Voyager, c’est terminé. Chronique d’une mort annoncée
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Terminus
C’est la fin du voyage, tout le monde descend, terminus. Je crois qu’on l’a tous compris. Jusqu’au confinement de la semaine du 16 mars, certains étaient encore dans le déni devant l’importance de la crise qui était déjà là. Ou devrais-je dire de la catastrophe qui a embrassé le monde, le terme est plus juste. Certains préparaient encore leurs voyages, d’autres sont partis malgré tout après le 10 mars alors que la situation semblait partir en cacahuète. Ils se retrouvent en galère, seul, à l’autre bout du monde dans des pays où la structure socio-économique ne laisse rien présager de bon. 120 000 touristes à rapatrier en quelques semaines, encore 30 000 touristes sur place, du moins ceux qui ont choisi de rentrer.
Il y a encore une semaine, je voyais encore des voyageurs échanger sur Facebook afin de savoir dans quel pays ils pouvaient continuer leur voyage sans soucis, comme s’ils semblaient ne pas comprendre la situation. C’était déjà trop tard les gars, la messe était dite.
La question ne se pose plus à l’heure où j’écris ces lignes. Terminé les voyages, et cela pour un bout de temps. Les frontières se sont fermées, les unes après les autres. Un tiers de l’humanité en quarantaine, du jamais vu. 90% de la flotte commerciale mondiale est clouée au sol, le secteur du transport aérien prévoit plus de 300 milliards de dollars de pertes pour cette année. Il va y avoir des victimes. Et je ne vous parle pas des agences de voyage, des hôteliers, bref, vous voyez le tableau. Le tourisme va être un des secteurs les plus sinistrés, et de loin. J’ai une pensée notamment pour toutes ces petites agences locales à travers le monde avec lesquels j’ai parfois collaborés. Plus de déplacements, plus de voyages, c’est mathématique.
Le crash
La fin du voyage me touche bien sûr de plein fouet, comme tous mes collègues blogueurs dans le voyage. Je ne vous dis pas la chute abyssale de mon chiffre d’affaire ce mois-ci, ce blog étant mon principal revenu. Ça va faire mal quand je vais faire ma compta au début du mois prochain pour le mois de mars. J’ai déjà prévu une bouteille de vin pour le soir même…
Commandes et partenariats annulés, et puis, plus simplement, les gens ne réservent plus d’hôtels, de séjours ou des activités. Normal, leur projet de voyage est annulé ou reporté et tout simplement, les priorités sont ailleurs. Et c’est bien normal.
Le trafic du blog est en chute bien sûr, genre -50% depuis le début du mois. Pour certains blogs, c’est bien pire. La chute après l’annonce du samedi 14 mars est vraiment nette, il y a un tournant, un avant et un après. Logique, beaucoup moins de recherches sur Google autour du voyage. Il suffit de regarder sur Google Trends les termes les plus recherchés en France : sur les 10 premières places, 6 tournent autour de la crise et du confinement. Oui, le Prince Charles en fait partie, il vient d’attraper le coronavirus. Les gens sont inquiets, c’est mignon. Rassurez-vous, il aura une chambre privée et un respirateur dernier cris, un médecin privé et des infirmières dédiés. Ce n’est pas lui qui aura le masque Décathlon bricolé pour servir de respirateurs pour les pauvres.
Toujours sur Google Trends, le terme « voyage » est en chute libre, il décroche comme le CAC40. Par contre le mot confinement, quasi absent des recherches auparavant (hormis par quelques psychopathes sans doute) a explosé en termes de recherche. Au passage, le mot divorce était à son maximum en février. Par contre, au mois de mars, le nombre de recherches sur ce terme à chuté. Pas le moment de se retrouver seul entre quatre murs.
Recherches sur le mot clef « voyage »
Recherches sur le mot clef « confinement »
Les prochains mois vont être difficile pour les indépendants et les freelances. Le gouvernement a bien annoncé un plan d’aide pour les indépendants, (1500 € si la perte de CA est supérieure à 70% entre mars 2010 et mars 2019), c’est mieux que rien. Mais je reste sceptique, c’était une annonce à l’instant T et puis cela ne concerne que le mois de mars. Pour beaucoup, les prochains mois vont être plus rudes en raison du décalage entre les commandes et devis et les paiements. Oui, en tant de crise économique, pas facile d’être indépendant. Pourtant, cela n’enlève rien aux nombreux avantages, à la liberté que cela procure et à la satisfaction de travailler pour soi, surtout lorsque vous pouvez accéder à l’indépendance géographique.
