En fait, la liberté, c’est de s’engager petit !
3Ha ! La liberté… Voici un mot qui parle à tout le monde, un mot que tout le monde aime, car au final, qui n’est pas pour plus de liberté dans sa vie ?
La liberté, un mot qui est diablement sexy, un mot source de fantasmes, de rêves, mais un mot qui a aussi ses contradictions.
Ainsi, la liberté est souvent associée avec le refus des engagements, quels qu’ils soient. En effet, pour beaucoup, prendre un engagement sur le moyen ou le long terme, cela semble contraire à la liberté, cela semble aller à l’encontre de cette liberté chérie qu’ils recherchent.
Je dis bien « semble », car en vrai, c’est totalement différent. C’est une façon de voir les choses qui ne correspond pas à la réalité.
Mon exemple avec mon investissement immobilier
Personnellement, pendant longtemps, l’idée d’acheter un bien immobilier me semblait aller à l’encontre de cette liberté à laquelle je tenais et à laquelle je tiens toujours autant.
Déjà, prendre un crédit sur 20 ans, cela peut intimider. Il peut s’en passer des choses en deux décennies. Je pensais aussi que cela allait me « fixer » à un lieu, un pays, à cet appartement, à ce bien matériel. Il me semblait que cela allait à l’encontre de ma philosophie de vie qui est axée sur le minimalisme, sur les expériences plutôt que sur le matériel.
Il faut dire aussi que les personnes autour de moi qui avaient acheté un appartement, eh bien, elles ne voyageaient plus trop, voire plus du tout. Du coup, forcément, cela ne me motivait guère à franchir le pas. J’avais peur de devenir comme eux.
J’avais tort, car eux, c’était eux. J’étais différent. C’était juste une vision fausse des choses, du moins, c’était une des visions de la chose que je m’étais construite.
En 2016, j’ai finalement acheté un appartement en France, à Lyon. Je vous l’avoue, j’ai un peu flippé au moment de signer, j’ai dû aller contre ma peur de l’inconnu. J’achetais dans une ville où je ne vivais pas, que je connaissais à peine, seul… Et puis, tout cela était nouveau pour moi. J’ai passé le cap, car je sentais que c’était une bonne chose de le faire.
Depuis, je ne regrette pas mon choix. Et vous savez quoi ? Cela n’a strictement rien changé à mon mode de vie ! Et pourtant, je le gère moi-même sans passer par une agence. Comme quoi, tout est possible. Nos seules limites sont celles que nous nous fixons nous-même.
Avec le recul, je regrette de ne pas avoir fait cela bien plus tôt, j’aurais gagné du temps et de l’argent.
A lire : Lettre à moi-même quand j’avais 20 ans.
Le choix reste le vôtre
Ce qui compte, en fait, c’est ce que vous faites de ces engagements, de ces choix. Je veux dire par là que c’est avant tout un état d’esprit. La personne qui investit dans l’immobilier et qui arrête le voyage, c’est son choix à elle, sa vision des choses. Il est à parier qu’en fait elle était déjà dans cet état d’esprit à ce moment-là. Ce n’est pas vraiment l’action, l’engagement qu’elle a fait qui l’a poussée à changer. Ce n’est pas la cause, mais plutôt la conséquence.
De la même façon, je connais plein de gens pour qui voyager avec des enfants semble impossible ou pas raisonnable. Et de l’autre, j’en connais pour qui cela n’a pas trop influencé leur mode de vie. Ils voyagent avec leurs enfants, certains font même le tour du monde depuis des années.
La différence, c’est juste leur état d’esprit qui n’a pas changé. Bien sûr, on ne voyage pas de la même façon alors et on ne peut pas tout faire, mais au final, ils restent en accord avec eux-mêmes, dans cette vibration.
La liberté, c’est de faire le choix de s’engager, pas celui de fuir
Alors, fuir les engagements pour préserver sa liberté, eh bien, c’est une mauvaise façon de prendre le problème, car vous vous limitez à cause d’une vision des choses, de l’engagement et de la liberté qui… vous appartient, mais qui n’est pas forcément la réalité.
Non, la vraie liberté c’est justement de ne pas avoir peur de faire certains choix. Et vous ne devriez pas avoir peur, car pour la plupart des choix que l’on fait, on peut revenir en arrière. Le mariage ? Vous pouvez divorcer ! Un appartement ? Vous le revendez !
Pour la petite histoire, en passant, la personne à qui j’ai acheté l’appartement était dans un moment de sa vie où elle souhaitait partir sur les routes du monde. Elle a tout quitté, y compris l’appartement, cela ne l’a pas arrêtée. Oui, j’avoue, j’ai vu là-dedans un signe pour mon achat.
Pensez juste à cette question : au pire, qu’est-ce qui peut m’arriver si cela tourne mal ? Si cela vous paraît acceptable, et ça l’est dans 90 % des cas, et que vous avez toujours cette envie, eh bien, faites-le ! Engagement ou non, peur ou non.
