et de réinvestir le reste dans mes projets. En ce moment, par exemple, je dépense des sommes assez importantes pour rémunérer un traducteur, dans le but de lancer Webmarketing Junkie en anglais.
Généralement, je dépense plus pour vivre des expériences que pour acheter des objets. Je vis maintenant avec 20 objets si on ne compte pas mes vêtements, et je n’ai pas envie de m’encombrer. J’achète très peu de «choses», mais je dépense plutôt beaucoup en expériences.
J’aime beaucoup cette approche. Pourrais-tu nous donner la moyenne de tes revenus ces derniers mois ?
En chiffre d’affaires, ça fait beaucoup, mais j’investis énormément en publicité sur certains produits (je dépense plus de 3000€ par mois sur Adwords…).
Je n’aime pas parler de mes revenus, surtout parce que je prends le risque qu’on ne me croie pas. Tu noteras que ce n’est pas moi qui ait insisté pour que j’en parle 🙂
Disons que je gagne 3 ou 4 fois ce à quoi je pourrais prétendre si j’avais continué sur la voie naturelle après mes études, et que j’avais travaillé dans une agence de communication.
Ha oui tout de même…Tu comptes bouger beaucoup ou plutôt passer 6 mois dans un pays, 6 mois dans un autre?
Je pense passer rapidement à Hong-Kong, parce que la vie y est chère. Je resterai quelques mois en Thaïlande, bien qu’aucune date de départ ne soit définie. Je voudrais passer au Cambodge et dans d’autres pays aux alentours, mais là encore, je n’ai pas de programme.
Si je me sens bien dans un endroit, j’y resterai. Je décide souvent de partir la veille pour le lendemain, ou quelques jours avant… ce qui fait que je paye souvent bien trop cher mes billets de train et d’avion.
Comment tes proches on vécu et vivent tes choix de vie?
Mes parents sont aussi des voyageurs. Ils sont retraités tous les deux, et ne dépensent quasiment rien au jour le jour. Par contre, une partie importante de leur budget est destiné aux voyages. L’année dernière, ils ont été aux Etats-Unis, en Colombie, à Madagascar, en Russie et en Pologne.
Mon père a passé sa jeunesse en Afrique.
Bref, ma famille est plutôt voyageuse, et le fait de partir est plutôt vu comme une bonne chose, et encouragé.
Cela n’est pas le cas de toutes les familles, c’est une chance ! Je crois savoir que tu es en couple. J’imagine que vous partagez la même vision des choses. Dans quel secteur travaille ton conjoint?
On travaille tous les deux sur internet, mais on parle pas la même langue (on communique en anglais). On ne travaille donc pas sur les mêmes projets, mais on s’échange des idées. On a la même vision du voyage, et de la vie d’ailleurs, bien qu’on soit plutôt différents.
Quel regard portes-tu sur la petite communauté française des “digital nomad”? Je sais que c’est un mouvement beaucoup plus développé dans les pays anglo-saxons, comme l’est d’ailleurs d’une façon général le télétravail.
Je n’ai pas beaucoup de blogs dans mon aggrégateur RSS. Je suis davantage de sites anglophones que francophones, notamment des blogs d’auteurs de livres que j’ai lus et appréciés. Il y a aussi de beaux projets lancés par des francophones.
J’ai beaucoup appris de gens comme Chris Guillebeau, Tim Ferriss, et d’autres, qui ne sont d’ailleurs pas des nomades : Jason Fried, Seth Godin, Brian Tracy…
Quelle qualité faut-il d’après toi pour se lancer dans ce secteur?
Dans ce secteur là comme dans d’autres, à partir du moment où l’on travaille seul, je pense qu’il faut commencer par faire un travail sur soi-même.
«Désapprendre» beaucoup de principes que notre société ou notre milieu nous a inculqué (comme le fait de juger la valeur d’un travail au temps qu’on y passe), trouver une méthode d’organisation qui fonctionne et s’y tenir, et surtout, trouver le moyen de rester motivé en étant seul, surtout dans les moments difficiles.
Il faut aussi revoir sa vision du risque. Le risque n’est souvent pas là où on le pense, dans une société où tout doit être assuré, couvert, et garanti. Avoir un boulot dans lequel on ne s’épanouit pas, mais qui est stable et «sécurisé», c’est aussi un risque. Le risque de ne jamais oser rien faire d’autre. Le risque de gâcher sa vie, parce que justement, on a peur de prendre le risque de se lancer dans l’aventure, et de vivre ses rêves.
C’est la vision du risque que Seth Godin développe dans son livre Linchpin. Un ouvrage à recommander à tous ceux qui hésitent à sauter le pas, avec The Art of Non-Conformity de Chris Guillebeau.
Quelles sont selon toi les aspects négatifs de ta vie professionnelle et de ce mode de vie ?
On est seul face à soi-même. Il faut aussi prendre à contre-pied les conseils que certains nous donnent. Ceux qui cherchent à nous décourager. Ceux qui nous voient comme des marginaux ou des extraterrestres, et qui se font un devoir d’essayer de nous ramener sur le droit chemin.
Cela demande en effet une certaine force de caractère. Pour revenir à ton livre, 6 semaines est-ce vraiment assez pour commencer à percevoir un revenu d’un site?
La méthode est organisée en chapitres qui correspondent chacun à un objectif que l’on peut atteindre en une semaine (ou deux, pour le chapitre sur la création d’un produit).