Alors que faire ?
Après une bonne année 2019, 2020 s’annonçait sur les chapeaux de roues avec plein de projets. Mi-mars, juste avant l’annonce du confinement en France, j’ai rendu à mon éditeur le manuscrit du livre sur lequel je travail depuis trois mois. Depuis décembre, je suis focus sur cela, écrire un livre est un marathon, un vrai défi et un régal. J’étais heureux de terminer et surtout fière du résultat, tout comme mon agent. J’étais gonflé d’énergie pour passer à la suite.
Et au moment où enfin, j’allai me consacrer à une autre priorité, boom, la cata. En quelques jours, tout s’enchaine, fermeture des frontières, confinement en France avec les conséquences mentionnées plus haut. Je me suis un peu retrouvé le bec dans l’eau, comme si j’avais les ailes coupées. Je vous avoue que j’ai eu une certaine période de latence, un peu comme ce satané virus, mais en plus courte. C’est assez énervant, vous êtes dans une bonne dynamique et là, boom, un putain de virus venue des confins de la Chine anéantie tout. Tout cela à cause d’un pangolin. Le pangolin, influenceur star de l’année 2020, on ne vas pas dire le contraire.
Chaque crise amène sont lot d’opportunités. Une crise, ce sont des changements, et donc des possibilités de croissance. Une crise, c’est une rupture dans le sens où il y a un avant et un après. Rappelez-vous vos ruptures amoureuses, ne vous ont-elles pas fait avancer ? Je ne sais plus quel auteur disait qu’une ou deux ruptures douloureuses sont une bénédiction en ce sens qu’elles vont vous faire évoluer en mieux. Enfin là, je suis d’avis de se limiter à une épidémie…
Personnellement, je n’ai pas trop mal pris la chose au final. Je sais que cela sera temporaire et que je survivrais à la tempête. Je n’ai pas d’employés, de locaux à payer, de lourdes charges, mon activité est mobile, flexible. Il y a même moyen de revenir plus fort. Et vous aussi. Cela peut être le moment de démarrer ce nouveau projet auquel vous teniez par exemple. Cela fait 10 ans que je fais cette activité et que je vis de ce blog, en grande partie. Cela fait un certain temps que j’avais envie d’y consacrer moins de temps pour développer d’autres projets cette année. Les plans que j’avais fait cette année, les projets vont devoir être repensé. Je vais devoir repousser plus tard la 4ème édition de mon événement Digital Nomad Starter.
Tout cela est encore flou, mais je vous l’avoue, il y a un côté excitant à tout cela, les choses bougent et vont bouger. Voyager, n’est-ce pas découvrir de nouveaux territoires, n’est-ce pas être constamment remis en question ?
Cette période peut-être pour tout un chacun un moment charnière pour penser et repenser à sa vie, dans tous les aspects. Prenez ce moment pour vous. Essayez d’en profiter, d’en tirer le maximum. Formez-vous dans un domaine que vous avez toujours voulu connaître, lisez ces livres que vous souhaitiez lire. Apprenez une nouvelle langue.
Profitez de ce ralentissement pour parler avec vos proches, pour vous rapprocher de votre famille, même à distance. Recontactez un ami perdu de vu, un ou une ex, ou pourquoi pas, écrivez à cette personne pour qui vous éprouvez des sentiments. Réglez vos « unfinished business », ces histoires pas tout à fait terminé qui restent en suspens et qui prennent de l’énergie et de la charge mentale pour rien. Profitez de cette période pour mettre les choses à plat dans votre business, si vous êtes indépendant, et dans votre vie.
On s’est tous fait avoir
Avez-vous remarqué comment souvent les crises, les ruptures arrivent d’un coup sans crier gare ? Juste avant, la vie suit son cours et puis boom, tout change d’un coup, votre vie n’est plus la même. En fait, ce n’est pas vraiment la réalité des choses. Bien souvent, les signes sont là, ils s’accumulent, mais nous préférons ne pas les voir. Nous nous racontons des histoires car penser à ce que cela implique est trop angoissant. Nous préférons le déni.
