Pour moi expatrié, la France, c’est le paradis l’ami!
50Comme vous le savez peut-être, je suis rentré en France en mars et en avril dernier. J’ai aussi pu enfin voir, en vrai, Eric Lange d’Allo la Planète sur Le Mouv. Comme je ne suis pas souvent sur Paris, je suis passé voir le staff de l’émission et faire un petit « live » au micro au sujet notamment du lancement de ma bourse de voyage avec Wimdu.
Eric Lange a eu envie de me poser cette question : « quelles images as-tu de la France toi qui passe le plus clair de ton temps expatrié à l’étranger ? ».
Il est certain que passer beaucoup de temps hors de son pays permet d’avoir un certain recul sur son pays natal et ses concitoyens. C’et un peu comme être une brique qui sort de son mur, forcément, cela change votre vision des choses, c’est normal. De cela, je m’en étais déjà rendu compte depuis bien longtemps de part mes longs voyages passés et surtout mes expatriations.
Cependant, après deux ans de voyages-expatriation en Amérique du Sud, jamais cette différence n’a été aussi perceptible. De là à dire que plus vous passez du temps à l’étranger, plus ces différences sont importantes, il y a un pas…qui est aisément franchissable. Pour avoir discuté avec des expatriés avec 20 ans derrière eux, je peux vous dire que la vision et la position de ces derniers sur notre pays est bien plus (trop) extrême que la mienne…
Alors, oui la France n’est peut-être pas le paradis. Mais qu’est-ce qui me dérange lorsque je rentre en France ?
Sinistrose, pessimiste et déclin
Tout d’abord, il y a quelques choses que je sens presque dès que je sors de l’avion, c’est, comment dire ? Une certaine ambiance pas très très joyeuse. Certes, vous allez me dire, je commence mal l’affaire en atterrissant à Orly et à CDG qui sont réputés comme étant deux des pires aéroports au monde. Des structures pas très accueillantes, pas très jolies avec un personnel passable, bon, je ne fais que rapporter l’avis des touristes étrangers…
Eh oui, il est vrai que j’ai débarqué là début mars, par un temps gris et froid et en région parisienne. Les bougres, cela devait faire presque six mois qu’il n’avait pas eu de journée chaudes, voire avec un grand soleil qui sait. Et en plus, c’est la crise qui dure. C’est vrai qu’on peut difficilement cumuler comme je l’ai fait.
Bon, enfin, cette ambiance morose, je l’ai ressentie à d’autres moments et en d’autres lieux de France que Paris, donc, voilà les circonstances atténuantes ont leurs limites ! La crise a bon dos.
Non, il y a vraiment une ambiance pesante qui vous tombe sur les épaules. C’est un fait. Les gens, non seulement ne sont pas très souriants, mais en plus ils sont pessimistes. Allez, ce n’est pas un scoop ! Nous avons cette réputation dans le monde, assumons ! Bientôt, cela va finir par arriver devant le cliché du Français qui ne se lave pas. Remarquez, cela serait peut-être mieux. D’après une récente étude justement, les Français sont les plus pessimistes en Europe, ils ont peur de l’avenir et voient tout en noir. Diantre, à ce point ?
D’ailleurs, il y a une expression bien de chez nous qui est révélatrice de notre façon de penser. Vous ne voyez pas ? C’est le fameux « c’est pas mal ! » pour signifier que quelque chose est bien. Savez-vous que cela surprend toujours pas mal d’étrangers ?
Prenons les Colombiens, chantres de l’optimisme dans le monde. France-Colombie sont aux antipodes sur l’échelle du pessimisme, zut non (je suis Francais oui) de l’optimisme. La France est dans le top 5 des nations les plus déprimées, et la Colombie est dans le top 5 des nations les plus optimistes.
Entre les deux, une sacrée différence de richesse, de droits sociaux ou de PIB par habitant et autres statistiques d’économiciens coincés dans leur bureau. Et pourtant…Voilà sans doute pourquoi en Colombie par exemple, on sent vraiment un dynamisme et une joie de vivre…
La plupart des Colombiens ayant vécus en France trouvent cette expression bizarre. Pourquoi ne pas dire que c’est bien au lieu d’un « c’est pas mal » ? Ils n’ont pas tort, vous ne trouvez pas ? Eux, c’est tout l’opposé, ils donnent du « chevere » (super) pour tout. A ce propos, je vous invite à lire cette interview de Maya, une Colombienne vivant en France, intéressant !