Il y a peu, un ami hésitait à prendre un appartement avec sa copine. Cela représentait pour lui un engagement, il avait peur de perdre de sa liberté. Et puis, si cela tourne mal ?… La vraie question à se poser, c’est de savoir s’il pense que c’est une bonne chose d’habiter avec elle, s’il en a envie. Le reste, c’est une vision qui lui est propre et qui n’est pas forcément la réalité. S’il prend un appartement pour un an, il peut toujours se désengager au bout de quelques mois, il aura perdu de l’argent, c’est tout. Mais il aura eu la liberté de faire ce choix. Je lui ai tenu, à peu de choses près, ce discours, cela lui a parlé et il a franchi le pas. Depuis, il est heureux de ce choix.
Alors, vous allez me dire que certains choix sont plus lourds que d’autres et qu’une fois dedans, il n’est pas facile de se désengager. C’est vrai. Il est toujours plus facile de rentrer dans une relation amoureuse que d’en sortir, c’est une réalité. Il convient bien sûr de réfléchir et de ne pas s’engager à la légère, on est d’accord. Ici, je parle d’engagements réfléchis, qui ont du sens.
A lire : 40 ans, pas marié, sans enfants.
Allez-vous rester à chaque fois devant la porte et refuser d’entrer juste, car la repasser dans l’autre sens est plus difficile ? Allez-vous rester dehors sous la pluie et ne pas savoir ce qu’il y a à l’intérieur ? Est-ce cela la liberté ?
La vraie liberté, c’est de suivre ses envies sans peur, sans la peur de la perdre justement.
La vraie liberté, c’est la faculté de changer sa vision des choses sur les expériences que l’on vit. La vraie liberté, c’est de pouvoir s’adapter et d’avoir véritablement le choix, mais pas celui, tronqué, d’éviter des engagements.
Oui, la liberté, c’est de pouvoir s’engager, de ne pas en avoir peur.
La vraie liberté, c’est de faire, dans la mesure du possible, des choix qui nous sont vraiment propres, sans que la peur intervienne, sans que des ressorts conscients ou inconscients s’en mêlent. Oui, c’est difficile. Cela demande du temps, parfois toute une vie pour s’en approcher. Cela demande aussi beaucoup de travail sur soi-même et du recul.
Vous avez la clef, toujours.
Vie sans engagement = vie sans substance ?
Je ne sais plus où j’ai lu qu’une vie sans engagement est une vie sans substance. Voilà une phrase assez pompeuse. Et pourtant, le gars a quand même touché la vérité du doigt.
Pour terminer, ce sujet de l’engagement me fait toujours penser au passage d’un livre de Douglas Kennedy, un de mes auteurs fétiches. Ce livre, c’est « Piège nuptial », son premier roman, assez différent du reste de son œuvre, car ici il s’agit d’un thriller se déroulant en Australie sur fond de road trip. Je vous le conseille vraiment d’ailleurs au passage, il se lit d’une traite.
A lire : 10 livres marquants que j’ai lu en 2017.
Le héros du livre est journaliste façon bohème, il voyage beaucoup, n’a pas d’attache, il les évite et, bien sûr, il est célibataire. Pour résumer l’histoire, il prend en stop une femme dans un bled, il a une aventure avec elle et la suite va complètement lui échapper. Après avoir échappé à cette femme et à ce piège dans le désert australien, il se rend compte que la vraie liberté, c’est de ne pas fuir les engagements, ce qu’il a fait toute sa vie. Non, la liberté, c’est de pouvoir jouir des engagements que l’on souhaite prendre. C’est ce qui donne de la consistance à la vie.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Je te rejoins complètement sur ta vision des choses… A chacun de nos grands voyages, nous avions un appartement « sur les bras ». Et pourtant cela ne nous a pas empêchés de partir… C’est un peu plus d’organisation, mais au final maintenant c’est de la sérénité supplémentaire… J’apprécie énormément d’avoir ce « port d’ancrage » qui nous appartient et où je sais que nous pouvons revenir à tout moment.
De la même manière, moi qui ai longtemps été persuadée que les enfants étaient des freins au voyage, je commence à assouplir mon point de vue… Bref, les gens changent et évoluent, et c’est très bien comme cela 😉
Oui, parfois, un point d’ancrage, une base permet d’être plus libre justement 🙂
Salut Fabrice,
je suis entièrement d’accord avec toi seulement voila je suis au chômage car à 61 ans on ne veut plus me faire travailler , ce qui me permettait d’économiser pour voyager.Parce que la discrimination ne porte pas que sur la couleur de la peau. C’es odieux mais c’est comme ça.
Continue comme ça tu as déjà fait du bon boulot !
cordialement
jean-patrice