Beaucoup de personnes semblent avoir été pris de court. Je me souviens il y a encore 10 jours de connaissances qui parlaient de simple grippe etc. En fait, cette crise est un cas d’école en ce sens que c’est un résumé de plusieurs biais cognitifs qui nous ont mené à réagir trop tard. Ce serait trop long d’en parler en détail ici. Je vous invite à regarder plutôt cette vidéo de Stan Leloup sur Youtube, sur le sujet.
Voici un de ces biais cognitifs. Tout le monde se souvient de la grippe H1N1 en 2009 et des 98 millions de de vaccins commandés alors et qui avait été inutiles au final. Pas d »épidémie. Cet épisode a sans doute eu son rôle en cela qu’il a joué sur notre perception de la situation. C’est le syndrome du rétroviseur, une expérience passée influe encore sur une décision présente alors que la situation est différente. Nous avons alors une attitude biaisée. Autre exemple dans les relations amoureuses. Vous avez eu une mauvaise expérience avec un certain type de femme. Votre esprit va enregistrer cela et si vous rencontrez à nouveau le même type de femme, votre attitude va être influencé par la première expérience. Alors que toute personne et toute relation est unique.
J’ai commencé à me renseigner sur ce virus début février en lisant des articles, en regardant des vidéos. Tout le monde parlait alors de petite grippe, d’un taux de mortalité bas, de la tyrannie de la peur, des médias qui en font trop etc. Je n’étais pas tout à fait de cet avis, mon intuition me disait que quelque chose ne collait pas. Il y avait une incohérence entre l’importance des mesures prises en Chine, la réaction des médias, du gouvernement et du public. Quelque chose clochait. Pour que la Chine bloque toute une région au détriment de son économie, il fallait que cela soit grave. Dans son histoire, la Chine a souvent démontrer que la vie humaine n’est pas forcément sa préoccupation majeure.
Début mars, je me demandais ce que le gouvernement faisait, il ne semblait pas vouloir prendre des mesures fortes alors que l’OMS continuait à parler de graves menaces. Quand on voit le 6 mars, Macron et son épouse aller au théâtre pour inciter les Français à ne pas changer leurs habitudes, il y a comme un problème.
Entre les mensonges sur les masques (mais non, ils ne sont pas utiles, et puis il faut une formation pour cela), l’incohérence dans la communication, une Ministre de la Santé qui quitte le navire à l’approche de la tempête qui arrive (pour des visées électorales) et qui ment sur la situation, cela fait beaucoup. E que dire du manque de moyens et de tests. Le pire reste pour moi la tenue des élections, un véritable scandale. Si j’avais été en France, j’aurai boycotté ces élections. C’est ce que j’ai dit à ma famille, n’y allez pas.
Tout cela me fait penser au Titanic. Nous avons trop eu de confiance et d’aveuglement. Ce virus était en Chine, il y a peu de chance qu’il puisse venir chez nous et faire des dégâts. Une attitude un peu hautaine peut-être, à l’image de l’armateur du Titanic dans le film, lui qui disait que personne ne peut couler le Titanic, même Dieu. Le Titanic n’avait pas assez de canots à bord, ces concepteurs jugeaient que ce n’était pas la peine. Une fois l’iceberg en vue, le temps de réaction du navire a été trop long en raison de sa force d’inertie. Et comme le Titanic, le navire France a eu un temps de latence trop long avant de réagir et d’éviter l’iceberg.
La Chine a aussi une responsabilité. La prise en compte de l’épidémie fut tardive, pire, des lanceurs d’alerte ont été réduit au silence. La Chine n’a pas été très transparente avec les Occidentaux, elle a communiqué trop tard sur ce qui se jouait. Si tout avait été fait dans les règles de l’art, est-ce que cela aurait changé les choses ? Sans doute pas si l’on en croit cette passionnante animation du New York Times que je vous recommande de regarder. On y voit clairement les flux de voyageurs partant de Chine durant les premiers mois de cette année. Le monde est interconnecté, les flux de voyageurs sont rapides. 7 millions de personnes avaient déjà quitté Wuhan en janvier avant que les déplacements fussent interdits en dehors de la ville…Vous voyez le tableau. Des milliers de voyageurs furent infectés et se rependirent dans le monde.