Vous l’aurez compris, ce pessimisme, voire cette tristesse, sont bien réels dans notre beau pays. Tout ceci étant savamment entretenu par les médias, toujours aussi étroits d’esprit dans leur majorité. Il faut une Nabila pour dérider un peu tout ce monde, c’est vous dire….Combien de personnes trouvez-vous autour de vous pour vous dire « Vas-y, fonces ! ». Peu, n’est-ce pas ?
Vous souhaitez faire un tour du monde ? Pas sûr que vous allez trouver beaucoup de gens pour vous encourager. Idem si vous souhaitez vous lancer en indépendant ou autre. Sois fonctionnaire, mon fils ! Je ne vous parle pas d’un projet aussi fou que de vouloir vivre d’un blog de voyage….Non pas que ce fut mon but au départ, du moins je n’ai pas osé peut-être l’exprimer autour de moi et à moi-même peut-être par la même occasion. Dans l’histoire, seul un ami m’a encouragé, et ma copine qui était Colombienne. C’est vous dire.
Dommage pour la France et ses habitants, car tout ceci, c’est avant tout dans la tête…
Le meilleur de la France: l’Ardèche:-)
Préoccupations et pensées franchouillardes
Forcément, avec le temps, un décalage se produit avec mes amis. Ce décalage se note tout d’abord dans les sujets de discussions. Immobilier, prêt, bébé, trafic dans le métro ou politique franco-française, j’avoue que je décroche vite en fixant le plafond d’un regard morne. Ce n’est pas de leur faute, à vrai dire, c’est peut-être plus de la mienne.
Ensuite, il y aussi un décalage, ou plutôt un certain éloignement en raison de la distance géographique. Alors, oui, je pourrais faire des progrès au niveau communication avec Skype et autres Facebook. Mais, il n’empêche, c’est un peu une évolution inévitable, non ?
Même avec ceux qui ont voyagé, je ne parle guère de mes voyages. Je sais par expérience que cela n’intéresse que très peu de gens autour de moi. A chaque fois, je ne peux m’empêcher de penser à la citation de Sacha Guitry « Les voyages, ça sert surtout à embêter les autres une fois qu’on est revenu ! » Qu’en pensez-vous ?
Par fainéantise, j’ai désormais un prétexte bien pratique pour ne pas m’engager sur cette pente glissante : « Allez voir mon blog de voyage ». Oui, je sais, je fais dans la facilité, tout le monde a ses faiblesses, que voulez-vous…D’ailleurs, c’est un avantage de tenir un blog de voyage, personne n’est obligé de vous entendre ou de vous lire, le choix appartient à l’internaute.
Tout cela, je vous l’avoue, me dérange profondément. Cela m’attriste à vrai dire. Quoi de plus normal. Surtout que ce n’est pas comme si je m’étais fait de vrais amis sur la route. En voyage, parfois, des relations intenses peuvent vite se créer, ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire. Pour autant, cela reste en général des relations éphémères qui n’ont pas l’épaisseur qu’ont des relations amicales de 10 ans ou plus. J’apprécie les deux, mais la dernière reste importante pour moi.
Une vie d’expatrié = souplesse d’esprit?
Je ne vais pas faire ici dans le cliché en disant que tous ceux qui voyagent sont plus ouverts d’esprit que les sédentaires. C’est faux, vous avez déjà dû vous en apercevoir. Disons plutôt que le voyage est une aide à l’ouverture d’esprit, une aide qui est loin d’être homéopathique. En règle générale, oui voyager ouvre l’esprit et rend moins « con » si vous me passez l’expression.
Voyager, se frotter à d’autres cultures, à d’autres façons de penser au quotidien rend l’esprit plus souple, ou du moins votre esprit devient moins rigide. Car, il ne faut pas se le cacher, tous, avec l’âge, nous avons tendance à devenir moins souples, notre esprit se cristallise sur certains sujets, c’est la vie. Avec certains de mes amis, je vois cette différence dans leurs propos que je trouve très franco-français et franchouillards. Pour moi, cela manque de recul et d’une vision disons plus globale des choses.
Leurs déclarations se font parfois plus réductrices, plus simples. Ils tombent plus facilement dans le cliché. Certains émettent des jugements sur des destinations où ils ne sont jamais allés, ce qui a le don de m’énerver.
En comparaison, je reste dans le « mouv », vu que je passe la majorité de l’année à l’étranger. De ce fait, j’ai vraiment l’impression que, parfois, mon esprit est plus souple, ou du moins, il reste un peu plus souple. Remarquez, c’est peut-être juste une impression hein:-).
