J’ai fait de la télé en Afrique ! Comment une expatriation a changé ma vie !
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Un VIA en Afrique
En 2005 et en 2006, j’ai fait un VIA au Nigéria, au centre culturel de Lagos. Ce fut ma première vraie longue expatriation (après Londres). Une expérience forte qui m’a marqué.
Au passage, le VI ou Volontariat International est une opportunité de travailler à l’étranger pour les moins de 28 ans. Si vous ne connaissez pas, je vous invite à lire cet article du blog.
Je travaillais au sein du Centre Culturel Français, m’occupant de la gestion de la médiathèque notamment. J’ai en outre participé à l’organisation d’événements culturels : conférences, salons, concerts. Travailler dans ce cadre était un privilège, le milieu artistique étant un domaine stimulant, j’y ai fait beaucoup de rencontres enrichissantes et passionnantes.
De plus, je faisais des piges pour un magazine français sur l’Afrique, « Africa International ». Cela m’obligeait à me déplacer dans Lagos pour rencontrer les personnes qui faisaient l’objet de mes articles. Bref, j’avais beaucoup d’activités, ce fut peut-être l’époque la plus enrichissante et passionnante de ma vie.
Une émission télé sur la musique française
Pendant quelques mois, j’ai aussi co-animé une rubrique musicale sur NTA, la chaîne publique nigériane. Cette rubrique était diffusée tôt le matin dans l’émission « AM Express ». Elle était en partie en français.
Le but était de montrer un aperçu de la culture musicale française aux téléspectateurs. Nous diffusions deux clips de chansons, mon rôle consistait à introduire la chanson, parler un peu de l’artiste etc. Le tout était en anglais, bon, j’avais à l’époque un sacré accent…
J’ai parlé d’artistes phares comme Goldmann, Calogero, Noir Désir et tant d’autres.
Les décors, assez kitchs il faut le dire, étaient bien souvent en plastique : bouquets de fleurs et autres.
Ce n’était pas toujours de tout repos d’enregistrer les émissions. Le personnel était souvent en retard par exemple. Je me souviens d’une journée où tout le monde était enfin prêt à tourner. Manque de chance, ce fut l’heure de l’appel à la prière. Un des deux caméramans qui était musulman a alors déserté son poste. Je me souviens m’être pris la tête entre les mains…
Il m’est arrivé qu’on me reconnaisse dans la rue, parfois à l’autre bout du Nigéria. Je vous le confesse, c’est assez plaisant et sympathique.
En France, je ne connais personne dans ce milieu, il m’aurait été impossible de connaître une telle expérience. Alors bien sûr, nous sommes au Nigéria, les choses sont bien plus accessibles. Encore faut-il saisir les possibilités qui s’offrent à vous.
Lors de mes passages à Paris, par la suite, il m’est arrivé de revoir les « anciens » du Nigeria. Bien sûr, nous avons discuté, entre autres choses, de cette période. Le Nigéria a marqué tout le monde. L’expatriation est souvent intense, et encore plus dans un pays comme le Nigéria. C’est pour cela que beaucoup de personnes qui y ont goûté essayent de continuer. Comme on dit, « expat un jour, expat toujours ! ».
Vivre à l’étranger, c’est souvent s’ouvrir des opportunités qu’il faut saisir.
Ce que cette expatriation m’a appris
Au-delà de cette expérience à la télé que je vous ai racontée ici, cette expatriation au Nigéria a eu un impact considérable sur ma vie.
Elle a été un point de bascule à bien des égards. J’aime cette notion de « point de bascule » dans une vie, ces moments à la croisée des chemins, ces choix qui ensuite changent votre vie.
Ce fut donc près de 18 mois parmi les plus intenses de ma vie.
Ce que j’ai appris :
- Cette expérience m’a permis de rencontrer tout un tas de personnes et de milieux que je n’aurai jamais eu l’occasion de côtoyer. C’est peut-être ce qui fut le plus enrichissant pour moi. Boire des verres avec des hauts fonctionnaires, des cadres de grosses multinationales fut intéressant à plus d’un titre.
- Que je pouvais vivre et voyager n’importe où, ou presque, dans le monde après cela. Par la suite, peu de destinations m’ont freiné. Quand je suis parti en Colombie en 2011, je n’ai eu aucune crainte malgré l’image négative du pays.
- À la fin de mon VIA, je suis parti trois mois en moto seul à travers l’Afrique de l’Ouest. Un sacré voyage qui m’a marqué durablement. J’avais déjà voyagé avant, mais là, vraiment, ce fut mon voyage initiatique. Une impression de liberté totale, des souvenirs grandioses. Il y a eu un avant et un après.
- J’ai pu aussi améliorer vraiment mon anglais.
- J’ai enrichi mon CV et mes compétences. J’ai appris tout un tas de choses : faire des reportages textes et photos, organiser des événements,
- Que l’on peut dépasser ses limites, ses peurs et sortir de sa zone de confort. Venir au Nigéria l’était déjà pour moi et tout ce que j’ai fait là fut en dehors de ma zone de confort.
Un impact jusqu’à aujourd’hui
Vous savez quoi ? Cette dernière notion que l’on peut dépasser ses limites, on l’oublie parfois avec le temps, une fois revenu dans une certaine routine. C’est bien dommage.
Cela dit, avoir connu cela vous rappelle que vous pouvez le faire, que cela est possible. Et c’est précieux.
Enfin, pour terminer, si vous lisez ce blog aujourd’hui, quelque part, c’est aussi car j’ai connu cette expatriation.
En effet, c’est au Nigéria que j’ai créé mon premier blog pour raconter ce que je vivais. C’était un petit blog sans prétention sur Overblog, une plateforme alors à la mode. C’était les débuts du phénomène blogging, le tout début. J’ai aimé faire cela pour mes amis et ma famille.
Quelques années plus tard, en 2010, je lance Instinct Voyageur.
Souvent, les choses ne viennent pas comme cela. Les changements sont le résultat d’un processus.
Pas mal non en l’espace de 18 mois ?
Si nos vies pouvaient être toujours aussi intenses…
Je vais vous dire un truc, après cette expérience, ma vie ne fut jamais comme avant. Une fois revenu en France, je me suis installé à Paris. J’ai au début essayé de repartir à l’étranger sur un autre poste.
Puis, j’ai continué à voyager, choisissant pendant plusieurs années d’alterner CDD et de longues périodes de voyage à travers le monde, notamment en Asie.
Ensuite, en 2009, revenant d’un trip de 6 mois en Asie-du-sud-est, une idée a germé.
La suite de l’histoire, vous la connaissez, c’est ce blog de voyage qui fait partie de moi depuis 10 ans. Et dernièrement un livre publié aux Editions Diateino.
Un petit aperçu de Lagos ? Regardez cet article du blog ici.
Voici un extrait de l’émission dans laquelle j’intervenais. Oui, mon accent et mon anglais sont terribles.
Et de votre côté, l’expatriation vous a-t-elle permis de réaliser des expériences particulières ? Ou plus simplement de vivre des moments uniques ?