Cette crise du coronavirus montrent, à mes yeux, deux choses : la France est bien devenue une puissance moyenne, ou du moins elle s’en rapproche. Regardez ces Etats qui ont contrôlé l’épidémie en y mettant plus de moyens comme Taiwan, Hong Kong, la Corée du Sud. Il n’y a pas photo. Ensuite, c’est encore une preuve que vous ne devez pas faire confiance à l’Etat. Soyez proactif, faite des recherches vous-même, remettez en cause les certitudes et faite-vous votre propre opinion. J’irai même plus loin, adoptez le doute systématique cher à Descartes.
Et la suite ? Le jour d’après
Après la tempête, il y a toujours des éclaircies.
On a signé pour quelques mois de galère, soyons claire.
Disons qu’il y a deux scénarios probables :
- Optimiste : pour la France, l’épidémie diminue fortement d’intensité après mai. Le confinement se termine petit à petit, mais des restrictions restent. Le port du masque se généralise (enfin), les tests aussi pour isoler les positifs, un traitement efficace a été trouvé. Le système de santé n’est plus saturé, même si le coronavirus provoque encore des hospitalisations et des morts. Il est alors probable que le scénario soit le même chez nos voisins européens. Il semblerait aussi qu’il soit possible que l’été diminue la contagion du virus. Une vague pourrait revenir en automne, mais elle devrait être moins douloureuse, le système de santé ayant été adapté, une partie de la population immunisée avec des traitements plus efficace. D’ici la fin de l’année, début 2021, un vaccin est mis sur le marché.
2. Pessimiste : le coronavirus reste important en France et dans le monde durant de longs mois. L’épidémie est contrôlée mais le virus reste actif, il revient sporadiquement comme une grippe saisonnière. Le vaccin met plus de temps que prévu à être conçu. L’économie est durablement touchée pour plusieurs années.
Pour ma part, je préfère l’option 1 et vous aussi je pense ! Restons optimiste, nous en avons besoin. Ce virus est du genre vicieux, contagieux et le temps d’incubation est long. Surtout, on peut être porteur sans être malade. Nous ne connaissons pas encore tout à fait ce virus, espérons qu’il ne nous réserve pas d’autres surprises…
L’impact sur le voyage
Pour autant, même pour le scénario numéro 1, retrouver la mobilité que nous avions avant va demander du temps...De nombreux pays à l’autre bout du monde seront encore fermés sans doute. Pensez à l’Inde où l’épidémie démarre juste. Pour d’autres pays, ce sera la quarantaine à l’arrivée, ce qui va fortement calmer nos ardeurs. Sauf si vous êtes digital nomad et que vous comptez vous poser plusieurs mois sur place.
Le voyage ressuscitera cet été, espérons-le. Après des mois de confinement, il y a aura une envie de liberté, de voyager à nouveau. Ce sera avant tout les destinations en Europe qui en profiteront. Et la France. Après tout, on peut vivre une micro aventure près de chez soit. Après des semaines de confinement, recouvrir la liberté ne sera-t-il pas enivrant ?
Cette année, un masque fera sans doute partie du contenu de votre sac à dos ou de votre valise, du moins au début. Les aéroports procéderont sans doute à des contrôles, par exemple en prenant votre température. Le coronavirus va impacter le monde du voyage durablement.
Le choix d’une destination prendra en compte ce nouveau facteur risque, un peu comme c’est le cas pour le paludisme. Certaines destinations seront privilégiées au détriment d’autres.
Le prix des billets d’avion risque d’augmenter, du moins dans un premier temps.
Il ne faut pas oublier non plus que la crise économique qui s’annonce va être forte, terriblement forte si le confinement dure. 2008 ? Du petit lait à côté. Moins de personnes pourront voyager. Pour d’autres, plus privilégiés, ce sera l’occasion de faire un break dans leur vie, de partir au bout du monde. En 2009, lors d’un périple de six mois en Asie-du-sud-est, j’avais rencontré beaucoup de voyageurs qui avait été licenciés ou qui avait pris un congé sans solde. Ils avaient profité de la crise pour réaliser leur rêves de voyage.