Je suis bien sûr toujours super heureux de rentrer en France, il y a plein de côtés qui me manquent et j’apprécie. Je voulais ici parler de ces quelques faits qui me viennent vraiment à l’esprit ces derniers temps.
Les avez-vous perçus vous-mêmes ? Voyez-vous de quoi je veux parler?
Salut Fabrice,
Même réaction lorsque j’ai atterri à Francfort. Je quitte l’aéroport à vélo par l’autoroute en restant sur la bande d’arrêt d’urgence et 100 m plus loin je me fais klaxonné avec une agressivité de dingue et les gestes qui vont bien !
Quelques jours plus tôt, je rejoignais Victoria toujours sur autoroute et les gens m’encourageaient avec de grands sourires. Le contraste fut saisissant 🙂
Le plus dur, c’est peut-être la négativité. Aux US par exemple ils vont toujours de l’avant, ils sont toujours motivés, optimistes et ici, comme tu le dis, quand tu veux entreprendre quelque chose, tu es seul face à tes doutes et les autres qui essayent de te décourager !
Mais s’il fallait s’expatrier pour remédier au problème, ce serait en soi une preuve de négativité. Je préfèrerais que les Français se réveils et que l’on retrouve la positive attitude. Sans doute que la crise disparaitrait instantanément aussi !!!
Bertrand.
Salut Bertrand,
Mince, je pensais que les Allemands étaient plus zen:-)
Il parait en effet que les Américains sont plus optimistes, ceux que j’ai croisé ici et là confirment cela.
En France, cela va être dure de retrouver la positive attitude, bon, mais voilà que je fais mon « Français »:-) Positivons!
Pour avoir passé du temps en Allemagne, la réaction que tu décris Bertrand m’étonne beaucoup, je me rappelle de mon arrivée à Berlin où plusieurs personnes sont venues naturellement m’aider en me voyant galérer..J’étais vraiment très surpris d’un tel accueil, j’ai que des bons souvenirs en Allemagne.
bonjour,
Je lis ce post et me pose la question :
A combien est estimé le temps de survie d’un piéton (cycliste) sur la bande arrêt d’urgence?
Alors les klaxons étaient peut-être là pour réveiller un doux rêveur?
Daniel
« Mais » c’est le mot qui personnellement m’a « choqué » la première fois que j’ai passé une année entière à l’étranger avant de revenir en France.
La plupart du temps, les phrases (et en particulier les réponses) commencent par le mot « mais ».
Cela prouve que la personne ne vous écoute pas, elle se contente juste de vous laisser parler pour avoir le temps de fomenter des contre-arguments. Aucun souci, si ce n’est que la plupart du temps, c’est simplement pour avoir quelque chose à dire et pas vraiment pour dire quelque chose.
Un excellent article Fabrice qui personnellement me fait repartir en nostalgie… time to hit the road again 🙂
Mohamed
Tu as tout à fait raison Mohamed au sujet du « mais ». En effet, il est très (trop) souvent utilisé…
Ce qui est pénible, c’est qu’après quelques mois, tu te laisse aussi contaminer…
Tu as des projets pour repartir?
Des projets de repartir ? Non, j’appellerais ça plutôt des rêves pour le moment lol. J’en suis à prier le Seigneur pour qu’il m’envoie un boulot en école internationale mdr (mon boulot précédent)
Plus sérieusement, je savais en rentrant que je resterai entre 3 et 5 ans ici. Le marché du travail déplorable (et l’envie de ne pas trop me mélanger à la sinistrose ambiante) on fait que j’ai commencé à vivre de mon blog et de mes écrits.
Par contre je ne nie pas que je vérifie systématiquement les postes de profs à l’étranger dès que je lis un article comme le tien. La Thaïlande et la Malaisie me tente vraiment !
J’ai un ami qui est prof de français dans des écoles un peu partout.
Apparemment, c’est un bon plan pour voyager, les offres ne manquent pas parait-il?
je suis bien d’accord avec toi.Lorsque je rentre de mission je sens que j’emm… tout le monde ou presque avec mes aventures.Certes il y a les photos qui font toujours plaisir mais des fois quand on me demande « alors comment c’était » je dis juste « bien » et les gens passent à autre chose.Pour moi le Français moyen n’est jamais satisfait de ce qu’il a.Quand je dis qu’on a pas à se plaindre on me rétorque que je ne vis pas leur vie.Certes j’ai la chance de voyager avec mon boulot mais même quand je reste à quai y’a moyen de « s’évader »,de profiter de la vie.Et en France rares sont ceux qui savent vraiment profiter de la vie.