Bien entendu, si on ne s’y met pas vraiment, on n’y arrivera pas. Par contre, avec de la motivation et du temps libre, on peut être rentable en 6 semaines, à condition de prendre les bonnes décisions. L’objectif de la méthode que j’ai écrite, c’est de détailler le chemin à parcourir, pas-à-pas, semaine après semaine.
Ce délai était-il possible même en ayant un travail à temps plein ?
Tout dépend du produit qu’on veut créer. Si on veut se lancer dans la rédaction d’un guide de 500 pages, il faudra certainement plus de temps. Si on crée un produit vidéo (DVD, formation en ligne…), par contre, on peut s’en sortir facilement dans les délais.
Un dernier mot aux lecteurs?
Je conseillerais simplement la lecture de livres qui m’ont marqué, et qui peuvent aider à donner une nouvelle direction à sa vie et son travail : L’Art d’aller à l’Essentiel de Leo Babauta, sur la simplicité et le minimalisme ; Love is the Killer App de Tim Sanders, qui met la gentillesse et le partage au coeur du business ; Rework de Jason Fried, sur la simplicité dans les affaires ; Crush it de Gary Vaynerchuk, sur la façon de monter une entreprise autour de sa passion, et Permission Marketing de Seth Godin, sur le «nouveau marketing», celui qui crée des relations, «transforme des inconnus en amis, et des amis en clients».
Merci Jean d’avoir pris le temps de répondre à cette série de question! Qui sait, j’espère qu’on se croisera un jour sur la route quelque part, le monde est petit comme on dit !
Merci à toi, et tous mes vœux de succès pour ton blog, qui mérite vraiment de percer !
J’espère que cette interview vous a plu! Que pensez-vous du mode de vie de Jean et de son activité?
Hello
J’aimerai commander le livre de Jean, mais quand on clique pour le commander on arriver sur une page un peu bizarre dans le sens où il n’y a pas d’emplacement pour l’adresse postale sauf le code postal. Je me demande donc comment cela va se passer pour envoyer le livre? Qqn pourrait me donne plus de détails? Ou est-ce que qqn à déjà commander le livre?
Merci à tous d’avance
Christelle
Bonjour Christelle,
En fait la raison à cela c’est simplement que le livre en question est un livre électronique. Il te sera envoyé directement sur ta boite mail.
Si tu as d’autres questions, n »hésites pas!
Bonne soirée à toi,
Fabrice
Wah, je viens de remarquer que le site a un petit quelque chose de changé.
Merci de nous faire partager cet interview. Ce que je préfère, en tant que gros bibliovore, c’est les livres conseillés. A part le Tim Ferris, je n’en ai lu aucun. A rajouter donc sur ma pile de livres à lire.
A quand l’article « Comment David de Instinct Voyageur est devenu un voyageur perpétuel grâce à internet »?
Salut Joel,
Oui c’est bien cette liste de livre, je les ai aussi rajouté sur ma liste!
Heu David? Moi c’est Fabrice!
Mille excuses Fabrice… Le « David » est sorti tout seul de mon clavier. Du coup, mon allusion tombe à l’eau.
pas grave Joel:-)
Je remarque que tu as une bannière terre-d’aventure au bas de la page.
🙂 Excellente agence.
Super interview, c’est très inspirant ! Merci de l’avoir partagée avec nous 🙂
Avec plaisir Joanne:-) En effet, c’est très inspirant!
Ah ok, je croyais que c’était un livre « normal ». Merci pour le renseignement!!!
C’est gentil.
De rien Christelle:-)
Merci Fabrice pour cette belle interview de Jean.
C’est vraiment intéressant de voir que oui, on peut gagner sa vie, très bien même, tout en voyageant et en faisant en plus ce qui nous passionne ! le principe au début c’est déjà de se lancer !!!
Oui et tu es bien parti;-)
Cela m’encourage vraiment à continuer dans cette voix, je sais qu’avec beaucoup de motivation et d’investissement, on peut y parvenir, et Jean en est la preuve! Merci pour cette interview très enrichissante 🙂
Vraiment super interview. Ce que Jean a réussi à faire est vraiment mon but, et je trouve que tout ceci est tellement inspirant.
J’essaye de me documenter depuis quelques mois, j’ai notamment lu the art of non-conformity, linchpin, et the 4 hour work week entre autres, je recommande à fond ces 3 bouquins. J’ai l’impression que plus on se documente, plus on prend du courage pour franchir le pas.
Merci mille fois pour cette interview Fabrice !
Etienne
Merci Étienne, Ce qu’a fait Jean est en effet étonnant:-)
Je n’ai pas lu les deux premiers, mais je vais y venir:-) Le premier est sous forme d’ebook gratuit non?
non, le premier n’est pas un e-book, c’est plutôt un livre de poche, mais il existe une version Kindle. Voilà le lien Amazon si tu veux plus d’infos :
Je sur-conseille ce livre 🙂
Jean, il a pas écrit un livre sur les moustiques?
Par ce que son bouquin sur les chimpanzés ca m’interesse pas. Je ne me suis encore jamais fait piqué par un chimpanzé. Pourtant j’ai baroudé. Plus baroudeur que moi, y’a pas. Mais les suceurs de sang ont failli avoir ma peau…
Merci pour cet interview Fabrice, vraiment intéressant et inspirant… Y a plus qu’à 🙂
Comme tu dis, il y a plus qu’a:-) A toi de jouer Lili!