Lorsque j’ai crée ce blog en 2010, le slogan de celui-ci était « le blog du voyage en indépendant et au long cours ». Au fil des années, je me suis un peu éloigné des derniers mots. Pourtant, j’ai toujours pensé et je pense toujours qu’un long voyage est une expérience fantastique. La grande majorité du tourisme mondiale, ce sont des gens qui s’échappent de leur vie pour s’évader, pour prendre des vacances le temps d’une ou de deux semaines, une fois ou plusieurs fois dans l’année. Ce modèle là, dominant dans l’industrie du tourisme, vient de prendre un sacré coup. Il va falloir du temps pour qu’il se relève.
L’impact sur nos vies
En parlant de crise économique, ce qui m’agace avec cette épidémie, c’est que les milieux financiers vont la désigner comme la cause de cette crise, sans remise en cause du système. Il y aurait eu cette année ou l’année prochaine, bref à moyen terme une deuxième 2008. C’est cyclique. Rien n’a vraiment été arrangé depuis. Ce virus est bien pratique. Comme beaucoup, mes parents avaient des actions et des placements dit de « bon père de famille ». Je les ai poussé à vendre en décembre dernier, mon intuition me disait qu’il y allait avoir un krach boursier. Les arbres ne montent pas au ciel comme on dit.
On dit que le 11 septembre 2001 a changé le monde. Mars 2020 aura un impact bien plus énorme dans nos vies. Je n’ai pas parlé de l’impact sur notre façon de travailler, sur le tissu économique, sur la politique. Et que dire de l’impact sur tout ces couples confinés à deux. Il y aura surement une explosion de divorces et de séparation après cela, comme en Chine. Je pense aussi que beaucoup chercheront davantage de sens dans leur vie, il y aura des changements de vie. Au sortir du confinement, nous allons sans doute moins consommer, du moins dans un premier temps. Un peu plus de minimalisme ? Les entreprises, je l’espère, vous produire davantage local et re localiser chez nous une partie de leur production. Ce sera toujours cela de gagner niveau pollution.
La question du changement climatique ? Nous avons tous vu ces images d’une nature reprenant possession de certains lieux. Ce puma dans les rues de Santiago au Chili, le retour du chant des oiseaux, les dauphins apparaissant dans les divers ports du monde. Malheureusement, tout cela va être de courte durée. Après une crise, l’économie repart toujours de plus belle. Je doute que tout cela fasse prendre conscience du péril climatique. Or, cette épidémie est sans doute un signe envoyé par la vie pour nous alerter. La Terre subit trop de pression. Certains experts pensent qu’il y aura d’autres épidémies par la suite avec le changement climatique, la déforestation, le contact plus rapproché entre espèces et avec l’homme.
La vraie question au final, ce n’est pas quand reviendrons-nous à notre vie d’avant. La seule question qui compte, c’est tiendrons-nous compte de cet avertissement ? Ferrons-nous les changements nécessaires ? Ou allons-nous continuer à refuser de voir et à rester dans ces biais cognitifs qui nous ont conduit à la situation que nous vivons?
D’autres façons de penser le travail et le voyage
Il existe d’autres alternatives au modèle dominant. Une autre mobilité est possible. Vanlifers ou digital nomad, ils peuvent travailler et voyager en même temps, dans un rythme plus lent. Ils peuvent choisir de vivre et de travailler à la campagne, dans un coin reculé de France. Nul besoin d’aller à l’autre bout du monde. Beaucoup sont indépendants et exercent une activité qui a du sens pour eux. D’autres sont salariés en télétravail. Cette crise va peut-être donner un coup de pouce, je l’espère, à ces alternatives de vie.
De bonnes choses seront issues de cette crise. Il faudra juste attendre pour le voir.
Comme lors de l’annonce de la chute des Twins Towers, nous nous souviendrons où nous étions lors de l’annonce du confinement.
Et vous qu’en pensez-vous ?
Une pensée pour ceux qui travaillent aux contacts des malades, aux personnels de santé, à ceux qui travaillent dans la grande distribution, aux livreurs, aux forces de l’ordre, aux routiers et j’en oublie, pardonnez-moi.
Courage à tous, la lumière est toujours au bout du tunnel.
P.S. Vous avez du temps ? C’est l’occasion d’écouter mes podcasts, plus de 100 interviews depuis 2015 !
Regardez également ici une liste de livres qui peuvent changer votre vie.