C’est quand on est pas en France que le Français dit toujours « ah qu’il est chouette mon pays ».Une fois revenu il râle.Et les médias n’arrêtent pas de mettre une couche à cette sinistrose ambiante.Certes y’a des difficultés chez nous mais y’a bien pire!
Mohamed a bien raison avec le « mais » mis à chaque phrase.Ca en devient chiant!
En tout cas encore un chouette article que tu nous as fait là!Merci 🙂
Merci Cyrille:-)
Tu fais quoi comme boulot? Tu me l’as peut-être déjà dit…
De toute manière, on a la réputation d’être râleur dans le monde. Bon, ce n’est pas que négatif, c’est sans doute ce qui nous a permis de conserver
nos acquis sociaux:-)
Aaaahh ! L’ouverture d’esprit due au voyage. Cliché tenace qui sert d’alibi pour souligner la véracité de certains propos de voyageurs.
Pour moi la souplesse est une qualité intrinsèque à certaines personnes, voyageurs ou pas. C’est bien pour cela que l’on rencontrera autant de voyageur cons qui n’ont rien tiré de leurs expériences.
Mais je dois avouer que cet constatation de l’esprit français est vraie. Je la remarque sur moi-même d’ailleurs ! Après un retour de voyage, je retourne au boulot avec un sourire jusqu’aux oreilles la première semaine, et dès la deuxième c’est la descente en flèche. Les exaspérations reviennent vite et je peste à nouveau contre le monde entier. Et ce n’est pas la télé qui m’oriente vers cela puisque je l’ai jeté il y a maintenant 15 ans…
Je pencherai plutôt pour les énergies se dégageant de chaque personne qui influencent notre comportement. Un peu comme un trolleur qui vient foutre une sale ambiance sur un forum de discussion et engraine les autres vers le négatif.
Seule solution : faire fi de ces mauvaise vibes et continuer à penser juste.
Je n’ai pas dit que tous les voyageurs étaient des sages hein:-)
Je trouve, qu’en règle générale, voyager ouvre l’esprit et permet d’avoir une certaine souplesse dans sa vision des choses.
Remarques, tu peux être souple d’esprit et être « con » non? Ou pas, hum,à voir….
L’entourage joue beaucoup, si tu as des amis négatifs autour de toi…
L’autre jour, je me disais, qu’au final, je ne connais pas beaucoup de proches vraiment positifs en France.
C’est fou. Avant mon activité, un seul m’a encouragé, c’est assez révélateur non?
J’ai la chance de fréquenter des gens qui voyagent en tout cas plus que la moyenne, donc quand je relate mes voyages, ils sont plutôt à l’écoute.
Par contre ce pessimisme ambiant est très lourd. Les médias en rajoutent une couche. Il n’y a pas, chez beaucoup, cette volonté d’aller de l’avant, de penser que les choses sont possibles.
Lorsque tu es un optimiste par ces temps de crise, tu passes pour un naïf, un angélique.
Pour tout te dire Fabrice je pensais être l’une des rares à le penser, ne trouvant pas écho autour de moi. Ton article est le bienvenu.
Dominique
Heureux que l’article te plaise Dominique!
En France, il y a des personnes positives, j’ai des amis comme cela, à croire qu’ils sont imperméable à la sinistrose ambiante.
Est-ce génétique? 🙂
En tout cas, perso, je ressent la différence sur moi dès que je suis à l’étranger…
Je suis rentré en France il y a deux semaines après pratiquemment trois ans de voyage.
Étonnament, je trouve les gens beaucoup plus souriants et polis (ou moins grincheux au choix) que dans mes souvenirs.
Je pense que la communication va dans les deux sens. Si on adopte une attitude polie et respectueuse, les gens en font de même en retour.
Je n’entends pas faire de généralité, mais en deux semaines à Paris et un week end à Strasbourg, je suis positivement surpris de mes compatriotes. Certes, le sens du service n’est pas notre point fort et il y a comme un sentiment de méfiance qui plane dans l’air mais j’ai envie de dire que « c’est pas (si) mal »!
Parlant de cette expression, je ne pense pas que ce soit spécifique au français (la langue et les geens).