Fabrice,
Comme chacun de tes articles, celui-ci est très éclairant et je me retrouve complètement dans tes propos.
Le titre même peut paraître pour certains très pessimiste,pour ma part je le trouve au contraire, hélas, très réaliste.
J’adhère également avec toi sur les acteurs politiques français de cette gestion désastreuse de la crise.
Me concernant j’ai commencé à prendre la mesure de l’importance de ce virus quand j’ai vu les frontières qui se fermaient une à une au travers du monde.
Peut-être de manière égoïste, les images de Wuhan en quarantaine ne m’avaient pas plus que cela alerté, ému oui, mais point suffisamment alerté pour en imaginer la suite au niveau mondial.
Cependant la déprime, toujours de manière égoïste, m’avait pris au fur et à mesure qu’évoluaient les informations. Et là je commençais à ne pas aimer, à avoir ce mauvais pressentiment.
Mais comme tu l’écris si bien, surement un réflexe inconscient pour ne pas voir la réalité en face semblait me dire : ça va bientôt passer.
D’abord les destinations qui tombaient une à une comme des dominos, les cinés et restos qui fermaient et désormais la quarantaine, sans compter les médias qui sont connectés exclusivement sur cette crise, ont fini de ternir le tableau.
Bien sûr avant tout ce quotidien qui change il y a ce problème sanitaire et la mort qui rode,au moment où j’écris ce commentaire presque 2000 morts et France et plus de 9000 en Italie.
J’essaie donc de relativiser en me disant que certes, voyager c’est terminé – et cela me coûte de me l’avouer- mais je suis encore en bonne santé.
Demain sera plus compliqué, il y aura t-il une réelle sortie de cette crise ?
Au niveau sanitaire, j’ose l’espérer, au niveau économique j’ai bien peur que cela soit le début d’années de disette…à moins que l’ordre mondial et son système économique soient remis fondamentalement en question…ce dont je doute.
Bon courage à toi pour faire face
Moi aussi, en janvier, je regardais avec distance les terribles images de Wuhan.
Pour tout le monde, cela nous semblait loin…
Au niveau économique, oui, cela va dépendre de la durée de la crise sanitaire…
Le voyage est entre parenthèses pour l’heure. Mais il y aura un après !
Bonjour Fabrice.
Très juste analyse de la situation. J’approuve à 100%. Personne n’a rien vu venir, le gouvernement français a été spectateur de ce qui se passait en Chine puis en Italie… Et pourtant même nous à notre niveau on a bien senti quelque chose de grave qui allait nous dépasser. Mon fils de 17 ans est tombé sérieusement malade le 11 mars. Le médecin l’a accueilli normalement sans masque sans gants et devant mon inquiétude elle m’a gentiment rassurée en me rappelant que la grippe était plus grave… Ils n’ont vraiment rien vu venir… Merci de parler sans langue de bois… Une sorte de liberté !
Du coup, tu n’as pas pu savoir si ton fils l’avait eu ?
Et bien non. On ne sait pas ! On sort bientôt Fabrice, masqués, capés, des vrais héros modernes !
Bonjour Fabrice,
Je trouve que ton analyse de la situation est très juste. Nous vivons actuellement une crise sanitaire semblable à celles qui ont rythmé l’histoire de l’humanité. Le scénario est très similaire avec un départ de l’épidémie en Chine qui se répand ensuite progressivement dans le monde.
Comme toujours le gouvernement français a nié l’évidence jusqu’au moment ou c’était déjà trop tard.
Pour ce qui est du monde du tourisme, je pense effectivement qu’il va falloir attendre quelques années pour que le secteur reparte. Je pense d’ailleurs que les billet d’avion à bas cout ne sont pas près de refaire leur apparition car les compagnies aériennes ne pourront pas se le permettre et un certain nombre d’entre elles risquent de faire faillite.
Oui, il va y avoir des faillites chez les compagnies aériennes, entre autre.
un super article , comme d habitude d ailleurs! Bon courage et à bientôt pour de nouvelles lectures passionnantes;
Bonjour,
Belle analyse, très riche et très étoffée.
Je suis malheureusement dexton avis, notre façon de voyager va changer.