Les québécois disent bien « c’est pas si pire ». De même, les anglo-xaxons emploient beaucoup l’expression « not too bad » ou « not bad » pour signifier que quelque chose ou quelqu’un est est bon/bien. En Australie, j’entendais souvent cette expression.
A Taiwan, j’ai déjà eu la réponse « bu cuo » (ça se prononce un peu comme bu t’s o – pas mal) en réponse à la question « comment ça va? ». La personne en question allait bien et aurait pu me répondre directement « ça va bien ».
En créole aussi (je suis d’origine martiniquaise), on utilise parfois l’équivalent de « c’est pas mal » pour signifier que quelque chose est bon.
Il est vrai que ces exemples sont moins fréquents d’utilisation que le « c’est pas mal » français (quoique le pas si pire m’a l’air assez commun).
Après, même si je m’étais préparé psychologiquent au retour, c’est vrai que je ressens un certain décalage même avec des amis de longues date. Je m’étais préparé au fait que mon voyage intéresse finalement peu et que les gens ont une bonne dose de clichés dans la tête.
« Ah bon, ils ne mangent pas d’insectes à Taiwan?! »
Malgré le décalage, je réfléchis et comme je disais plus haut, la communication va dans les deux sens. Si un ami me parle d’immobilier parce que c’est qui est important pour lui à un moment m, je me dois d’écouter.
Si il y a bien un truc que j’ai appris en voyage, c’est d’écouter l’autre. On a tous toujours tendance à penser que ce que l’on fait, que l’on dis, que l’on pense est mieux que le voisin.
Tu utilises toi-même une expression pessimiste, tu écris « c’est la vie ».
Les martiniquais parlent beaucoup de ce que je qualifierais de discussion « martiniquo-martiniquaise », les taiwanais ont des conversations « taiwano-taiwanaise ». Et devine quoi, dans les deux cas, ce n’est à mon sens pas plus intéressant que les discussions franchouillardes. J’imagine que c’est partout plus ou moins la même chose.
Bref, mon commentaire est long, tout ça pour dire qu’il y a des choses mieux ou qui fonctionne mieux dans d’autres pays et qu’il y en a d’autres qui sont mieux et fonctionnent mieux en France. C’est pas mal la France en fait 🙂
Ton ressenti après 3 ans est étonnant. Ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres personnes, comme tu l’expliques?
Merci pour les précisions sur l’emploi de l’expression « pas mal » dans d’autres langues, intéressant!
Et tu as raison, chaque pays en fait cultive ses discussions égocentriste.
J’ai employé « c’est la vie » moi? Zut, pourtant, je suis pas fan de cette expression, je dois prendre de l’âge moi:-)
Un an après, je tiens quand même à te répondre numericnomade parce que je suis tout à fait d’accord avec toi!
Fabrice je suis aussi la première à être d’accord avec ce que tu dis : le pessimisme contagieux des français, leur fermeture d’esprit, leur isolement etc etc.
N’empêche que parfois, cela peut être à nuancer, et comme le dit Numericnomade, tout ça, ça se fait à deux.
Ainsi, en rentrant de Thaïlande, à l’aéroport j’avais deux envies : pleurer face à la sale tronche que tout le monde tirait, ou repartir. Puis dans la rue, le lendemain, je n’avais toujours pas perdu la bonne vieille habitude thaïlandaise de faire un grand sourire (sincère) à chaque personne croisée : et c’est comme cela que j’ai reçu de grands sourires surpris en retour avec quelques « mais que ça fait plaisir ».
C’est alors à croire qu’au fond, les français ne sont pas si désespérés et qu’ils attendent un peu tout ça… Comme lorsque dans la rue, on croise quelqu’un qui tire la tronche, qui fuit notre regard et qui baisse la tête comme si on existait pas, mais lorsqu’on lui dit un grand « bonjour » souriant, petite métamorphose avec un grand sourire également .. (même si bon, les vieux croutons qui répondent pas existent aussi hein…).
Voilà, un petit message pour avoir un peu d’espoir en ces bons vieux Français :-). Même si bon, en attendant, la générosité, la positive attitude, le sourire, c’est souvent ailleurs !
C’est vrai, le sourire appelle le sourire, n’importe où sur terre.
Bon, à Paris, c’est un peu plus dur, mais c’est possible 🙂
Très bon article.
Je reviens du Canada où j’ai passé un an et ça n’a pas tarder à ce que l’on me parle du boulot, de la retraite, des grêves, etc. Bref un bon retour dans la société alors que j’ai été hors du temps pendant un an.
La chance fait que je commence très rapidement un nouveau boulot, ce qui va m’empêcher de déprimer je pense.
J’ai bien aimé ton paragraphe sur l’éloignement géographique, je crois qu’il est encore plus vivace avec l’arrivé d’internet et compagnie. A part mes parents, personne ne m’a appelé sur skype ou par téléphone, alors que tous ont internet et téléphonie illimité…Bien sûr il y a les messages sur facebook, mais une carte postale (ou lettre) possède vraiment vraiment un autre charme et une signification bien plus forte…
Bref, je suis revenue pleine d’optimiste et de projets et j’espère que tout ça ne va pas s’estomper avec le retour à la vie « normale ».
Reprendre vite un boulot est le meilleur moyen pour ne pas cogiter trop…
Je n’ai pas bien compris, tu trouves qu’internet rend plus difficile l’éloignement géographique?
Pour ma part, je trouve que c’est le contraire!
L’esprit « pessimiste » de la France dont tu parles je n’en avais pas conscience avant d’effectuer un stage de 3 mois en Thaïlande il y a quelques années. Ce constat m’a sauté aux yeux dès que je suis rentrée en France ! Et je dois dire que je n’avais qu’une envie, c’était de remonter dans l’avion… Mais les mois sont passés et en restant en France, je suis redevenue, moi aussi, une grande pessimiste qui a le don de se plaindre pour un peu tout et n’importe quoi (mais j’en avais au moins pris conscience !).
Aujourd’hui, je quitte boulot et appart pour partir une année autour du monde pour enfin retrouvée cette légèreté de l’esprit (qui, rien qu’en en parlant, refait surface !)
Oui Camille, c’est dur de ne pas être contaminé après un certain temps:-)
Un an, cela va être chouette, tu vas pouvoir faire le plein optimisme!
En effet, nous sommes peut-être pessimiste mais il y aussi un contexte qui explique cette morosité ambiante.
En revanche, je pense qu’on ne profite pas assez de notre propre pays, il y a tellement de choses à voir aux 4 coins de l’hexagone.
Je pense que cela va au-delà de la crise, c’est plus culturel:-)
personnellement, je valoriserais aussi l’autre côté des choses: la France vu de l’etranger est un pays plein d’atouts, avec un niveau de développement parmi les plus élevés au monde, un art de vivre et une culture dont on devrait être fiers, justement pour faire honneur aux attentes qu’en ont les étrangers!
Je suis d’accord! Alors, ce petit retour en France? Cela se passe bien?
J’ai aussi ressenti ça en rentrant de mes différents voyages. Le pire, c’est quand tu rentres d’Asie du Sud Est où l’ambiance est propice au calme, au zen et au sourire. Quand tu reviens en région parisienne, c’est carrément violent! Je pense que tu as raison, on voit les choses sous un angle totalement différent quand on voyage. D’ailleurs les gens qui ne voyagent vraiment pas du tout ont souvent les idées bien arrêtées sur les autres pays et leurs habitants.
Je continue à lire les commentaires sur cet article et vraiment c’est passionnant !
Le truc en France, je pense, c’est qu’on ne connait plus (pas pour tout le monde c’est vrai) le sens du mot « Gratitude ». Pas forcément envers quelqu’un ou envers un Etre Divin, mais simplement le fait de sentir qu’on a de la chance d’être dans un pays où :
Le système de santé est excellent
Le système scolaire n’oublie pas celles et ceux qui en veulent
La paix règne (mes parents ont vécu en guerre, leurs histoires c’est autre chose que les problèmes de quartiers)
Les droits de chacun sont respectés
Effectivement il y a des mauvais côté à chacun de ses bons côtés mais la vérité c’est qu’on est quand même chanceux d’être en France et qu’on devrait se sentir plein de Gratitude 🙂
Mohamed Semeunacte
Lorsque je suis rentré dAustralie, j’ai eu un petit coup de blues. Quand on quitte 40 degrés à l’ombre pour retrouver la grisaille, le périphérique, le froid, les cités, ba ca donne le cafard et on a envie de repartir…
J’ai repris un visa touristique pour repartir du coup, mais j’ai trouvé un très bon poste donc finalement, je suis resté ici.
En tout cas, faut éviter vraiment à mon avis de rentrer en France en hiver. Le pire: novembre pour moi!