Porte toi bien
Virginie
Il ne faut pas se voiler la face, le grand coupable ce sont le tourisme de masse et les voyages low cost. Ce sont des millions de voyageurs qui ont répandu un virus dans le monde à une vitesse inimaginable il y a seulement 20 ans. Notre façon de voyager va changer drastiquement, ne serait-ce que parce qu’il y aura beaucoup plus de restrictions et de contrôles aux frontières, ce qui ne fera que compliquer et augmenter les coûts de tous nos déplacements.
Bonjour!
D’accord avec toi!
Le plus grave sera pour ceux qui n’ont encore jamais voyagé ! Pour nous qui en avons profité on pourra continuer à voyager sur l’écran de nos souvenir!
Le rêve et les souvenirs seront pour quelques temps nos seuls passeports!
Bruno
Bonjour Fabrice,
Je me trouve très déconcerté par cet article que je n’ai pas réussi à finir de lire. Je pensais que tu allais traiter le sujet d’un point de vue extérieur et sans parti.
Cependant le début se tourne énormément sur du « moi je, moi je »… ça m’a bien perturbé. Même si tu relates la situation d’un indépendant, je trouve qu’elle n’est pas assez objective et ne fait que mendier de l’empathie auprès de tes lecteurs. C’est dommage.
Là où j’ai décrocher c’est au moment ou je cite:
« Cette crise du coronavirus montrent, à mes yeux, deux choses : la France est bien devenue une puissance moyenne, ou du moins elle s’en rapproche »
Comment peux-tu te permettre de dire quelque chose de ce style!? Je suis totalement d’accord que la crise est gérée d’une façon désastreuse par le gouvernement et que je ne suis pas du tout d’accord avec l’ensemble des décisions prises depuis des dizaines d’années par le pouvoir. J’en suis même déçu et ne les soutiens en aucun point. Mais n’es-tu pas heureux que d’autres pays soient meilleurs que la France?
Je serai le plus heureux de voir la France en bas du classement des puissances mondiales et de savoir qu’on a le niveau de vie actuel ! Ce n’est pas du tout objectif comme point de vue que de vouloir être la meilleure puissance !? C’est une pensée individuelle… Qui plus est d’une personne qui est expatriée depuis des années !
Une puissance moyenne ne veut pas dire un pays sous développé ! Alors oui il y a d’énormes manques dans de nombreux domaines et laissons les responsables se faire reprendre au vol après cette crise. Mais soyons heureux de savoir que des pays comme la Corée du Sud aient mieux gérés cette crise que nous.
Les responsables ne s’en sortiront pas indemnes, l’économie et le tourisme non plus, mais ne mélangeons pas tout et réjouissons nous que d’autres pays s’en soient mieux sortis !
C’est le moment de revenir vers un tourisme centralisé de proximité et d’arrêter de vouloir découvrir le monde en le détruisant, car oui prendre un avion est destructeur et est maintenant un acte individuel qui va à l’encontre du bien commun.
Voyageons lentement et proche, ou prenons le temps d’aller loin !
Merci pour ton blog, il m’a beaucoup aidé pour ces derniers mois où j’ai traversé l’amérique du sud en bus, et devait rentrer en bateau, et oui je suis heureux d’avoir pu prendre un avion pour rentrer et ne pas me retrouver bloqué.
Ouvert à la discussion et au partage, je finirai de lire l’article à tête reposée.
Je pense que tu interprètes certains aspects de cet article en fonction de ton filtre perso. Du coup, tu me fais dire des choses que je n’ai pas dit.
Je n’ai jamais dit que ce n’est pas une bonne chose que d’autres pays progressent. Je n’ai jamais dit que je veux que la France soit la première puissance :-). C’est curieux de me faire dire cela. C’est juste le compte rendu d’un fait, c’est tout. Faut pas aller chercher plus loin.
De la même façon, je ne cherche pas l’empathie sur ma situation, c’est juste un compte-rendu. Mon activité est lié au voyage, c’est le thème de l’article. Pour rappel, c’est un blog perso, donc, je parle de moi, cela ne peut pas être objectif, ce n’est pas dans l’ADN d’un blog.
Content que ton trip se soit bien passé et terminé :-).
Merci pour ta réponse. Effectivement j’ai sûrement du interprété avec ma vision actuelle et non pas avec un filtre neutre.