Faut pas oublier que lorsque l’on est en voyage à l’étranger, on a tendance à voir les bons côtés des pays où on se trouve et à en occulter les mauvais. A l’inverse, on connait tellement bien la France que l’on a tendance à ne plus voir les choses positives, mais à se concentrer uniquement sur ce qui nous agace. Genre les trains en retard, les gens qui râlent, les grèves, la morosité ambiante, etc.
Dans un ancien article, Fabrice, tu parlais des colombiens qui arrivent constamment en retard aux rendez-vous et de leur incapacité totale à tenir des délais dans un contexte professionnel (je cite ton article de mémoire, c’est peut-être pas exactement ça). Donc même si la France râle et déprime, chaque pays possède ses avantages et ses inconvénients. A nous de voir, en fonction du contexte et de l’environnement dans lequel on se trouve, si on est impacté et affecté par ce genre de comportements. Les français ne doivent pas se rendre compte qu’ils râlent tout le temps, tout comme les espagnols ne se rendent pas compte qu’ils parlent 5 fois plus fort que la moyenne, les italiens qui en rajoutent des tonnes à en être grotesque, etc.
Bon, ceci dit je suis globalement d’accord avec l’esprit de l’article et des commentaires.
Et puis, je dois avouer que, où que je me trouve sur la planète, il y a toujours un petit quelque chose de la France qui me manque à un moment donné. Que ce soit la bouffe, un proche, les grèves de la SNCF (non je déconne !), et moi aussi je suis assez content d’y rentrer… même si j’ai ensuite rapidement hâte d’en repartir 🙂
A plus !
Oui, chaque pays à ses côtés négatifs, c’est sûr.
Tiens, je n’avais pas cette image des Espagnols qui parlent fort, pour moi, c’était plutôt les Américains:-).
Je pense que ce qui est important, c’est que nous soyons toujours heureux de revenir dans notre beau pays, même si c’est pour peu de temps:-)
Une opinion délicate à formuler, pour moi qui n’est pas Française..
Il y a une attitude propre à chaque culture, ça c’est évident. C’est vrai qu’on imite souvent les Français (dans le cliché bien sûr) comme étant un blasés, un peu au dessus de tout. Après, peut être c’est mal interprété par les étrangers qui sont surpris par cette attitude. J’ai eu une tonne de colocs français (enfin, une quinzaine) et il y a de tout, bien sûr, mais d’expérience c’est vrai qu’instinctivement, j’ai l’impression que les premières réactions ont tendance à être plus sceptiques que positives.
C’est culturel. Aussi, il faut dire que dans plusieurs pays, d’Amérique latine par exemple, il est très mal vu de ne pas réagir positivement à une remarque. Ce n’est pas que la personne est vraiment emballée, mais si elle ne sourit pas et ne fait un commentaire positif, c’est perçu comme étant très impoli. Pas étonnant donc de se retrouver confronté à un grand clash!
Salut Fabrice,
Une nouvelle fois, je me retrouve beaucoup dans tes propos, notamment quand tu dis, que l’on ressent ce pessimiste dès notre arrivée à CDG.
Je me souviens encore de mon retour d’Australie, après 8 mois d’expatriation, où les gens essayaient de se griller la priorité et soufflaient dans tous les sens. À ce moment, je me suis dit « Oh merde, pourquoi je ne ne suis pas resté quelques semaines de plus » ! 🙂
Après, concernant la mentalité vis-à-vis de projets qui sortent de l’ordinaire, notamment vivre d’un blog de voyage, ce n’est tout simplement pas ancré dans nos moeurs. Les français n’ont pas du tout une mentalité d’entrepreneur mais plutôt de salarié !
« Les français n’ont pas du tout une mentalité d’entrepreneur mais plutôt de salarié ! »
Oui, sa doute!
D’ailleurs, je trouve qu’il y a deux sortes de pays: ceux où il vaut mieux être indépendant: la majeure partie des pays du monde.
Et ceux où il vaut mieux être salarié: la France et les pays avancés socialement.
Tu ne trouves pas?
+1. Au Vietnam, si tu as pas de boulot, bah tu trouve un produit ou un service à vendre, tu t’installe dans la rue et c’est parti. Les petits boulots ne manquent pas, et malgré un certain retard économique et des problème de corruption sévères, le Vietnam est le pays le plus optimiste du monde 😉
Bonjour
C’est vrai que lorsqu’on s’expatrie, notamment hors d’Europe, les gens ont une vision différente sur de nombreux sujets tels que la retraite, la sécurité sociale etc…
Il suffit notamment de regarder les journaux télévisés dans d’autres pays où ce qui parait évident ou normal en France, ne l’est pas dans le pays concerné.