Bonne continuation
Bonjour,
Bon article, si jamais ton livre sort en avril ça serait bien, j’ai dû temps pour le lire en ce moment ahah.
Bonne journée
J’imagine :-). Ce sera pas pour ce printemps j’imagine, les gens n’ont pas à l’esprit à cela je pense.
Belle lucidité Fabrice et ton optimisme mon bien que l humain rebondit toujours, c est certain. Cependant la question du futur politique sera au cœur de ce nouveau futur, je crains bien qu une forme d asservissement des peuples se mettent en place, vaccins obligatoires nous rendant toujours plus vulnérables, restrictions des déplacements pour cause de récidive d épidémie, pucage des individus, contrôle faciale et téléphonie surveillée, endettement massif des entreprises et explosion des chômeurs non-indemnisables et provocant une insécurité grandissante…Oui, certains vont tomber de leur cocotier ! Le retour à l avant est impossible et l après n est plus de la science-fiction.
Je te souhaite bon vent, tu as l intelligence du voyage et trouvera la sortie…
Ma mère n est plus, victime de ce foutu virus, maintenant, je crains pour mes enfants, petits enfants et je me battrai jusqu’à à mon dernier souffle pour qu ils vivent en liberté, le plus important !
Ha oui, c’est encore un autre aspect en effet…
Bonsoir,
Ton article m’a beaucoup intéressé. En ce qui nous concerne, nous avons eu la chance de pas mal voyager depuis 10 ans. Nous avons campé au bout de la terre, nous camperons à côté de chez nous… Depuis quelques années, nous faisons des périples au rythme du vélo, et du camping. Nous augmenterons la durée de ces voyages.
En attendant, nous avons la chance d’avoir une maison et un jardin, dans un coin sympa. Alors nous espérons passer à travers et voir grandir nos petits enfants.
Cordialement
Salut Fabrice,
Merci pour cet article, j’admets avoir fait partie de ceux qui n’ont pas compris tout de suite la gravité de la situation. Enfin, je vis en Italie et nous étions alors le premier pays européen touché. Il m’a fallu du temps pour accepter ce confinement que je trouvais excessif. Quel risque de contamination quand on va se balader tout seul dans la nature ? Ici pour ça, on se prenait déjà des prunes. Puis, les chiffres ont commencé à évoluer et à faire sérieusement flipper. Clairement, il y a un problème.
Je suis d’accord avec toi, la France a beau clamé qu’elle est une des plus grosses puissances au monde, cette crise lui ramène de plein fouet son incapacité à faire face suite à une politique d’austérité sans précédent. Je ne sais pas trop ce que ça va donner, la suite de tout ça. Je crois que ça va être grave. Je pense effectivement que le tourisme va prendre cher pour quelques temps.
De mon côté, je voyage à vélo et comptais partir demain pour 2 ans d’aventures vers l’Asie. C’est foutu pour l’instant, mais on fait partie des privilégiés. On a pas de loyer à payer, des économies pour ce long voyage. Je rêve que cette crise fasse ralentir le monde et lui faire prendre conscience qu’il est mieux quand il est ralenti. Je pense que de nombreuses personnes ont déjà changé leurs habitudes. C’est fascinant. Il y a une lueur d’espoir, c’est maintenant qu’il faut saisir l’opportunité de calmer cette machine infernale.
Bonjour Mila,
Ha mince, un coup d’arrêt à un super projet, mais ce n’est que partie remise !
J’espère aussi comme toi, cela dit ralentir est-ce bien humain ?
Salut Fabrice,
Merci pour cet excellent article et ton analyse réaliste. Oui le tourisme vient de changer radicalement en quelques semaines !
Bon vent à toi pour un renouvellement obligé.
Nous nous restons à Bucaramanga avec aussi des obligations de changements urgents !!
Bonjour Dominique,
des obligations de changements urgents ? perso tu veux dire?
Bonjour
Ce qui serait chouette, ce serait de rebondir sur cette crise pour nous montrer une nouvelle manière de voyager. Du slow travel, en train, en vélo… On a besoin d’être inspiré sur le sujet ! Merci
Bonjour Fabrice,
Je tombe un peu tard sur cet article mais qu’il est intéressant, même 3 ans après il fait bien réfléchir ! Merci à toi 🙂
Ha merci ! J’espère que je devrais pas le mettre à jour bientôt…