Bonne Journée à tous
Salut,
Quand j’étais en voyage Maurice, les gens me répondaient souvent « un peu bien » quand je leur demandais comment ils allaient, ce qui peut se rapprocher du « ma foi pas trop mal » que j’entends très souvent en France. Je pense que tout se passe dans la tête, si on veut être négatif, on le sera qu’on vive en France ou dans une île paradisiaque, car il y a toujours moyen de trouver la petite bête et de ne pas être content.
Merci pour l’article Fabrice!
Je ne suis ni Française, ni expats mais même vu de l’intérieur, il y a quelque chose qui est en train de pourrir en Europe. Ca fait plus ou moins deux ans qu’il y a quelque chose d’étrange, une espèce de chape de plomb. Même dans un pays comme le mien qui a été relativement « épargné ». Les gens ont peur et sont en colère… Peur du déclassement, peur de perdre leur emploi, leurs acquis… Il y a un raidissement général qui fait peur, un repli sur soi et sur des valeurs conservatrices qui franchement, quand on y regarde bien, font penser à la période post-crise des années ’30. On sait ce qui a suivi….
Mais si je me souviens, on a eu l’occasion d’en discuter.
Salut Fabrice,
Je suis tout à fait d’accord avec toi. J’adore la France mais ce qui me pèse le plus c’est vraiment l’ambiance. J’ai l’impression que les gens sont aigris et pessimistes au possible et puis en même temps ils refusent tout changement. C’est terrible, ça me donne envie de repartir !
A bientôt,
Nadège
Et donc Nadège, à Miami,les gens sont très positifs, un peu à l’image du pays?
Intéressant, Nadège. C’est l’une des raisons qui m’a poussé à suivre mon amie en Chine (fuir la sinistrose ambiante). (Mal)heureusement, je rentre en Europe dans quelques mois
A bientôt 😉
Oui, tu rentres quand Martin, tu as des plans pour la suite?
Mais il y a plein de choses fabuleuses en France, et ne retenir que les comportements négatifs d’autres personnes, des comportements certes culturels, n’est-ce pas justement très français comme attitude ?
Il y a également plein de choses positives dans les comportements français par rapport aux américains (moins de superficialité) par rapport aux colombiens (moins de machisme)…
J’adore voyage, je pense même parfois à m’installer dans d’autres d’autres pays, mais ce n’est pas « contre » la France que je le fais. Simplement parce que je ne vois pas l’intérêt de se limiter à un si petit terrain de jeu, quels qu’en soit le positif et le négatif.
« Je ne vois pas l’intérêt de se limiter à un si petit terrain de jeu, quels qu’en soit le positif et le négatif. »
Je suis tout à fait de ton avis Chris:-)
J’aime aussi beaucoup la France, l’article avait pour angle les mentalités c’est tout.
J’ai ressenti un choc en rentrant de Dublin. Là-bas, ils sont chaleureux, respectueux (d’ailleurs, ils font la queue pour monter dans le bus ! ) et toujours prêts à aider les touristes perdus. Quand je suis rentrée, j’ai bien vu le fossé entre la France et l’Irlande, en ce qui concerne l’optimisme et l’accueil. Fait anodin, et pour revenir à l’anecdote : je m’efforçais de faire la queue, avant de monter dans le bus, mais je me suis vite fait pousser brutalement à l’intérieur ! Wow…!
Il est vrai qu’au nord de l’Europe, les gens sont plus respectueux sur pas mal d’aspects.
Et encore, tu habites pas à Paris en France non? C’est encore un cran au dessus dans les transports !
Ton article m’a fait rire ! Quand j’ai annoncé à ma famille que je partais en Argentine, ils étaient completement devastés, m’imaginant deja à la rue, parce que tu comprends l’Argentine c’est completement la crise, pourquoi est ce que je voudrais aller là bas ?! Au final ca fait 4 mois que j’y suis et j’ai trouvé un petit boulot qui me plait et une vie hors des prejugés clichés et autres attentes de la société francaise. Bon à chaque fois que je pars vivre à l’etranger la seule chose qui me manque ce sont mes reperes gastronomiques ! Sinon vive l’expatriation !
Ha comme on dit « expat un jour, expat toujours ! » 🙂
Bel article. Je suis plutôt d’accord avec toi. Même si, sur la papier, la France a tout pour plaire, il reste un pessimisme ambiant désagréable qui pousse beaucoup de monde à partir loin !